Ex-officiers de haut rang dans l'armée bosno-serbe, Vujadin
Popovic et Ljubisa Beara ont été reconnus coupables de génocide,
extermination, meurtre et persécution. Cinq autres anciens
responsables de l'armée et de la police bosno-serbes ont écopé de
peines de prison pour des crimes commis dans les enclaves de
Srebrenica et Zepa, dans l'est de la Bosnie.
Le TPIY a ainsi condamné Drago Nikolic à 35 ans de prison pour
avoir aidé et encouragé le génocide, l'extermination, le meurtre et
la persécution; Radivoje Miletic à 19 ans de prison pour meurtre,
persécution et actes inhumains; Ljubomir Borovcanin à 17 ans de
prison pour avoir aidé et encouragé l'extermination, le meurtre, la
persécution, le déplacement forcé, et pour meurtre; Vinko Pandurevic
à 13 ans pour avoir aidé et encouragé le meurtre, la persécution, et
les actes inhumains; et Milan Gvero à 5 ans pour persécution et
actes inhumains.
Ce procès est le plus vaste jamais conduit par le TPIY, fondé en
1993. Son issue pourrait influer indirectement sur le procès de
l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, qui
s'est ouvert l'an dernier à La Haye. Figure clé de la guerre en
Bosnie, Karadzic est également accusé de génocide pour le massacre
de Srebrenica.
Dans leur verdict jeudi, les juges ont estimé que les crimes les
plus graves des accusés avaient été commis en vertu d'une directive
de Karadzic appelant à créer «une situation insupportable
d'insécurité totale sans aucun espoir de survie» pour la population
de Srebrenica.
Natasa Kandic, militante des droits de l'Homme qui a enquêté sur
les crimes de guerre dans les Balkans, estime que les jugements
rendus jeudi sont «extrêmement importants» pour le procès de Radovan
Karadzic et les futurs procès contre des suspects de rang inférieur.
«Tous les faits établis par le tribunal sont importants pour ces
procès», a-t-elle déclaré à Belgrade.
Le TPIY a estimé que Popovic, chef de la sécurité de la Drina,
avait organisé l'exécution de prisonniers dans une école à Orahovac.
ôô(Il) savait que le but n'était pas simplement de tuer ceux qui
étaient tombés entre les mains des forces bosno-serbes, mais de tuer
le plus de personnes possible», souligne le verdict. Selon les
juges, sa «participation active» a montré qu'il partageait la
volonté de détruire la communauté musulmane de Bosnie, un critère
clé pour une condamnation pour génocide.
L'autre condamné à la perpétuité, Beara, a coordonné le meurtre
de prisonniers musulmans et organisé les fosses communes, selon le
TPIY. Il «était résolu à détruire un groupe en tuant tous ses
membres qui se trouvaient à sa portée», précise le jugement.
Le TPIY n'avait auparavant reconnu coupable de génocide qu'un
seul accusé: le général Radislav Kristic. Mais ce verdict de 2001
avait été cassé en appel et le chef d'inculpation rétrogradé en aide
et incitation au génocide.
Arthur Max
Associated Press
La haye