Mise à jour : 7 juillet 2012

Les chiffres clés du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (mai 2012)

Le rapport 2011

 

le rapport 2010

 

Le lien vers le site du TPIY où vous trouverez les rapports annuels

Sélection d'articles et d'information 2010 - 2012

 

7 juillet 2012

Le 
Tribunal Pénal international pour l'ex-Yougoslavie est proche de la fin de son mandat.
Il sera progressivement remplacé par un Mécanisme résiduel, une "petite entité efficace à vocation temporaire" qui entrera en fonction le 1er janvier 2013 pour un mandat de quatre ans renouvelable.  

Créé par la Conseil de sécurité des Nations unies en 1993, le TPIY est chargé de juger les responsables présumés de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en ex-Yougoslavie depuis 1991. Il emploie plus de 800 personnes de 76 nationalités différentes et siège à la Haye.

161 personnes ont été mises en accusation par le Tribunal et plus aucun fugitif n'est aujourd'hui recherché.

Sur ces 161 accusés, seuls deux - dont Ratko Mladic - attendent encore l'ouverture de leurs procès. 17 accusés ont fait appel de leur condamnation. Sur les 126 autres accusés dont les procédure sont closes, 64 ont été condamnés, 13 acquittés, 13 renvoyés devant une juridiction nationale, 20 ont vu les poursuites contre eux abandonnées et 16 sont décédés avant que le jugement ne soit prononcé.

Cependant, le procès de l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, suspendu depuis le 17 mai 2012, reprendra le 9 juillet 2012 avec l'audition du premier témoin de l'accusation, a annoncé vendredi le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.


16 mai 2012

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic comparaît à partir de ce mercredi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). 17 ans après le massacre de près de 8000 musulmans à Srebrenica, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic comparaît à partir de ce mercredi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). A 70 ans, le "boucher des Balkans" doit y répondre de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre durant la guerre de Bosnie.

procès Mladic Mai 2012

Ratko Mladic, 70 ans, est accusé des mêmes génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre que son alter ego politique Radovan Karadzic, 66 ans, jugé à La Haye depuis octobre 2009. La guerre de Bosnie (1992-1995) avait fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés. Les deux hommes sont considérés par l'accusation comme les principaux acteurs d'une "entreprise criminelle commune" destinée à "chasser à jamais" les musulmans et les Croates de Bosnie du territoire revendiqué par les Serbes en Bosnie-Herzégovine, au moyen d'une campagne de persécution.

Onze chefs d'accusation

Chef d'état-major principal de l'armée de la République serbe de Bosnie-Herzégovine (VRS) de 1992 à 1996, dont il était le plus haut officier, Ratko Mladic avait été arrêté le 26 mai 2011 à Lazarevo, à 80 km au nord-est de Belgrade, où il vivait modestement chez un cousin, après une cavale de 13 ans. Entré dans la clandestinité après la chute en 2000 du président yougoslave Slobodan Milosevic, Ratko Mladic s'était rendu sans résister après avoir réussi durant toutes ces années à échapper à la justice internationale.

Lors de sa première comparution devant le TPIY le 3 juin 2011, les juges avaient découvert un homme usé et amaigri, profondément différent du général qui paradait en 1995 dans l'enclave de Srebrenica en Bosnie. Près de 8000 hommes et garçons musulmans y avaient été exécutés en juillet 1995 par les forces serbes de Bosnie lors d'un massacre qualifié de génocide.


Ratko Mladic est également accusé d'un génocide commis pendant et après la prise de contrôle de municipalités en Bosnie ainsi que de neuf chefs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Il doit répondre du siège de Sarajevo  au cours duquel 10.000 civils avaient été tués et de la prise en otage de 200 soldats et observateurs de l'ONU en 1995.  

Le procès pourrait durer trois ans

Ratko Mladic a peu parlé lors de la dizaine d'audiences de préparation de son procès, si ce n'est pour se plaindre de sa santé. "Il évident qu'il est malade et je ne suis pas sûr qu'il puisse suivre cinq audiences par semaine", souligne l'avocat. Les audiences n'auront lieu que le matin. L'ancien militaire, qui a subi trois attaques cérébrales en 1996, 2008 et février 2011, est à demi paralysé, du côté droit de son corps. "Il va certes mieux que quand il est arrivé au tribunal mais n'a pas complètement récupéré", affirme Branko Lukic. Ratko Mladic ne devrait pas s'exprimer à l'audience de mercredi, selon son avocat.  

Le procès va démarrer avec la déclaration liminaire de l'accusation mercredi et jeudi et reprendra le 29 mai avec le premier témoin cité par le bureau du procureur, selon lequel le procès pourrait durer trois ans. La défense de Ratko Mladic avait demandé vendredi la récusation du magistrat néerlandais qui préside la chambre chargée de juger l'ancien général en raison de sa "partialité" et souhaité que l'ouverture du procès soit suspendue en attendant une décision. 

7 mars 2012

Vingt-huit ans de prison requis contre le Serbe Seselj à la Haye


LA HAYE (Reuters) - Le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a requis mercredi une peine de 28 ans de prison contre Vojislav Seselj, nationaliste serbe jugé pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre au début des années 1990.

Chef de file du Parti radical serbe (SRS), Vojislav Seselj est accusé de meurtre, persécution et torture de non-Serbes non seulement en Serbie mais aussi en Bosnie et en Croatie dans le cadre de son projet de création d'une "Grande Serbie" sur les ruines de l'ancienne fédération yougoslave.

"Ses crimes sont graves par leur ampleur et atroces par leur nature", a déclaré le procureur Mathias Marcussen devant le tribunal.

"Il est coupable de tous les crimes exposés dans l'acte d'accusation", a poursuivi le procureur. "Ces crimes méritent une peine reflétant leur gravité."

En mars 2011, Vojislav Seselj a réclamé l'abandon des poursuites à son encontre en arguant d'un manque de preuves. Il a en outre exigé réparation pour ses plus de huit années en détention. Le TPIY a rejeté ces demandes.

Vojislav Seselj présentera sa plaidoirie la semaine prochaine.

Malgré son emprisonnement, il conserve une forte influence sur le camp nationaliste en Serbie. Il est notamment populaire auprès de ceux qui se considèrent comme les "victimes de la transition", période ouverte par la fin de l'isolement de leur pays en 2000.

Ivana Sekularac, Bertrand Boucey pour le service français.

Vojislav Seselje

Le rapport final d'accusation contre Vojislav Seselj


 

Les dernières nouvelles du TPIY dans sa lettre d'information : janvier 2012
La libération de Vinko Martinovic : se rappeler de la décision du tribunal de l'avoir condamné à 18 ans de prison

Comparution initiale de Goran Hadžić le 24 août 2011
 
Goran Hadžić

La comparution initiale de Goran Hadžić aura lieu le mercredi 24 août, à 15 heures, en salle d’audience III. 

Ancien Président de la République serbe de Krajina autoproclamée (RSK), Goran Hadžić est accusé d’un certain nombre de crimes commis en Slavonie orientale (Croatie) d’août 1991 à juin 1992, y compris ceux de persécutions, de meurtre, d’emprisonnement, de torture, d’actes inhumains, de traitements cruels, d’expulsion et de destruction sans motif.

Goran Hadžić a été arrêté le 20 juillet 2011. Lors de sa comparution initiale, le 25 juillet, il n’a pas plaidé coupable ou non coupable des chefs d’accusation dont il doit répondre.

Goran Hadžić était le dernier fugitif, parmi les 161 personnes mises en cause par le Tribunal.
 

* * *

L’audience sera diffusée en direct sur le site Internet du Tribunal.

Une copie de l’acte d'accusation et une fiche informative concernant l’affaire sont disponibles à partir du lien suivant.

Pour en savoir plus, veuillez contacter le : +31 (70) 512 -8752 or -5343.

Goran Hadzic Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a arrêté mercredi 20 juillet 2011, Goran Hadzic recherché pour crimes de guerre.

Goran Hadzic, 52 ans, a été interpellé dans la matinée dans la région de Fruske Gora, dans le nord du pays.

Recherché pour crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Goran Hadzic serait impliqué dans les meurtres de centaines de civils. Il était le dernier inculpé du TPIY encore en cavale.

 
Le dernier fugitif arrêté après 16 ans de cavale
22 juillet 2011
L'ancien dirigeant serbo-croate Goran Hadzic, accusé notamment de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, a été extradé à La Haye pour y être jugé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

« En ce moment, son avion est en route pour La Haye. Je vous informe que j'ai signé dans la matinée l'ordre d'extradition de Goran Hadzic vers le tribunal de La Haye », a déclaré vendredi la ministre serbe de la Justice, Snezana Malovic.

Arrêté mercredi au nord de Belgrade, après une cavale de sept ans, Goran Hadzic est le dernier fugitif réclamé par le TPIY.

Il fait partie de la liste des 161 personnes inculpées par le tribunal de La Haye pour leur rôle pendant les guerres des Balkans, dans les années 90.

De lourdes accusations

Goran Hadizic devra répondre de 14 chefs d'accusation. Selon la justice internationale, il aurait été impliqué dans les meurtres de centaines de civils croates et dans la déportation de dizaines de milliers de Croates et d'autres non-Serbes dans des camps par l'armée serbe.

« Les conditions de vie dans ces camps de détention étaient brutales et caractérisées par des traitements inhumains, la surpopulation, la faim, le travail forcé », mais également « la torture, des coups et agressions sexuelles », indique l'acte d'accusation de 2004.

Durant la guerre de Croatie, Goran Hadzic a été le « président » de la prétendue République serbe de Krajina, dont l'indépendance a été proclamée unilatéralement par les Serbes sécessionnistes en décembre 1991 à la suite de la déclaration d'indépendance de la Croatie.

L'acte d'accusation stipule qu'il visait « l'expulsion définitive d'une majorité de la population croate et non serbe d'environ un tiers du territoire de la République croate » et qu'« il a ouvertement épousé et encouragé la création par la violence d'un État serbe homogène » sur des territoires du sud et de l'est de la Croatie.

Le nom de l'ex-dirigeant est notamment associé au massacre de l'hôpital de Vukovar en novembre 1991 qui, à l'époque, avait profondément choqué. Quelque 264 Croates et autres non-Serbes qui avaient trouvé refuge dans l'hôpital avaient été battus et torturés par les troupes serbes avant d'être exécutés.

Dès le début du conflit qui a fait quelque 20 000 morts, Vukovar avait été assiégée par l'armée populaire yougoslave et les sécessionnistes serbes de Croatie qui rejetaient l'indépendance croate.
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Procès: Ratko Mladic refuse de plaider coupable ou non coupable


procès Mladic
Inculpé pour le siège de Sarajevo de 1992 à 1995 et pour le massacre de huit mille Musulmans à Srebrenica en 1995, Ratko Mladic semble bien décidé à perturber le déroulement de son procès devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Lundi 4 juillet, après avoir menacé de boycotter l'audience au cours de laquelle il devait dire s'il plaidait ou non coupable, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie a tenté d'empêcher la bonne tenue de la séance.

Sa demande de reporter sa décision de plaider coupable ou non coupable de génocide a ensuite été rejetée. L'ancien chef militaire a donc refusé de se prononcer. Il a été évacué de la salle d'audience après avoir été plusieurs fois été rappelé à l'ordre par le juge néerlandais Alfons Orie, à qui il a plusieurs fois coupé la parole. A l'issue de l'audience, le TPIY a finalement considéré, selon Reuters, que Mladic plaidait non coupable.

L'ancien chef militaire était représenté lundi par le même avocat commis d'office qui l'avait assisté lors de son audience de comparution initiale. Lors de cette première comparution, le 3 juin, Ratko Mladic avait qualifié d'"odieux" les onze chefs d'inculpation retenus contre lui et affirmé avoir "défendu" son peuple.

L'homme aura échappé à la justice pendant 16 ans, avant d'être arrêté à Belgrade le 26 mai 2011, puis extradé vers La Haye où siège le TPIY. Dernier responsable présumé du massacre de Srebrenica à être inculpé, il est accusé d'être l'un des principaux artisans d'une "entreprise criminelle commune" visant à "chasser à jamais les Musulmans et Croates de Bosnie". Selon son acte d'accusation, il doit répondre de deux génocides, cinq crimes contre l'humanité et quatre crimes de guerre commis durant la guerre de Bosnie. Ratko Mladic encourt la prison à vie.


Enfin les deux arrêtés     En cavale depuis 1995, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été arrêté, jeudi 26 mai 2011 en Bosnie.
arrestation Ratko Mladic
    Mladic a été inculpé par la justice internationale de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour son rôle pendant la guerre de Bosnie (1992-1995).
    Ban Ki-moon évoque "un jour historique pour la justice internationale". 

Une annonce très attendue : l'arrestation de Mladic en mai 2011
http://www.youtube.com/watch?v=99r3YEsOKFY

Ratko Mladic

Ici, vous trouverez les photos des personnes condamnées, en jugement ou recherchées de cette année. 

 

 

 Vlastimir Djordjevic  
Mladic, toujours recherché
Radovan Karadzic Vujadin Popovic et Ljubisa Beara


     

 

23 février 2011

Un ancien haut responsable serbe condamné à 27 ans



Agence France-Presse
La Haye

L'ancien haut responsable serbe Vlastimir Djordjevic a été condamné mercredi à 27 ans de prison par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis contre des Albanais du Kosovo en 1999.

«Vous êtes condamné à une peine unique de 27 ans d'emprisonnement», a déclaré à M. Djordjevic le président Kevin Parker, selon lequel il est responsable du meurtre de «pas moins de 724 Albanais du Kosovo» et de l'expulsion de 200 000 Albanais du Kosovo.

«La chambre est convaincue que la conduite de l'accusé (...) a contribué de manière significative à la campagne de terreur et d'extrême violence des forces serbes contre les Albanais du Kosovo, dont le but était de changer la composition démographique du Kosovo», a ajouté le juge.

Ancien adjoint du ministre de l'Intérieur serbe et chef de la sécurité publique (1997-2001), Vlastimir Djordjevic a été reconnu coupable de meurtre, d'expulsion, de transfert forcé et de persécution pour des raisons politiques, raciales et religieuses commis en 1999 au Kosovo.

M. Djordjevic «faisait partie du commandement conjoint qui a coordonné les forces serbes au Kosovo», a ajouté M. Parker.

Lors de son procès, ouvert le 27 janvier 2009, l'accusé avait, pour se défendre, affirmé que les opérations des forces serbes au Kosovo ne visaient pas la population civile, mais les «terroristes» de l'UCK, l'Armée de libération du Kosovo.

«Ces opérations ne se limitaient pas aux membres de l'UCK», a soutenu le juge Parker. «La population albanaise du Kosovo était la cible de cette campagne».

Une peine comprise entre 35 ans de prison et la réclusion à perpétuité avait été requise le 14 juillet 2010 contre M. Djordjevic, 62 ans, qui avait plaidé non coupable. Il avait été arrêté le 17 juin 2007 au Monténégro et transféré le jour-même à La Haye.

 

Jeudi 10 juin 2010 - 23h10

Srebrenica: deux Serbes condamnés à la prison à vie

 

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a condamné jeudi deux Serbes de Bosnie à la prison à perpétuité pour génocide lors du massacre de 8 000 hommes et garçons musulmans dans l'enclave de Srebrenica en 1995. C'est le jugement le plus sévère jamais rendu par le TPIY pour des crimes commis durant la guerre en Bosnie (1992-95).

Ex-officiers de haut rang dans l'armée bosno-serbe, Vujadin Popovic et Ljubisa Beara ont été reconnus coupables de génocide, extermination, meurtre et persécution. Cinq autres anciens responsables de l'armée et de la police bosno-serbes ont écopé de peines de prison pour des crimes commis dans les enclaves de Srebrenica et Zepa, dans l'est de la Bosnie.

Le TPIY a ainsi condamné Drago Nikolic à 35 ans de prison pour avoir aidé et encouragé le génocide, l'extermination, le meurtre et la persécution; Radivoje Miletic à 19 ans de prison pour meurtre, persécution et actes inhumains; Ljubomir Borovcanin à 17 ans de prison pour avoir aidé et encouragé l'extermination, le meurtre, la persécution, le déplacement forcé, et pour meurtre; Vinko Pandurevic à 13 ans pour avoir aidé et encouragé le meurtre, la persécution, et les actes inhumains; et Milan Gvero à 5 ans pour persécution et actes inhumains.

Ce procès est le plus vaste jamais conduit par le TPIY, fondé en 1993. Son issue pourrait influer indirectement sur le procès de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, qui s'est ouvert l'an dernier à La Haye. Figure clé de la guerre en Bosnie, Karadzic est également accusé de génocide pour le massacre de Srebrenica.

Dans leur verdict jeudi, les juges ont estimé que les crimes les plus graves des accusés avaient été commis en vertu d'une directive de Karadzic appelant à créer «une situation insupportable d'insécurité totale sans aucun espoir de survie» pour la population de Srebrenica.

Natasa Kandic, militante des droits de l'Homme qui a enquêté sur les crimes de guerre dans les Balkans, estime que les jugements rendus jeudi sont «extrêmement importants» pour le procès de Radovan Karadzic et les futurs procès contre des suspects de rang inférieur. «Tous les faits établis par le tribunal sont importants pour ces procès», a-t-elle déclaré à Belgrade.

Le TPIY a estimé que Popovic, chef de la sécurité de la Drina, avait organisé l'exécution de prisonniers dans une école à Orahovac. ôô(Il) savait que le but n'était pas simplement de tuer ceux qui étaient tombés entre les mains des forces bosno-serbes, mais de tuer le plus de personnes possible», souligne le verdict. Selon les juges, sa «participation active» a montré qu'il partageait la volonté de détruire la communauté musulmane de Bosnie, un critère clé pour une condamnation pour génocide.

L'autre condamné à la perpétuité, Beara, a coordonné le meurtre de prisonniers musulmans et organisé les fosses communes, selon le TPIY. Il «était résolu à détruire un groupe en tuant tous ses membres qui se trouvaient à sa portée», précise le jugement.

Le TPIY n'avait auparavant reconnu coupable de génocide qu'un seul accusé: le général Radislav Kristic. Mais ce verdict de 2001 avait été cassé en appel et le chef d'inculpation rétrogradé en aide et incitation au génocide.

 

Arthur Max
Associated Press
La haye

 


Mardi 13 avril, 20h01
Premier témoin entendu au procès Karadzic


Premier témoin entendu dans le procès pour génocide de Radovan Karadzic devant le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye, un musulman bosniaque a raconté mardi aux juges que son beau-père avait été brûlé vif lors de la prise de son village par les Serbes au début de la guerre en Bosnie.
Ahmet Zulic a expliqué que son beau-père avait été tué par des Serbes qui avaient liquidé les survivants d'une attaque à l'artillerie contre le village à majorité musulmane près de Sanski Most (nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine) en mai 1992.
Le témoin a également vu des Serbes contraindre une vingtaine de musulmans à creuser leur propre tombe avant de leur trancher la gorge ou de les abattre, a rapporté la procureur Ann Sutherland. Elle a précisé que M. Zulic avait été détenu au camp de Manjaca, près de Banja Luka, de juin à novembre 1992, période durant laquelle il a vu son poids fondre de 90 à 55 kilos.
M. Zulic a raconté avoir été frappé durant sa détention, des coups qui lui ont occasionné des fractures et une blessure au dos. Il a précisé que ses geôliers lui ont un jour cassé les doigts pour avoir refusé de faire le signe de croix. Pour gagner du temps, le témoignage de M. Zulic avait été remis par écrit aux juges, et il n'a ainsi pas eu à raconter à nouveau toute son histoire à l'audience.
Il a toutefois déclaré devant la cour avoir été battu "presque jusqu'à la mort" après avoir permis à des employés de la Croix-Rouge d'examiner ses blessures lors d'une inspection au camp de Manjaca. Deux autres musulmans qui avaient laissé le CICR les examiner ont eux été frappés à mort, a-t-il précisé.
Le témoignage visait à illustrer la campagne sauvage menée par les Bosno-Serbes au début de la guerre en Bosnie (1992-95) pour créer un mini-Etat ethniquement "pur". Bien qu'Ahmet Zulic n'ait pas mentionné Karadzic au début de son témoignage, l'accusation affirme que l'ancien dirigeant bosno-serbe a orchestré ce plan.
Le procès Karadzic est le plus important à se tenir devant le TPIY depuis que l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic est mort dans sa cellule en 2006, avant que les juges ne parviennent à un verdict.
S'il assure sa défense, Radovan Karadzic, 64 ans, a déclaré aux juges qu'il n'avait pas l'intention de témoigner dans le cadre de son procès pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre qui s'est ouvert en octobre. Il se dit innocent et affirme que les Serbes se défendaient contre ce qu'il décrit comme un complot fondamentaliste visant à transformer la Bosnie en République islamique.
A l'audience, Karadzic a interrogé Ahmet Zulic, notamment sur l'organisation d'une résistance armée parmi les musulmans de Bosnie avant l'éclatement du conflit. M. Zulic a déclaré qu'il n'en avait pas eu connaissance dans son village, même s'il a reconnu avoir acheté une mitrailleuse à un Serbe.
A l'ouverture de l'audience, les juges ont averti Karadzic qu'ils ne lui permettraient pas de mettre des heures pour interroger les témoins de l'accusation, comme Milosevic l'avait souvent fait avant lui, assurant aussi sa propre défense.
L'accusation dispose de 300 heures pour présenter son dossier contre Karadzic. Il englobe la campagne brutale de purification ethnique menée contre les musulmans et les Croates en Bosnie, le siège meurtrier de Sarajevo et le massacre de Srebrenica, où les forces serbes tuèrent 8.000 musulmans. AP

 

 

Lundi 1er mars 2010

Radovan Karadzic affirme que sa cause était "juste et sacrée"

L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a affirmé que son peuple avait mené un combat "juste" et "sacré" contre les fondamentalistes musulmans à l'origine, selon lui, de la guerre de Bosnie, lundi à la reprise de son procès pour génocide devant le tribunal de La Haye.


"La cause" serbe "est juste et sacrée", a déclaré M. Karadzic, 64 ans, présent pour la première fois à son procès depuis son ouverture le 26 octobre 2009 devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Il a nié avoir jamais eu l'intention d'expulser les non-Serbes de Bosnie pour créer un Etat serbe ethniquement pur, affirmant que les Serbes n'avaient cherché qu'à sauver leurs propres vies et leurs propriétés. "Il n'y a jamais eu d'intention, jamais d'idée ou de plan d'expulser les Musulmans et les Croates", de la Republika Srbska, la république autoproclamée des Serbes de Bosnie, a-t-il assuré dans sa déclaration liminaire qu'il prononcera jusqu'à mardi.
Selon l'accusé, un noyau dur de chefs musulmans bosniaques "complotaient" en faveur du "fondamentalisme islamique" depuis 1991 et cherchaient à s'emparer de la Bosnie. Leur rejet de toutes les propositions de partage du pouvoir est à l'origine de l'implosion de la Yougoslavie et de la guerre civile, a-t-il affirmé.
M. Karadzic, qui se défend seul, s'est décrit comme un conciliateur, disposé dans les années précédant la guerre à contenir les ambitions serbes de préserver l'unité de la Fédération yougoslave ou de réunir les territoires bosno-serbes à la Serbie.
Selon l'accusé, les Serbes sont les premières victimes des violences: ils ont été tués par les musulmans qui avaient "du sang sur leurs mains" et dont "la conduite a mené à notre conduite".
"Les Serbes réclamaient leurs propres territoires, ce n'est pas un crime", a-t-il ajouté, assurant avoir "un bon dossier" et des "preuves solides".
Radovan Karadzic est accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis durant la guerre de Bosnie qui a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.
Selon l'accusation, il a orchestré une campagne de nettoyage ethnique visant à chasser les musulmans et les Croates de Bosnie en pour créer un Etat serbe ethniquement pur.
Cette campagne a inclus le siège de la capitale Sarajevo pendant 44 mois, ainsi que la torture et le meurtre de centaines de détenus dans des camps de concentration. Elle a culminé avec le massacre de quelque 8.000 hommes et garçons musulmans en juillet 1995 après la chute de l'enclave de Srebrenica, le plus sanglant qu'ait connu l'Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Inculpé dès 1995, Radovan Karadzic avait été arrêté en juillet 2008 à Belgrade après 13 ans de cavale. Il encourt la prison à perpétuité.
Le conseiller juridique de Radovan Karadzic, l'Américain Peter Robinson, a par ailleurs annoncé lundi avoir interjeté appel de la décision du TPIY rendue vendredi de ne pas accorder à l'accusé un ajournement de son procès jusqu'en juin.
M. Karadzic avait boycotté les trois premières audiences de son procès au motif qu'il n'avait pas eu suffisamment de temps pour préparer sa défense et étudier le dossier de l'accusation, lourd de plus d'un million de pages. L'avocat britannique Richard Harvey, qui lui a été imposé par le TPIY pour le représenter au cas où il maintiendrait son boycott, n'était pas présent à l'audience lundi.

 

Arthur Max - AP

 

 


Vendredi 26 février, 18h52
Un général bosno-serbe jugé pour génocide par le TPIY

Un procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a accusé vendredi un général bosno-serbe d'avoir supervisé l'exécution de milliers de musulmans bosniaques pendant la guerre en Bosnie.


Le procureur Nelson Thayer a formulé ces accusations à l'ouverture du procès pour génocide du général Zdravko Tolimir, qui était un proche collaborateur de l'ancien général bosno-serbe Ratko Mladic, actuellement en cavale.
Zdravko Tolimir est un des plus hauts gradés à être jugé par le TPIY, créé par l'ONU en 1993. Il est le dernier détenu dont le procès s'ouvre au TPIY, dans l'attente des éventuelles arrestations et extraditions à La Haye de l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, et d'un autre fugitif, Goran Hadzic.
D'après Nelson Thayer, Zdravko Tolimir, 61 ans, a autorisé et supervisé l'exécution et l'enterrement de milliers de musulmans dans les enclaves de Srebrenica et de Zepa en 1995.
Zdravko Tolimir, qui fait face à huit chefs d'accusation de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, assure lui-même sa défense. Il a plaidé innocent des faits qui lui sont reprochés.
Le procès de Zdravko Tolimir commence alors que le procès de l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, doit reprendre lundi. Il doit assurer lui-même sa défense.
Vendredi, le TPIY a rejeté la demande de Karadzic de faire reporter l'appel des témoins dans son procès jusqu'à la mi-juin. AP