Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes
Briser le cercle vicieux de la violence à
l'égard des femmes et du sida, exhorte l'UNIFEM
Dans un communiqué publié aujourd'hui, à l'occasion de Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le Fonds de développement des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM) a proposé trois actions : adopter et appliquer des lois qui permettront de dissuader la violence à l'égard des femmes, faire prendre conscience du fait que la progression du sida est liée à la violence à l'égard des femmes et, enfin, encourager les femmes à parler et à signaler les violences dont elles sont victimes.
« Il faut stopper la culture de la honte et de la stigmatisation à l'égard des femmes qui ont été victimes d'abus et à l'égard des femmes séropositives qui bien souvent sont ostracisées » notamment par leur propre famille, exhorte l'UNIFEM.
L'agence des Nations Unies explique aussi que bien souvent, parce qu'elles sont diagnostiquées les premières, dans les cliniques prénatales, où elles subissent un test de séropositivité, les femmes sont accusées d'être responsables de la propagation du sida.
« La violence contre les femmes est à la fois cause et conséquence de l'augmentation des taux de contamination du sida : une cause parce que le viol est un risque majeur de transmission du virus, une conséquence parce qu'une femme séropositive est plus vulnérable face aux abus », explique le communiqué.
La tolérance de la
violence à l'égard des femmes est inacceptable, affirme Kofi Annan 25 novembre 2005 – La violence à l'égard des femmes demeure extrêmement répandue dans le monde, quels que soient le pays ou la culture, l'ethnie ou la classe sociale, a déploré aujourd'hui le Secrétaire général à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. « C'est la manifestation la plus atroce de la discrimination systématique et des inégalités auxquelles les femmes continuent de se heurter, dans la loi et dans leur vie quotidienne, partout dans le monde », a déclaré aujourd'hui Kofi Annan dans un message qui marque la Journée internationale de la violence à l'égard des femmes. « La violence fondée sur le sexe a également des effets néfastes sur l'ensemble de la société », a-t-il souligné. « Elle empêche parfois les femmes d'exercer une activité productive ou les filles d'aller à l'école. Elle rend les femmes facilement victimes de rapports sexuels forcés ou non protégés, ce qui contribue considérablement à la propagation du VIH/sida. Elle déstabilise profondément et durablement l'ensemble de la famille, en particulier les générations futures », a-t-il affirmé. C'est pourquoi cette année, indique le message, les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les militants de la société civile profiteront des « Seize jours d'action contre la violence à l'égard des femmes », qui commencent aujourd'hui, pour réfléchir aux conséquences dommageables de la violence à l'égard des femmes partout dans le monde. « Les dirigeants réunis au sommet mondial tenu en septembre se sont engagés à redoubler d'efforts en vue d'éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles », a rappelé Kofi Annan. « Nous savons que cela suppose de lutter contre l'idée, encore trop répandue et trop ancrée, selon laquelle la violence à l'égard des femmes est acceptable. Nous devons donc montrer l'exemple, notamment en faisant entendre clairement que, s'agissant de la violence à l'égard des femmes et des filles, la tolérance n'est pas de mise et aucune excuse n'est acceptable », a-t-il conclu. |
OMS : la violence
domestique, une question majeure de santé publique qui reste cachée 25 novembre 2005 – L'agence des Nations Unies pour la santé a appelé à traiter la violence conjugale comme une question prioritaire de santé publique, à l'occasion de la publication hier de la première étude réalisée sur la violence domestique, un phénomène qui reste encore largement caché. « Il apparaît que les femmes sont davantage exposées au risque de violence chez elles que dans la rue, ce qui a des répercussions graves pour leur santé. L'étude montre aussi à quel point il est important de mettre l'accent sur la violence domestique au niveau mondial et de la traiter comme une question majeure de santé publique », a déclaré Lee Jong-Wook, directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un communiqué publié hier à Genève, à l'occasion de la publication hier de la première étude sur la violence domestique. L'« Etude sur la santé des femmes et la violence domestique à l'égard des femmes » montre que la violence domestique contribue notamment à accroître le risque d'infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/sida. La probabilité d'avoir subi au moins un avortement provoqué ou une fausse couche est également plus forte chez les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles. Il ressort aussi de l'étude qu'entre 4 à 12 % de femmes enceintes ont été brutalisées et qu'entre 25 à 50 % d'entre elles ont reçu des coups de poing ou de pied dans l'abdomen. Dans 90 % des cas, l'auteur des actes de violence était le père de l'enfant qu'elles portaient. L'enquête, menée par l'OMS, est basée sur des entretiens avec plus de 24.000 femmes de milieux ruraux et urbains dans les dix pays - Bangladesh, Brésil, Ethiopie, Japon, Namibie, Pérou, République Unie de Tanzanie, Samoa, Serbie-et-Monténégro et Thaïlande. Le communiqué précise comment les enquêteurs ont mesuré la violence physique et la violence sexuelle. « En ce qui concerne la violence physique, on a demandé aux femmes si leur partenaire actuel ou un ancien partenaire les avaient déjà : giflées ou leur avait lancé un objet susceptible de blesser, bousculées ou secouées, frappées avec le poing ou un objet susceptible de les blesser, frappées à coups de pied, traînées ou battues, étranglées ou brûlées, menacées d'une arme ou agressées au moyen d'une arme », précise l'agence. « La violence sexuelle a été définie par les trois comportements suivants : forcer physiquement une femme à avoir des rapports sexuels contre son gré ; pour une femme, avoir des rapports sexuels parce qu'elle a peur de ce que pourrait faire son partenaire ou être contrainte à une pratique sexuelle qu'elle juge dégradante ou humiliante », ajoute le communiqué. Enfin, l'OMS formule des recommandations à l'intention des responsables politiques et du secteur de la santé publique. Pour les responsables politiques, le principal défi reste le caractère caché de ces violences. Au moins 20 % des femmes faisant état de violences physiques n'en avaient jamais parlé à personne avant d'être interrogées par les enquêteurs de l'OMS. |