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lundi 14 février
2005, 17h21
La Macédoine espère
intégrer l'UE d'ici 2010
BRUXELLES (AP) - La Macédoine espère entrer dans l'Union européenne
d'ici 2010, a déclaré lundi son Premier ministre Vlado Buckovski, ce qui
implique d'entamer les négociations en 2006 et donc de mener rondement
les réformes politiques, législatives et économiques nécessaires. "Il serait prématuré de spéculer maintenant sur une date concrète
pour l'accession. Cela dépend largement de la qualité des réformes",
a souligné le président de la Commission européenne, José Manuel
Durrao Barroso. Vlado Buckovski a remis à Bruxelles la réponse de la Macédoine à un
questionnaire de l'UE concernant la situation en matière de démocratie,
de droits de l'Homme, d'économie et de capacité d'adaptation de la législation
aux lois européennes. La Commission s'appuiera notamment sur ces
documents pour examiner la candidature de la Macédoine et faire une
recommandation aux Etats membres de l'UE d'ici l'automne. AP |
29 novembre 2004L’ex-République yougoslave de Macédoine ratifie deux traités du Conseil de l’EuropeBruxelles - L’Ambassadeur Zvonimir JANKULOSKI, Représentant Permanent de « l’ex-République yougoslave de Macédoine » auprès du Conseil de l’Europe, a transmis à Terry DAVIS les instruments de ratification de la Convention européenne sur la transmission des procédures répressives et de la Convention européenne pour la répression du terrorisme (entrée en vigueur des deux traités : 01.03.2005). |
lundi 15 novembre
2004, 15h02
Démission du Premier
ministre macédonien
SKOPJE (AFP) - Le Premier ministre macédonien Hari Kostov a annoncé
lundi sa démission invoquant des divergences au sein de la coalition au
pouvoir. M. Kostov a présenté sa lettre de d M. Kostov, membre de l'Union social-démocrate (SDSM) du président
Branko Crvenkovski, a indirectement accusé l'Union démocratique pour
l'Intégration (UDI), parti albanais allié de l'ancien chef rebelle Ali
Ahmeti "d'user de sa présence au sein du gouvernement pour appliquer
partiellement l'accord de paix d'Ohrid à la faveur d'une seule communauté
ethnique".
La démission de M. Kostov intervient au lendemain de l'échec d'un référendum
sur l'application d'une loi de décentralisation controversée considérée
comme un élément clé de l'accord de paix d'Ohrid d'août 2001. |
Macédoine : échec
du référendum Mise en ligne : lundi 8 novembre 2004 Les électeurs macédoniens n’ont pas répondu aux appels de l’opposition et des mouvements citoyens qui les appelaient à rejeter la loi de réforme des frontières communales proposée par le gouvernement. La Macédoine devrait poursuivre plus aisément le processus de réforme, de décentralisation et d’application des accords de paix d’Ohrid. Par Jean-Arnault Dérens ( "Le Courrier des Balkans") Au final, le taux de participation n’a été que de 26% des électeurs inscrits, bien loin du seuil de 50% requis pour valider ce référendum d’initiative populaire. Dans la soirée de dimanche, les organisateurs du référendum ont reconnu leur échec, en saluant les près de 500 000 citoyens qui ont malgré tout manifesté leur défiance envers le projet gouvernemental. Les organisateurs ont dénoncé les pressions gouvernementales et l’appel au boycott, mais le calme a prévalu toute la journée dans toute la Macédoine, même dans des communes comme Struga où les manifestations contre le projet de loi avaient été violentes. Les Albanais ont totalement boycotté la consultation, ainsi que de nombreux sympathisants de l’Alliance social-démocrate de Macédoine (SDSM), qui ont répondu aux appels de ce parti et du gouvernement. Cet échec enlève une sérieuse épine dans le pied de l’Union européenne, et la Macédoine devrait poursuivre le processus de décentralisation et d’application des accords de paix d’Ohrid. Dès dimanche soir, les partis politiques albanais de Macédoine se sont d’ailleurs réjouis de l’échec du référendum et ont salué la « sagesse » des électeurs. L’échec du référendum représente un nouveau succès pour le Président Branko Crvenkovski et le Premier ministre Hari Kostov, déjà réconfortés par la décision américaine de reconnaître le pays sous son nom constitutionnel de République de Macédoine. L’annonce opportune de cette première décision de l’administration Bush 2 a probablement renforcé la position du gouvernementale et dissuadé beaucoup d’électeurs de se rendre aux urnes dimanche. Samedi soir, une immense fête avait salué la décision américaine dans les rues de Skopje, et les Macédoniens croient volontiers que les pays européens devraient suivre la voie ouverte par les USA, malgré le veto grec. |
AP
- vendredi 23 juillet 2004, 21h23
De nouveaux incidents en Macédoine Une voiture détruite du Ministre de la Défense Nationale macédonien Vlado Buckovski dans la ville macédonienne du sud de Struga, à 160 kilomètres au sud-ouest du Capitole Skopje ce vendredi 23 juillet 2004. Au cours de la nuit, des heurts ont eu lieu, laissant 15 protestataires et 24 officiers blessés, aucun d'eux sérieusement. Cela a commencé après que les protestataires ont essayé de prendre d'assaut des bureaux de son parti dans Struga. |
Large victoire de Branko Crvenkovski, nouveau Président de la Macédoine Publié dans la presse : 29 avril 2004 Branko Crvenkovski sera donc le nouveau président de la Macédoine succédant ainsi à Boris Trajkovski. Avec une participation légèrement supérieure à 50 %, l’élection a été validée, et le candidat du SDSM, le Premier-ministre Branko Crvenkovski, a remporté le second tour très largement, avec plus de 62% des suffrages exprimés en sa faveur. Par Morvan Benoist Le candidat d’opposition Sasko Kedev qui a récolté seulement un peu plus de 37% des voix, dénonce des irrégularités au cours de cette élection ainsi même qu’un taux de participation soi-disant inférieur au seuil de 50% qu’impose la Constitution. De légers incidents ont émaillé l’annonce des résultats, mercredi soir, près du siège du Parlement. Mais que se cache-t-il derrière ces élections présidentielles qui ont receuilli un très faible taux de participation, alors que le pays entier, il y a seulement un mois et demi semblait uni derrière son président défunt pour un deuil national ? Comment et surtout pourquoi en un mois et demi, la politique et la place de président qui semblait être si importante dans le paysage macédonien, n’a entraîné ces jours qu’à peine un peu plus de la moitié des citoyens à voter, et cela suite à une campagne intense d’appel à la participation citoyenne et à voter, par un large consensus (partis politiques, ONG, vedettes...) ? Avec un succès qui semble sans appel, 62,66% pour M. Crvenkovski contre 37,34% pour son malheureux rival du parti d’opposition VMRO-DPMNE, Sasko Kedev, cette élection semble sonner comme un large consensus autour de la politique du Premier-ministre et de son parti, le SDSM, ainsi qu’une gifle pour le parti d’opposition, loin des affaires depuis maintenant plus de dix-huit mois et qui aurait pu, du fait du processus d’usure du SDSM au pouvoir, récolter plus de voix que ces 37,34% qui ressemblent bel et bien à une déroute. Malgré cela, le climat en Macédoine n’est pas vraiment à l’embellie et cette union autour de la politique de Branko Crvenkovski semble plus être le fait d’un choix se portant sur le moins mauvais des candidats que réellement représenter un choix populaire empli d’espoir envers la politique pronée par la coalition SDSM-BDI. En effet si cette coalition a réussi, depuis dix-huit mois qu’elle est aux commandes du pays, à faire avancer de nombreux dossiers qui s’avéraient vitaux pour l’existence même de la République de Macédoine, suite au conflit de l’été 2001, comme l’application législative des accords d’Ohrid, et a réussi à ramener une ambiance pacifique propre à permettre de nouveaux investissements. La situation économique du pays n’est en effet guère florissante. D’ailleurs, durant cette campagne électorale, Sasko Kedev, le candidat d’opposition ne s’est pas géné pour attaquer Branko Crvenkovski sur le volet économique de la politique qu’il mène depuis qu’il est au pouvoir. Mais, en même temps, quelle est la réelle marge de manoeuvre du Premier ministre d’un petit pays des Balkans, la Macédoine ? Ce pays ne possède ni hydrocarbures ni autres ressources qui pourraient intéresser le reste du monde ou tout du moins l’Europe... De plus, ce Premier ministre doit slalomer entre les directives de l’Europe, du FMI et de la Banque Mondiale, qui lui demandent des réductions sans cesse plus importante du secteur public, alors que celui-ci reste l’employeur numéro un d’un pays où 40% de la population active est sans travail, et les attentes de son propre peuple qui voit en l’adhésion à l’Europe une sorte de « mirage » économique qui tarde toujours à devenir réalité. De ce fait, il semble que la situation économique ne soit pas prêt de s’améliorer et le sentiment populaire abonde plutôt dans cette voie ne voyant pas ni quoi ni qui pourrait relever économiquement ce pays. De son côté, l’opposition a mené une campagne électorale assez pauvre, ne faisant que très peu de propositions concrètes sur son programme effectif, l’essentiel du programme du VMRO-DPMNE ayant été de tirer à boulets rouges sur tout ce qui pouvait représenter le SDSM et la coalition au pouvoir. Visiblement cette tactique politicienne n’a pas porté ses fruits et le VMRO-DPMNE vient de subir un cuisant échec, un des plus forts jamais enregistrés pour cette formation politique ce qui risque d’entraîner de nombreux boulversements au sein même de ce parti. Qu’en sera-t-il de l’avenir politique du médecin-cardiologue candidat à la présidentielle Sasko Kedev après une telle déroute, difficilement acceptable dans le jeu politique classique ? Il semble de ce fait que l’avenir de M. Kedev se jouera plus dans les blocs opératoires que sur les tribunes politiques. Mais cette déroute électorale sera aussi partagée par la nouvelle équipe dirigeante de ce parti, à savoir Nikola Gruevski et Ganka Samoilova-Svetanovska. En effet, suite à l’échec électoral d’il ya 15 mois, l’ancienne équipe aux commandes du VMRO-DPMNE, Ljupco Georgievski et Ljube Boskovski, s’était éclipsée et une nouvelle équipe, plus modérée, semblait avoir pris possession du VMRO-DPMNE, parti réputé nationaliste, et tenter d’en donner une image plus policée. Mais cette déroute sans appel ne risque-t-elle pas de ramener ces mêmes « durs » aux commandes du parti, la retraite anticipée de Ljupco Georgijevski ne vient-elle pas de prendre fin ? Déjà, au sein même des différents bureaux de régions du VMRO-DPMNE, comme à celui de Bitola par exemple, de nombreuses voix s’élèvent et demandent le retour du leader charismatique de ce parti. Les multiples rumeurs de tractation entre MM. Georgievski et Boskovski quant à l’éventualité de la candidature de ce dernier lors de cette présidentielle, ne font d’ailleurs que renforcer cette athmosphère de reprise en main du VMRO-DPMNE par une équipe politique dont la ligne serait plus dure, mais qui aurait aujourd’hui plus d’écoute auprès d’une population dont les conditions économiques de subsistance n’ont guère évoluées. D’ailleurs, plus que l’espoir, c’est souvent plus une forme de désespoir que l’on voit se manifester de la part des militants politiques. En signe de protestation contre la vistoire du SDSM, les VMRistes réunis hier soir face au Parlement de la République de Macédoine, ont tentés après avoir pris connaissance des résultats, de lancer une contre-manifestation, mais celle-ci s’est bien vite essouflée et s’est surtout soldé par des actions destinés aux médias comme le fait de brûler le drapeau du SDSM. Branko Crvenkovski semble donc avoir été élu plus du fait du vide politique créé par la politique électorale du VMRO-DPMNE, crise interne, proposition d’un candidat inconnu au charisme chancelant, programme politique vide. De plus, avec moins de 55% de votants au second tour de l’élection présidentielle, ce qui est très faible pour une des élections où, normalement, le taux de participation est le plus élevé dans les démocraties, la Macédoine démontre surtout qu’elle se désinteresse très fortement de ces problématiques politiques et ne pense pas que le SDSM et le VMRO-DPMNE puissent changer quelque chose à leurs conditions de vie de tous les jours. Ce sentiment est aussi renforcé par le, semble-t-il, relatif désintérêt affiché par la communauté albanaise lors de ce second tour. Selon nos informations, le taux de participation aurait été très faible dans cette communauté. Branko Crvenkovski sera donc bien le Président de tous et pour tous, mais malheureusement, seulement la moitié de la population semble quant à elle, s’intéresser à la politique. Macédoine : Branko Crvenkovski élu Président de la République Le Premier ministre social-démocrate Branko Crvenkovski a remporté le second tour des élections présidentielles anticipées. D’après la commission électorale, Branko Crvenkovski a obtenu 62,66% des suffrages exprimés, contre 37,34 à Sasko Kedev, son rival du VMRO-DPMNE. La participation a été de 53,39% des inscrits. Le VMRO-DPMNE dénonce de nombreuses irrégularités et demande l’annulation des élections. |
jeudi 26 février
2004, 13h46
Le président macédonien
se tue dans un accident d'avion en Bosnie
BITONJA, Bosnie-Herzégovine (AP) - La Macédoine perd son président
dans un accident d'avion en Bosnie-Herzégovine. L'appareil qui emmenait
Boris Trajkovski et plusieurs responsables macédoniens à une conférence
internationale à Mostar s'est écrasé jeudi dans une zone montagneuse du
sud du pays, sans laisser de survivants. Le décès de Boris Trajkovski, 47 ans, qui avait été élu en 1999,
intervient le jour même où la Macédoine devait officiellement soumettre
sa candidature à l'entrée dans l'Union européenne. La cérémonie prévue
jeudi à Dublin a été aussitôt reportée. La police bosniaque a retrouvé l'épave du bi-moteur américain
Beechcraft Super King Air 200, qui s'est écrasé peu après 8h du matin
(07h00 GMT), non loin du village de Bitonja, à environ 80km de la
capitale Sarajevo, selon Nedzad Vejzagic, porte-parole du ministère de
l'Intérieur de la Fédération croato-musulmane de Bosnie. Six autres
responsables macédoniens et deux pilotes se trouvaient également à bord
de l'appareil. En début d'après-midi, le président de Bosnie Dragan Covic a annoncé
aux participants de la conférence de Mostar (ouest) que les équipes de
recherches avaient retrouvé quatre des neuf corps. Une commission devait
être formée en Bosnie pour enquêter sur les causes de l'accident. Les mauvaises conditions météorologiques sur la Bosnie avaient
conduit le Premier ministre albanais Fatos Nano à annuler son propre vol
vers Mostar. D'après un photographe d'AP sur place, cinq équipes
d'experts en déminage sont partis sur le site du crash, ce qui laisse
supposer que l'avion puisse être tombé dans une zone de champs de mines
datant de la guerre de 1992-1995. Après l'annonce de l'accident, l'Union européenne a annulé la cérémonie
officielle de Dublin, au cours de laquelle le Premier ministre macédonien
Branko Crvenkovski devait remettre officiellement la demande d'adhésion
de l'ancienne république yougoslave à son homologue irlandais Bertie
Ahern, dont le pays assure la présidence de l'UE. La cérémonie sera
reprogrammée ultérieurement, précise l'UE, qui dirige actuellement une
mission de police d'assistance aux forces locales macédoniennes. Bertie Ahern a rendu hommage à Boris Trajkovski qui a "largement
contribué à la réconciliation en Macédoine". "Ce jour aurait
dû être un jour de réjouissance pour lui", a-t-il déploré, évoquant
le soutien ferme du président à l'ambition européenne de son pays. Né en 1956, dans le village macédonien de Strumica, Boris Trajkovski
avait passé son diplôme de droit à la faculté de Skopje, avant de
partir étudier la théologie aux Etats-Unis. Là, il avait renoncé au
communisme et s'était éloigné de la religion orthodoxe pour finir par
être ordonné pasteur méthodiste. Il était marié et père de deux
enfants. Figure atypique de la politique macédonienne, il avait commencé sa
carrière en 1998 dans le parti de centre droit VMRO-DPMNE de l'ancien
Premier ministre Ljubco Georgievski, dont il fut le vice-ministre des
Affaires étrangères. L'année suivante, il était élu second président
de l'histoire de la République de Macédoine. Dès son arrivée au pouvoir, il avait dû faire face à la crise du
Kosovo en 1999. Le président Trajkovski avait appelé la communauté
internationale à l'aide pour surmonter la crise humanitaire liée à
l'afflux de réfugiés albanophones fuyant la répression des troupes
yougoslaves dans la province serbe. Le pays avait ouvert sa frontière et
ses maisons, et autorisé le stationnement de troupes de l'OTAN en préparation
des frappes punitives sur la Yougoslavie. Mais en février 2001, les tensions ethniques avaient débordé en Macédoine,
confrontée à une insurrection albanophone. Les responsables de la
minorité albanophone (un quart des deux millions d'habitants), réclamaient
davantage de droits. En six mois d'âpres conflit, ce président modéré
avait su conduire le pays vers un accord de paix sous l'égide de la
communauté internationale. Le chef de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de
l'UE, Javier Solana, a rendu hommage à un "homme de passion, un
homme qui a fait avancer son pays, non seulement par les réformes mais
aussi pour le rapprocher le plus possible de l'Europe". "J'étais
son ami, j'étais avec lui dans des moments très difficiles", a déclaré
l'ancien secrétaire général de l'OTAN. "Ce sera très dur pour le
peuple macédonien de combler ce vide". AP |
UTRINSKI VESNIK La Macédoine entre la guerre et la paix TRADUIT PAR JULIJA JOVCEVSKA Publié dans la presse : 19 février 2004 À l’initiative de la Fondation Soros, un colloque a fait le point à Skopje sur la situation actuelle de la Macédoine. Trois ans après les accords de paix d’Ohrid, et alors que la situation économique et sociale est catastrophique, le pays va-t-il se stabiliser ou connaître de nouveaux conflits armés ? Par Gordana Duvnjak Que s’est-il passé en Macédoine en 2001 : une guerre, une révolte citoyenne, une agression ou bien quelque chose de complètement différent ? Comment se fait-il que la Macédoine, qui était considérée comme une « oasis de paix », se soit si rapidement transformée en un « baril de poudre » ? Quels sont les plus grands défis du pays après la signature des Accords d’Ohrid ? La Macédoine va-t-elle pencher vers la paix ou un nouveau conflit ? Les participants à la conférence intitulée « De la Macédoine après l’Accord d’Ohrid : confrontation réelle aux nouveaux défis ou nouvelle réalité virtuelle » ont essayé de donner quelques réponses. Le forum était organisé par la fondation Soros (FOSIM) à l’occasion de la publication d’une brochure, « Les perspectives actuelles de la Macédoine d’aujourd’hui : efforts de paix, démocratie et sécurité », du professeur Biljana Vankovska. Mme Vankovska a souligné qu’il fallait se rendre compte des erreurs qui avaient été faites dans le passé pour permettre ainsi de ne pas les rééditer et donc de poursuivre notre route ailleurs et différemment. Souvent, des fautes sont commises quand un conflit est légalisé par la violence, et selon elle, la violence peut au contraire être tranquille, douce, comprise, « encastrée » dans les différentes structures et institutions de l’état. Mme Vankovska a par contre insisté : mal canalisée, cette la violence réelle des structures pouvait s’avérer particulièrement dangereuse, si elle ne se préoccupait pas de l’opinion réelle des citoyens, à savoir s’ils vivaient mieux maintenant qu’autrefois, si la sorte d’agonie vécue par les différents citoyens de ce pays durant conflit passé valait la peine ou non... Le directeur exécutif de la Fondation « Institut pour l’avènement d’une société ouverte en Macédoine (FOSIM) (appelée aussi fondation Soros), Vladimir Milcin, a déclaré pour sa part que c’était dans la responsabilité des politiciens qu’il voyait les possibilités d’un nouveau conflit. Il a indiqué que la fondation avait comme projet de publier un recueil de textes des quatre différents signataires de l’Accord d’Ohrid (Ljubco Georgievski (VMRO-DPMNE), Arben Xhaferi, du PDA, Ymer Ymeri (PDP) et Branko Crvenkovski, du SDSM) et de quelques ministres clés qui étaient en fonction lors du conflit. « Jusqu’à présent, un seul de ces personnages publics a envoyé un texte, le deuxième n’a pas répondu, le troisième a rejeté ma demande et le quatrième s’est excusé pour des raisons de santé » a déclaré Vladimir Milcin. Selon le professeur de la Faculté de droit Gordana Siljanovska les chances de paix semblent moindres que les risques d’un nouveau conflit. Un pays ayant un P.I.B. par an et par habitant de 1 780 dollars sera forcément confronté à des conflits, car il y est très difficile d’y construire une démocratie stable et solide quand 400 000 personnes sont au chômage, a soulignée Gordana Siljanovska. Dès le printemps, Siljanovska prévoit un « conflit social profond », car selon elle il n’existe pas en Macédoine de classe moyenne qui serait porteuse de progrès dans le pays. « Je sens une révolte sourde en moi-même », s’est pour sa part exprimé Rizvan Sulejmani en interrogeant directement le public sur le silence des intellectuels en Macédoine. « Où sont les différents intellectuels qui devraient nous donner ou nous aider à trouver des réponses aux nombreuses questions non résolues ? » L’ex-ambassadeur de Macédoine à Bruxelles, Jovan Tegovski, a pour sa part déclaré que selon lui, il y avait depuis toujours de réelles difficultés à dire la vérité, à dévoiler le visage réel de la Macédoine. Selon lui, si cela n’était pas tant le cas lors des premières années de l’indépendance, cela l’est devenu de manière beaucoup plus problématique à partir de 1997, quand dans le pays ont commencé à s’installer de nombreuses fondations, organisations ou entreprises étrangères qui, en lançant des informations dans tous les sens, et ceci en voulant clarifier la situation ne l’ont en fait que rendus plus complexes encore. Il s’est lui aussi élevé devant le manque d’analyses sérieuses réalisées par des auteurs de Macédoine. |
OPERATION PROXIMA
Déclaration du Ministère français des Affaires Etrangères
(Paris, le 16 décembre 2003)
L'Union européenne a mis fin hier le 15 décembre, à l'opération
militaire Concordia en Macédoine, ceci dans la cadre de la relève par
l'Union européenne de la précédente force de l'OTAN. Le même jour,
à la demande des autorités macédoniennes, l'Union européenne a lancé
une opération de police dénommée 'Proxima', qui a pour mandat
d'assurer une mission de conseil en faveur du développement de services
de police efficaces et professionnels en Macédoine, répondant aux
normes européennes.
La France se félicite de ces décisions qui témoignent de la réussite
de la première opération militaire de la PESD et des décisions qui
marquent également la poursuite de l'engagement européen en faveur de
la stabilisation et de la normalisation de ce pays après la période de
crise qui s'était ouverte en 2001.
La France avait contribué substantiellement à l'opération Concordia
en assumant les responsabilités de première nation-cadre, jusqu'au 15
novembre. Nous fournirons un contingent d'une quarantaine de policiers
et gendarmes dans le cadre de l'opération Proxima qui aura un effectif
total envisagé de l'ordre de 200 hommes.
Complément en provenance du Ministère français de la défense (16 décembre 2003)
Des militaires de la gendarmerie nationale participent en Macédoine à
l'opération Proxima ouverte le 15 décembre 2003 par Monsieur Javier
Solana, Haut représentant pour la politique extérieure de l'Union
européenne. Cette opération est une mission de police de l'Union européenne
qui succède à la mission militaire européenne, Concordia.
Constituée d'un effectif global de 200 policiers et gendarmes, Proxima assure le conseil et le contrôle des forces de police macédoniennes. En complément, un élément de protection est intégré à ce dispositif non armé. Le détachement français de Proxima, commandé par le colonel Alain Labrot, s'articule de la manière suivante : 18 gendarmes qui contribuent à la mission d'encadrement de la police locale et un peloton de l'escadron 16/7 de gendarmerie mobile de Baccarat qui prend en charge la composante protection. Début 2004, ce détachement comptera 40 officiers et sous-officiers. |
Bruxelles, le 11 décembre 2003 16024/03 (Presse 372) Accord entre l'UE et l'ancienne République yougoslave de Macédoine relatif au statut et aux activités de la mission de police de l'UE (Proxima)Le Conseil a arrêté aujourd'hui, par la voie de la procédure écrite, une décision concernant la conclusion de l'accord entre l'Union européenne et l'ancienne République yougoslave de Macédoine relatif au statut et aux activités de la mission de police de l'Union européenne (EUPOL "Proxima") dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Il est rappelé que, le 29 septembre 2003, le Conseil a adopté l'action commune 2003/681/PESC relative à la mission de police de l'Union européenne dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine (EUPOL "Proxima"). L'article 13 de ladite action commune prévoit que le statut du personnel de l'EUPOL "Proxima" dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine, y compris, le cas échéant, les privilèges, immunités et autres garanties nécessaires à l'exécution et au bon déroulement de l'EUPOL "Proxima", est arrêté conformément à la procédure prévue à l'article 24 du traité sur l'Union européenne. __________________________ Action commune 2003/681/PESC : Adoption par le Conseil "Affaires générales et relations extérieures", le 29 septembre. À la suite de la demande du Premier ministre de l'ancienne République yougoslave de Macédoine, M. Crvenkowski, le Conseil s'accorde sur le principe du lancement d'une opération de police de l'Union européenne (EUPOL) dans ce pays, baptisée "Proxima", pour décembre 2003. Cette mission sera menée sous l'autorité d'un représentant spécial de l'Union européenne dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine, en collaboration avec les autorités nationales de l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Les experts européens affectés auront pour tâche de surveiller et d'aider à la réforme de la police nationale, afin de rendre les personnels plus professionnels et plus aptes à lutter contre la criminalité organisée, à assurer la gestion des frontières et à restaurer la confiance de la population. Le Conseil précise qu'une telle mission relève de l'engagement de l'Union européenne d'aider à normaliser la situation du pays, sur la base de l'accord-cadre de normalisation d'Orhid de 2001, et du processus de stabilisation et d'association dans la région. |
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Déclaration du Mouvement de la Paix du 31 août 2003 Macédoine, Kosovo : dangers pour la paix et le développement des Balkans Depuis quelques mois, le Mouvement de la Paix dénonce de nouvelles tensions dans les Balkans (Europe du sud-est). D’abord à la suite de l’assassinat du Premier ministre serbe, Zoran Djinzic (12 mars 2003), ensuite en Macédoine (juin 2003) et cet été au Kosovo. Il s’agit d’une situation de violences qui s’amplifient et dont les principales victimes sont des populations civiles. Au Kosovo, en août, ce sont des enfants qui ont été les victimes de tirs dans la région de Pec (avec deux morts et quatre blessés). C’est aussi un soldat de l’ONU qui a été tué. Alerté dès le 6 février dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni à nouveau en août à la demande de l’Union Serbie et Monténégro. Selon les autorités serbes, depuis la fin de la guerre en 1999 et en quatre ans le Kosovo et Metohija ont connu 6 013 attaques contre les Serbes provoquant la mort de 1 021 d’entre eux. Quant à l’ONU, un rapport indique que les Kosovars détiennent encore 460.000 armes. A travers ce document de 70 pages, le Programme de développement des Nations Unis (PNUD) et l'organisation Small Arms Survey basée à Genève estiment que l'accès généralisé aux armes légères et leur mauvaise utilisation constituent "un défi central" dans la diminution de l'insécurité au Kosovo. L’insécurité économique et sociétale, l’insécurité humaine ne pourront que produire de nouveaux conflits plus ou moins graves. Ce n’est pas la mise en place d'une mise sous tutelle internationale et l’intervention militaire de l’OTAN ou de l’Union européenne (21.000 soldats de l’OTAN au Kosovo, 380 soldats de 27 nationalités de l’UE en Macédoine depuis le 31 mars 2003) qui changeront les choses. L’Europe du sud-est a besoin de paix et de développement maîtrisés par leurs populations. C’est conjuguer ensemble paix, développement, justice et démocratie. Depuis quelques années, des associations alternatives et locales vont dans cette voie. C’est avoir une vision positive de la résolution des conflits domestiques à la résolution de conflits plus vastes. Mais ils ont besoin d’une solidarité internationale et d’échanges avec les autres ong. Depuis la délégation du Mouvement de la Paix dans les Balkans fin 2001, nous avons convenu qu’il fallait rester vigilant quant à la situation fragile dans cette partie de l’Europe et de renforcer nos liens avec les pacifistes de cette région. Nous proposons qu’ils soient associés pleinement au Forum Social Européen qui va se tenir en France du 12 au 15 novembre 2003 dans le cadre des échanges d’expériences et des initiatives communes pour une Europe, active pour la paix dans le monde. Pour la direction du Mouvement de la Paix : Patrick Simon |
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DÉCISION No 547 du 20 juin 2003 PROROGATION DU MANDAT DE Le Conseil permanent, Rappelant sa Décision No 524 du 19 décembre 2002, Décide de proroger jusqu’au 31 décembre 2003 le mandat de la Mission de contrôle de l’OSCE à Skopje chargée d’éviter le débordement du conflit. |
Macédoine : violentes
manifestations à Aracinovo Publié dans la presse : 17 juin 2003 De violentes manifestations ont éclaté la semaine dernière, à la suite de la fusillade par la police d’un criminel recherché dans un village albanais de la région de Skopje. Ces événements mettent en lumière la méfiance des communautés locales face aux forces de l'ordre, en particulier dans les régions frappées par le récent conflit. Par Ana Petruseva à Skopje Le 12 juin, la police a entouré le suspect, Nexhbedin Demiri, qui montait dans sa voiture à Cento, un faubourg essentiellement albanais de Skopje. Demiri, 25 ans, d’origine albanaise, avait été condamné à deux ans et demi de prison pour vol avec violence. Il était aussi recherché pour des attaques à main armée sur un policier et un inspecteur. La police l’a abattu alors qu’il sortait un revolver, le pointant sur l’un des policiers. Le ministre de l’Intérieur a affirmé ensuite que le policier avait respecté la loi, étant en danger de mort. Les organisations internationales sont aussi de cet avis. Pour un porte-parole : « Aujourd’hui cela ressemble bien à de l’autodéfense, mais attendons les résultats de l’enquête officielle. » Le meurtre a déclenché une réaction violente dans le village natal de Demiri, Aracinovo, village albanais à 13 kilomètres de Skopje, qui avait connu de lourds combats entre les insurgés et les forces de sécurité macédoniennes en 2001. Le jour où fut abattu Demiri, le poste de police du village a été pris par une foule de civils armés d’armes automatiques, qui ont pris en otage une douzaine de policiers pendant quelques heures, en signe de protestation contre l’assassinat. Ils demandaient également que le corps du défunt leur soit remis. Les médias locaux ont rapporté qu’au moins six policiers macédoniens avaient été blessés. Les représentants de la police et de l’OSCE sur place lors de l’incident n’osaient pas confirmer ce qui s’était passé. Vojislav Zafirovski, porte-parole de la police, a déclaré : « C’est vrai que les policiers ont été retenus quelques heures. Mais on ne peut pas dire qu’ils ont été battus. » Wolfgang Graven, porte-parole de l’OSCE ajoute : « Pour l’OSCE, ce qui s’est passé à Aracinovo est purement d’ordre criminel. Nous encourageons la police macédonienne à arrêter ceux qui l’attaquent et ceux qui troublent l’ordre public et à les faire comparaître devant la justice. » Au moins quatre journalistes sur place dont une équipe de la télévision d’État ont été attaqués et blessés dans l’échauffourée, et deux hospitalisés pour coups et blessures. Ivona Talevska, journaliste pour TV Sitel, rapporte : « J’avais un revolver sur la tempe mais je n’ai pas été battue. Mon caméraman n’a pas eu autant de chance, ils l’ont battu à coups de pieds. Ils ont aussi cassé la caméra. » Vanja Stevkovska, journaliste à la TV d’État est allée à Aracinovo, après que le maire Resat Ferati lui a dit au téléphone qu’il n’y avait pas de danger pour faire un reportage au village. Lorsque son équipe est arrivée, des villageois l’ont saisie aux cheveux et l’ont arrachée de sa voiture. Ses caméramans et son chauffeur ont été sévèrement battus. Des soldats de la force européenne d’intervention rapide en Macédoine, l’EUFOR, ont été témoins des attaques et les journalistes disent qu’ils ne sont pas intervenus. Une déclaration de l’EUFOR a précisé que ses soldats s’étaient arrêtés pour secourir un journaliste. L’Association des journalistes de Macédoine, les partis politiques et les organisations internationales ont condamné d’une même voix les attaques de journalistes. La situation était si tendue, qu’on n’a pas envoyé de police supplémentaire sur les lieux. Au lieu de cela, des responsables albanais auraient plutôt négocié avec le groupe armé pour calmer le jeu. Fatmir Dehari, vice-ministre de l’Intérieur, représentant du Parti albanais de la coalition au gouvernement, l’Union démocratique pour l’intégration (BDI), est aussi intervenu. D’après la police, le calme est revenu quand on a pu expliquer que Demiri était mort dans une action légitime, menée correctement par la police. Ce n’est pas la première fois que des arrestations de la police soulèvent des protestations albanaises. La détention récente d’un homme soupçonné d’avoir planté une mine qui a tué deux soldats de l’OTAN et deux Macédoniens ont amené les anciens rebelles à menacer de reprendre la guerre s’il n’était pas relâché. Certains disent que ce dernier incident met en lumière la question de l’application de la loi et celle de la méfiance larvée de la communauté albanaise vis-à-vis des autorités. Les criminels se servent des tensions ethniques pour échapper à la justice et font de leurs problèmes avec la police des problèmes politiques. La police a de la peine à patrouiller les zones albanaises ayant connu le pire en 2001, car ils sont pris pour des étrangers mal venus, même quand ses équipes sont ethniquement mixtes. Le directeur du magazine Forum, Gjuner Ismail, précise : « Il ne faut pas oublier que la communauté albanaise est très serrée et qu’il existe un sens de la solidarité qui est faux. Mais personne ne devrait penser que les criminels albanais sont meilleurs que les criminels macédoniens et mériteraient ainsi une certaine protection. » Il a ajouté qu’il revenait aux politiques albanais de faire face à ce problème. L’application de la loi, ou sa non-application, dans les secteurs à majorité albanaise est une question fondamentale pour le BDI, dont beaucoup de membres étaient du côté des rebelles en 2001. En tant que composante albanaise de la coalition gouvernementale élue en septembre de l’année dernière, ce parti a une responsabilité particulière à la fois pour la stabilité dans les régions de l’ancien conflit et aussi pour répondre aux attentes des Albanais de voir s’améliorer leurs statuts. Pour l’instant, les responsables du BDI minimisent l’importance de la question, expliquant que les criminels ne sont pas à même de poser un véritable problème. Emira Mehmeti, porte parole du BDI explique : « Nous considérons ceci comme des tentatives secondaires de déstabilisation, mais nous ne permettrons pas l’escalade. Notre dilemme n’est pas entre la lutte contre le crime et la question de s’occuper de ces criminels. » Igor Sivanovski, porte-parole des partenaires socio-démocrates de la coalition avec le BDI affirme : « La Macédoine ne connaîtra la sécurité que lorsque nous en aurons terminé avec ces gangs de criminels ; dans l’intérêt non seulement de la population locale, mais de chacun en Macédoine. » Les diplomates eux aussi pensent que les criminels n’ont pas le soutien populaire généralisé. Nicolaas Biegman, ambassadeur de l’OTAN à Skopje, a souligné que ces incidents étaient purement criminels et n’avaient rien à voir avec des problèmes ethniques. Le 14 juin, à la TV A1, il affirmait : « Aucun de ces criminels a le soutien de la population. Il se peut qu’elle soit mécontente de la façon dont la police mène ces arrestations, mais elle n’a aucune sympathie pour les criminels, même s’ils sont vêtus de noir pour ressembler aux combattants de la liberté. » |
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Les aides de l'Union européenne à la Macédoine :
1991-2001 EC assistance to the former Yugoslav Republic of Macedonia - Allocations in millions of €
* Allocations include the running costs of the European Agency for Reconstruction (€ 5 m for 2002 and € 5 m for 2003). |
La politique Européenne de Sécurité et de Défense et l'opération Concordia ; texte de Patrick Simon, octobre 2003 |