C’est une association fondée en 1949 dans l’espoir de favoriser l’intervention des citoyens dans le champ de la guerre et de la paix, et plus généralement dans les relations internationales.
Le projet de ses promoteurs, parmi lesquels Picasso (qui dessina le logo du mouvement, la fameuse colombe de la paix) ou Frédéric Joliot-Curie, c’était l’interdiction de l’arme nucléaire, car on venait d’avoir Hiroshima et que l’Union Soviétique venait à son tour de construire une bombe atomique. Les peuples étaient terrifiés, car on sentait bien que d’autres pays allaient tenter de l’obtenir.
La deuxième idée, c’était promouvoir la charte de l’ONU et soutenir son esprit, qui commence par : " Nous les peuples résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre... ". Cette idée-force que faire la paix, c’est entre les mains des peuples et pas seulement des gouvernements, a toujours été celle des mobilisations du Mouvement de la paix.
Le Mouvement est organisé en comités locaux, un peu plus de deux cents aujourd’hui, répartis sur tout le territoire. Son credo, c’est de favoriser l’avènement d’une culture de la paix et essayer de décliner cela dans un certain nombre de domaines : arrêter les guerres partout où elles se produisent, aller aux sources des conflits et des violences, mettre au monde cette citoyenneté mondiale, par l’éducation, la sensibilisation, l’information, témoigner une solidarité active à tous ceux qui luttent pour la paix, dans tous les camps. Et aussi travailler en direction de notre gouvernement, membre du Conseil de sécurité, pour qu’il soit actif dans la résolution pacifique des conflits. Voilà les principaux domaines d’activité du Mouvement de la paix. Avec beaucoup d’implication locale et de travail en partenariat avec les associations qui travaillent sur les droits de l’homme, les ONG (Agir Ici, Amnesty...) mais aussi les communautés d’autres pays.
On est membre de beaucoup de réseaux mondiaux, sur le développement, le commerce des armes, les forums sociaux, etc.
Quant au financement, ce sont les cotisations des adhérents et quelques subventions de collectivités sur certains projets qu’elles jugent compatibles avec leurs orientations. Mais pas de subvention de l’Europe (sauf sur les Balkans, car c’est un travail de fond sur plusieurs années), ni de l’ONU, qui ne subventionne pas, car elle est subventionnée. Mais son label vaut de l’or et on a eu ses encouragements.
Kofi Annan a adressé une lettre aux associations de paix et aux représentants de la société civile pour nous dire : " C’est vous les alliés les plus précieux de l’ONU ". (Arielle Denis, co-présidente du Mouvement de la Paix, mars 2003).
1948, les combattants de la paix
Des écrivains Polonais et Français en Août 1948 à Wroclaw, en France d'anciens résistants ont créé dés le début de 1948 "Les combattants de la Liberté" pour défendre les conquêtes de la Résistance et s'opposent à la menace du réarmement Allemand. Ils deviendrons "Les combattants de la Paix et de la liberté" premier embryon des futur Comités de Paix.
22 février 1948: fondation par d'anciens résistants des "combattants de la liberté"
28 novembre 1948: premières "assises Nationales pour la liberté et la Paix" 12000 délégués demandent notamment l'interdiction de l'arme nucléaire et la cessation de la guerre coloniale menée par la France au Vietnam.
2 octobre 1949: Six mois après le premier congrès Mondial des partisans de la Paix, dans des urnes installés au coin des rues, dans les mairies, au cours de rassemblements, 8 millions de Français déposent un bulletin de vote "pour la Paix."
1949, Joliot-Curie
L'irruption de la bombe atomique à la fin de la guerre suivie, après une période d'espoir, du déchaînement de la course aux armements nucléaires a donné aux convictions de Frédéric Joliot-Curie une dimension nouvelle. Dans le climat de guerre froide qui règne alors, Joliot-Curie, président depuis 1949 du Mouvement mondial de la paix, exprime publiquement son hostilité à la fabrication éventuelle d’armes nucléaires. Le gouvernement le révoque de ses fonctions au C.E.A. en 1950. Il est le premier signataire de l’appel de Stockholm (1950) exigeant l’interdiction de l’arme atomique et qui devait recueillir 500 millions de signatures. Il dénonce les dangers d'une politique de secret. Il affirme la responsabilité particulière des scientifiques et la nécessité de leur intervention de concert avec les autres citoyens sur l'utilisation de la science. Préfiguration des réflexions actuelles sur l'éthique ?
Puis les années 1950 – 1960
En mars 1950, alors que la Guerre fait rage en Corée, au moment où les USA envisage d'employer l'arme atomique, que le corps expéditionnaire Français s'enlise dans l'agression au Viêt-Nam, que prend forme la menace du réarmement allemand, se tienne les "2èmes assises pour la paix et la liberté", bilan des multiples actions entreprises dans le pays contre la menace de guerre.
Le 19 mars 1950, l'appel de Stockholm, acte de naissance du Mouvement de la Paix contre l'arme nucléaire obtient plus de 500 millions de signatures dans le monde en quelques semaines et 14 millions en France au cours de milliers de petites assemblées, de "porte en porte", d'initiatives de tout genres.
1953 grande campagne sur le thème " Rencontrez vous et négociez" pour l'avènement de la détente dans les relations internationales. Une soixantaine de rassemblements départementaux préparent la "Journée nationale pour la négociation et la paix."
De 1955 à 1959, grandes campagnes
- Contre la guerre en Algérie
- Contre les expériences atomiques
- Contre l'installation des rampes de lancement des missiles.
Et enfin, les années 1960 à aujourd’hui
Depuis, le Mouvement de la Paix agit pour le désarmement, en particulier nucléaire, mais aussi contre la production et les transferts d'armements, pour la réduction des budgets militaires.
L’exigence de l’élimination
des armes nucléaires fait partie de la carte de visite du Mouvement de
la Paix.
L’objectif est clair. Il
s’agit d’interpeller les citoyens et les autorités politiques. Les
premiers pour les alerter sur les nouveaux dangers et leur donner les
moyens d’agir, les second pour qu’ils appliquent le droit
international qui les contraint à œuvrer pour le désarmement (…)
C’est cet enjeu crucial qui a
amené le Mouvement de la Paix à promouvoir une nouvelle campagne qui
s’étalera sur plusieurs mois. Il s’agit de revendiquer et développer
de nouvelles alternatives à la sécurité en posant la question du nucléaire
comme une question politique et en réaffirmant le rôle des peuples, de
l’O.N.U. et du multilatéralisme.
Cette campagne s’organisera
à la fois comme une campagne d’éducation populaire à travers débats
et rencontres et comme une campagne de mobilisation sur les sites où se
réfléchit, se construit et se met en œuvre la politique d’armement
nucléaire de la France.
Il s'oppose aux guerres et promeut la résolution politique et pacifique des conflits.
Il soutient les forces de la paix qui agissent au cœur des conflits.
Il défend une conception globale de la construction de la paix au travers de la promotion d'une culture de la paix autour des huit points constitutifs de la décennie internationale (ONU – UNESCO) de la promotion d’une culture de la Paix et de la non-violence :
- le renforcement d’une culture de la paix par l’éducation,
- la promotion d’un développement durable sur les plans économique et social,
- la promotion du respect de tous les droits de l’homme,
- les mesures visant à assurer l’égalité entre les femmes et les hommes,
- les mesures visant à favoriser la participation à la vie démocratique,
- les mesures visant à développer la compréhension, la tolérance et la solidarité,
- les mesures visant à soutenir la communication participative et la libre circulation de l’information et des connaissances,
- les mesures visant à promouvoir la paix et la sécurité internationales.
Et il agit dans les réseaux
Il est en contact avec les organisations pacifistes de tous les continents.
Il est membre du Bureau International de la Paix (B.I.P) et du Conseil Mondial de la Paix (C.M.P).
Il participe à ABOLITION 2000, réseau mondial pour l'élimination de l'arme nucléaire.
Il participe activement au Comité spécial des ONG pour le désarmement auprès de l'ONU à Genève.
Il participe activement aux forums sociaux (de Porto Alegre au Forum Social Européen)
Il soutient l'action de l'UNICEF et des organismes d'aide au développement (PNUD, CNUCED)
Il coopère avec l'UNESCO et son programme de culture de paix.
En 2000 où 128 jeunes se sont rendus à l'ONU avec le Mouvement de la Paix porter les signatures recueillies en France sur le Manifeste pour la Culture de la Paix et de la non-violence, il crée un réseau de jeunes "Messagers de la paix" et anime des initiatives nationales et internationales en direction de la jeunesse.
Mis à jour le 23 décembre 2003
au format PDF
Arielle
Denis
Pierre
Villard
Le précédent Secrétaire national : entre 1994 et 2002
Daniel
Durand
Logo du Mouvement de la paix
