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ACCORD D’UNION ENTRE
LA SERBIE ET LE MONTENEGRO

(Traduit par Persa Aligrudic)

Voici le document définissant les Bases initiales pour le rétablissement des rapports entre la Serbie et le Monténégro, signé hier à Belgrade, sur lequel devront se prononcer le Parlement fédéral et ceux des deux républiques. Après une période de trois ans, la Serbie et le Monténégro auront le droit d’initier une procédure pour réexaminer leur statut national, c’est-à-dire sortir éventuellement de la communauté d’état.

ACCORD SUR LES PRINCIPES

L’accord sur les principes des relations de la Serbie et du Monténégro, dans le cadre d’une communauté d’Etat, est signé par les négociateurs, à savoir : le président de la République Fédérae de Yougoslavie, le vice-Premier Ministre fédéral, le Président de la République du Monténégro, les Premiers Ministres des gouvernements de Serbie et du Monténégro ainsi que le haut représentant de l’Union Européenne (EU) pour la politique étrangère et la sécurité, en qualité de témoin. Le document sera présenté au débat des assemblées des états membres et à l’Assemblée fédérale.

CHARTE CONSTITUTIONNELLE

Sur la base des opinions exprimées lors des débats parlementaires, une commission constitutionnelle de membres délégués par les assemblées de Serbie, du Monténégro et de la RFY, commencera à élaborer la Charte constitutionnelle, le document juridique le plus important de l’Union de la Serbie et du Monténégro. Le texte de cet acte sera d’abord adopté par les assemblées républicaines, puis est transmis à l’assemblée fédérale. De cette façon, seront confirmés les éléments relatifs au statut national de la Serbie et du Monténégro qui résultent de l’état de fait actuel et des droits historiques des deux Etats membres.

CLAUSE DE REEXAMEN

Au terme d’une période de trois ans, les Etats membres auront le droit d’initier une procédure de changement du statut national, c’est-à-dire de sortir de la communauté. Au cas où le Monténégro sortirait de l’union, les documents internationaux relatifs à la RFY, en particulier la Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies, concerneraient en totalité et seraient valables pour la Serbie en tant qu’Etat successeur.

L’Etat membre qui utilisera ce droit ne sera pas reconnu comme successeur par le droit international, alors que tous les points litigieux seront réglés spécifiquement entre l’Etat successeur et l’Etat nouvellement formé. Au cas où les deux Etats membres exprimeraient leur désir, par une procédure de référendum, de changer leur statut national (indépendance), tous les points contestés seront réglés par une procédure de succession, comme cela a été le cas pour l’ex-Yougoslavie.

Les lois sur le référendum seront adoptées par les Etats membres, en tenant compte des normes démocratiques mondialement reconnues.

NOM DE L’UNION

Serbie et Monténégro.

INSTITUTIONS DE SERBIE ET DU MONTENEGRO

L’Assemblée, le Président, le conseil des ministres et la Cour de justice.

L’ASSEMBLEE

Unicamérale, avec une certaine discrimination positive des députés du Monténégro. Les lois sur l’élection des députés du parlement de Serbie et du Monténégro seront adoptées par les Etats membres, conformément aux principes établis par la Charte constitutionnelle.

LE PRESIDENT DE LA SERBIE ET DU MONTENEGRO

Le président, élu par l’Assemblée de Serbie et du Monténégro, propose la formation du Conseil des ministres et dirige son travail.

LE CONSEIL DES MINISTRES

Il a cinq compétences : les Affaires étrangères, la Défense, les Relations économiques internationales, le Commerce intérieur et la Protection des droits de l’homme et des minorités. Les compétences des ministères seront précisées ultérieurement.

LA COUR DE JUSTICE DE SERBIE ET DU MONTENEGRO

La Cour a une fonction judiciaire, constitutionnelle et administrative et s’occupe d’uniformiser la pratique judiciaire. La fonction judiciaire et constitutionnelle devra s’effectuer en fonction des actes administratifs émis par le Conseil des ministres. La Cour prend des positions juridiques qui concernent la conformité de la pratique judiciaire. La Cour n’aura pas de compétence institutionnelle et aura un nombre égal de juges de chacun des Etats membres.

L’ARMEE

Le Conseil suprême de la défense (VSO) aura le commandement de l’armée de Serbie et du Monténégro, le conseil est formé de trois représentants. Le VSO prend ses décisions par consensus.

Les soldats feront leur service militaire sur le territoire de leur propre Etat membre, avec toutefois la possibilité de servir sur le territoire de l’autre Etat membre s’ils le désirent.

ELECTIONS ET NOMINATION

Après l’adoption de la Charte constitutionnelle, conformément à la procédure prévue, des élections se tiendront et le parlement de Serbie et du Monténégro sera constitué, puis seront élus le président de Serbie et du Monténégro et les membres du Donseil des ministres ainsi que les juges de la Cour de Serbie et du Monténégro. L’égalité de représentation des Etats membres sera assurée dans les organes des pouvoirs judiciaire et exécutif. Il est possible de prévoir une alternance au  cours d’un mandat (au ministère des Affaires étrangères et au ministère de la Défense, le ministre et le vice-ministre des différents Etats membres seront remplacés au terme de la moitié de leur mandat).

Pour ce qui concerne la représentation des Etats membres dans les organisations internationales (ONU, OSCE, UE, Conseil de l’Europe), la parité sera assurée par rotation, et pour les organisations financières internationales, un modèle spécial de représentation sera établi. Dans les bureaux diplomatiques consulaires de Serbie et du Monténégro à l’étranger, un accord particulier sera convenu sur la proportion de représentation des Etats membres.

La charte constitutionnelle sera soumise aux assemblées pour étude d’ici la fin juin 2002 au plus tard.

DELOCALISATION DES INSTITUTIONS FEDERALES

Certaines institutions fédérales pourront avoir leur siège à Podgorica.

RECONSTRUCTION CONSTITUTIONNELLE DES ETATS MEMBRES

Dans le cadre des activités relatives à l’adoption de la Charte constitutionnelle de la Serbie et du Monténégro, les Etats membres modifieront leurs constitutions conformément à la Charte constitutionnelle de Serbie et du Monténégro, ou promulgueront de nouvelles constitutions, au plus tard d’ici la fin de l’année 2002.

DOMAINE ECONOMIQUE

Le niveau atteint des réformes économiques dans les Etats membres constitue la base de départ pour l’établissement des rapports économiques mutuels.

Les Etats membres sont responsables du fonctionnement normal du marché commun, y compris la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux.

L’harmonisation des systèmes économiques des Etats membres avec le système de l’Union Européenne permettra de surmonter les différences existantes, avant tout dans le domaine de la politique commerciale et douanière. Dans les deux cas, on tiendra compte des réformes économiques qui ont déjà été accomplies dans les Etats membres, et seront acceptées les solutions qui permettront une intégration plus rapide dans l’UE. Les solutions transitoires pour l’harmonisation de la politique commerciale et douanière devront tenir compte des intérêts des Etats membres.

L’UE apportera son aide à la réalisation de ces objectifs et contrôlera régulièrement ce processus.

Les modalités de réalisation de ces objectifs seront élaborées en parallèle avec la Charte constitutionnelle.

Si l’un des Etats membres considère que l’autre Etat ne remplit pas les obligations de l’Accord en ce qui concerne le fonctionnement du marché commun et l’harmonisation de la politique commerciale et douanière, il se réserve le droit de soulever cette question auprès de l’UE dans le contexte du processus de stabilisation et d’association, dans le but de prendre les mesures appropriées.

L’UE donne Sa garantie que, dans le cas de non respect des autres conditions et des critères pour le processus de stabilisation et d’association, les principes convenus du régime constitutionnel ne représenteront pas un obstacle à une rapide conclusion de l’Accord de stabilisation et d’association.

 

Le document a été signé par le Président de la République fédérale de Yougoslavie, Vojislav Kostunica, le vice-Premier Ministre fédéral, Miroljub Labus, le Président de la Pépublique du Monténégro, Milo Djukanovic, le Premier Ministre de Serbie, Zoran Djindjic, le Premier Ministre du Monténégro, Filip Vujanovic, en présence du Haut représentant de l’Union Européenne pour la politique commune et sécuritaire, Javier Solana.

Belgrade, le 14 mars 2002

 

 

Les 5 opérations menées par l'OTAN dans les Balkans


Bruxelles

L'opération «Moisson essentielle» en Macédoine, lancée officiellement mercredi, est la cinquième opération de l'OTAN dans les Balkans depuis les premiers conflits armés survenus avec l'éclatement de l'ex-Yougoslavie.

Les précédentes opérations de l'Alliance dans la région, de nature militaire ou humanitaire, ont mobilisé jusqu'à 60 000 hommes:

Opération de sécurisation de l’Adriatique :

La première mission dévolue à l'OTAN remonte à 1992 avec une opération de sécurisation de l'Adriatique, destinée à empêcher toute violation de l'embargo des Nations Unies contre la Serbie et le Montenegro. Les forces atlantiques, conjointement avec celles de l'UEO, ont surveillé le trafic maritime afin de prévenir notamment l'approvisionnement en armes et munitions des belligérants.

Opération «Effort concerté» en Bosnie :

Opération de maintien de la paix, engagée depuis décembre 1995 pour faire appliquer les accords conclus à Dayton (Etats-Unis). La première année, en 1996, 60.000 hommes d'une trentaine de pays ont été déployés sur tout le territoire bosniaque pour s'interposer entre Serbes et Croato-Musulmans. L'IFOR qui devient la SFOR (Force de Stabilisation), est réduite à 30 000 hommes. Elle compte aujourd'hui encore 20 000 hommes.

Opération «Force alliée» au Kosovo :

Premier conflit de l'OTAN avec un pays souverain: la guerre menée par l'Alliance contre la Yougoslavie, de mars à juin 1999, engage jusqu'à 600 avions de 13 des pays de l'OTAN, dans le bombardement quotidien des cibles militaires au Kosovo, en Serbie et au Monténégro.

Le 10 juin, l'OTAN suspend ses frappes après le début du retrait des forces serbes. Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la résolution 1244, qui autorise le déploiement immédiat de la KFOR (la Force multinationale de paix de l'OTAN au Kosovo). Elle y entre le 12 juin.

Les forces réunies aux sein de la KFOR ont compté jusqu'à 46.000 hommes répartis sur plusieurs pays.

En Macédoine, les forces de l'OTAN sont présentes dès fin 1998 (2000 hommes) pour venir en aide aux observateurs de l'OSCE qui seraient en difficulté au Kosovo. Elles ont été renforcées dès les premiers signes de paix, pour constituer l'avant-garde d'une force de paix.

Il y a actuellement en Macédoine environ 2200 hommes pour la force multinationale de l'opération «Kosovo Rear». Ces hommes viennent en majorité des pays de l'OTAN mais aussi d'autre pays.

Opération «Abri allié» en Albanie :

L'OTAN a déployé en Albanie jusqu'à 7000 militaires dans le cadre de l'opération humanitaire «Abri allié», destinée à venir en aide aux milliers de Kosovars venus se réfugier en Albanie après le début de la guerre au Kosovo.

Opération «Moisson essentielle» en Macédoine :

L'opération en Macédoine, qui vise à collecter les armes remises volontairement par les rebelles albanais, mobilisera au total 3500 hommes et ne devrait durer qu'un mois à partir du début de la collecte.