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La situation en Bosnie - Herzégovine
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Actualité
Les criminels de Screbrenica
Ratko Mladic, leur chef
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Une page se tourne pour la Serbie
L’arrestation de Ratko Mladic
« Une journée historique pour la justice internationale » :
c’est en ces termes que M. Ban Ki-Moon, le secrétaire général des
Nations unies, a salué l’arrestation de M. Ratko Mladic, en cavale
depuis quinze ans. Mme Catherine Ashton, la haute représentante pour la
politique extérieure de l’Union européenne, en visite ce jeudi à
Belgrade, a souhaité son transfert « le plus rapidement possible » devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye.
Rien ne laissait présager l’imminence de l’opération. M. Ratko
Mladic a été arrêté par les unités spéciales de la police serbe dans le
petit village de Lazarevo, près de Zrenjanin, dans le nord du pays, où
il se dissimulait sous l’identité de Milorad Komanic. Les circonstances
exactes de l’arrestation ne sont pas encore connues, mais, d’après la
radio serbe B92, les habitants du village ignoraient l’existence de ce
Milorad Komanic. M. Mladic n’aurait opposé aucune résistance, et se
serait même montré très « coopératif ».
Considéré comme le principal responsable du massacre de Srebrenica,
en juillet 1995, l’ancien chef militaire des Serbes de
Bosnie-Herzégovine est accusé de crimes de guerre, crimes contre
l’humanité et génocide. Durant quinze années d’une longue cavale, il a
bénéficié de multiples protections, principalement auprès de l’armée et
des services secrets militaires serbes. Durant près d’une décennie,
M. Mladic a vécu dans des casernes, avant de devoir passer à une
clandestinité un peu plus stricte. Il aurait principalement résidé à
Belgrade, changeant très régulièrement de domicile, et protégé par un
petit groupe de fidèles. En 2005, une télévision de Bosnie-Herzégovine
avait encore pu diffuser des images du fugitif, qui semblait mener une
vie tranquille.
L’arrivée au pouvoir d’une coalition pro-européenne en Serbie, en mai
2008, a toutefois changé la donne. Quelques semaines après la formation
du nouveau gouvernement, le 21 juillet 2008, M. Radovan Karadzic,
l’ancien président des Serbes de Bosnie, était arrêté en plein centre de
Belgrade, où il vivait sous une identité d’emprunt : celle du « bon
docteur Dabic », spécialiste de médecine naturelle. Selon les premières
informations communiquées par la police, il ne semble pas que M. Mladic,
contrairement à M. Karadzic, ait modifié son apparence physique, mais
il aurait « beaucoup vieilli ».
Cette arrestation représente un immense succès pour les autorités
serbes, régulièrement critiquées par la communauté internationale pour
leur coopération insuffisante avec la justice internationale. Il y a
quelques jours, le procureur général du TPIY, M. Serge Brammertz, avait
encore rendu un rapport très critique pour Belgrade. Le dernier obstacle
sur la voie de son intégration européenne est désormais levé. La Serbie
espère obtenir le statut de pays candidat d’ici la fin de l’année, même
si certains pays européens, comme les Pays-Bas, demeurent très
réservés.
Toutefois, l’arrestation de M. Mladic ne fait pas l’unanimité en
Serbie. Selon une enquête d’opinion réalisée au début du mois de mai, la
moitié des citoyens du pays se déclaraient hostiles à son arrestation
et à son transfert devant la justice internationale. Les autorités ont
mis en place de lourdes mesures de sécurité pour parer à toute tentative
de rassemblement violent de ses partisans.
Le président Boris Tadic a tenu une conférence de presse à 13 heures
pour confirmer l’arrestation et saluer l’opération menée par les unités
spéciales de la police. Il a souligné que la Serbie venait « de tourner une page de son histoire ».
Désormais, seul un inculpé du TPIY reste encore en cavale : M. Goran
Hadzic, ancien responsable politique des sécessionnistes serbes de
Croatie.
Jean-Arnault Déren |
10
ans après Dayton : introduction au débat - et Connaître l' Accord
de Dayton (in english)
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En avril 2007, 15ème anniversaire du siège de Sarajevo qui dura 43 mois. Au cours de
ce siège furent tués 12.000 civils dont 1.600
enfants.
Le siège de Sarajevo est le plus long siège de l'histoire de la
guerre moderne. Il a duré du 5 avril 1992 jusqu'au 29 février 1996 et a
opposé les forces de Bosnie-Herzégovine (qui avait déclaré son
indépendance de la Yougoslavie) et les paramilitaires Serbes (qui
voulaient rester attaché à la Yougoslavie). D'après les estimations, 12
000 personnes furent tuées et 50 000 blessées pendant le siège. Les
rapports indiquent une moyenne d'environ 329 impacts d'obus par jour
pendant le siège, avec un record de 3777 impacts d'obus pour le 22
juillet 1993. Les tirs d'obus ont gravement endommagé les structures de
la ville, y compris des bâtiments civils et culturels.
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Par EuroNews - Mardi 30 octobre, 08h10
Manifestations en Bosnie Herzégovine
contre "l'ingérence internationale"
Nommé par l'ONU, Miroslav Lajcak a décidé de réformer le conseil
des ministres et le parlement de la fédération. Ces réformes doivent
permettre de débloquer les institutions centrales en évitant les
rivalités ethniques.
Le Premier ministre de la Republika srebska, Milorad Dodik, s'y oppose
: "Ce que nous leur disons, nous politiciens, c'est mettez-nous
dehors, mais je vous préviens, nous déclencherons des émeutes !"
Le Haut représentant dispose de pouvoirs discrétionnaires, dont celui
d'imposer des lois, depuis l'accord de paix de Dayton, ayant mis fin à la
guerre intercommunautaire qui a ravagé la Bosnie de 1992 à 1995.
L'objectif de cette loi est de pouvoir faire voter des réformes
souhaitées par l'Union européenne dans la perspective d'une association.
Mais pour les Serbes de Bosnie cela signifie perdre leur
représentativité, de leur influence au sein de la Bosnie Herzégovine.
La réforme simplifie les procédures de vote. Aucun groupe ethnique ne
pourra plus bloquer de lois en étant simplement absent. L'an dernier,
seulement trois lois ont pu être votées.
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AP - Mercredi 21 novembre 2007, 19h48
Le Conseil de sécurité de l'ONU
renouvelle le mandat de l'EUFOR
NATIONS UNIES - Le Conseil de sécurité des Nations unies a reconduit
pour un an mercredi le mandat de la force multinationale de stabilisation
(EUFOR) en Bosnie-Herzégovine.
Le Conseil estime que "la Bosnie-Herzégovine n'a guère
progressé sur la voie menant à l'Union européenne et, en particulier,
à la conclusion d'un accord de stabilisation et d'association" et
souhaite que la Bosnie devienne "un pays européen fonctionnel,
soucieux de réforme, moderne et démocratique".
Il souligne par ailleurs que "le retour général et coordonné
des réfugiés et déplacés dans toute la région reste d'une importance
décisive pour l'instauration d'une paix durable". "La situation
dans la région reste une menace pour la paix et la sécurité
internationales", estime-t-il, selon un communiqué du département
de l'information.
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union
européenne ont réaffirmé en mai que l'Union maintiendrait une présence
militaire aussi longtemps que nécessaire afin de continuer à contribuer
au maintien d'un climat de sûreté et de sécurité dans le pays.
L'EUFOR agit en coopération avec le quartier général de l'OTAN sur
place, conformément aux arrangements conclus entre l'OTAN et l'Union
européenne en 2004. L'EUFOR-Altéa joue toutefois le rôle principal dans
la stabilisation de la paix, s'agissant des aspects militaires de l'Accord
de paix conclu il y a 12 ans.
Créée en 2004, la force militaire européenne a pris officiellement
la relève de la SFOR en décembre de la même année. Elle comprend
environ 7.000 hommes répartis sur l'ensemble du territoire, selon le site
Web du ministère français des Affaires étrangères. Une mission de
police européenne (MPUE) supervise et conseille les forces locales. AP
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AP - Vendredi 3 août 2007, 18h51SARAJEVO
-
Un service spécial pour enquêter sur 17.000 suspects dans le massacre de Srebrenica
Un service spécial comptant des enquêteurs étrangers va être mis en
place pour enquêter sur les quelque 17.000 suspects dans le massacre de
Srebrenica en 1995, a annoncé vendredi le bureau du Haut représentant de
la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine Miroslav Lajcak.
Pour faire face au nombre de suspects, le parquet de Bosnie va ouvrir
un département spécial à Srebrenica, a expliqué Oleg Milisic,
porte-parole de M. Lajcak.
La liste de suspects a été soumise en 2005 par une commission
spéciale du gouvernement de la République serbe de Bosnie, établie deux
ans plus tôt sous la pression internationale. Elle devait enquêter sur
les circonstances du massacre de près de 8.000 hommes et jeunes garçons
musulmans après la chute de l'enclave musulmane de Srebrenica, tombée
aux mains des forces serbes en juillet 1995, le pire massacre de civils en
Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
La commission a établi une liste de 19.473 membres des forces armées
bosno-serbes et de civils qui auraient pris part de façon directe ou
indirecte au massacre, y compris des chauffeurs ou des personnels chargés
de la logistique. Parmi eux, 17.074 ont été identifiés par leur nom. La
liste n'a jamais été rendue publique mais soumise au bureau du procureur
d'Etat de Bosnie.
Selon Oleg Milisic, l'organisation de l'enquête commencera en
septembre et des enquêteurs étrangers participeront au travail du
service. AP
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lundi 2 juillet 2007, 16h52
Un Slovaque devient le nouveau Haut
Représentant en Bosnie
SARAJEVO (Reuters) - Le diplomate slovaque Miroslav
Lajcak est officiellement devenu le sixième Haut Représentant de la
communauté internationale en Bosnie, chargé de superviser les accords de
Dayton (1995) qui ont mis fin à la guerre de Bosnie (1992-95).
Agé de 44 ans, Lajcak succède à l'Allemand Christian
Schwarz-Schilling, que ses détracteurs accusent de ne pas avoir été
assez ferme pendant son mandat, laissant les querelles entre les
différentes communautés s'envenimer et les réformes s'enliser.
La principale tâche du diplomate slovaque pendant les douze mois de
son mandat sera de convaincre les dirigeants des différentes communautés
de parvenir à un accord sur des réformes cruciales exigées par les
Occidentaux.
"Je ne dirai qu'une chose : je ne tolèrerai aucune
obstruction", a prévenu ce week-end l'ancien ambassadeur dans un
entretien au quotidien slovaque Dnevni Avaz. Il a ajouté que la Bosnie
devait accélérer ses efforts pour se rapprocher de l'Union européenne.
Le poste de Haut Représentant de la communauté internationale en
Bosnie-Herzégovine aurait dû être supprimé le 30 juin à l'issue de la
période de transition mais il a été prorogé d'un an en raison des
inquiétudes suscitées par la lenteur de la mise en place des réformes
et le retour d'une rhétorique nationaliste.
Lajcak, qui a également été ministre des Affaires étrangères, a
prévenu qu'il n'hésiterait pas à limoger certains responsables et à
imposer des législations.
Son prédécesseur avait hésité à faire usage de ces prérogatives,
en comptant sur la formation d'un consensus mais les dirigeants serbes et
musulmans refusent toujours de donner leur accord à des réformes clés
comme l'unification des forces de police ou la réforme de la constitution
qui réduit les prérogatives des deux enclaves autonomes, la république
serbe et la fédération croato-musulmane.
Lajcak a notamment supervisé l'organisation du référendum au
Monténégro, en tant que médiateur nommé par le porte-parole de la
diplomatie européenne, Javier Solana. Il parle couramment serbe,
bosniaque, croate, anglais, allemand, russe et bulgare.
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lundi 27 février 2006, 15h20
La CIJ examine une
plainte pour génocide de la Bosnie contre la Serbie
LA HAYE (AFP) - La Bosnie a entamé lundi devant la
Cour internationale de Justice (CIJ) son plaidoyer contre la
Serbie-Monténégro, qu'elle accuse de génocide, indiquant qu'il ne
s'agit pas de vengeance, mais de combattre le reniement par Belgrade des
horreurs de la guerre en Bosnie.
(Document
ci-joint)
"Il ne s'agit pas de blâmer chaque Serbe de
Bosnie pour les actes de génocide commis contre des non-Serbes en
Bosnie-Herzégovine. Nous sommes ici parce que Belgrade a entraîné les
non-Serbes de Bosnie sur la voie de l'enfer, un chemin parsemé de
cadavres, de familles déchirées et d'avenirs brisés", a déclaré
le représentant de la Bosnie, Sakib Softic.
"Alors que les images des massacres sont encore
dans toutes les mémoires", renier les crimes de guerre est monnaie
courante en Serbie", a-t-il poursuivi, ajoutant que "cette
affaire a été portée devant la Cour afin d'en finir avec la
falsification de l'histoire".
La Bosnie, dont la présidence était essentiellement
musulmane lors de la guerre, a introduit cette plainte devant la plus
haute instance des Nations unies en 1993.
"La violence armée qui a frappé notre pays en
1992 était comme un tsunami provoqué par l'homme (...) qui a détruit le
caractère même de la Bosnie-Herzégovine, et en tout état de cause
détruit une partie de la population non-serbe", a expliqué M.
Softic.
Aux abords du Palais de la Paix, quelques centaines de
manifestants musulmans bosniaques s'étaient rassemblés "pour faire
valoir (leurs) droits sur (leurs) agresseurs", selon Asim Tulic, 47
ans, venu de Berlin.
De grandes banderoles disaient: "8.106 morts
identifiés" et "la honte de l'Europe".
"Nous voulons la justice, que la vérité
éclate", expliquaient à l'AFP Edina Krdzic, 22 ans, et Edisa Suljic,
21 ans. L'une a perdu dans le génocide de Srebrenica, en 1995, son père,
deux oncles et deux cousins. L'autre ses deux grands-pères et un oncle.
Les avocats de la Bosnie, qui se baseront
particulièrement sur les preuves réunies par le procureur du Tribunal
pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, devraient se concentrer
sur le massacre de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie.
Les observateurs estiment que la Bosnie s'attaque à un
gigantesque défi en voulant prouver la responsabilité directe de
Belgrade dans une guerre dont la plupart des horreurs planifiées ont
été commises par les troupes serbes de Bosnie.
La Serbie affirme que les Serbes de Bosnie étaient
d'incontrôlables fanatiques, mais pour Me Phon van der Biesen, avocat de
la Bosnie, "les massacres n'étaient pas une chose qu'une simple
bande de fanatiques pouvaient organiser". "Belgrade était aux
commandes", a-t-il déclaré à la presse.
C'est aussi ce que le procureur du TPI tente de
démontrer dans le procès de Slobodan Milosevic. Parmi les 60 chefs
d'inculpation de l'ancien président yougoslave figure celui de génocide,
pour le meurtre de 8.000 garçons et hommes musulmans à Srebrenica.
Les experts s'attendent à ce que la
Serbie-Monténégro réaffirme que la Cour n'est pas compétente pour
juger la plainte, étant donné que la République fédérale de
Yougoslavie, remplacée en 2003 par la Serbie-Monténégro, n'était pas
membre des Nations unies avant 2000.
Au cas où cette parade échouerait, Belgrade devrait
plaider que la Bosnie ne peut accuser la Serbie de crimes commis par des
criminels serbes de Bosnie, et que le gouvernement serbe n'avait pas
l'intention de commettre un génocide.
Les audiences doivent durer jusqu'au 9 mai et inclure
des témoignages de témoins et d'experts, mais les médias ne pourront
les reproduire que lorsque tous les éléments de preuve auront été
apportés.
Après les audiences, les juges formuleront un
jugement, qui prend d'ordinaire plusieurs mois.
Les arrêts de la CIJ sont définitifs et sans appel,
mais la Cour n'a aucun moyen de les faire appliquer.
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mercredi 14 décembre 2005, 17h20
Bosnie: le Britannique Paddy Ashdown
va être remplacé par l'Allemand Christian Schwartz-Schilling
SARAJEVO (AP) - Le diplomate allemand Christian Schwartz-Schilling va
succéder au début de l'an prochain au Britannique Paddy Ashdown au poste
de Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine.
Ainsi en ont décidé mercredi lors d'une réunion à Paris les
représentants des pays garants de l'application des accords de paix
négociés à Dayton qui ont mis fin en 1995 à trois ans de guerre, selon
un communiqué diffusé par le bureau de Paddy Ashdown à Sarajevo.
La réunion du Conseil de mise en oeuvre de la paix en
Bosnie-Herzégovine a été organisée à l'occasion du 10e anniversaire
de la signature des accords, le 14 décembre 1995, après un conflit qui a
fait 260.000 morts et 1,8 million de déplacés.
Paddy Ashdown assume la fonction de Haut représentant international
depuis 2002. Il a été chargé de l'application des dispositions des
accords de paix. AP
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lundi 12 décembre 2005, 18h38
Paris commémore le 10e anniversaire
des accords de Dayton
PARIS (AP) - Le président Jacques Chirac a reçu lundi à l'Elysée
les trois membres de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, à
l'occasion du dixième anniversaire, mercredi, de la signature à Paris de
l'accord de paix conclu en 1995 à Dayton.
Le 21 novembre 1995 était conclu sur la base aérienne américaine de
Dayton, dans l'Ohio, un accord qui mettait fin à trois ans de guerre en
Bosnie, conflit qui avait fait 260.000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le 14 décembre, cet accord était officiellement signé à Paris.
Jacques Chirac a rappelé lundi devant le Croate Ivo Miro Jovic, le
Musulman Sulejman Tihic et le Serbe Borislav Paravac le rôle joué par la
France dans ce conflit; 84 soldats français sont morts en
Bosnie-Herzégovine.
"C'est l'honneur de la France d'avoir, le 27 mai 1995, décidé de
reprendre le pont de Vrbanja, puis d'avoir convaincu ses partenaires
européens et américains de permettre le déploiement de la force
d'action rapide et la levée du siège de Sarajevo", a-t-il affirmé.
Deux soldats français avaient été tués et une dizaine d'autres
blessés lors de la reconquête sur les Bosno-Serbe de ce pont de
Sarajevo.
"Grâce au soutien du président (américain Bill) Clinton, ce
sera ensuite l'engagement de l'OTAN. Le temps de l'impuissance était
fini. La dynamique de paix était lancée", a rappelé Jacques
Chirac. Puis les accords de Dayton - Paris ont apporté "la fin des
combats, le retour des réfugiés".
Mais ils ont aussi "ouvert la voie à un engagement plus fort du
Conseil de sécurité au service de la paix et de la sécurité
internationale, et avec les juridictions pénales internationales, à la
fin de l'impunité".
En ce dixième anniversaire, "la France se souvient que votre pays
a vécu l'une des pires tragédies de l'histoire contemporaine" et
"que la folie meurtrière des hommes y a conduit à l'indicible, dont
les massacres de Srebrenica demeurent le douloureux symbole", a dit
Jacques Chirac. Il a toutefois réaffirmé sa "confiance" dans
la capacité de la Bosnie-Herzégovine à "faire prévaloir la
démocratie, le dialogue et la solidarité". Il a aussi redit sa
"conviction" que "tous les pays et tous les peuples de
votre région (avaient) leur place dans l'Europe". AP
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mardi 29 mars 2005,
20h26
Le membre croate de la
présidence tripartite bosniaque limogé
SARAJEVO (AFP) - Le Haut représentant de la communauté
internationale, Paddy Ashdown, a une nouvelle fois démontré son
intransigeance en limogeant mardi le membre croate de la présidence
tripartite de Bosnie, Dragan Covic, inculpé par la justice locale de
corruption.
"Il lui est interdit de se maintenir au sein de la présidence ainsi
que de détenir toute autre fonction dans l'administration", a déclaré
aux journalistes M. Ashdown, en parlant de Dragan Covic.
Cette décision est intervenue alors que M. Covic -- élu en octobre
2002 pour un mandat de quatre ans --, refusait de céder aux pressions de
la communauté internationale lui demandant de présenter sa démission. A
Zagreb, le gouvernement croate a aussitôt exprimé son inquiétude à l'égard
des Croates de Bosnie.
"Sans vouloir s'immiscer dans les affaires intérieures de la Bosnie,
le gouvernement croate exprime son inquiétude face à la tendance de
limoger des représentants du peuple croate de Bosnie, démocratiquement
élus (...)", indique le gouvernement dans un communiqué.
Le gouvernement dit être "convaincu que le procès (de M. Covic)
va apporter des réponses objectives aux questions et soupçons soulevés
par la décision du Haut représentant" Paddy Ashdown.
Aux termes de l'accord de Dayton ayant mis un terme à la guerre de
Bosnie (1992-1995), le Haut représentant dispose de pouvoirs discrétionnaires
dont celui de limoger des élus.
M. Ashdown a souvent utilisé ce levier notamment à l'encontre de
Serbes bosniaques accusés de soutenir des fugitifs inculpés de crimes de
guerre par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie.
A l'égard de Dragan Covic, M. Ashdown a précisé qu'à l'avenir il
pourrait réintégrer la vie politique à condition d'être innocenté par
la justice.
M. Covic avait engagé un bras de fer avec la communauté
internationale et refusait de présenter sa démission tout en dénonçant
une "stratégie conjointe judiciaire, diplomatique et médiatique"
à son encontre.
Il affirme que son inculpation a été "rédigée par des étrangers
et confirmée par des étrangers". M. Covic était encouragé dans
cette démarche par son parti nationaliste de la Communauté démocratique
croate (HDZ) qui l'exhortait à ne pas démissionner en affirmant que
"toute personne est innocente tant qu'elle n'a pas été condamnée".
M. Covic a été inculpé début mars d'abus de pouvoir et de
corruption d'un responsable judiciaire dans une affaire d'évasion
fiscale.
L'affaire remonte à l'an 2000, à une époque où Dragan Covic
occupait le poste de ministre des Finances de la Fédération
croato-musulmane, entité qui forme avec la Republika Srpska (Serbes), la
Bosnie d'après guerre.
Selon la Constitution bosniaque, la présidence collégiale comprend
trois membres qui représentent les communautés musulmane, serbe et
croate. Ils alternent tous les huit mois à la tête de cette institution.
Depuis qu'à l'issue de la guerre, un haut représentant de la
communauté internationale est présent en Bosnie, M. Covic est le deuxième
membre de la présidence tripartite à être limogé.
Le précédent cas remonte à mars 2001 et concernait toujours un
membre croate de la présidence, Ante Jelavic.
Jelavic, qui dirigeait alors le principal parti des Croates de Bosnie,
était accusé d'avoir organisé et soutenu un mouvement autonomiste au
sein de sa communauté. Ante Jelavic, est actuellement emprisonné sous
l'accusation d'implication dans le crime organisé dans une affaire qui
remonte à 2001.
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lundi 20 décembre
2004, 19h17
Les Serbes bosniaques
provoquent une crise politique en Bosnie
BANJA LUKA (AFP) - Les Serbes bosniaques ont riposté aux sanctions
internationales adoptées pour manque de coopération avec le Tribunal pénal
international (TPI) en démissionnant de plusieurs postes ministériels et
en entraînant le gouvernement central dans une crise politique sans précédent.
Dernière démission en date, celle du ministre de la Justice, le Serbe
bosniaque Slobodan Kovac, annoncée lundi.
"Je vais présenter ma démission dans la journée" de lundi,
a déclaré par téléphone M. Kovac. "Je ne veux pas ajouter de
l'huile sur le feu, mais je veux respecter le voeu de mon peuple".
Le geste de M. Kovac intervient après que le Premier ministre de la
Republika Srpska (RS), Dragan Mikerevic, ainsi que le ministre des
Affaires étrangères du gouvernement central, Mladen Ivanic, eurent présenté
leur démission pour les mêmes raisons.
M. Ivanic a déjà annoncé comme certaine la démission du ministre
des Transports et des Télécommunications au sein du gouvernement
central, Branko Dokic.
Ainsi, il ne resterait dans le gouvernement central qu'un seul ministre
serbe bosniaque, celui de la Défense, l'indépendant Nikola Radovanovic.
Le gouvernement central de Sarajevo est formé de ministres appartenant
aux trois communautés de Bosnie -- serbe, musulmane et croate. La Bosnie
d'après-guerre (1992-1995) est formée de deux entités, la RS et la Fédération
croato-musulmane, unies par de faibles institutions centrales.
On ignorait lundi comment le gouvernement central entendait sortir de
cette crise: selon la Constitution, le gouvernement doit être
obligatoirement formé de représentants des trois communautés.
Dans une déclaration citée lundi par la presse locale, le vice-président
du Parti démocratique serbe (SDS, nationaliste) Bosko Siljegovic, a
affirmé que la crise "pouvait secouer l'ensemble des structures de
l'autorité en Bosnie".
"Le temps et venu de leur envoyer le message suivant: ils ne
peuvent mettre le feu chez nous sans se brûler eux-mêmes", a-t-il
dit.
Lundi, la porte-parole de M. Ashdown, Irena Guzelova, a affirmé que
"quel que soit le nombre de démissions (...) la tâche à remplir
reste inchangée, à savoir la coopération avec le TPI".
Les démissions en série de responsables serbes sont intervenues après
l'adoption jeudi par le Haut représentant de la communauté
internationale, Paddy Ashdown, de nouvelles sanctions contre la RS accusée
de protéger les inculpés en fuite du TPI.
M. Ashdown, a notamment limogé neuf commissaires de police et
responsables de l'administration locale serbe bosniaque et annoncé la
poursuite des réformes engagées dans le domaine de la défense et de la
police jusqu'à l'abolition en 2005 des ministères des deux entités.
Lundi, à l'issue d'une réunion avec les partis serbes bosniaques représentés
au parlement, le président de l'entité serbe, Dragan Cavic, a notamment
affirmé que la "crise actuelle ne doit pas avoir de répercussions
sur la question très importante portant sur la coopération (de la RS)
avec le TPI".
Dimanche, M. Cavic, avait menacé d'organiser un référendum sur l'indépendance
de la RS si la communauté internationale portait atteinte à l'existence
de l'entité serbe de Bosnie.
"Tout changement abusif (de l'actuel ordre) va provoquer une crise
et une possible rupture de la Bosnie", avait déclaré M. Cavic dans
un communiqué.
Cette mise en garde intervenait après des propos attribués par la
presse locale à M. Ashdown qui, interrogé sur une éventuelle abolition
de la RS pour son manque de coopération avec le TPI, avait répondu que
"rien n'était à exclure".
D'une manière générale, les autorités serbes bosniaques s'opposent
farouchement aux réformes visant à renforcer le pouvoir central et les dénoncent
comme une atteinte à l'autonomie de leur entité.
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mercredi 24
novembre 2004, 23h25
Les troupes américaines
quittent la Bosnie après 9 ans
EAGLE BASE, Bosnie (Reuters) - La mission de maintien de la paix de
l'armée américaine en Bosnie, qui avait commencé il y a neuf ans, a
pris fin mercredi, même si un petit contingent va rester sur place pour
participer à la traque de Radovan Karadzic et Ratko Mladic, recherchés
pour crimes de guerre.
Le général Timothy Wright a expliqué que la recherche de l'ancien
dirigeant serbe de Bosnie et de son chef militaire serait la mission
principale des quelque 150 soldats qui vont rester installés à Eagle
Base, dans le nord de la Bosnie.
Une centaine d'autres soldats américains seront également basés au
nouveau quartier général de l'Otan à Sarajevo, sous les ordres du général
Steven Schook, commandant de la Force de stabilisation de l'Otan en Bosnie
(Sfor), dont le mandat se termine la semaine prochaine.
Les soldats américains représentaient à l'origine un tiers des
60.000 hommes déployés par l'Otan en Bosnie aux termes des accords de
paix de Dayton.
Les effectifs de la Sfor ont baissé au fil des années jusqu'à moins
de 10.000 aujourd'hui et la force de l'Otan sera remplacée la semaine
prochaine par une force de l'Union européenne (Eufor).
Mercredi, trois obus ont été tirés à Eagle Base pour marquer le départ
des militaires américains. Une courte cérémonie a également eu lieu.
"La mission d'Eagle, qui a connu un succès incroyable, est terminée",
a déclaré le général B.B. Bell, commandant des forces armées américaines
en Europe.
Au total, près de 100.000 soldats américains ont participé à cette
mission en Bosnie. Ils étaient chargés de la partie nord-est du pays et
ont notamment travaillé à garantir le retour des réfugiés musulmans
expulsés par les forces serbes au début du conflit.
Ils ont également arrêté plusieurs suspects de crimes de guerre.
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Opération
ALTHEA de l’Union européenne en Bosnie
Le Conseil de sécurité a adopté, ce 22 novembre 2004,
à l’unanimité la résolution 1575, qui ouvre la voie à l’opération
ALTHEA de l’Union européenne en Bosnie Herzégovine. La force de l’Union
européenne, l’EUFOR, succédera à la force de l’OTAN, qui
s’appelait la SFOR, et assumera la responsabilité principale pour ce
qui est de la stabilisation du pays, dans le cadre de la mise en œuvre
des accords de Dayton. La délimitation des tâches entre l’Union et
l’OTAN sur le terrain fait l’objet d’arrangements spécifiques entre
les deux organisations.
Résolution
1575
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU BUREAU EUROPÉEN D’AMNESTY
INTERNATIONAL
Bruxelles. Au moment où les ministres des Affaires étrangères
des pays de l’Union européenne (UE) s’apprêtent à adopter, ce lundi
12 juillet 2004, des lignes directrices pour la nouvelle opération de
l’Union en Bosnie (appelée «ALTHEA»), qui va prendre le relais de la
Force de stabilisation (SFOR, placée sous commandement de l’OTAN),
Amnesty International demande à l’UE de tirer les leçons des erreurs
de la SFOR.
L’organisation attire en particulier l’attention sur les motifs de préoccupation,
qu’elle a exprimés à de multiples reprises auprès de l’OTAN et des
autorités des pays qui ont fourni des contingents, concernant les cas où
la SFOR n’a pas respecté le droit et les normes internationales
relatifs aux droits humains. Des membres de la SFOR ont notamment procédé
à des arrestations illégales et arbitraires et auraient, selon certaines
informations, soumis des personnes privées de liberté à des mauvais
traitements.
«La SFOR a agi sans que les garanties nécessaires soient appliquées,
notamment sans que les mesures adéquates soient prises après les
violations des droits des détenus. L’UE ne doit pas répéter ces
erreurs, qui sont dues en partie, estime Amnesty International, à
l’absence d’un contrôle civil approprié», a déclaré Dick
Oosting, le directeur du Bureau européen d’Amnesty International.
«Plus que jamais, il s’avère important de faire prévaloir à leur
plus haut niveau de qualité les règles de conduite applicables aux
soldats présents dans un pays étranger, et de faire jouer une véritable
obligation de rendre des comptes», a-t-il poursuivi.
Amnesty International demande à l’UE, qui va élaborer une action
commune du Conseil relative à la nouvelle mission de l’UE en
Bosnie-Herzégovine, de :
– s’engager à respecter rigoureusement le droit international relatif
aux droits humains et à veiller à ce que les normes en la matière
soient appliquées lors des opérations de l’ALTHEA ;
– mettre en place un système centralisé de contrôle civil de l’ALTHEA
;
– mettre en place des procédures centralisées et transparentes
permettant d’enquêter de manière approfondie et efficace sur les allégations
de violations des droits humains commises par les membres de l’ALTHEA,
de lancer des procédures disciplinaires et d’engager des poursuites pénales
contre les membres de l’ALTHEA dont il existe des raisons valables de
penser qu’ils ont commis des violations des droits humains ;
– octroyer au médiateur des droits de l’homme de Bosnie-Herzégovine
la compétence pour connaître des activités de l’ALTHEA ;
– dispenser à l’ensemble du personnel de l’ALTHEA une formation
complète et rigoureuse sur les normes internationales relatives aux
droits humains.
Amnesty International estime en particulier que l’ALTHEA doit :
– rechercher activement les personnes contre lesquelles le Tribunal pénal
international pour l’ex-Yougoslavie a émis un acte d’accusation pour
les chefs de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité,
le cas échéant en collaborant avec les forces de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine,
afin d’arrêter les suspects et de les remettre au Tribunal ;
– remettre immédiatement aux autorités compétentes de Bosnie-Herzégovine
toutes les personnes arrêtées par ses soins et contre lesquelles aucun
mandat d’arrêt n’a été délivré par le Tribunal ;
– rompre avec la pratique actuelle de la SFOR et ne pas procéder à des
arrestations arbitraires ;
– adopter une politique de tolérance zéro quant à toutes les formes
d’exploitation sexuelle et interdire notamment, sous peine de sanctions
disciplinaires et pénales, l’utilisation de femmes et de jeunes filles
victimes de réseaux de prostitution ;
– accorder des réparations, notamment le versement d’indemnités
appropriées, aux victimes de violations des droits humains perpétrées
par les membres de la force.
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En décembre 1995, après la signature de l’Accord de
Dayton, l’OTAN a lancé sa plus grande opération en faveur de la paix
avec l’envoi de l’IFOR (Implementation Force) en Bosnie-Herzégovine.
L’ONU avait donné mandat à l’OTAN de créer un environnement sûr
dans ce pays. Après une année, l’IFOR a été transformée en SFOR (Stabilization
Force). Comme l’IFOR, la SFOR se fonde sur une résolution du Conseil de
sécurité de l’ONU et dispose ainsi d’un mandat de la communauté
internationale des Etats pour assurer le maintien de la paix.
A la fin 2004, une Force multinationale de l’Union européenne (EUFOR,
European Union Force) doit remplacer la SFOR de l’OTAN, avec un effectif
de près de 7'000 militaires. Cette mission s'appelera ALTHEA. Comme la
SFOR, sa tâche principale sera de
veiller à un environnement sûr en Bosnie-Herzégovine. De plus, elle
accomplira des tâches de soutien pour des activités civiles telles que
la lutte contre le crime organisé, le retour au pays des réfugiés, la réalisation
d’une réforme de la défense et un soutien au Tribunal pénal
international. Il est incontesté que l’EUFOR, comme la SFOR, doit se
fonder sur une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution
doit être adoptée au cours du deuxième semestre de 2004.
La Suisse a été sollicitée par la Grande-Bretagne, pressentie comme
nation dirigeante pendant la première année de la future EUFOR, pour
participer à la brigade britannique de l’EUFOR avec une ou deux équipes
de liaison et d’observation (Liaison and Obser-vation Team = LOT), de
huit personnes chacune, et avec jusqu’à quatre officiers supé-rieurs
de l’armée suisse. Les équipes de liaison et d’observation sont
homogènes quant à la nationalité de leurs membres et elles doivent être
stationnées près d’emplacements connus de conflits potentiels. Dans le
sens d’une détection précoce, elles peuvent alarmer des réserves opérationnelles
pour d’éventuelles interventions et doivent établir d’étroits
contacts avec la population, les autorités locales et les organisations
internationales qui travaillent dans la même région. Dès la fin de
2004, la Suisse, dans une première phase, veut prendre part à l’EUFOR
avec une équipe de liaison et d’observation et deux officiers supérieurs.
Comme les militaires volontaires engagés dans cette mission seront armés
pour leur propre protection et que cet engagement durera plus de trois
semaines, celui-ci doit être approuvé par l’Assemblée fédérale,
conformément à l’art. 66b, al. 4, de la loi fédérale sur l’armée
et l’administration militaire (LAAM).
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vendredi 5 novembre
2004, 0h21
Le Premier ministre
bosniaque annonce la démission de son gouvernement
SARAJEVO (AFP) - Le Premier ministre du gouvernement central bosniaque,
Adnan Terzic, a annoncé jeudi soir sa démission et celle de son cabinet,
en raison de l'adoption par le parlement d'une loi controversée sur la
taxe à la valeur ajoutée (TVA) visant à renforcer le pouvoir économique
du gouvernement.
"Demain (vendredi) la présidence de Bosnie va trouver sur sa table
ma démission et celle de mon gouvernement", a assuré M. Terzic dans
un entretien téléphonique à la chaîne privée bosniaque, BN Tv
Il faisait référence à la présidence tripartite -- serbe, musulman,
croate -- qui dirige la Bosnie aux termes de l'accord de paix de Dayton
ayant mis un terme à la guerre de Bosnie (1992-1995).
Par l'adoption de la loi sur la TVA, M. Terzic, dont le cabinet
multiethnique a été installé pour un mandat de quatre ans suite aux élections
générales d'octobre 2002, entendait renforcer le pouvoir du gouvernement
central d'un pays divisée en deux entités depuis la fin du conflit
bosniaque (1992-1995).
La Republika Srpska (entité serbe) et la Fédération croato-musulmane
ont chacune leur gouvernement et sont unies par de faibles institutions
centrales.
Ces derniers temps, après avoir arraché un commandement central pour
les armées des deux entités ainsi que pour les services de
renseignements, la communauté internationale s'est efforcée de renforcer
le pouvoir économique de l'Etat bosniaque.
M. Terzic a précisé que sa décision intervenait après l'adoption
dans la journée par le parlement central d'une loi sur la TVA différente
de celle proposée par son cabinet et les institutions financières
internationales.
Le gouvernement Terzic avait proposé une TVA unique de 17% pour tous
les produits alors que le parlement a amendé son projet de loi avec une
TVA zéro pour certains produits dont le pain, le lait, l'huile comestible
et la presse écrite.
M. Terzic a estimé que de cette façon la loi sur la TVA encourageait
la corruption.
Interrogé une nouvelle fois par la TV si sa démission était définitive,
M. Terzic a répondu par l'affirmative.
"Il m'est impossible de continuer sans le soutien du parlement. De
cette manière, je ne peux pas m'attaquer à des réformes clés", a
déploré M. Terzic.
Le Premier ministre était d'autant plus déçu que les partis qui
forment son gouvernement et qui détiennent la majorité au parlement
l'avaient initialement assuré de leur vote favorable.
Dévastée par la guerre, l'économie bosniaque a du mal à redémarrer
et survit grâce la communauté internationale qui y a injecté plus de 5
milliards de dollars. Le chômage touche plus de 40% de la population et
20% des quelque quatre millions de Bosniaques vivent en-dessous du seuil
de pauvreté.
La machine administrative publique, lourde et inefficace, de la Bosnie
mise en place après la guerre ne répond plus aux attentes de la
population.
Selon un sondage publié jeudi par une ONG internationale, le Centre
pour les études de sécurité, deux-tiers des Bosniaques sont favorables
à la réorganisation de l'administration afin de réduire les pressions
fiscales et sortir le pays de la pauvreté.
La Bosnie totalise une centaine de postes ministériels qui sont
distribués entre ses deux entités et ses cantons afin de satisfaire les
trois communautés du pays, musulmane, serbe et croate.
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Chronologie de la guerre :
1991
15 octobre. La Bosnie-Herzégovine proclame son
indépendance.
1992
21 février : Le Conseil de Sécurité de l'ONU
crée une force de 14 000 "casques bleus", la Force de protection des
Nations Unies (Forpronu) qui se déploiera en Croatie dominée par les Serbes et
en Bosnie-Herzégovine.
29 février : Un référendum entérine
l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine par 62,8 % des voix.
6 Avril : La Communauté européenne reconnaît
l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine. Début de l'encerclement de Sarajevo
par les Serbes bosniaques et la guerre commence. Trois mois plus tard, ils
contrôlent 70% du territoire bosniaque.
15 et 30 mai : Le Conseil de sécurité impose un
triple embargo (commercial, pétrolier et aérien) à la Serbie et au
Monténégro. Il exige par ailleurs l'arrêt des combats en Bosnie-Herzégovine
et le retrait des troupes serbes et croates.
15 mai : Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte
la Résolution 752 qui prévoit la possibilité de déployer des "casques
bleus" de la Forpronu en Bosnie-Herzégovine. Son quartier général sera
désormais réparti entre Zagreb et Belgrade.
22 mai : La Bosnie, la Croatie et la Slovénie
sont admises à l'ONU, dont la République fédérative yougoslave (RFY) sera
exclue le 22 septembre.
1993
2 janvier : Cyrus Vance et Lord Owen,
co-présidents de la Conférence permanente sur l'ex-Yougoslavie, créée en
septembre 1991, présentent un plan de découpage de la Bosnie-Herzégovine en
dix provinces et de démilitarisation de Sarajevo. Accepté par les Croates
bosniaques, ce projet est rejeté par les Serbes et les Musulmans. Guerre entre
Croates et Musulmans.
22 février : Le Conseil de sécurité de l'ONU
crée le Tribunal Pénal International pour juger les responsables de violations
graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de
l'ex-Yougoslavie depuis 1991.
6 mai : Le Conseil de sécurité crée six
"zones de sécurité" : Sarajevo, Bihac, Tuzla, Zepa, Srebrenica et
Gorazde, protégées par des "casques bleus".
1994
9 février : Après la chute d'un obus de
mortier, le 5, sur le marché de Sarajevo (66 morts), l'OTAN enjoint aux Serbes
de retirer leurs armes lourdes à 20 km de Sarajevo sous peine de bombardements
aériens.
1er mars : A Washington, Croates et
Musulmans conviennent de constituer une Fédération croato-musulmane en
Bosnie-Herzégovine, tandis que les Serbes poursuivent l'épuration ethnique au
nord du pays.
5 juillet : Le Groupe de contact (États-Unis,
Russie, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni) propose un nouveau plan
attribuant 51 % du territoire aux Croates et Musulmans, et 49 % aux Serbes
bosniaques, qui refusent, malgré les injonctions de Belgrade, qui rompt avec
eux et met en place un embargo le 4 août.
12 novembre : Les USA n'appliquent plus l'embargo
sur les armes à destination des Musulmans bosniaques.
1995
13 février : première accusation de génocide,
par le tribunal pour l'ex-Yougoslavie de La Haye, contre 21 Serbes responsables
d'exactions dans le camp d'Omarska.
Avril : La ville de Gorazde est prise par les
Serbes de Bosnie.
16 juin : Après la prise d'otages de
"casques bleus" par les Serbes de Bosnie, le Conseil de sécurité de
l'ONU crée la Force multinationale de réaction rapide (FRR) pour appuyer la
Forpronu.
Juillet : Nouvelles offensives serbes contres les
"zones de sécurité". Après Gorazde, prise en avril, tombent
Srebrenica (7.000 morts) et Zepa.
22 juillet : L'Organisation de la Conférence
islamique décide que ses membres ne doivent plus respecter l'embargo sur les
armes à destination des Musulmans bosniaques.
Août : L'armée croate reconquiert l'ensemble de
la Krajina, tandis que les forces bosniaque brisent le blocus autour de
l'enclave de Bihac. Après un ultime affrontement avec la FRR à Sarajevo, les
Serbes de Bosnie finissent par se rallier aux "propositions
réalistes" de Milosevic.
21 novembre : Soumis à un ultimatum américain,
les présidents serbe, croate et bosniaque signent l'Accord de Dayton
qui
comprend : le maintien de Sarajevo comme capitale de la Bosnie et la coexistence
de deux entités, croato-musulmane et serbe ; la levée progressive des
sanctions contre la Serbie et de l'embargo sur les armes à destination des
Républiques de l'ex-Yougoslavie ; le déploiement de 20 000 soldats
américains.
14 décembre : Le Traité de Paris reprend les
grandes lignes des Accords de Dayton.
20 décembre : L'Implementation Force (IFOR)
dirigée par l'OTAN et forte de 57 000 hommes succède à la Forpronu.
1996
19 mars : Sarajevo est réunifiée, après
l'exode de la quasi-totalité de ses habitants serbes et marquée par des
pillages et des incendies. La restitution aux Bosniaques du quartier de
Grabavica met fin à quatre années de présence de l'armée serbe autour de la
capitale de Bosnie-Herzégovine. La démilitarisation de Sarajevo est toujours
en discussion.
15 juillet : La liste de Safet Orucevic, maire
bosniaque de Mostar-Est, remporte les élections municipales. L'Union
démocratique croate (HDZ) qui, pendant la campagne électorale, avait prôné
la division ethnique de la ville, annonce son refus de participer au Conseil
municipal.
19 juillet : Radovan Karadzic renonce à toutes
ses fonctions politiques. Biljana Plasvic assume les fonctions de président par
intérim de la République serbe (Republika Srpska, RS) jusqu'à la tenue des
élections.
14 septembre : Les partis nationalistes
remportent les élections législatives en Bosnie-Herzégovine. Le Musulman
Alija Izetbegovic (SDA) est élu à la tête de la présidence collégiale, avec
le Serbe Momcilo Krajsnik (SDS) et le Croate Kresimir Zubak (HDZ).
3 octobre : Les présidents de Serbie et de
Bosnie signent, à l'Elysée, un accord qui prévoit l'établissement de
relations diplomatiques.
28 novembre : Démission du général Ratko
Mladic.
16 décembre : L'OTAN donne l'ordre de déployer
une nouvelle force en Bosnie, la Force de stabilisation (SFOR), avec la
participation de l'armée allemande.
1997
20 février : Attaque au lance-roquettes contre
un blindé espagnol de la SFOR à Mostar.
28 février : Après de violentes disputes sur le
sort de la ville de Brcko, la RFY et la RS signent un accord établissant des
"relations spéciales" qui enterrent la résolution sur le respect de
la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine
Les tentatives de ramener chez eux deux millions
de réfugiés se soldent par des échecs à répétition.
12 avril : Visite du pape Jean Paul II à
Sarajevo.
30 mai : Réunion du "Comité de suivi"
des accords de Dayton, à Sintra (Portugal), au cours de laquelle les
occidentaux dénoncent le non-respect des engagements pris à Dayton.
27 juin : Arrestation de l'ancien Maire de
Vukovar, Slavko Dokmanovic, accusé par le Tribunal Pénal International d'avoir
participé à la première vague d'épuration ethnique.
10 juillet : Après le raid de l'OTAN sur
Prijedor, les forces occidentales sont la cible de nombreux attentats. L'Union
européenne décide de suspendre son aide non-humanitaire à la RS, jusqu'à
l'arrestation de Karadzic.
4 août : Neuf pays européens et les Etats-Unis
annoncent qu'ils ne reconnaissent plus les ambassades bosniaques dans le monde.
6 août : A la demande des Etats-Unis, une
réunion entre les présidents croate et bosniaque est organisée à Split. La
Fédération croato-musulmane de Bosnie s'engage à créer des conseils de
coopération entre les deux pays, d'instaurer à leur frontière des contrôles
conformes aux normes internationales et de faciliter le retour des réfugiés.
15 août : La Cour constitutionnelle invalide la
dissolution du Parlement et la convocation d'élections législatives
anticipées décidées par Biljana Plavsic, la présidente de la RS.
20 Août : La SFOR prend le contrôle des postes
de police de Banja Luka afin d'éviter un éventuel coup d'Etat.
23 août : Les affrontements entre l'aile dure
des Serbes de Bosnie, rassemblée à Pale autour de Karadzic, et la présidente
de l'entité serbe de Bosnie s'aggrave avec l'annonce par le gouvernement des
Serbes de Bosnie de la rupture des relations avec Banja Luka.
22 et 23 novembre : En RS, les élections
législatives anticipées marquent un renforcement du parti de Biljana Plavsic
au détriment du SDS de Karadzic mais les radicaux d'extrême droite progressent
également.
22 décembre : Les USA maintiennent leurs forces
armées en Bosnie-Herzégovine.
1998
15 mars : La Commission d'arbitrage de la
communauté internationale décide de prolonger d'une année le contrôle serbe
de Brko, sous supervision internationale.
2 et 13 septembre : Elections générales en
Bosnie-Herzégovine. Izetbegovic (nationaliste du SDA Musulman), Radisic (Serbe,
socialiste modéré) et Jelavic (Croate) sont élus à la présidence
tricéphale. Dans le même temps le nationaliste Nikola Poplasen (Parti radical)
est élu à la présidence de la republika srbska (RS) contre la modérée
Biljana Plavsic.
1999
Mars : Un arbitrage est rendu annonçant que Brko
devenait un "district neutre" placé sous l'autorité de l'Etat
fédéral bosniaque.
2003
13 novembre 2003 : Lors d'une visite à Sarajevo en
Bosnie-Herzégovine, le Président de la Serbie-et-Monténégro, Svetozar
Marovic, présente des excuses pour "le mal" commis lors de la guerre
en Bosnie (1992-1995) qui fit plus de 200 000 morts.
2004
4 mars : Arrestation de l'ancien ministre de la défense de
Bosnie-Herzégovine (du temps de Karadzic)
2 décembre : L'Union européenne avec l'opération Althea
remplace les troupes de la SFOR, même si une partie des troupes américaines
restent en place.