Ratko
Mladic, 69 ans, est arrivé vers 17h45 GMT (14h45, heure de Montréal) à
l'aéroport de Rotterdam (ouest des Pays-Bas) à bord d'un avion portant
l'inscription «République de Serbie» qui a été garé à l'intérieur d'un
hangar, à l'abri des regards, selon des images diffusées par la
télévision publique néerlandaise.
M. Mladic devait être pris en charge par des représentants du bureau du
procureur et du greffe, puis conduit au quartier pénitentiaire du TPIY
à La Haye, à une vingtaine de kilomètres de Rotterdam.
La ministre serbe de la Justice, Snezana Malovic, avait annoncé vers
17h30 (11h30, heure de Montréal) devant la presse à Belgrade que Ratko
Mladic était «dans l'avion en route vers La Haye».
«Mladic est accusé des crimes les plus graves contre l'humanité et des
violations les plus graves contre le droit humanitaire. La Serbie a, en
décidant ce transfèrement, rempli son obligation internationale et
morale», a ajouté la ministre.
Arrêté jeudi à Lazarevo, un village du nord-est de la Serbie, l'ancien
général avait tenté de s'opposer à son transfèrement vers les Pays-Bas,
sa défense arguant de son état de santé alarmant.
Mais la justice serbe avait rejeté mardi en début d'après-midi l'appel
interjeté par M. Mladic, ouvrant la voie à son départ pour les
Pays-Bas.
«Le transfèrement de Mladic ne met pas un terme à ce dossier. Je
m'attends à ce qu'on détermine qui l'a aidé toutes ces années dans sa
cavale», a déclaré la ministre Malovic.
Mladic est accusé de génocide, crimes de guerre et crimes contre
l'humanité commis pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) qui a fait
environ 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés.
Ratko Mladic qui encourt la prison à vie était l'un des deux derniers
fugitifs recherchés par le TPIY créé en 1993 par les Nations unies.
Goran Hadzic, ancien président de la République serbe unilatéralement
proclamée de Krajina, est toujours en fuite.
M. Mladic est notamment accusé du massacre de Srebrenica, en juillet
1995, le pire commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, au
cours duquel près de 8000 musulmans avaient été exécutés.
Au quartier pénitentiaire du TPIY, l'ancien général va retrouver
Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, et une
trentaine d'accusés originaires de l'ex-Yougoslavie en attente ou en
cours de jugement.
À son arrivée à la prison, Ratko Mladic sera informé de ses droits et
pourra s'entretenir avec un avocat avant de participer à une audience de
comparution initiale dont la date n'est pas encore fixée.
Radovan Karadzic, transféré le 30 juillet 2008 à
La Haye, avait été présenté aux juges du
TPIY dès le lendemain de son arrivée.
À l'audience de comparution initiale, Ratko Mladic pourra plaider
coupable ou non coupable. S'il le souhaite, il pourra bénéficier d'un
délai de 30 jours avant que la question ne lui soit à nouveau posée.
S'il plaide coupable de tous les chefs d'accusation, son procès n'aura
pas lieu et le tribunal prononcera une peine.
Le bureau du procureur du TPIY n'a pas exclu de joindre partiellement
le procès de Ratko Mladic à celui de Radovan Karadzic, qui avait débuté
en octobre 2009. Les deux hommes sont en effet accusés des mêmes
crimes.
Mardi à l'aube, Ratko Mladic, qui était l'homme le plus recherché
d'Europe, avait été conduit, à sa demande, devant la tombe de sa fille
qui s'était suicidée en 1994 à l'âge de 24 ans, dans un cimetière de
Belgrade.
Une dizaine de milliers de Serbes bosniens ont fustigé mardi la Serbie,
la «marâtre», pour avoir permis l'arrestation de leur ancien chef
militaire, au cours d'une manifestation à Banja Luka, la capitale de
l'entité serbe de Bosnie.
«Mladic est accusé des crimes les plus graves contre l'humanité et des
violations les plus graves contre le droit humanitaire. La Serbie a, en
décidant ce transfèrement, rempli son obligation internationale et
morale», a ajouté la ministre.
Ratko Mladic, 69 ans, est inculpé par le TPIY de génocide, crimes de
guerre et crimes contre l'humanité pour son rôle présumé pendant le
conflit en Bosnie (1992-1995). Il est notamment accusé du massacre
d'environ 8000 personnes à Srebrenica (Bosnie orientale) en 1995, le
plus grave commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
«Faire comparaître Mladic devant la justice est une satisfaction pour
les victimes et leurs familles. Dans un même temps, il s'agit d'un
message de réconciliation dans la région», a insisté Mme Malovic.
Les guerres qui ont ensanglanté les Balkans dans les années 1990 ont fait des dizaines de milliers de morts.
La justice serbe a rejeté mardi l'appel de l'ancien chef
militaire des Serbes de Bosnie contre son transfèrement vers le
TPIY.