Kosovo
Dans cette page : mise à jour le 9 décembre 2009
Documents utiles à télécharger :
Dans d'autres pages, à propos du Kosovo : |
Jeudi 13 août 2009 Kosovo: l'OTAN promet de ne pas nuire à
la situation sécuritaire en réduisant sa présence |
Mardi 9 décembre 2008
La mission de police européenne se déploie au Kosovo Une trentaine de gendarmes français ont pris position mardi à Donje Jarinje, à un poste frontière entre le Kosovo et la Serbie. Ils font partie de l'EULEX, la mission de police de l'Union européenne qui a pris le relais des Nations unies ce jour, après des mois de délais et de protestations, venant de la majorité albanophone comme de la minorité serbe.Ses quelque 2.000 officiers de police et de justice ont pour charge d'aider les autorités kosovares à garantir l'Etat de droit, et notamment à lutter contre la corruption et le crime organisé. Ils sont protégés par les 16.000 soldats de l'OTAN déployés dans cette ancienne province serbe qui a proclamé son indépendance en février dernier.L'EULEX s'est déployée mardi à travers tout le Kosovo."Je peux dire que, ce matin, il n'y a eu absolument aucun incident", a assuré le chef de la mission Yves de Kermabon, lors d'une conférence de presse à Pristina, la capitale du Kosovo, en présence du président Fatmir Sejdiu et du Premier ministre Hashim Thaci. "Tout s'est passé très bien, en douceur."La mission européenne a d'abord remplacé le personnel de l'ONU dans le nord du Kosovo, plus instable -l'OTAN y avait d'ailleurs renforcé la sécurité. Ensuite, elle s'est étendue au reste du pays.D'après des témoins, des agents de justice européens sont arrivés mardi à 7h du matin au tribunal de Mitrovica, cette ville divisée où des affrontements avaient opposé en mars des protestataires serbes aux forces internationales.Une trentaine de gendarmes français ont remonté jusqu'à Donje Jarinje, le poste frontière le plus septentrional du Kosovo. Dans le même temps, huit véhicules de l'ONU sont partis; certains membres du personnel onusien faisaient au revoir de la main à leurs collègues qui restaient sur place.La minorité serbe voit d'un mauvais oeil l'arrivée de l'EULEX car la plupart des pays membres de l'UE avaient soutenu l'indépendance du Kosovo.Les albanophones craignent pour leur part que l'UE ait fait trop de concessions aux dirigeants serbes afin d'obtenir leur assentiment. Ils redoutent que Belgrade n'ait à terme son mot à dire sur les régions du Kosovo où vivent des Serbes.L'ONU, qui gère le Kosovo depuis 1999, avait prévu de partir dès le déploiement de la mission européenne. Mais elle va rester un peu plus longtemps, bien qu'en effectifs réduits, pour servir de tampon entre les autorités kosovares albanophones et la minorité serbe.Yves de Kermabon a admis que l'EULEX pourrait mettre plus de temps à se déployer dans les régions serbes qu'ailleurs. Il a garanti que cette mission resterait neutre. "Nous devons encore expliquer et convaincre tout le monde que l'EULEX est une situation gagnant-gagnant", avait-il noté lors d'un entretien le week-end dernier.La mission européenne a été approuvée après la déclaration d'indépendance du Kosovo en février. Son déploiement a été retardé, notamment parce que la Serbie voulait que son ancienne province demeure partie intégrante de son territoire. Ce n'est que le mois dernier, et à contrecœur, que Belgrade et Pristina ont finalement accepté de coopérer avec l'EULEX. AP |
Mardi 2 décembre 2008 L'UE prend le relais de l'ONU au Kosovo
sur fond de manifestation albanophone |
Vendredi 29 août, 12h14
Kosovo: un Italien aux commandes de la force de l'OTAN PRISTINA, Kosovo - AP - Un général italien devait prendre la tête des quelque 16.000 soldats du maintien de la paix de l'OTAN au Kosovo ce vendredi. Le général de division Xavier Bout de Marnhac devait passer le relais au général Giuseppe Emilio Gay lors d'une cérémonie à Pristina, capitale du Kosovo. Le général Marnhac, qui dirigeait la KFOR depuis juillet 2007, a notamment vécu période extrêmement tendue de la sécession du Kosovo, lorsque cette province du sud de la Serbie a proclamé son indépendance le 17 février dernier, malgré l'opposition de Belgrade et de son allié russe. La souveraineté du Kosovo a été reconnue par 46 Etats. La déclaration d'indépendance a provoqué des accrochages entre la minorité serbe et les forces internationales. Un policier ukrainien a été tué et des dizaines de soldats français ont été blessés. La KFOR a été déployée en application de la résolution 1244 adoptée le 10 juin 1999 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Sa mission consiste à sécuriser le Kosovo et soutenir la mission intérimaire des Nations unies (MINUK). |
Vendredi 15 août, 09h26
Six mois d'indépendance: les Kosovars voudraient que leur vie s'améliore Par Bekim GREICEVCI AFP - PRISTINA - Six mois après son indépendance, le Kosovo apparaît comme un véritable pays, doté de sa Constitution, d'un hymne et dont les citoyens disposent d'un passeport, mais les Kosovars aspirent à une amélioration de leur vie quotidienne. Le Kosovo a proclamé son indépendance de la Serbie le 17 février, qui a été reconnue jusqu'ici par 45 pays et notamment les Etats-Unis, ainsi que vingt des 27 Etats de l'Union européenne. La Serbie s'oppose farouchement à cette indépendance et considère toujours le Kosovo comme l'une de ses provinces. La nouvelle Constitution est entrée en vigueur le 15 juin, avec un hymne national, et les premiers passeports distribués un mois plus tard. Le Kosovo a ouvert dix ambassades dans les pays ayant reconnu son indépendance, et en particulier à Washington et à Bruxelles. Selim Rexhepi, 42, chauffeur de taxi à Pristina, explique ce que fut son "bonheur lorsque nous fûmes reconnus comme indépendants par plusieurs grands pays". Toutefois, ajoute-t-il aussitôt, rien n'a vraiment beaucoup changé ces six derniers mois, relevant par exemple que son foyer, comme tant d'autres, ne dispose pas "encore d'eau courante en permanence". "Pourquoi avoir besoin de l'indépendance quand je ne dispose pas d'électricité chez moi la plupart du temps?", s'interroge Selim. Les Kosovars considéraient que l'indépendance résoudrait tous leurs problèmes, y compris ceux "de l'approvisionnement électrique, de la pauvreté et du chômage", commente Shpend Ahmeti, d'un centre local d'analyses et de recherches, "Institute for Advanced Studies GAP". "Gérer ces attentes et poursuivre les réformes sont désormais les plus grands défis (auxquels vont être confrontées) les mois prochains" les autorités de Pristina, ajoute Shpend Ahmeti. Le vice-Premier ministre du Kosovo, Hajredin Kuci, répond que son gouvernement, tout en se concentrant sur "l'édification d'un nouvel Etat", a insisté aussi sur une "bonne gouvernance". "Nous avons approuvé un programme économique destiné à améliorer la situation" au Kosovo, a-t-il ajouté en relevant que le gouvernement avait pour priorité le "développement économique" et la "baisse du chômage". Le Kosovo, l'un des pays les plus pauvres en Europe, connaît un taux de chômage d'environ 40%. Sa population, pour la plupart des Albanais, est de deux millions d'habitants. Bien que la déclaration d'indépendance de la Serbie ait ôté l'"un des principaux obstacles aux investissements étrangers", ceux ci ne se feront pas sentir "dans les années à venir", selon Shpend Ahmeti. "Si nous parlons d'économie, nous ne verrons pas de résultats dans les deux ou trois prochaines années", prévoit-il. Une conférence internationale de donateurs s'est engagée en juillet à fournir 1,2 milliard d'euros (1,78 md de dollars) pour aider au développement de l'économie du Kosovo, mais a appelé les autorités de Pristina à éradiquer la corruption à tous les niveaux. Le gouvernement "doit s'atteler avec la dernière énergie aux principaux problèmes de la société", souligne Safet Gerxhaliu, de la chambre de Commerce du Kosovo. "S'il ne le fait pas rapidement, nous aurons droit à des troubles sociaux dans les rues organisés par les mêmes personnes qui célébraient l'indépendance le 17 février", a-t-il ajouté. L'autre défi de taille pour les autorités kosovares est le refus catégorique de l'indépendance par la minorité serbe, évaluée à quelque 100.000 personnes, et qui vit, repliée, principalement dans le nord du Kosovo. Le vice-Premier ministre kosovar a déclaré attendre que la Serbie cesse de soutenir "les extrémistes, ainsi que les tentatives visant à miner l'intégrité territoriale et la souveraineté du Kosovo". "Nous avons la volonté politique de les voir (les Serbes) intégrés à la société du Kosovo", a-t-il souligné.
|
Samedi 28 juin 2008
Les Serbes du Kosovo installent leur propre assemblée Par Branislav Krstic MITROVICA, Kosovo (Reuters) - Les Serbes du Kosovo devaient réunir samedi leur propre assemblée à Mitrovica, ville symbole de la division de la province du sud de la Serbie à majorité albanaise qui a proclamé unilatéralement son indépendance en février. Ce "Parlement" n'a pas d'autorité exécutive mais il est perçu comme un défi adressé par la minorité serbe au pouvoir central de Pristina, dont les Serbes ne reconnaissent pas la légitimité. L'installation de cette assemblée devrait réunir des responsables locaux en se fondant sur les résultats des élections organisées en mai par la Serbie dans son ancienne province. Selon des dirigeants, elle devrait renforcer la "coordination" entre Belgrade et Pristina. La Serbie, soutenue par la Russie, s'est opposée à l'indépendance du Kosovo, qu'elle considère comme le berceau de sa fondation. L'indépendance de la province a en revanche été reconnue par 43 Etats, dont les Etats-Unis et la plupart des membres de l'Union européenne. Environ 100.000 Serbes vivent au Kosovo, dont la moitié dans une petite partie du nord de la province d'où ils contestent l'indépendance déclarée après neuf ans d'administration onusienne. Le Kosovo compte quelque deux millions d'habitants, dont 90% d'Albanais. "TENTATIVE DE DÉSTABILISATION" L'administrateur des Nations unies au Kosovo, Lamberto Zannier, a minimisé la portée de cette nouvelle assemblée serbe, jugeant qu'elle était "symbolique" et que son installation ne changerait pas grand chose sur le terrain. Un porte-parole de l'Onu a déclaré de son côté que cette assemblée n'était "pas très sérieuse", dans la mesure où elle n'a aucun rôle opérationnel. Les dirigeants albanais du Kosovo ont en revanche critiqué une provocation de la minorité serbe. "C'est une tentative de déstabilisation du Kosovo", a dit le président Fatmir Sejdiu cette semaine. Le nord de la province échappe au contrôle institutionnel de Pristina et n'entre pas dans le champ d'action de la mission de police de l'Union européenne qui doit prendre le relais du maintien de la sécurité assuré jusqu'à présent par les Nations unies. Les Serbes rejettent l'autorité de la police et des tribunaux, et ont incendié plusieurs points frontières avec la Serbie en février. La création du "Parlement" serbe du Kosovo coïncide avec la St-Vitus, ou Vidovan, au cours de laquelle les Serbes célèbrent la bataille du Champ des merles de 1389 contre l'empire ottoman pour le gain du Kosovo, considérée comme l'événement fondateur du nationalisme serbe. Des centaines de Serbes ont assisté samedi à un service religieux dans le monastère de Gracanica, et devaient se rendre ensuite au nord de Pristina, sur le site de cette bataille perdue par les Serbes, avant que le "Parlement" ne soit installé à Mitrovica. Les troupes de l'Otan, dont des renforts britanniques envoyés en mai, ont mis en place des postes de contrôle sur les routes menant à Pristina. La capitale du Kosovo et la portée symbolique de la bataille de 1389 avaient été choisies par le dirigeant serbe nationaliste Slobodan Milosevic pour un discours qui avait lancé sa tentative de prendre le contrôle de l'ex-Yougoslavie, en 1989. Dix ans plus tard, après les guerres contre la Bosnie et la Croatie, l'Alliance atlantique avait lancé des bombardements aériens pour chasser les forces serbes du Kosovo et faire cesser le nettoyage ethnique visant les Albanais. Version française Grégory Blachier
|
Vendredi 20 juin 2008, 20h50
Le gouverneur de l'Onu prend ses fonctions au Kosovo Par Matt Robinson - PRISTINA (Reuters) - Le diplomate italien Lamberto Zannier a pris ses fonctions de gouverneur des Nations unies au Kosovo, à un moment où la mission de l'Onu peine à définir son rôle en conséquence de la proclamation d'indépendance du territoire à l'égard de la Serbie. La Russie, qui s'est opposée à la sécession de l'ex-province serbe en février, a empêché le retrait de la mission qui administrait la région depuis neuf ans. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a proposé de "reconfigurer" la Minuk en cédant certains pouvoirs à Pristina et en confiant à l'Union européenne la supervision de la police et de l'appareil de justice. Mais la Serbie et la Russie insistent pour que tout changement apporté au rôle de l'Onu reçoive l'aval du Conseil de sécurité, qui s'est réuni vendredi pour étudier les propositions de Ban. Les "idées et suggestions (de Ban) pour reconfigurer la présence de la Minuk sur le terrain me serviront de ligne directrice", a déclaré Zannier lors d'une conférence de presse à Pristina après avoir remplacé le diplomate allemand Joachim Rücker pour un mandat d'un an au moins. Il a cependant ajouté: "Nous allons devoir étudier comment cela doit être interprété à la lumière des discussions au Conseil de sécurité." Les Nations unies ont pris en charge l'administration du Kosovo en 1999, après les bombardements de l'Otan qui en avaient chassé les forces serbes qui se livraient à un nettoyage ethnique contre la majorité albanaise de la région. Plus de 40 pays, dont les Etats-Unis et la plupart des membres de l'UE, ont reconnu le Kosovo comme le dernier en date des Etats indépendants issus de la Yougoslavie. Mais l'absence d'approbation explicite de l'Onu impose au Kosovo un système de supervision complexe auquel participent les Nations unies, l'Union européenne, l'Otan et un groupe international de pays ayant reconnu son indépendance. "L'essentiel est qu'il y ait une cohérence globale dans ce que la communauté internationale accomplit ici", a dit Zannier, diplomate de carrière et septième représentant spécial du secrétaire général de l'Onu au Kosovo. Version française Philippe Bas-Rabérin
|
Vendredi 13 juin, 07h43
L'OTAN crée la KSF au Kosovo, au grand dam de la Russie Par EuroNewsLe Kosovo est reconnu comme un Etat indépendant par 42 pays des Nations unies - dont les trois quarts des Etats membres de l'Union européenne et les Etats-Unis. Alors que la Russie, fidèle alliée de la Serbie, ne reconnait pas cette indépendance. Réunie à Bruxelles, l'OTAN a donc annoncé la création d'une nouvelle force de sécurité, baptisée KSF. Elle sera équipée seulement d'armes légères, et sa mission sera d'assurer la protection civile, gérer les situations d'urgence et récupérer les explosifs. Elle disposera de 2 500 soldats. Six fois moins que l'actuelle KFOR, qui reste en place et conserve la mission de contrôler les frontières. Le ministre russe de la Défense, invité ce vendredi d'un Conseil Otan-Russie, ne manquera pas de dire à ses homologues qu'il n'apprécie pas leurs initiatives. Autre point sensible, le contrôle des frontières du Kosovo qui restera de la responsabilité de la KFOR et de ses 16000 soldats.
|
Vendredi 13 juin, 04h31
Le secrétaire général de l'ONU entend confier à l'Union européenne un plus grand rôle au Kosovo NATIONS UNIES - Le secrétaire général de l'ONU a remis jeudi au Conseil de sécurité des Nations unies un rapport sur l'avenir du Kosovo, dans lequel il prévoit de confier à l'Union européenne davantage d'autorité sur la police, la justice et d'autres institutions du Kosovo. Ban Ki-moon entend que les autorités kosovares administrent leur territoire, mais avec davantage d'aide de la part de l'Union européenne. Sa décision, détaillée dans le rapport remis jeudi au Conseil de sécurité, intervient après neuf ans d'administration onusienne du Kosovo et juste avant l'adoption, dimanche, d'une nouvelle constitution de ce petit pays nouvellement indépendant. Cette évolution est fortement contestée par la Russie, traditionnel allié de la Serbie qui a vécu la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo comme une amputation de son territoire. Moscou a d'ailleurs appelé jeudi à la démission du haut responsable des Nations unies au Kosovo, Joachim Ruecker. La Russie, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, l'accuse de prendre des mesures visant à réduire la mission de l'ONU au Kosovo sans l'autorisation des 15 Etats-membres du Conseil. La Russie soutient la Serbie et s'oppose formellement à l'indépendance du Kosovo, y compris au mouvement de délégation opéré par l'ONU en faveur de l'Union européenne pour tout ce qui relève de la sécurité au Kosovo. Cette forte opposition de Moscou a contraint les Nations unies à rester au Kosovo. La Russie considère la mission européenne de 2.200 hommes au Kosovo comme illégale parce qu'elle n'a pas été approuvée par la totalité du Conseil de sécurité et notamment par les quatre autres membres dotés du droit de veto -les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Ces profondes divisions sur le statut du Kosovo font craindre l'apparition de tensions dans d'autres parties de la région instable des Balkans. AP
|
Jeudi 12 juin, 20h18
Une nouvelle force de sécurité déployée au Kosovo Par EuroNews euronews - Pendant les trois prochaines années, L'OTAN supervisera le démantèlement de l'actuel KPC, le corps de protection du Kosovo, qui avait été créé en 1999 par l'ONU. Parmi les missions de cette future force civile, la gestion des situations d'urgence, la protection des habitants et des biens, et la récupération des explosifs. A noter, que la KFS sera uniquement équipée d'armes légères. Autre point sensible, le contrôle des frontières du Kosovo qui restera de la responsabilité de la KFOR et de ses 16000 soldats. Cet accord global de refonte de la présence internationale, intervient alors que la constitution de l'Etat auto proclamé du Kosovo entrera en vigueur dimanche prochain.
|
Dimanche 27 avril, 14h34
Nouvel incident au Kosovo, au moment où se profile un accord Serbie-UE L'explosion d'une grenade a fait trois blessés dimanche dans le nord du Kosovo, nouvel incident qui illustre les tensions dans cette région au moment où l'Union européenne serait disposée à donner son feu vert à la signature d'un accord d'association avec la Serbie. L'explosion, dont les causes ne sont pas connues, est intervenue aux premières heures de la Pâque orthodoxe. Elle fait suite à une série d'incidents qui ont secoué le nord du Kosovo, peuplé majoritairement de Serbes, depuis la proclamation de l'indépendance de ce territoire adossé à la Serbie, le 17 février. A 01h14, une explosion a fait trois blessés lors d'une explosion dans le nord du Kosovo, survenue dans la nuit de samedi à dimanche dans le nord du Kosovo. Par ailleurs, la police kosovare a saisi, samedi, trois kilogrammes de TNT, des armes automatique de type AK 47, un revolver et des munitions dans une maison à Kosovska Mitrovica, selon M. Hoti. Trois jeunes Serbes, âgés de 17 à 21 ans, ont été arrêtés. Des accrochages le 17 mars entre des policiers de l'ONU et des soldats de la Force multinationale de paix (KFOR) au Kosovo, et des groupes de Serbes, avaient déjà fait un mort, un policier ukrainien, et plus de 150 blessés. Une équipe d'enquêteurs spéciaux de l'ONU est arrivée samedi à Pristina avec pour mission d'enquêter sur ces violences. L'indépendance du Kosovo, une province du sud de la Serbie peuplée à plus de 90% d'Albanais, proclamée par les leaders kosovars albanais, a envenimé les relations entre la Serbie et l'UE et provoqué une crise politique en Serbie. Reconnue par une quarantaine de pays, dont les Etats-Unis et les principaux membres de l'UE, l'indépendance n'est pas acceptée par Belgrade, les Serbes du Kosovo et la Russie. Le Premier ministre serbe nationaliste Vojislav Kostunica a dissous le gouvernement en mars, estimant qu'il ne pouvait plus diriger le pays avec les pro-européens du président Boris Tadic. Des législatives anticipées ont été convoquées pour le 11 mai et Belgrade entend les organiser également au Kosovo, traitant ainsi ce territoire comme une province serbe et défiant l'ONU qui administre le Kosovo depuis 1999. Les incidents de ce week-end interviennent au moment où l'UE se reprend à espérer la signature d'un accord d'association avec Belgrade qui apporterait, avant les législatives, un soutien appuyé au camp serbe pro-européen en difficulté. La Serbie a en effet ratifié en novembre l'Accord de stabilisation et d'association avec l'UE, mais ne l'a toujours pas signé, ayant échoué à remplir la seule condition posée, c'est-à-dire une pleine coopération avec le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye. Quatre derniers fugitifs serbes sont encore recherchés par la justice internationale pour crimes de guerre, notamment le général Ratko Mladic. La Belgique et les Pays-Bas, qui s'opposaient jusqu'à présent à la signature de l'accord avec Belgrade, se sont déclarés samedi disposés à donner leur feu vert au rapprochement, conditionnant sa mise en oeuvre à "une pleine coopération" de Belgrade avec la justice internationale. "Ceci est une bonne nouvelle pour la Serbie", a estimé le président du parlement serbe, le pro-européen Oliver Dulic, dans une déclaration à l'agence Tanjug. "Ceci permettra à la Serbie et à ses citoyens de sentir, dans le temps qui est devant nous, les conséquences positives du rapprochement à l'UE", a-t-il indiqué. La signature de l'accord devrait être discutée mardi à Luxembourg par les chefs de la diplomatie de l'UE. Dimanche, Boris Tadic s'est rendu au Kosovo, pour la première fois depuis la proclamation d'indépendance, pour fêter la Pâque orthodoxe au monastère serbe Visoki Decani. Environ 40.000 Serbes, qui sont majoritairement orthodoxes, sur les 120.000 restés au Kosovo vivent dans le nord de ce territoire qui est adossé à la Serbie. Les leaders kosovars albanais ont proclamé le 17 février l'indépendance du Kosovo, qui a rapidement été reconnue par une quarantaine de pays, dont les Etats-Unis et les principaux membres de l'Union européenne. Depuis la proclamation d'indépendance du Kosovo, plusieurs incidents ont secoué le nord du territoire notamment le 17 mars dernier lorsque des accrochages entre des policiers de l'ONU et soldats de la Force multinationale de paix (KFOR) au Kosovo et des Serbes avaient fait un mort, un policier ukrainien, et plus de 150 blessés, des internationaux et des civils serbes. Une équipe d'enquêteurs spéciaux de l'ONU est arrivée samedi à Pristina avec pour mission d'enquêter sur ces violences. Cette équipe devrait se rendre à Kosovska Mitrovica et ensuite à Belgrade le 5 mai. Par ailleurs, la police kosovare a saisi, samedi, trois kilogrammes de TNT, des armes automatique de type AK 47, un revolver et des munitions dans une maison à Kosovska Mitrovica, selon M. Hoti. Trois jeunes Serbes, âgés de 17 à 21 ans ont été arrêtés. Ces incidents interviennent alors que le président serbe Boris Tadic se trouve au Kosovo pour fêter la Pâque orthodoxe au monastère serbe Visoki Decani, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, ont annoncé les autorités kosovares. Boris Tadic séjourne au Kosovo pour la première fois depuis que le territoire a proclamé son indépendance. Belgrade, qui juge illégale l'indépendance du Kosovo, a prévu d'y organiser le 11 mai prochain les mêmes élections législatives et municipales qu'en Serbie, malgré l'opposition de l'ONU qui administre le territoire depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les séparatistes albanais du Kosovo. La Serbie, soutenue par la Russie, s'oppose farouchement à l'indépendance de sa province, peuplée à plus de 90% d'Albanais, qu'elle considère comme son berceau historique.
|
La
mission Eulex au Kosovo :
La mission européenne Eulex au Kosovo relève de la mission État de droit de la PESD Un lien utile du Conseil de l'Europe sur le Kosovo et le site de la mission Eulex
|
Lundi 7 avril 2008, 17h37
Les dirigeants du Kosovo signent la Constitution PRISTINA, Kosovo - Les dirigeants du Kosovo ont signé la nouvelle Constitution du pays, qui entrera en vigueur le 15 juin et mettra fin à la tutelle exercée par les Nations unies depuis la fin l'offensive de Belgrade sur l'ex-province serbe en 1999. "Cette Constitution est un document qui garantit la liberté. (Elle) instaure l'égalité des chances entre tous les citoyens du Kosovo", a affirmé le Premier ministre Hachim Thaci. Cette loi fondamentale garantit le respect des droits des minorités du Kosovo et notamment des 10 de Serbes, qui craignent des violences et discriminations de la part de la majorité albanophone, qui constitue environ 90% des deux million d'habitants du nouvel Etat. Les Serbes du Kosovo cherchent la protection de la Serbie, qui a envisagé d'annexer les régions du nord du Kosovo où les Serbes sont majoritaires. Pristina a déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie le 17 février. La Constitution signée lundi a été approuvée par le représentant de l'Union européenne au Kosovo. AP
|
Mercredi 19 mars 2008
L'Otan place le nord du Kosovo sous sa férule Mitrovica -- L' OTAN a imposé hier un contrôle militaire de fait à la ville de Mitrovica, dans le nord du Kosovo, au lendemain d'affrontements avec la minorité serbe qui ont causé la mort d'un policier ukrainien et provoqué l'évacuation de membres du personnel de l'ONU. La KFOR (force de paix de l'OTAN) et la MINUK (mission de l'ONU) ont ordonné à tous les policiers serbes locaux de garer leurs véhicules de patrouille, de rentrer chez eux et d'interrompre leurs tâches. Les policiers de l'ONU ayant déjà quitté les lieux, des soldats français, belges et espagnols sont seuls pour faire respecter l'ordre public dans la partie nord du Kosovo, où la population est dominée par des Serbes opposés à l'indépendance proclamée le 17 février par la majorité de souche albanaise. «La KFOR a placé le nord [serbe] de Mitrovica sous "régime militaire"», a dit un représentant de la sécurité kosovare qui a requis l'anonymat. «Nous n'avons pas organisé la loi martiale», a précisé le général Xavier Bout de Marnhac, commandant de la KFOR, lors d'une conférence de presse à Pristina. «Ce n'est pas dans notre intention, à ma connaissance, pour le moment», a-t-il ajouté. Il a toutefois prévenu que les émeutes de lundi avaient marqué le franchissement d'une ligne rouge inacceptable. «Nous n'allons pas tolérer cela. Ne nous mettez pas en position de le démontrer à nouveau», a-t-il dit. Une colonne de militaires américains, certains en tenue anti-émeute, s'est déployée hier dans la partie sud de Mitrovica pour prêter main-forte, selon un soldat interrogé. Elle était stationnée dans le sud-est du Kosovo. Au commissariat principal de Mitrovica, une trentaine de policiers serbes portant fourre-tout et gilets pare-balles sont passés devant des blindés belges surveillant les abords d'un parking. «À la suite des événements d'hier [lundi], la KFOR a endossé la responsabilité du nord de Mitrovica et occupe le commissariat du secteur nord», a dit le capitaine Milija Milosevic. Des véhicules de transport de troupes ont pris position aux points stratégiques de Mitrovica. Le pont principal de la rivière Ibar, qui sépare le secteur serbe (nord) du secteur albanais (sud), était barré par des barbelés et des conteneurs à ordures renversés. Un policier ukrainien de l'ONU a succombé à ses blessures après les accrochages de lundi, qui ont fait suite à une opération de l'ONU et de l'OTAN visant à reprendre le contrôle du tribunal de Mitrovica, occupé depuis vendredi par des Serbes. Selon un responsable de l'ONU, l'Ukrainien avait reçu des éclats de grenade. Des policiers polonais, français et ukrainiens ont aussi été blessés, certains grièvement. Les violences de lundi ont mis en évidence les risques liés au projet de déploiement d'une mission européenne de police et de justice dans les deux prochains mois au Kosovo. Un policier ukrainien de l'ONU a succombé à ses blessures après les accrochages de lundi, qui ont fait suite à une opération de l'ONU et de l'OTAN visant à reprendre le contrôle du tribunal de Mitrovica, occupé depuis vendredi par des Serbes. Selon un responsable de l'ONU, l'Ukrainien avait reçu des éclats de grenade. Des policiers polonais, français et ukrainiens ont aussi été blessés, certains grièvement. Mais la KFOR, qui compte 16 000 hommes, a exclu d'assumer des tâches de police dans le nouvel État, fonction que les Nations unies sont censées déléguer à l'Union européenne. Selon des sources diplomatiques, la Serbie a proposé ce week-end d'administrer les zones à majorité serbe du Kosovo, un plan qui conduirait à une partition de facto du nouvel État indépendant autoproclamé. La proposition a été présentée par le ministre serbe pour le Kosovo, Slobodan Samardzic, mais elle a été rejetée par les administrateurs des Nations unies. Le chef adjoint de la MINUK, Larry Rossin, a confirmé hier que Samardzic, qu'il a rencontré ce week-end, avait présenté un document visant à établir un schéma de relations globales entre la Serbie et la MINUK. Mais il n'a rien dévoilé du contenu.
|
Le
Kosovo, un pays sans économie
jeudi 28 février 2008 par Adam Novak Le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance le 17 février. Les enjeux géopolitiques ont été largement discutés, mais la viabilité de l’État kosovar et, surtout, la faiblesse de son économie ont été occultées. Les pays occidentaux portent une lourde responsabilité dans cet échec économique. Le Kosovo est de loin l’État le plus pauvre d’Europe. Le revenu annuel par habitant est d’un peu plus de 1000 $, l’équivalent de l’Éthiopie. C’est dix fois moins que les plus démunis de l’Union européenne, la Bulgarie et la Roumanie. L’économie de subsistance du Kosovo est demeurée inchangée en huit ans d’administration onusienne. Le niveau de vie de ses deux millions d’habitants est toujours plus bas qu’avant la centralisation des pouvoirs par le gouvernement serbe en 1989. Comment une telle pauvreté est-elle possible en Europe ? Le Kosovo a toujours été la région la plus démunie de l’ex-Yougoslavie. Mais le système socialiste de l’époque assurait des investissements dans les infrastructures, l’industrie, les services sociaux et les institutions autonomes, et ce, pour la première fois dans l’histoire du Kosovo. À la fin des années 1980, le gouvernement nationaliste serbe de Slobodan Milosevic a permis à la minorité serbe de la province de saisir les ressources économiques et le pouvoir politique. Les albanophones ont alors perdu leurs emplois dans l’administration publique et dans les entreprises d’État. La plupart des Kosovars ont survécu grâce à une agriculture pratiquée à petite échelle et à l’argent envoyé par des proches travaillant à l’étranger. La guerre de l’OTAN contre la Serbie en 1999 a provoqué la destruction de la plupart des infrastructures et des entreprises du Kosovo, en raison des bombardements ou à cause des pillages des albanophones qui voulaient ainsi se venger des Serbes qui les avaient humiliés. L’administration des Nations unies s’est rapidement déployée, et elle a dirigé le Kosovo comme un protectorat des puissances occidentales, jusqu’à la déclaration d’indépendance du 17 février. Cette administration onusienne a lamentablement échoué à stimuler le développement économique pour sortir la population de la pauvreté. Par exemple, « l’aide » alimentaire larguée au Kosovo a mis en faillite les paysans locaux. Ils ont été forcés d’abattre leurs animaux et de laisser leur champ en friche. Le libre-échange a été imposé et le dinar yougoslave a été remplacé par le mark allemand (le Kosovo est par conséquent entré dans la zone euro dès 2002). Comme la Bosnie, le Kosovo est en quelque sorte devenu un protectorat de l’Union européenne. Un marché marginal, mais facile à conquérir pour les entreprises européennes. Elles dominent les compagnies locales qui n’arrivent pas à les concurrencer et qui sont coupées de leur ancien marché dans l’ex-Yougoslavie. Malgré la séparation de facto avec la Serbie depuis 1999, les entreprises serbes ont été en mesure de profiter du marché kosovar. Ceci est même vrai dans un domaine aussi vital que l’alimentation, alors que, traditionnellement, c’était le Kosovo qui envoyait de la nourriture en Serbie. Le voisin slave est maintenant le plus important partenaire commercial du Kosovo. La balance commerciale du nouvel État est désastreuse. En 2007, la valeur des biens importés est dix fois plus grande que celle des biens exportés. En plus de peu aider les petits paysans et les PME qui constituent la base de l’économie kosovare, l’administration de l’ONU a mis sur pied un programme néolibéral qui a permis aux investisseurs occidentaux de mettre la main sur les ressources naturelles (charbon, mercure, zinc, cuivre) et sur les entreprises de transformation agroalimentaire. Les infrastructures civiles ne peuvent être construites qu’avec des partenariats public-privé, et les domaines les plus lucratifs en santé et en éducation ont été laissés aux entreprises. En refusant toute forme de contrôle étatique, l’ONU a créé une administration publique dépendant des droits de douane, de la taxe de vente et de subventions de l’Union européenne. Pendant ce temps, la population tente tant bien que mal de survivre. Le secteur public est celui qui fournit le plus d’emplois. Le privé est dominé par les petits commerces qui n’embauchent que deux ou trois personnes payées au salaire minimum. L’agriculture se pratique à petite échelle et une géographie montagneuse ne permet pas de concurrencer les produits étrangers. L’argent envoyé par la diaspora représente 40 % du PNB. Un État fragile Avec l’indépendance, l’administration onusienne va être intégrée à l’administration locale. Le problème, c’est que les Kosovars qui travaillent pour l’ONU, généralement plus éduqués, gagnent davantage que leurs vis-à-vis. Leur intégration risque donc d’accroître la corruption, parce qu’ils vont tenter de maintenir leur niveau de vie, malgré un salaire moins élevé. Ces gens de la classe moyenne préfèrent travailler avec les donateurs étrangers, qui paient davantage et qui sont moins violents. Mais avec l’indépendance, plusieurs se sont rapprochés d’une ou l’autre des factions mafieuses qui contrôlent une grande partie du pays. Les chefs régionaux, la plupart des dirigeants de l’UCK, la milice qui a combattu les Serbes, sont responsables de faire fonctionner l’État dans la majorité du territoire à l’extérieur de la capitale, Pristina. Ils contrôlent également les exportations les plus profitables, qui sont toutes illégales. Le Kosovo est une plaque tournante pour le trafic de drogues et de cigarettes vers l’Europe, ainsi que pour la traite des femmes employées dans l’industrie du sexe. Et comme l’observent cyniquement les Kosovars, dans ces sphères d’activités, la collaboration avec les Serbes ne pose pas de problème de conscience... Le Kosovo dépendant de l’Union européenne Même si l’Union européenne devrait continuer à financer l’État kosovar, ceci va se faire à condition que l’économie demeure ouverte aux investissements étrangers dans le secteur foncier, industriel et des services, tout en réduisant partiellement la contrebande et les autres activités criminelles. L’Europe va subventionner des projets d’infrastructure, mais il sera difficile pour les entreprises kosovares d’obtenir plus qu’une partie infime des contrats. Il serait par ailleurs surprenant de voir les capitaux affluer dans un État aussi précaire. De plus, les pays voisins comme l’Albanie, la Grèce et la Turquie sont mieux placés pour accueillir les investisseurs. Les divers États de la région sont tous engagés dans une course effrénée pour attirer des capitaux avec des conditions salariales inférieures à toutes les normes européennes. Même dans le meilleur des cas, l’ouverture à l’Europe sera désavantageuse par rapport à ce que le Kosovo recevait en tant que composante de la fédération yougoslave. Pendant que l’Union européenne demande au Kosovo de maintenir une économie ouverte aux investissements occidentaux, elle va empêcher l’immigration légale des Kosovars sur le marché du travail européen. Le manque de débouchés pour les jeunes risque toutefois de provoquer une situation sociale explosive. Le Kosovo possède le plus haut taux de natalité en Europe et le tiers de ses deux millions d’habitants ont moins de 14 ans. Il semble que son économie sera incapable de les faire travailler. Article du Journal "Alternatives" 3720 avenue du Parc, bureau 300 Montréal (Québec) H2X 2J1 Téléphone local :(514) 982-6606 Sans frais : 1-800-982-6646 Télécopieur : (514) 982-6122 Courriel : alternatives@alternatives.ca
|
MITROVICA, LUNDI 17 MARS 2008
Kosovo: violents affrontements dans le nord, 20 soldats français blessés
Lors de l'intervention, 53 Serbes ont été interpellés, 21 réussissant à prendre la fuite. Les 32 Serbes arrêtés (20 hommes et 12 femmes) ont été transférés à Pristina puis libérés dans la soirée et ramenés à Mitrovica, a indiqué le Service de police du Kosovo (KPS). L'état-major français a indiqué que les militaires français de la Kfor avaient ouvert le feu en riposte à des tirs. "Les affrontements ont commencé avec des jets de pierres et de cocktails Molotov", puis "des lancers de grenades et des tirs d'armes", a déclaré le porte-parole de l'état-major, le commandant Christophe Prazuck. "Les éléments français, la Kfor et la police de la Minuk ont riposté à chaque fois, à niveau", a indiqué l'officier, ce qui signifie que les militaires français ont fait usage de leurs armes. A Belgrade, le président Boris Tadic et le Premier ministre du gouvernement sortant Vojislav Kostunica, tous deux opposés à l'indépendance du Kosovo, ont appelé les autorités internationales au Kosovo à ne pas utiliser la force contre les Serbes. M. Kostunica a indiqué que Belgrade avait "entamé des consultations avec la Russie sur une réaction commune afin d'arrêter toute forme de violence contre les Serbes". La Commission européenne s'est déclarée "très inquiète", déplorant l'attaque contre la police de l'ONU et la Kfor. Un porte-parole de l'OTAN a indiqué à Bruxelles que l'Alliance réagirait avec fermeté aux actes de violence tout en appelant à la modération. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déploré les attaques contre la police de la Minuk et la Kfor et a appelé au calme et à la retenue. En visite à Moscou, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a demandé à Belgrade d'appeler les Serbes de Mitrovica à éviter tout "acte de provocation". Pour la Russie, soutien indéfectible de la cause serbe, "la situation ne peut être normalisée que par un retour du processus kosovar (...) sur la base d'un dialogue entre Belgrade et Pristina", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères. Le Conseil de l'Europe, la France et la Suède ont condamné les attaques contre les forces internationales. L'Union européenne doit envoyer prochainement une mission civile au Kosovo pour guider son indépendance et a l'intention d'être également présente dans les régions où les Serbes sont majoritaire. Cette mission doit relever celle de l'ONU, la Minuk, qui administre le territoire depuis que des bombardements de l'Otan ont mis fin en 1999 au conflit entre les forces serbes et les séparatistes albanais du Kosovo. Quelques heures après l'intervention de la police à Mitrovica, une explosion devant l'un des deux tribunaux a blessé onze membres des forces internationales. Et des coups de feu ont été tirés contre ces forces, selon un photographe de l'AFP, qui a rapporté avoir vu un blessé. Depuis l'indépendance du Kosovo, proclamée le 17 février, les Serbes, majoritaires dans le Nord, ont multiplié les actions défiant les autorités internationales et celles du nouvel Etat kosovar, faisant peser la menace d'une sécession. Quelque 40.000 Serbes vivent dans le nord du Kosovo sur les 120.000 restés sur place après le conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les séparatistes albanais du Kosovo. Par Jovan MATIC AFP
|
Missions
internationales au Kosovo : la grande pagaille
Traduit par Stéphane Surprenant Publié dans la presse : 12 mars 2008 En théorie, la Mission des Nations Unies au Kosovo (Minuk) devait laisser sa place à la mission européenne Eulex, depuis que le Kosovo a proclamé son indépendance... Mais la présence de la Minuk est garantie par la résolution 1244 du Conseil de sécurité, toujours juridiquement en vigueur. Alors que les Serbes refusent le déploiement d’Eulex, la plus grande confusion règne autour des scénarios de transition, et les personnels des différentes missions internationales commencent à échanger des noms d’oiseaux. Par Krenar Gashi Le général Yves de Kermabon, chef de la mission EULEX Après la reconnaissance par les grandes puissances de l’indépendance du Kosovo proclamée le 17 février 2008, on s’attendait à ce que la mission de l’Onu, la Minuk, cède sa place à la nouvelle mission de l’Union européenne (UE) et que s’opère une transition en douceur. Sur le terrain, la réalité est pourtant bien différente. La Minuk et la mission de l’UE s’échangent en effet des critiques et semblent le plus souvent s’ignorer mutuellement. Une équipe de planification de l’UE est déjà à l’œuvre dans l’ancienne province serbe, travaillant à la mise sur pied de deux institutions européennes dans le nouveau pays. Il s’agit du Bureau civil international (ICO) et de la mission Eulex, destinée à renforcer l’État de droit. L’équipe de planification insiste sur le fait que la période de transition et de transfert de l’autorité internationale a commencé dès la proclamation d’indépendance du Kosovo, le 17 février. Le gouvernement du Kosovo partage d’ailleurs cette interprétation. La Minuk ne l’entend pas de cette oreille. Des responsables de l’Onu rappellent qu’il n’existe jusqu’ici aucun accord ferme sur la fin de leur mission. Ils ajoutent qu’il n’y a aucune entente non plus parmi les donateurs internationaux au sujet d’un quelconque calendrier de départ de l’Onu. Au contraire, Daniel Fried, secrétaire-adjoint au Département d’État américain, assure que l’arrêt total de la mission de la Minuk n’avait « jamais été une option ». « Il y aura une certaine transition à mesure que l’UE va mettre les choses en place », a précisé Daniel Fried lors d’une visite au Kosovo vendredi le 7 mars dernier, « mais la Minuk conservera certains pouvoirs ». Daniel Fried a expliqué que la communauté internationale déciderait en temps et lieu qui serait responsable de quoi, quand les deux entités « auront acquis de l’expérience et auront commencé à travailler ensemble ». Le ministre des Affaires étrangères de Slovénie, Dimitrij Rupel, qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE, est d’accord avec ce point de vue. « Dans le passé, nous pensions que le moment venu la mission européenne remplacerait la Minuk », a dit Dimitrij Rupel le jeudi 13 février. Cependant, « il faudra du temps et la transition va demander des efforts supplémentaires ». Selon le plan rédigé par l’envoyé spécial de l’Onu Martti Ahtisaari - sur lequel le Kosovo s’est basé pour proclamer son indépendance - la Minuk devait laisser sa place à l’UE dans un délai de 120 jours. Durant cette période de transition, la Minuk aurait graduellement cessé d’exercer ses pouvoirs, qui auraient été transférés aux autorités locales, sous l’égide de l’UE qui aurait agi comme garant de bon gouvernement. Suite au blocage par la Russie d’une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies, la route vers un retrait de l’Onu du Kosovo est devenue beaucoup moins claire. Au nom de la résolution 1244 L’un des hauts fonctionnaires de la Minuk assure même qu’il n’y aura « pas de transfert du tout ». Ce responsable a expliqué que, d’après la résolution 1244 de l’Onu - qui a établi la présence de l’Onu au Kosovo en 1999 -, « la Minuk ne peut transférer ses responsabilités à aucune autre mission ». Il a poursuivi : « La résolution 1244 stipule que la Minuk constitue une mission d’administration intérimaire. Cela signifie que le Secrétaire général de l’Onu peut, jusqu’à un certain point, décider que la période d’intérim est terminée... puis reconfigurer la mission ». La même source croit que le terme « reconfiguration » représente une éventuelle sortie de secours pour la force de l’Onu au Kosovo, et que c’est ce terme qui sera employé au lieu de « transition ». Russell Geekie, porte-parole de la Minuk, pense la même chose. « La Minuk est prête à se reconfigurer pour s’adapter à l’évolution des circonstances », explique-t-il. « L’Onu a toujours coopéré avec l’UE et ses représentants. » Néanmoins, si c’est là la position officielle, sur le terrain, les fonctionnaires de l’UE et de la Minuk s’échangent souvent des mots très durs, évoquant des blocages, quand ce n’est pas une impasse. « Nous avons commencé le compte à rebours de 120 jours le 17 février », confirme une source proche de Peter Feith, l’Envoyé spécial de l’UE au Kosovo. « Mais la Minuk, elle, n’a pas encore commencé le décompte... » Le gouvernement du Kosovo estime aussi que le compte à rebours s’est enclenché dès sa déclaration d’indépendance. Le vice-premier ministre du Kosovo, Hajredin Kuci, maintient pourtant que la transition se déroule bien. « Depuis le 17 février, des réunions du groupe de transition se sont tenues au siège du gouvernement du Kosovo plutôt qu’à la Minuk », précise-t-il. « Cela indique que la transition a bel et bien commencé. » Mais des sources du côté européen révèlent que la transition - ou « reconfiguration » - est loin d’être facile, principalement en raison des réticences des fonctionnaires de l’Onu à abdiquer leur autorité. « Il y a une tendance chez la Minuk à ne pas remettre ses pouvoirs et à ne pas assumer ses responsabilités, ce qui est en particulier le cas dans le nord du Kosovo », déplore cette source. Dans le nord, majoritairement serbe, les autorités locales ont jusqu’à présent choisi d’ignorer l’indépendance et refusé de reconnaître que la mission de l’UE allait succéder à celle de l’Onu. « Il n’existe ni calendrier ni stratégie véritable concernant le moment ou même la possibilité que la Minuk cesse d’exercer ses pouvoirs », explique une autre source au sein de l’UE. Parmi les champs de compétences où des conflits sont possibles, on pourrait trouver l’émission des passeports et l’adoption des lois par le Parlement du Kosovo. Minuk : le choix de la passivité ? Avant le 17 février, les lois votées par l’Assemblée législative avaient besoin de la signature du Représentant spécial de l’Onu pour entrer en vigueur. Des fonctionnaires de la Minuk répliquent qu’il n’y a nul besoin de transférer des compétences dans ce domaine. Ils s’attendent à ce que le Parlement du Kosovo ignore simplement la Minuk désormais et envoie les nouvelles lois directement au bureau du Président du nouvel État pour approbation. « Les Kosovars ne devraient pas trop s’en faire avec la transition. La Minuk n’est pas intervenue lors de la proclamation d’indépendance, ni lors de l’installation de la mission de l’UE ici », a rappelé une source de l’ONU à Pristina. Ce responsable suggère ainsi que, même si la mission de l’Onu ne prend pas fin officiellement au Kosovo, elle acceptera de jouer un rôle de plus en plus marginal. « Avant la fin juin 2008, la nouvelle Constitution du Kosovo entrera en vigueur. D’ici là, le Secrétaire général de l’Onu prendra des décisions au sujet de la Minuk », ajoute cette source. D’autres fonctionnaires de la Minuk approuvent cette interprétation, ce qui laisse croire que l’Eulex et le gouvernement du Kosovo vont progressivement mettre l’Onu sur la voie de garage et assumer les responsabilités de l’État. Une autre source, au sein du gouvernement du Kosovo, estime que c’est exactement ce qui est en train de se produire : « Peter Feith entérine les lois que le Parlement adopte et la Minuk est restée à l’écart tout au long du processus ». Mais si ce processus informel de mise à l’écart de l’Onu peut fonctionner dans certains domaines, dans d’autres, le brouillard qui plane au-dessus du partage des responsabilités et des compétences internationales entretient la confusion. La chose est flagrante dans la partie nord du Kosovo, majoritairement serbe, et dans la ville divisée de Mitrovica. Mia Marzouk, de l’ONG Saferworld, qui traite des questions de sécurité, affirme que les deux communautés, les Serbes et les Albanais, souffraient également d’un manque d’information. « La communauté internationale ne réussit pas à informer les gens sur l’évolution des événements, on ne sait pas ce qui va se passer ici... »
|
Vendredi 29 février, 12h20
L'exemple bosniaque inspire les Serbes du Kosovo PRISTINA (Reuters) - L'Occident a toujours voulu éviter de recréer dans les Balkans une entité bancale à l'image de la Bosnie mais c'est pourtant bien ce qui semble se dessiner au Kosovo. Par Matt Robinson Reuters - Près de deux semaines après la sécession de la province serbe et sa proclamation d'indépendance soutenue par les Etats-Unis et une majorité de pays membres de l'Union européenne, les Serbes du Kosovo accentuent les divisions ethniques, rejettent les ouvertures de l'UE et détricotent les quelques liens qui les unissaient encore à Pristina. Parallèlement, Belgrade renforce son influence sur la partie nord du Kosovo où vit la moitié environ de la communauté serbe locale, à l'écart des institutions kosovares albanaises. "Imaginez une carte transparente placée sur la carte du Kosovo. Sur cette carte, vous marquez les régions serbes sous le contrôle de Belgrade. C'est ce que Belgrade est en train de faire", résume un haut responsable occidental au Kosovo. Les douanes, la police, les tribunaux sont tous visés par cet effort concerté de partition déguisée. Dans les jours qui ont suivi la déclaration d'indépendance, le 17 février, des Serbes ont incendié les deux principaux postes-frontières marquant la limite entre la Serbie et le Kosovo et empêché le retour sur place des douaniers. Plusieurs dizaines de policiers serbes employés dans les rangs de la police kosovare ne travaillent plus pour l'administration de Pristina. Dans le nord, ils ne reçoivent plus leurs ordres du gouvernement kosovar, mais rendent compte de leurs actions aux maires serbes et à la police des Nations unies. Les policiers serbes présents dans les enclaves du sud réclament le même traitement. Un ministre serbe a déclaré cette semaine que la Serbie comptait avoir sa propre police dans les régions serbes du Kosovo, en ajoutant que cette évolution était conforme au "plan d'action" secret de Belgrade visant à maintenir sa présence sur le territoire de son ancienne province. UN FOSSÉ PROFOND À COMBLER La Serbie sait qu'elle ne pourra plus contrôler les régions albanaises mais le Premier ministre Vojislav Kostunica a déclaré que Belgrade continuerait à administrer les régions du Kosovo où la population réclame son soutien. "La Serbie utilisera tous les moyens possibles (à l'exception de la force militaire) pour démontrer sa souveraineté irrévocable sur le Kosovo", a déclaré l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à Belgrade, William Montgomery, dans un éditorial paru dans le quotidien libéral Danas. Certains voient dans la situation en Bosnie une solution d'avenir pour le Kosovo. La Bosnie est scindée en deux entités, la Fédération croato-musulmane d'une part, la République serbe de Bosnie de l'autre. Chaque entité a un gouvernement, un parlement, une police, des tribunaux, des budgets et même des manuels scolaires distincts, et les dirigeants bosno-serbes résistent aux efforts de l'UE visant à centraliser l'administration du pays. Au Kosovo vivent deux millions d'Albanais et 120.000 Serbes, dont la moitié dans la partie nord, l'autre disséminée dans des enclaves, sous bonne garde de la Kfor, la force de 16.000 hommes commandée par l'Otan dans le pays. "En Bosnie, le langage et la culture communes sont divisés par les critères ethniques et religieux. Au Kosovo, il y a deux langues, deux cultures et deux religions. C'est un fossé encore plus profond à combler", estime un diplomate occidental. Les Serbes du Kosovo n'ont que brièvement participé au parlement de Pristina après la guerre de 1998-99 et ils ont boycotté les élections de 2004 et 2007 sur ordre des franges radicales et de l'Eglise orthodoxe serbe. Leur monnaie reste le dinar serbe, et non l'euro. Ils sont soignés par les services du ministère serbe de la Santé, suivent une scolarité définie par le cursus serbe, téléphonent via l'opérateur téléphonique serbe et obtiennent de Belgrade leurs permis de conduire et autres documents administratifs. Le nord du Kosovo envisage désormais de se doter de son propre parlement et d'organiser des élections en mai. "Ce statut, qui apparentera le Nord à la République serbe de Bosnie, ne durera pas des mois, mais des années", prédit le responsable kosovar serbe Oliver Ivanovic. Version française Jean-Stéphane Brosse
|
Jeudi 28 février, 20h23
Les officiers serbes désertent en masse la force de police du Kosovo KUSCE, Kosovo - Des dizaines d'officiers serbes ont déserté la force de police du Kosovo depuis la proclamation d'indépendance du nouvel Etat le 17 février, ont déclaré jeudi des responsables de la police. (Publicité) Près d'un quart des 800 officiers, 170, sont partis ou ne se sont pas présentés à leur travail depuis le 17 février, tandis que plusieurs dizaines d'autres ont annoncé leur intention de faire de même. La force de police regroupant 7.000 hommes, Serbes et albanophones, était considérée comme un des rares institutions à bien fonctionner au Kosovo. Mais elle est particulièrement sous pression depuis la proclamation d'indépendance rejetée par Belgrade et suivie chaque jour de violents incidents entre émeutiers serbes et forces de l'ordre. Le Kosovo était administré par l'ONU depuis 1999 et l'intervention de l'OTAN, une campagne militaire de 78 jours qui mit fin à l'offensive des armées de Slobodan Milosevic contre les séparatistes albanophones. Sur les deux millions de Kosovars, 90% sont de souche albanaise, la plupart musulmans, avec une petite minorité de catholiques. D'ici quatre mois, Eulex, la mission civile européenne forte à terme de 1.800 personnes, devrait prendre le relais de la MINUK afin d'assister les institutions kosovares, principalement au chapitre police et justice. AP
|
Mardi 26 février, 19h46
Plus de 10.000 Serbes bosniaques dénoncent l'indépendance du Kosovo et réclament celle de leur entité, la Republika Srpska Par EuroNews "ça suffit, a lancé le Premier ministre serbe bosniaque Milorad Dodik aux manifestants. La communauté internationale n'a pas à nous dire que nous n'avons pas le droit d'exister. Nous avons suffisamment patienté et cela ne durera plus très longtemps". Depuis la fin de la guerre de 1992-95, la Bosnie est composée de deux entités, la Republika Srpska et la Fédération croato-musulmane. Après la proclamation le 17 février de l'indépendance du Kosovo par sa majorité albanaise, le Parlement de la Republika Srpska a adopté une résolution affirmant que cette entité avait "le droit" de faire sécession de la Bosnie. A l'issue de la manifestation, des lycéens ont jeté des pierres contre la représentation américaine. Vingt d'entres eux ont été arrêtés par la police et six personnes ont été blessées. C'est dans ce contexte tendu que le commissaire européen à l'élargissement Olli Rehn a indiqué qu'il espérait signer en avril un accord de rapprochement avec la Bosnie, première étape en vue d'une adhésion à l'UE.
|
Samedi 23 février 2008
La mission européenne au Kosovo confirme avoir quitté Mitrovica PRISTINA (Reuters) - L'émissaire de l'Union européenne au Kosovo, Peter Freith, a confirmé samedi que son équipe avait quitté la ville de Mitrovica pour des raisons de sécurité tout en qualifiant cette mesure de temporaire et en exhortant les Serbes à coopérer avec la mission européenne. "Nous avons provisoirement transféré notre personnel mais nous conserverons notre bureau dans le Nord", a déclaré Freith à des journalistes à Prizren, dans le sud de la jeune république auto-proclamée. "Nous espérons que la situation nous permettra rapidement de reprendre nos activités." Supervisée par Freith, l'Eulex, la mission de l'Union européenne, doit déployer 2.000 policiers, magistrats et administrateurs civils dans les mois à venir pour prendre le relais des Nations unies au Kosovo. Mais le Nord, qui abrite la moitié des 120.000 Serbes encore présents au Kosovo, a juré de traiter la mission comme une puissance occupante. "Je voudrais appeler la communauté serbe à se montrer magnanime, à tourner la page et à envisager de travailler avec nous", a déclaré le responsable néerlandais. Les soldats français et belges de la Kfor, la force de l'Otan déployée au Kosovo, ont fortement renforcé les mesures de sécurité à Mitrovica, en particulier autour des ponts enjambant la rivière Ibar qui partage la ville entre les communautés serbe et albanaise. Les Serbes du nord de la ville organisent quotidiennement des manifestations contre la sécession du Kosovo. Jeudi, des prisonniers albanais détenus à la prison de Mitrovica ont été discrètement transférés dans le sud du Kosovo pour leur "sécurité", a indiqué le chef de l'administration pénitentiaire. Fatos Bytyci, version française Jean-Stéphane Brosse
|
Vendredi 22 février 2008
Indépendance du Kosovo: toujours des tensions, Poutine avertit les Occidentaux Par Par André BIRUKOFF BELGRADE (AFP) - La tension est montée d'un cran après de violentes émeutes à Belgrade, vivement condamnées par les Occidentaux, qui ont fait un mort et une centaine de blessés après un rassemblement de masse contre l'indépendance du Kosovo. Allié indéfectible de Belgrade dans son opposition à l'indépendance de la province, le président russe Vladimir Poutine a averti vendredi que cette indépendance créait un "précédent horrible", qui va revenir "dans la gueule" des Occidentaux et aura des "conséquences imprévisibles". Jeudi, 150.000 personnes s'étaient rassemblées à Belgrade pour protester contre l'indépendance de la province à majorité albanaise, proclamée dimanche dernier par le Parlement kosovar. La manifestation a dégénéré en émeutes, dont la cible principale a été l'ambassade des Etats-Unis, partiellement incendiée. L'ambassade, où un corps carbonisé a été retrouvé, a décidé vendredi de réduire ses effectifs et ordonné au personnel non-essentiel de quitter la Serbie. L'ambassadeur Cameron Munter et d'autres membres importants de l'ambassade resteront à Belgrade, a précisé une porte-parole, Rian Harris. "Nous ne sommes pas convaincus que les autorités serbes peuvent assurer la sécurité de nos employés", a-t-elle dit. L'ambassade avait indiqué dès jeudi soir que le corps, qui n'a pas encore été identifié, n'était pas celui d'un de ses membres. Selon la police, les émeutes ont fait également 130 blessés dont 52 policiers, tandis que 192 personnes ont été appréhendées. Le président Boris Tadic, qui n'avait pas assisté au rassemblement en raison d'une visite en Roumanie, un des pays qui a refusé de reconnaître le nouvel Etat kosovar, a convoqué une réunion du Conseil de sécurité nationale dans un communiqué qui n'a précisé ni la date, ni l'heure de la réunion. Le Premier ministre nationaliste, Vojislav Kostunica, n'a condamné les violences que vendredi en milieu de journée, estimant qu'elles nuisaient surtout aux efforts de son pays pour s'opposer à l'indépendance du Kosovo. Des émeutiers ont provoqué un incendie à l'ambassade américaine, puis s'en sont pris à d'autres missions diplomatiques, à des restaurants, des banques et des magasins qui ont été pillés. L'ambassade d'Allemagne, l'une des missions attaquées, était fermée vendredi. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont rapidement condamné les violences, comme le Conseil de sécurité de l'ONU qui a rappelé le principe de l'inviolabilité des missions diplomatiques. Mais le problème de l'indépendance du Kosovo a tendu les relations entre les Occidentaux et la Russie, qui a rejeté sur les pays ayant reconnu l'indépendance la responsabilité des émeutes. "Le précédent du Kosovo est un précédent horrible. De facto, il fait voler en éclats tout le système des relations internationales existant pas seulement depuis plusieurs dizaines d'années, mais depuis des centaines d'années", a affirmé vendredi Vladimir Poutine. Evoquant les pays qui ont reconnu l'indépendance, il a estimé que cette situation aurait des "conséquences imprévisibles". Washington avait qualifié plus tôt de "cynique" l'attitude de Moscou. "Ils (les Russes) ne sont pas au Kosovo, ils ne font rien pour aider les Kosovars. Ils restent donc en retrait et ils sont généralement peu coopératifs", a dit le numéro trois du département d'Etat, Nicholas Burns. Le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, a de son côté averti que le climat de violence en Serbie empêchait la reprise des négociations de rapprochement avec Belgrade. La colère serbe contre l'indépendance du Kosovo a également tendu l'atmosphère dans les Balkans, les Serbes bosniaques proclamant qu'ils avaient le droit, à terme, de faire sécession, si l'ONU et une majorité des pays de l'UE reconnaissaient l'indépendance du Kosovo. Au Monténégro, devenu indépendant de la Serbie en juin 2006, plus de 10.000 personnes ont manifesté vendredi à Podgorica, à l'appel des partis de l'opposition pro-serbe, contre l'indépendance du Kosovo. Des hommes politiques serbes se sont interrogé sur la réaction tardive de la police lors des émeutes de jeudi, alors que la sécurité n'avait pas été renforcée près des ambassades occidentales même si elles avaient déjà été la cible d'émeutiers. Belgrade considère les Occidentaux, Etats-Unis et UE en tête, comme les instigateurs de l'indépendance kosovare.
|
Mercredi 20 février, 19h39
La Kfor rouvre les postes-frontières du nord du Kosovo PRISTINA (Reuters) - Des soldats de l'Otan et des policiers des Nations unies ont rouvert deux postes-frontières du nord du Kosovo attaqués mardi par des Serbes hostiles à la proclamation d'indépendance de Pristina. "Ils ont rouvert", a confirmé le porte-parole de l'Onu, Alexandre Ivanko, selon qui des unités spéciales de la police des Nations unies et des soldats de la Kfor contrôlent désormais ces deux points de passage. La police des frontières de l'Onu sera de retour dans le courant de la journée, mais pas encore la police kosovare, qui gère normalement ces postes-frontières, a-t-il indiqué. Selon un journaliste de Reuters, des militaires américains ont apporté des projecteurs et des groupes électrogènes à l'un des deux postes, où le trafic a repris. "Je tiens à ce que chacun soit pleinement conscient de ma détermination à maintenir, rétablir un environnement sûr partout au Kosovo", avait déclaré un peu plus tôt le général français Xavier de Marnhac, commandant de la Kfor. Les Occidentaux ont ainsi été amenés dès mardi, deux jours après la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo, à montrer leur détermination à soutenir cette indépendance, au besoin par la force. Ces attaques de la minorité serbe du Kosovo, province sécessionniste serbe dont la proclamation d'indépendance a été reconnue par une majorité des pays de l'Union européenne et par les Etats-Unis, soulignent les défis qui attendent la mission de police et de justice que l'UE doit déployer dans les mois à venir pour accompagner l'émancipation du jeune Etat. Le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, a condamné ces attaques qui, a-t-il dit à Strasbourg, "sont très regrettables". "Nous ne serons jamais en faveur de la violence", a-t-il ajouté en précisant qu'il s'agissait de la position officielle du gouvernement de Belgrade. Mais peu auparavant, son homologue chargé du Kosovo au sein du gouvernement serbe, Slobodan Samardzic, avait déclaré que ces attaques n'étaient "peut-être pas très jolies, mais légitimes". RESPONSABILITÉS Joachim Rücker, administrateur de l'Onu au Kosovo, a vivement contesté la légitimité de ces opérations. "Le gouvernement serbe est lié par son engagement à s'abstenir de tout acte pouvant être perçu comme un encouragement à la violence et c'était vraiment de la violence, de sorte que je suis en désaccord avec cette déclaration", a-t-il dit. Les postes-frontières sont restés abandonnés pendant quelques heures mardi après le retrait des polices kosovar et de l'Onu, qui ont appelé l'Otan à la rescousse. Une quarantaine de militaires français et américains de la Kfor ont installé des rouleaux de fils barbelés devant le poste de Jarinje incendié dans la journée de mardi par des Serbes qui ont précipité dans un ravin les véhicules des fonctionnaires. Les hommes de la Kfor ont été la cible de jets de pierres, mais ils ont tenu leur position sans incident majeur, appuyés par une unité polonaise de la police de l'Onu. L'Otan a aussi sécurisé l'autre poste-frontière, près de Zubin Potok. Le général de Marnhac a accusé "certains dirigeants locaux" du nord à majorité serbe de mettre en danger des femmes et des enfants. "Tout le monde a eu beaucoup de chance que cela se soit passé ainsi. Mais les dirigeants devraient bien réfléchir à leurs responsabilités lorsqu'ils déclenchent ce genre de manifestation", a dit le général français. Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaci, a estimé lui que les propos du ministre serbe Samardzic "appartiennent au passé et ne correspondent absolument pas à la situation actuelle". "La décision unilatérale de l'UE d'envoyer une mission (...) au Kosovo va à l'encontre du droit international", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. La Russie, qui ne dispose pas de troupes dans les Balkans, estime que la reconnaissance du Kosovo par les Occidentaux va ouvrir la "boîte de Pandore" des tensions séparatistes dans toute l'Europe. Le nouveau représentant spécial de l'UE à Pristina, Pieter Feith, a déclaré lors d'une conférence de presse que les Serbes du Kosovo devraient rester et se sentir bienvenus dans la nouvelle République mais que le nord à majorité serbe ne serait pas autorisé à faire sécession du Kosovo. "L'Union européenne a l'intention de déployer sa mission de maintien de l'ordre, sa police, ses juges, ses magistrats partout au Kosovo", a-t-il dit. "Et tout le territoire du Kosovo inclut le nord." Les ministres de la Défense de l'UE examineront jeudi les dispositions de sécurité dans les Balkans. Avec Mark John à Bruxelles, version française Jean-Stéphane Brosse, Nicole Dupont et Jean-Loup Fiévet
|
AFP - Lundi 18 février, 20h12
De nombreux pays européens et Washington reconnaissent le Kosovo BRUXELLES (AFP) - Une majorité de pays de l'UE et les États-Unis ont entériné lundi l'indépendance du Kosovo, malgré le refus de la Serbie, fixant sur la carte européenne un nouvel État appelé à rester sous surveillance pendant encore des années. Après des semaines de coordination intensive avec les dirigeants albanais du Kosovo, la France puis l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne ont annoncé qu'ils allaient reconnaître ce nouveau micro-État issu de l'ex-Yougoslavie, après une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles. La proclamation d'indépendance du Parlement kosovar avait été spécialement programmée pour dimanche afin de permettre au maximum de pays européens de la reconnaître dès cette réunion prévue de longue date. "Nous avons l'intention de reconnaître l'indépendance du Kosovo", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, alors que plusieurs milliers de Serbes du Kosovo manifestaient dans les localités où ils sont majoritaires pour rejeter l'indépendance. "Le président de la République (Nicolas Sarkozy) a écrit en ce sens au président kosovar, la lettre va partir dès ce soir. Dès que cet échange aura eu lieu, la reconnaissance par la France de l'indépendance du Kosovo sera acquise", a ajouté M. Kouchner. Les ministres allemand, italien et britannique ont annoncé leur intention de reconnaître peu après. Les États-Unis ont eux directement reconnu le nouvel État et la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a "félicité le peuple du Kosovo en cette occasion historique". Une douzaine d'autres pays européens ont annoncé dans la foulée leur intention de reconnaître également ce nouvel État, même si la décision formelle pourrait prendre encore plusieurs semaines. Cinq États membres - Chypre, Espagne, Grèce, Roumanie, Slovaquie - refusent néanmoins de franchir le pas pour l'instant au moins. Ils contestent la légitimité d'une indépendance qui pourrait encourager les séparatismes chez eux et à travers le monde, et à laquelle le Conseil de sécurité de l'ONU, en raison de l'opposition de la Russie, a refusé son aval. De ses cinq pays, Chypre est le plus virulent: sa ministre Erato Kozakou-Marcoullis a affirmé que son pays, confronté à l'indépendance autoproclamée de Chypre Nord, ne "reconnaîtrait jamais le Kosovo". Pour ménager les pays européens les plus inquiets, les quatre "grands" n'ont annoncé leur intention de reconnaître le Kosovo qu'après avoir adopté avec tous leurs collègues une déclaration soulignant notamment que la province était, à cause de la guerre entre les Albanais du Kosovo et les forces serbes en 1998-1999 et de sa gestion par l'ONU depuis 1999, un cas "sui generis", c'est à dire unique "qui ne constitue pas un précédent". "Le Kosovo n'est pas un Etat normal, il sera administré par l'UE", a souligné le ministre italien Massimo D'Alema en soulignant que l'UE s'apprêtait à y envoyer une mission de 1.900 policiers et juristes dotée de "pouvoirs élargis". Malgré leurs divisions, les Etats membres ont tous accepté le principe de cette mission tant ils tiennent à stabiliser une région connue depuis des décennies comme la "poudrière de l'Europe". L'UE devrait aussi s'engager à investir "un milliard d'euros" pour développer l'économie kosovare, minée par le chômage et la corruption, lors d'une conférence des donateurs qui pourrait se tenir en juin, a indiqué le ministre slovène Dimitrij Rupel, dont le pays, lui aussi issu de l'ex-Yougoslavie, préside l'UE. Pour ménager Belgrade, dont les Européens craignent qu'elle ne se tourne vers la Russie, cette déclaration commune rappelle également que tous les pays des Balkans - dont le Kosovo mais aussi la Serbie - ont "une perspective européenne" et donc vocation à rejoindre un jour l'Union européenne. M. D'Alema a également souligné que l'intégration européenne du Kosovo ne se ferait qu'après "la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina". Grâce à toutes ces précautions, une "large majorité" d'Etats membres devraient, "sous une forme ou sous une autre", reconnaître le Kosovo "d'ici un mois, en février ou mars", a assuré le ministre suédois Carl Bildt. Témoin de l'engagement européen, le diplomate en chef de l'UE Javier Solana devrait être le premier haut diplomate étranger à se rendre au Kosovo après la proclamation d'indépendance. "Je serai au Kosovo le plus tôt possible, demain ou après-demain ou la semaine prochaine", a-t-il déclaré lundi après la réunion des ministres.
|
Le dimanche 17 février 2008
Les consultations sur le Kosovo débutent à l'ONU Associated Press - New York (Nations Unies) Le Conseil de sécurité de l'ONU tenait une réunion d'urgence dimanche à la demande de la Russie et en présence du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, quelques heures après la proclamation d'indépendance du Kosovo. La Russie, qui se dit «très préoccupée» par cette proclamation unilatérale, cherchait à empêcher la communauté internationale de reconnaître l'indépendance de cette province serbe, alors que Belgrade a promis de s'opposer à cette séparation par tous les moyens pacifiques à sa disposition. La Serbie, qui est soutenue par la Russie, a demandé aux institutions internationales de déclarer «nulle et non avenue» cette déclaration d'indépendance «unilatérale et illégale», qui «viole les principes fondamentaux du droit international». La Russie, qui se dit inquiète du sort de la minorité serbe du Kosovo, a demandé la convocation en urgence du Conseil de sécurité pour examiner «la situation qui a été créée par une tentative de Pristina de déclarer une indépendance unilatérale du Kosovo», a expliqué l'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine. Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU restent profondément divisés sur l'avenir et le statut du Kosovo: la Russie, qui détient un droit de veto, réclame davantage de négociations, alors que plusieurs pays européens et les États-Unis ont exprimé leur sympathie pour la cause des albanophones. Le Kosovo espère qu'une première reconnaissance internationale viendra dès lundi à l'occasion d'une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne. Mais, Moscou a prévenu que la question du Kosovo relevait du Conseil de sécurité, et non de l'UE, et estime qu'une reconnaissance de l'indépendance créerait un dangereux précédent pour les groupes séparatistes ailleurs dans le monde.
|
Dimanche 17 février 2008
Le Kosovo proclame son indépendance, Moscou proteste PRISTINA, Kosovo (Reuters) - Au prix d'une guerre, au terme d'une longue attente et avec le soutien des puissances occidentales, le Kosovo a proclamé dimanche son indépendance près de neuf ans après le début des bombardements de l'Otan contre la Serbie. Par Shaban Buza L'avènement du Kosovo indépendant referme un long chapitre du démantèlement de l'ex-Yougoslavie mais renforce une nouvelle ligne de front ethnique dans les Balkans. Le Kosovo est "un État indépendant, souverain et démocratique", a déclaré le président du Parlement, Jakup Krasniqi, à l'issue de l'adoption à main levée, par l'ensemble des 109 députés présents, de la proclamation d'indépendance. Onze membres de minorités ethniques, notamment des Serbes, étaient absents. Le Premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, a aussitôt après condamné dans une allocution télévisée "un faux Etat" promu illégalement par les Etats-Unis "prêts à violer l'ordre international dans leur propre intérêt militaire". "Tant que le peuple serbe existera, le Kosovo sera serbe", a affirmé Kostunica à Belgrade, où les rues étaient calmes en fin d'après-midi. De son côté, la Russie, alliée de la Serbie et détentrice d'un droit de veto au Conseil de sécurité, a demandé des consultations à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies sur la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo. Une porte-parole de la représentation russe à l'Onu a déclaré que ces consultations devraient se tenir ce dimanche à 18H00 GMT. Moscou a fait savoir qu'il "soutient entièrement les revendications justifiées de la Serbie" concernant le rétablissement de l'intégrité territoriale du pays. Les Russes ont formulé l'espoir que des forces de l'Onu et de l'Otan prendraient "des mesures immédiates pour exécuter leur mandat (...) notamment en annulant les décisions des instances de Pristina". MISE EN GARDE DE MOSCOU La déclaration d'indépendance du Kosovo, peuplé à 90% d'albanophones, crée un risque d'escalade dans la violence ethnique et de nouveau conflit dans les Balkans, a souligné le ministère russe des Affaires étrangères. "Ceux qui envisagent de soutenir le séparatisme devraient comprendre les conséquences dangereuses que leurs actes risquent d'avoir pour l'ordre mondial, la stabilité et l'autorité des décisions du Conseil de sécurité de l'Onu qu'il a fallu des décennies à édifier", poursuit le communiqué du ministère russe. A Washington, les Etats-Unis ont pris acte de la proclamation d'indépendance du Kosovo et salué l'engagement de son gouvernement d'appliquer les dispositions du plan de l'émissaire de l'Onu Martti Ahtisaari en vue de protéger les minorités ethniques. Sans aller jusqu'à reconnaître l'indépendance du Kosovo, le département d'Etat fait savoir que les Etats-Unis "examinent la question et en discutent avec leurs partenaires européens" et il annonce la diffusion sous peu d'une déclaration. Il invite en outre toutes les parties à faire preuve "de la plus grande retenue et à s'abstenir de tout acte provocateur". Le Kosovo sera "une société respectant la dignité humaine" et il est déterminé à faire face à "l'héritage douloureux du passé récent dans un esprit de réconciliation et de pardon", assure le texte lu au Parlement par le Premier ministre kosovar Hashim Thaci. ENGAGEMENT DE LA KFOR Après la Slovénie, la Croatie, la Macédoine, la Bosnie et le Monténégro, le Kosovo est le sixième Etat indépendant à s'extraire de l'orbite de Belgrade, le dernier à échapper à la Serbie. Le Kosovo devient le 193e Etat indépendant au monde, mais la Serbie assure que grâce notamment au veto russe, il n'obtiendra jamais de siège aux Nations unies. La minorité serbe du Kosovo a promis de ne jamais renoncer à cette terre où son histoire est millénaire et, rejetant l'indépendance, pourrait consacrer la partition de facto qui existe déjà entre le sud et le nord du Kosovo. Moins de la moitié des 120.000 Serbes restés au Kosovo vivent dans le Nord, tandis que les autres sont éparpillés dans des enclaves protégées par la Kfor. Cette dernière a promis de continuer à assurer la sécurité du Kosovo et a invité toutes les parties à faire preuve de retenue. "Toutes les parties devraient reconnaître que la Kfor continuera à assumer ses responsabilités pour un environnement sûr sur toute l'étendue du territoire du Kosovo (...) à moins que le Conseil de sécurité (de l'Onu) en décide autrement", a déclaré Jaap de Hop Scheffer, secrétaire général de l'Alliance atlantique, dans un communiqué. "La Kfor continuera à garantir la sécurité de tous les citoyens du Kosovo, qu'ils appartiennent à la majorité ou à la minorité, de manière impartiale et juste comme auparavant. "Pendant cette période sensible, la Kfor ripostera de manière ferme et rapide contre quiconque usera de la violence au Kosovo", a ajouté le secrétaire général, qui a prié toutes les parties impliquées à faire preuve de la plus grande retenue et modération. L'UE a approuvé samedi l'envoi de l'"Eulex Kosovo", une force de police et de justice de 2.000 hommes, qui prendra le relais de l'Onu au terme d'une période transitoire de 120 jours suivant l'indépendance. De leur côté, les ambassadeurs des pays membres de l'Otan se réuniront lundi à Bruxelles pour examiner le dossier. Avec Ellie Tzortzi à Belgrade, Patrick Worsnip aux Nations unies, Rachelle Younglai à Washington, Dmitri Soloviov à Moscou, Version française Gregory Schwartz, Henri-Pierre André et Nicole Dupont
|
Dimanche 17 février 2008
La Serbie rejette l'indépendance du Kosovo et demande son annulationBELGRADE (AFP) - La Serbie, inflexible, a rejeté dimanche la proclamation de l'indépendance du Kosovo et demandé son "annulation", en condamnant vivement des Occidentaux responsables selon Belgrade de l'amputation d'une partie de son territoire. Par André BIRUKOFF "La Serbie ne reconnaîtra jamais l'indépendance du Kosovo", a déclaré le président Boris Tadic pratiquement au moment même où le Parlement kosovar votait par acclamation l'indépendance de la province du sud de la Serbie. "La Serbie a réagi et réagira par tous les moyens pacifiques, diplomatiques et légaux pour annuler cet acte commis par les institutions du Kosovo", a-t-il ajouté. De son côté, le Premier ministre Vojislav Kostunica s'est lancé dans une diatribe d'une rare violence contre le président américain George W. Bush et certains pays européens, principaux instigateurs, selon lui, de l'indépendance du Kosovo. "Le président des Etats-Unis, qui est responsable de cette violence, de même que ses partisans européens, figureront dans l'Histoire de la Serbie en lettres noires", a-t-il martelé lors d'une intervention retransmise par les radios et télévisions serbes. Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie devraient être parmi les premiers à reconnaître le Kosovo indépendant. M. Kostunica, de tendance nationaliste et l'un des plus farouches opposants à l'indépendance du Kosovo a souvent accusé les Etats-Unis de vouloir créer au Kosovo un "Etat-OTAN", en référence à la force de l'Alliance, la KFOR, qui est déployée au Kosovo depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre les forces de Slobodan Milosevic et les séparatistes albanais. C'est aussi l'OTAN qui a mené en 1999 une campagne de bombardements aériens sur la Serbie pour contraindre Belgrade à retirer ses forces du Kosovo. "Aujourd'hui 17 février, l'Etat fantoche du Kosovo a été illégalement proclamé sur le territoire (de la Serbie) sous le contrôle de l'OTAN. Ce fut un acte de violence", a-t-il dit. Même si depuis près de huit ans, la Serbie n'exerce plus aucun contrôle sur cette province du sud dont la population est à 90% albanaise, elle refuse de renoncer à sa souveraineté. L'Union européenne (UE) qui, pour le président Tadic et plus de la moitié de ses compatriotes, reste un espoir de prospérité, a également pris aux yeux de la Serbie un visage hostile. Sa décision d'envoyer au Kosovo une mission pour accompagner l'indépendance a été abondamment dénoncée. Des membres du gouvernement et du Parlement serbe se sont rendus dans la journée au Kosovo pour soutenir et assister la population serbe lors de la proclamation de l'indépendance par les Kosovars albanais. La perte du Kosovo est d'autant plus douloureuse à admettre que cette région revêt pour un grand nombre de Serbes une dimension quasiment mythique. Elle est considérée depuis des générations comme le berceau de la culture et de la religion serbe. Unis dans un même refus, les dirigeants serbes, l'Eglise orthodoxe serbe et l'héritier du trône de Serbie ont exhorté les Serbes du Kosovo à rester dans "leur" province, laissant entrevoir une possible sécession de sa partie Nord, majoritairement serbe. Le président Tadic a toutefois souligné que tout recours à la force de la part de la Serbie avait été catégoriquement rejeté. "La Serbie n'aura pas recours à la violence, et c'est l'unique approche que nous pouvons utiliser pour continuer notre lutte légitime pour préserver l'intégrité de notre pays", a souligné le président. Le parlement serbe a adopté récemment un "plan d'action", dont les détails sont resté secrets. La Serbie ne devrait pas non plus avoir recours à un blocus économique contre un Kosovo indépendant. Elle s'apprête toutefois à rappeler en consultation ses ambassadeurs en poste dans les pays qui reconnaîtront l'indépendance du Kosovo.
|
Dimanche 17 février 2008
Le Kosovo proclame l'indépendance PRISTINA, Kosovo (Reuters) - Au prix d'une guerre, au terme d'une longue attente et avec le soutien des puissances occidentales, le Kosovo a proclamé son indépendance près de neuf ans après le début des bombardements de l'Otan contre la Serbie. Par Shaban Buza L'avènement du Kosovo indépendant referme un long chapitre du démantèlement de l'ex-Yougoslavie mais renforce une nouvelle ligne de front ethnique dans les Balkans. Le Kosovo est "un Etat indépendant, souverain et démocratique", a déclaré le président du Parlement, Jakup Krasniqi, à l'issue de l'adoption, par l'ensemble des 109 députés présents, de la proclamation d'indépendance. Onze membres de minorités ethniques, notamment des Serbes, étaient absents. Le Premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, a aussitôt après condamné dans une allocution télévisée "un faux Etat" promu illégalement par les Etats-Unis "prêts à violer l'ordre international dans leur propre intérêt militaire". De son côté, la Russie, alliée de la Serbie et détentrice d'un droit de veto au Conseil de sécurité, a demandé des consultations à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies sur la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo. Une porte-parole de la représentation russe à l'Onu a déclaré que ces consultations devraient se tenir ce dimanche. Moscou a fait savoir qu'il "soutient entièrement les revendications justifiées de la Serbie" concernant le rétablissement de l'intégrité territoriale du pays. Les Russes ont formulé l'espoir que des forces de l'Onu et de l'Otan prendraient "des mesures immédiates pour exécuter leur mandat (...) notamment en annulant les décisions des instances de Pristina". La déclaration d'indépendance du Kosovo, peuplé à 90% d'albanophones, crée un risque d'escalade dans la violence ethnique et de nouveau conflit dans les Balkans, a souligné le ministère russe des Affaires étrangères. A Washington, les Etats-Unis ont pris acte de la proclamation d'indépendance du Kosovo et salué l'engagement de son gouvernement à protéger les minorités ethniques en application des dispositions des Nations unies. DERNIER ETAT Le Kosovo sera "une société respectant la dignité humaine" et il est déterminé à faire face à "l'héritage douloureux du passé récent dans un esprit de réconciliation et de pardon", assure le texte lu au Parlement par le Premier ministre kosovar Hashim Thaci. Après la Slovénie, la Croatie, la Macédoine, la Bosnie et le Monténégro, le Kosovo est le sixième Etat indépendant à s'extraire de l'orbite de Belgrade, le dernier à échapper à la Serbie. Le Kosovo devient le 193e Etat indépendant au monde, mais la Serbie assure que grâce notamment au veto russe, il n'obtiendra jamais de siège aux Nations unies. La minorité serbe du Kosovo a promis de ne jamais renoncer à cette terre où son histoire est millénaire et, rejetant l'indépendance, pourrait consacrer la partition de facto qui existe déjà entre le sud et le nord du Kosovo. Moins de la moitié des 120.000 Serbes restés au Kosovo vivent dans le Nord, tandis que les autres sont éparpillés dans des enclaves protégées par la Kfor. Cette dernière a promis de continuer à assurer la sécurité du Kosovo et a invité toutes les parties à faire preuve de retenue. Le commandement des forces de l'Otan au Kosovo, le général français Xavier de Marnhac, a prévenu que la Kfor "répondrait et s'opposerait à toute provocation qui pourrait se produire pendant cette période, aussi bien de la part des Albanais que des Serbes". L'UE a approuvé samedi l'envoi de l'"Eulex Kosovo", une force de police et de justice de 2.000 hommes, qui prendra le relais de l'Onu au terme d'une période transitoire de 120 jours suivant l'indépendance. Version française Gregory Schwartz, Henri-Pierre André et Nicole Dupont
|
AFP - Mercredi 13 février, 15h37
Kosovo: le Parlement va changer sa procédure pour adopter les lois liées à l'indépendance PRISTINA (AFP) - Le Parlement du Kosovo va approuver vendredi une procédure d'adoption rapide des lois liées à l'indépendance de la province serbe qui seront votées après la proclamation unilatérale devenue imminente, a indiqué son président. Les députés vont décider de changer la procédure d'adoption des lois en vue d'approuver rapidement les textes prévus par le plan de l'envoyé spécial de l'ONU Martti Ahtisaari, qui préconise une indépendance du Kosovo sous "supervision internationale", a déclaré le président de l'assemblée Jakup Krasniqi. La procédure va changer "pour que puissent être adoptées (plus rapidement) les lois prévues par le plan Ahtisaari", que les autorités kosovares se sont engagées à appliquer, a-t-il poursuivi. M. Krasniqi avait auparavant annoncé que le Parlement se réunirait vendredi pour une session normale. Il avait indiqué mardi à l'AFP que le Parlement n'adopterait pas les lois liées à l'indépendance avant la proclamation mais après. "Nous commencerons immédiatement à examiner les symboles, la Constitution et les lois. Cela commencera immédiatement après la déclaration d'indépendance", avait-t-il dit. La réunion des députés vendredi interviendra alors que les autorités kosovares s'apprêtent à proclamer unilatéralement l'indépendance de cette province à majorité albanaise, probablement dimanche ou lundi, selon différentes sources à Pristina. Le plan Ahtisaari, remis en mars 2007 au Conseil de sécurité de l'ONU avec le soutien des Occidentaux, avait été rejeté par Moscou, allié indéfectible de Belgrade dans son refus de l'indépendance de cette province. Le projet, approuvé par le Parlement kosovar l'année dernière, préconise une "présence internationale à l'avenir" pour superviser et aider les autorités du Kosovo qui sera "une société multiethnique, se gouvernant de manière démocratique". Il propose que la "protection des droits" des minorités se fasse grâce à des majorités qualifiées pour les "communautés non albanaises" sur certains textes, une "large décentralisation" donnant "à la communauté serbe du Kosovo un haut degré de contrôle sur ses propres affaires" et le droit au retour des réfugiés Soucieux d'obtenir une reconnaissance rapide, le Premier ministre du Kosovo Hashim Thaçi a indiqué à plusieurs reprises que le processus menant à la déclaration d'indépendance était géré "en coordination" avec Washington et l'UE. "Notre volonté d'(appliquer) le plan Ahtisaari sera exprimée par l'adoption des lois proposées par (ce) document", a dit M. Krasniqi. La Russie et la Serbie, opposées à toute déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, ont demandé une réunion d'urgence "dans les tout prochains jours" du Conseil de sécurité sur ce sujet, ont indiqué mercredi des sources russe et européenne.
|
Mardi 12 février, 21h09
Serbie : Belgrade prépare sa réponse à la proclamation d'indépendance du Kosovo BELGRADE (AFP) - La Serbie, fermement soutenue par la Russie, mettait au point mardi les mesures destinées à répondre à la proclamation d'indépendance du Kosovo, attendue pour dimanche prochain dans cette province serbe peuplée en majorité d'Albanais. Par Par Jovan MATIC Quelques heures avant une réunion du Conseil de sécurité nationale serbe, le Premier ministre Vojislav Kostunica a haussé le ton, condamnant l'intention de "terroristes" de proclamer l'indépendance du Kosovo et réaffirmant que la Serbie "annulerait" cette proclamation par les dirigeants kosovars. Le Conseil national de sécurité, qui groupe le président Boris Tadic, le Premier ministre, les ministres de la Défense et de l'Intérieur ainsi que les chefs des services de sécurité de l'armée et de la police, devait se réunir dans la journée pour examiner les mesures que la Serbie va prendre après la proclamation d'indépendance. "Nous n'allons pas permettre un seul instant l'existence d'une telle création", a déclaré M. Kostunica avant cette réunion. Le gouvernement serbe "annulera tout acte illégal" en rapport avec "une proclamation unilatérale d'indépendance de ce faux Etat sur le territoire serbe", a-t-il ajouté. M. Tadic a appelé ses compatriotes à "la paix et la retenue (...) afin de permettre à l'Etat d'agir de manière responsable dans cette situation de crise". Il a toutefois réitéré que la Serbie restait attachée à un rapprochement à l'Union européenne (UE), dont les principaux pays sont favorables à l'indépendance du Kosovo. La veille, MM. Tadic et Kostunica avaient déjà annoncé que la Serbie annulerait toute proclamation d'indépendance après une rencontre avec le président du Parlement, Oliver Dulic, consacrée à la "réelle menace d'une déclaration illégale d'indépendance" du Kosovo. Vendredi dernier, en marge de la conférence internationale sur la sécurité de Munich, le "Davos" de la défense, M. Tadic a déclaré que Belgrade allait, entre autres, déposer des plaintes devant des tribunaux internationaux et nationaux pour s'opposer à l'indépendance de la province du sud de la Serbie, administrée par l'ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999. Le ministre de l'Energie Aleksandar Popovic, proche de M. Kostunica, a déclaré que "tous les ministères serbes" étaient "prêts à activer leur plan d'action", mis au point en janvier par le gouvernement, si le Kosovo déclarait son indépendance. "Pour des raisons compréhensibles", les détails de ce "plan d'action" sont un "secret d'Etat", a précisé M. Popovic. Selon diverses supputations, le plan prévoirait notamment une révision des relations diplomatiques, voire même leur rupture, avec les pays qui reconnaîtraient le Kosovo indépendant. En revanche, la Russie, alliée traditionnelle de la Serbie, a réaffirmé son soutien sans faille à Belgrade par la voix du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en visite à Genève. Une déclaration unilatérale de l'indépendance du Kosovo aboutirait à la "destruction" des principes du droit international en Europe et serait une menace pour la sécurité du continent, a estimé M. Lavrov. "Cela affaiblirait les bases de la sécurité en Europe, cela affaiblirait les bases de la charte des Nations unies", a-t-il dit. M. Lavrov a averti que l'indépendance du Kosovo provoquerait une "réaction en chaîne dans de nombreuses parties du monde, y compris en Europe". Plusieurs pays de l'UE sont réticents face à l'imminente proclamation d'indépendance du Kosovo, et le gouvernement espagnol, qui fait lui-même face à des velléités indépendantistes au Pays Basque et en Catalogne, a réitéré mardi son opposition aux "déclarations unilatérales d'indépendance". Selon différentes sources à Pristina, capitale du Kosovo, la proclamation d'indépendance devrait intervenir juste avant une réunion lundi des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE), qui espère afficher une unité relative sur la séparation de la province, catégoriquement rejetée par la Serbie. Les autorités kosovares se sont engagées à suivre le plan du médiateur de l'ONU, l'ex-président finlandais Martti Ahtisaari, qui préconisait une indépendance "sous supervision internationale". Ce plan, remis en mars 2007 au Conseil de sécurité de l'ONU avec le soutien des Occidentaux, avait été rejeté par Moscou, soutien indéfectible de Belgrade. Le plan Ahtisaari préconise que le "Kosovo sera une société multiethnique, se gouvernant de manière démocratique". Le projet, approuvé par le Parlement kosovar l'année dernière, mentionnait aussi le droit au retour des réfugiés et une "présence internationale à l'avenir" pour superviser et aider les autorités du Kosovo. Soucieux d'obtenir une reconnaissance rapide, le Premier ministre du Kosovo Hashim Thaçi a indiqué à plusieurs reprises que le processus menant à la déclaration d'indépendance était géré "en coordination" avec Washington et l'UE.
|
Samedi 29 décembre 2007
L'Europe embauche pour aller au Kosovo : Missions au Kosovo Appel à candidatures pour la future mission de l’Union Européenne au Kosovo Recherche 9 experts pour l’Équipe de Planification du Bureau civil international au Kosovo (ICO/EUSR) Appel à candidatures pour la future mission de l’Union Européenne au Kosovo La France souhaite contribuer à la future mission de Politique Européenne de Sécurité et de Défense (PESD) au Kosovo et relaie à cette fin l’appel à candidature de l’Union Européenne auprès des professionnels de nationalité française. Cette mission comportera 1 300 experts internationaux, issus des secteurs publics ou privés, dans quatre principaux domaines de compétence : la police, la justice, les douanes et l’administration. Après le premier appel à candidatures, encore 587 experts sont recherchés. Plus précisément, dans le secteur de la police, il reste encore à pourvoir des postes de policiers aux frontières et dans les domaines de la protection des témoins et des unités d’intervention spéciale. Par ailleurs, la mission au Kosovo recherche 25 juges - notamment des juges spécialisés en droit civil et droit commercial - et 3 procureurs. Dans le domaine des douanes, 18 postes de customs monitor sont notamment vacants.
|
Kosovo
: devant le Conseil de sécurité, la Serbie et la Russie préviennent
contre toute déclaration unilatérale d'indépendance
ONU - 19 décembre 2007 – Le président du Kosovo, province serbe administrée depuis 1999 par les Nations Unies, et le Premier ministre de la Serbie ont présenté aujourd'hui devant le Conseil de sécurité leurs opinions divergentes sur l'indépendance du territoire, divergences reflétées dans les positions des États-Unis et de l'Union européenne d'un côté et de la Russie de l'autre. Prenant la parole à l'issue de la séance à huis close, le président du Kosovo, Fatmir Sejdiu, a remercié le Conseil d'avoir pu lui exposer sa position sur une question « d'un intérêt vital pour le Kosovo ». « C'était l'occasion d'exprimer notre point de vue sur le présent comme sur l'avenir du Kosovo ». Nous sommes arrivés au terme d'un long processus avec la Troïka et le plan Ahtisaari où « toutes les possibilités d'arriver à un accord ont été épuisées », a-t-il déclaré. « Il est très important que nous soyons engagés dans la formation d'un nouveau gouvernement démocratique capable de défendre les droits de toutes les communautés. Nous nous engageons à maintenir de bonnes relations dans notre région et à y préserver la stabilité», a-t-il ajouté. « Nous espérons que dans un proche avenir nous pourrons établir également des relations amicales et de bon voisinage avec la Serbie, comme il a été proposé dans notre traité d'amitié et de coopération », a dit le président. « L'avenir du Kosovo est orienté vers l'intégration européenne et atlantique. Et sur ces bases nous souhaitons élaborer de solides garanties pour toutes les communautés vivant au Kosovo », a dit Fatmir Sejdiu, qui a salué les efforts de l'ONU et de l'Union européenne. Le président du Kosovo a dit que son peuple ne « pourrait oublier les exactions qui ont été commises à son encontre », mais qu'il souhaitait avoir de « bonnes relations avec le peuple Serbe et tous les peuples de la région ». En réponse à une question, Fatmir Sejdiu a affirmé être « prêt à prendre des mesures en vue de la déclaration de l'indépendance du Kosovo, aux côtés de ses amis. L'indépendance du Kosovo n'est pas dirigée contre quiconque », a-t-il déclaré. Pour sa part, le Premier ministre de la Serbie, Vojislav Ko?tunica, a affirmé que devant le Conseil de sécurité son pays avait « une fois de plus défendu avec fermeté son intégrité territoriale et sa souveraineté ». « Ce faisant, la Serbie a défendu des principes fondamentaux de l'ordre international, y compris de la Charte des Nations Unies ». Il s'agit aussi de l'intégrité de la résolution 1234 (1999) sur le Kosovo, a-t-il expliqué. « Il s'agissait donc d'une plaidoirie pour la paix et la stabilité dans le monde », a-t-il affirmé. « La Serbie a aussi défendu l'idée de négociations pour résoudre les conflits », a-t-il dit, ajoutant que le Conseil de sécurité devrait diriger ses efforts vers la réalisation d'un compromis. Vojislavostunica s'est dit « encouragé » d'entendre des voix en faveur de la défense de ces principes ; mais il a dit aussi avoir entendu « les États-Unis et l'Union européenne se prononcer contre eux et pour l'arrêt des négociations ». « Si les négociations sont épuisées, on pourrait faire quelque chose au moins sur le terrain. Or une mission de l'Union européenne est aussi une violation de la résolution 1234 ». « Le plan Ahtisaari est mort », a-t-il ajouté, en référence au plan de l'Envoyé de l'ONU qui prévoyait d'abord des institutions nouvelles et des pouvoirs internationaux accordés à la province serbe administrée par les Nations Unies depuis 1999 et ensuite un calendrier pour y parvenir (dépêche du 2.02.2007). Il a aussi dénoncé l'« annonce d'une déclaration unilatérale d'indépendance ou d'une 'annonce coordonnée' » du Kosovo. « Cette annonce augurerait d'une crise grave pour le monde, ouvrant une nouvelle ère dans les relations internationales », a-t-il affirmé. Le Premier ministre serbe a annoncé qu'en cas de déclaration unilatérale d'indépendance, la Serbie considèrerait que cette annonce serait « nulle et non avenue » en vertu de la Charte des Nations Unies, et de la résolution 1234 et continuerait à considérer que ce territoire comme faisant partie du sien ». Interrogé sur le recours éventuel à la force, Vojislav Kostunica a écarté cette option, affirmant que « la défense du droit international était bien plus efficace que la guerre », et évoquant des recours juridiques contre les pays défendant l'indépendance unilatérale du Kosovo. Interrogé enfin sur la possibilité « d'accueillir le Kosovo et la Serbie comme deux Etats indépendants au sein de l'Union européenne », Vojislav Kostunica a fait observer que « cette option ouvrirait la porte à de nombreuses demandes similaires d'indépendance de la part des minorités au sein des Etats membres de l'Union européenne, qui est elle-même fondée, comme l'ONU, sur le respect des frontières existantes et de l'intégrité territoriale des Etats ». Devant la presse, le représentant des Etats-Unis a rappelé que « le plan Ahtisaari n'avait pu être approuvé en raison notamment de l'opposition de la Russie. Une nouvelle période de négociation est parvenue à la même conclusion, à savoir que les parties n'étaient pas capables de se mettre d'accord sur une position commune », a-t-il estimé. « En conséquence, nous estimons que la situation n'est pas durable. La Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) a été créée pour un an ; elle existe depuis 8 ans ». Zalmayhalizad a donc affirmé avoir « demandé une fois de plus à la Russie d'approuver le plan Ahtisaari avec l'assentiment du Conseil de sécurité », estimant que la résolution 1234 n'empêchait pas la mise en oeuvre du plan Ahtisaari. Enfin, le représentant de la Fédération de Russie, Vitaly Churkin s'est, lui, déclaré « optimiste et confiant sur le fait que les négociations pourraient continuer ». « La Troïka a réussi à rapprocher les parties sur presque tous les points, sauf sur la souveraineté », a-t-il rappelé. La Fédération de Russie a donc proposé un nouveau projet de résolution prévoyant une « feuille de route » pour encourager les négociations, a-t-il annoncé, réitérant que toute déclaration d'indépendance unilatérale serait « contraire au droit international ».
|
Vendredi 14 décembre, 19h02
La mission de l'UE au Kosovo est "inacceptable", dit Kostunica BELGRADE (Reuters) - L'envoi d'une force civile de police de l'Union européenne au Kosovo créera un "État fantoche" en territoire serbe, a estimé le Premier ministre serbe, Vojislav Kostunica. "Il est inacceptable de parler du Kosovo, province de Serbie, comme d'un futur Etat", a-t-il dit dans un communiqué. Il a également rejeté la proposition de l'UE de permettre à la Serbie d'avancer rapidement dans son processus d'intégration à l'Union, estimant que c'était là une "insulte" faite à son pays. "Il est tout particulièrement insultant d'offrir à une Serbie mutilée la récompense d'une voie rapide vers l'UE, en échange de son assentiment à la violence", a-t-il ajouté. Selon lui, la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo constituera le précédent le plus dangereux depuis la Seconde Guerre mondiale. Les dirigeants de l'UE sont convenus vendredi d'envoyer une mission de police civile au Kosovo à l'approche de la proclamation d'indépendance, qui devrait intervenir début 2008. Kostunica renchérit par ses propos sur ceux de son ministre des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, lequel déclarait, en milieu de journée, que la Serbie n'accepterait jamais de renoncer au Kosovo en échange de la promesse d'une accélération des négociations d'adhésion à l'Union européenne. "Un marchandage est hors de question", déclarait le chef de la diplomatie serbe devant la presse."Ce serait une proposition indécente et les dirigeants européens sont des gens décents, ils n'ont pas fait une telle offre", a-t-il ajouté. Elie Tzotzi, version française Eric Faye
|
Vendredi
14 décembre, 19h50
Kosovo: l'UE annonce l'envoi d'une mission mais ne parle pas d'indépendance Par Catherine TRIOMPHE AFP - BRUXELLES (AFP) - Les dirigeants européens ont décidé vendredi d'envoyer une importante mission de police et justice au Kosovo, mais se sont gardés de dire s'ils reconnaîtraient une déclaration unilatérale d'indépendance de cette province de Serbie qu'ils jugent pourtant inéluctable début 2008. "Nous avons pris la décision politique d'envoyer une mission au Kosovo", a annoncé le Premier ministre portugais José Socrates, dont le pays préside l'Union européenne jusqu'au 31 décembre, après un sommet européen à Bruxelles. "C'est le plus clair signal que l'UE entend jouer un rôle moteur sur l'avenir du Kosovo et sur son statut", a-t-il ajouté. M. Socrates n'a pas précisé quand cette mission - qui doit comporter quelque 1.800 policiers et juristes européens, appelés à épauler police et justice kosovares - pourrait partir dans la province serbe à majorité albanaise, gérée par l'ONU depuis 1999. Selon la chancelière allemande Angela Merkel, elle partira "le plus tôt possible, en consultation avec l'ONU". Le déploiement de la mission nécessite encore le feu vert des ministres européens des Affaires étrangères. Leur prochaine réunion a lieu le 28 janvier. L'UE devait envoyer cette mission l'été dernier dans le cadre d'un accord au Conseil de sécurité de l'ONU sur une indépendance surveillée du Kosovo. Mais l'accord a été bloqué par la Russie qui soutient fermement le refus de la Serbie de perdre le Kosovo. En revanche, M. Socrates n'a rien dit sur la reconnaissance par l'UE d'une déclaration d'indépendance du Kosovo, jugée inéluctable par les diplomates occidentaux début 2008. "Ce que nous faisons en ce moment c'est d'engager des négociations au Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il simplement indiqué. Le statut du Kosovo doit être discuté au Conseil de sécurité mercredi. Tout le monde s'attend à ce que la Russie bloque encore tout projet de résolution ouvrant la porte à l'indépendance. Les Européens espèrent néanmoins trouver un autre moyen de faire légitimer leur intervention par l'ONU, dans le cadre de la résolution 1244 en vigueur. C'est cette résolution qui a confié la gestion du Kosovo à l'ONU, retirant de facto à la Serbie sa tutelle après les exactions menées par les forces armées serbes contre la population majoritairement albanaise. Outre la Russie, quelques pays européens, à commencer par Chypre, contestent la possibilité d'envoyer une mission au Kosovo sans nouvelle résolution, comme l'a expliqué le président chypriote Tassos Papadopoulos. L'opposition de Nicosie tient à son problème particulier avec Chypre Nord qui a déclaré unilatéralement en 1983 une indépendance reconnue uniquement par la Turquie. Ces divergences persistantes expliquent pourquoi les Européens n'ont rien dit dans leur déclaration finale sur l'indépendance du Kosovo, qu'une vingtaine de pays sont prêts à reconnaître et dont ils négocient les conditions avec les dirigeants kosovars. Leur prudence tient aussi au souci de ménager la Serbie, dont la stabilité est jugée essentielle pour la stabilité des Balkans. Ils veulent éviter de ruiner les chances du président serbe pro-européen Boris Tadic, candidat à sa réélection le 20 janvier, face à des nationalistes que la perspective d'une perte du Kosovo a renforcés. L'UE a souligné vendredi que la "progression" de la Serbie "vers l'UE peut être accélérée", tout en encourageant Belgrade à remplir "les conditions nécessaires" à la signature d'un accord d'association. Première étape vers une adhésion à l'UE, la signature de cet accord est bloquée par des efforts serbes jugés encore insuffisants par le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie pour arrêter Ratko Mladic, l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie inculpé de génocide. Selon le ministre tchèque des Affaires européennes Alexandr Vondra, "une majorité de pays" --Pays-Bas exceptés-- pousse néanmoins à une signature fin janvier. Au sommet de Bruxelles, un groupe de réflexion sur l'avenir de l'UE a aussi été créé. Mais les avis divergent déjà entre les pays qui, comme la France opposée à l'adhésion de la Turquie, entendent que la question des frontières soit discutée et ceux qui refusent.
|
Par Sylvie LANTEAUME AFP - Jeudi 27
septembre, 10h35NEW YORK (AFP)
Onu: négociations de la dernière chance sur le Kosovo à New YorkLa communauté internationale se retrouve une nouvelle fois au chevet du Kosovo jeudi à New York, pour des négociations de la dernière chance sur le futur statut de la province indépendantiste serbe. Les ministres des Affaires étrangères du groupe de contact sur le Kosovo (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Italie, Etats-Unis) doivent se réunir en début de soirée au siège de l'ONU pour tenter de surmonter leurs divisions et préparer le terrain à des pourparlers directs entre Serbes et Kosovars le lendemain, également à New York. Cette intense activité diplomatique intervient alors que la tension monte sur le terrain: une explosion a fait deux morts et 11 blessés lundi à Pristina, capitale de la province peuplée à 90% d'Albanais et administrée par l'ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999. La Russie, alliée des Serbes qui refusent toute indépendance, bloque tout effort à l'ONU pour transformer en résolution les recommandations du médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari, lequel a recommandé une indépendance surveillée. Le Kosovo ayant menacé d'auto-proclamer son indépendance, évoquant même la date du 28 novembre, fête nationale de l'Albanie voisine, le groupe de contact a chargé en août une troïka, composée du représentant de l'Union européenne (UE) l'Allemand Wolfgang Ischinger, de l'Américain Frank Wisner et du Russe Alexandre Botsan-Khartchenko, de mener d'ultimes négociations jusqu'à début décembre. Les Etats-Unis ont fait savoir publiquement qu'ils reconnaîtraient unilatéralement une indépendance auto-proclamée du Kosovo si le Conseil de sécurité ne parvenait pas à un consensus à cette date. Si le Kosovo s'auto-proclame indépendant, "nous reconnaîtrons l'indépendance du Kosovo de même que, je suppose, d'autres le feront parce que c'est la seule issue pour les Balkans", a déclaré récemment Kurt Volker, sous-secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires européennes, dans un entretien avec l'AFP. Washington tente de convaincre les Européens d'en faire autant. Le numéro trois du département d'Etat, Nicholas Burns, a ainsi évoqué le Kosovo avec la ministre grecque des Affaires Etrangères, Dora Bakoyannis, lundi à New York. "Nous avons parlé du Kosovo et de la coopération entre la Grèce et les Etats-Unis pour trouver ensemble une solution qui soit bonne pour les Balkans et pour l'Europe", a déclaré M. Burns à l'issue de cet entretien au siège de l'ONU. Mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a prévenu qu'une reconnaissance unilatérale de l'indépendance du Kosovo risquait de provoquer une "réaction en chaîne" dans le monde. Le président français Nicolas Sarkozy s'est prononcé pour "une indépendance supervisée par la communauté internationale, garante des droits de minorités et accompagnée par l'Union européenne".
|
Mardi 25 septembre, 07h30NEW YORK
(Reuters)
Seul un Kosovo indépendant peut stabiliser les Balkans, prétend Rice (titre de Paixbalkans.org) Seule l'indépendance du Kosovo peut apporter la stabilité dans les Balkans, et l'Europe doit, à l'image des Etats-Unis, soutenir l'idée d'un Kosovo souverain, a déclaré lundi la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. Dans une interview à Reuters, elle a estimé que les négociations parrainées par l'Union européenne, la Russie et les Etats-Unis avaient des chances de déboucher sur une "issue à l'amiable", même si les dirigeants albanais du Kosovo et la Serbie ne s'entendent pas sur le statut définitif de la province. "Mais il y aura un Kosovo indépendant. Nous nous y consacrons. C'est la seule solution susceptible de stabiliser les Balkans plutôt que de les déstabiliser", a-t-elle estimé. A la question de savoir comment elle s'attend à ce que le statut définitif du Kosovo soit défini, elle répond ainsi: "Je pense que cela rassemblera les Etats-Unis et l'Europe". "Les Européens(...)savent en définitive que les Balkans sont bien plus près du reste de l'Europe que des Etats-Unis, et s'ils veulent des Balkans stables, ils vont devoir prendre les décisions difficiles et faire ce qui est juste". L'UE est divisée sur la question de l'indépendance du Kosovo; un petit groupe de pays membres, ayant eux-mêmes des problèmes avec leurs minorités, ne tient pas à reconnaître la souveraineté de la province sans une résolution des Nations unies en ce sens. Parmi ces pays figurent la Slovaquie, la Roumanie, Chypre, la Grèce et, dans une moindre mesure, l'Espagne. Mais, le 6 septembre, les ministres des Affaires étrangères de l'UE sont convenus de rester unis et d'oeuvrer à une position commune sur le Kosovo, en estimant que la crédibilité de la politique extérieure de l'UE était en jeu dans ce dossier.
|
AFP - Lundi 24 septembre, 12h10
Kosovo: deux morts et onze blessés dans une explosion PRISTINA (AFP) - Une explosion a fait deux morts et 11 blessés lundi à Pristina, capitale du Kosovo, accentuant la tension avant une rencontre de haut niveau entre Serbes et Kosovars pour trouver un compromis sur le statut définitif de la province administrée par l'ONU. L'attentat a eu lieu très tôt lundi matin dans un immeuble de l'avenue Bill Clinton, la principale artère de la ville où plusieurs bars et restaurants étaient encore ouverts. "Nous ne savons pas encore quelle sorte d'explosifs a causé l'explosion ni qui se cache derrière elle", a confié le porte-parole de la police, Veton Elshani. La police, aidée par des membres de la Force de l'Otan au Kosovo (KFOR), a rapidement bouclé la zone jonchée de bris de verre et où une douzaine de véhicules ont été endommagés. L'avenue était toujours interdite à la circulation dans la matinée et des unités de la KFOR et de la police perquisitionnaient en divers endroits à la recherche d'éventuels engins explosifs. "L'explosion a retenti comme le tonnerre (...) j'ai eu l'impression que Pristina s'effondrait", a rapporté un témoin à l'AFP. Elle s'est produite dans un immeuble en partie occupé par les bureaux d'un homme d'affaires kosovar controversé, Enver Sekiraca. "Il n'y a pas la moindre indication selon laquelle cette explosion serait liée au processus en cours au Kosovo", a dit à l'AFP Avni Arifi, porte-parole du gouvernement, dans une allusion aux négociations sur le statut définitif de la province administrée par l'ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999. "Cette explosion est inquiétante (...) Nous espérons tous que ce n'est pas une attaque terroriste", a déclaré le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Terry Davis, dans un communiqué. "Le gouvernement du Kosovo condamne fermement cet acte criminel (...) et réaffirme son engagement à lutter contre le crime et à créer un environnement pacifique", a souligné M. Arifi. L'attentat a eu lieu tandis que Serbes et Kosovars albanais doivent se rencontrer à New York vendredi pour un premier face-à-face depuis la reprise fin août des discussions sur le statut de la province. Les négociations se déroulent sous l'égide d'une troïka composée d'un Américain, d'un Russe et d'un représentant allemand et s'efforçant de trouver un compromis entre Albanais du Kosovo qui réclament l'indépendance et Serbes qui s'y opposent farouchement. Elles ont été décidées après que la Russie, l'allié traditionnel de la Serbie, a fait échouer l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité favorable à une indépendance surveillée du Kosovo, telle que préconisée par le médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari après plus d'un an de négociations sans résultat entre Serbes et Kosovars. L'Union européenne souhaite que la mission de la troïka s'achève le 10 décembre, les trois médiateurs devant alors remettre un rapport au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Les dirigeants albanais du Kosovo ont indiqué à diverses reprises qu'ils proclameraient l'indépendance si aucun compromis n'était trouvé avant cette date. Des élections législatives et municipales doivent avoir lieu au Kosovo le 17 novembre mais le représentant de l'ONU dans la province, Joachim Rucker, qui en a fixé la date a déclaré qu'elles pourraient être repoussées en cas d'instabilité.
|
Le
statut du Kosovo devra se régler devant l'Onu, dit Belgrade
Par David Brunnstrom Reuters - Mercredi 12 septembre, 17h12 BRUXELLES (Reuters) - Le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica affirme que la question du futur statut du Kosovo ne peut se régler que devant le Conseil de sécurité des Nations unies et invite les pays occidentaux à ne pas encourager l'indépendance de la province. Kostunica a assuré que Belgrade se voulait constructif dans les négociations ouvertes il y a deux semaines avec les Kosovars albanais mais n'a donné aucun détail sur l'évolution des discussions. "Nous sommes convaincus que les Nations unies et le Conseil de sécurité sont les seules institutions où peut se régler le problème du futur statut du Kosovo", a-t-il déclaré après un entretien à Bruxelles avec le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana. "Toute autre chose s'apparente à une violation du droit international", a ajouté le chef du gouvernement serbe. Plus tard, lors d'une conférence de presse avec des responsables de la Commission européenne, il a estimé que l'indépendance du Kosovo "menacerait gravement la stabilité et la paix, et pas seulement dans l'ouest des Balkans". "Cela ne serait pas seulement néfaste pour les pays qui finiraient par reconnaître cette indépendance mais aussi pour de nombreux autres pays, de nombreuses autres régions (...) On ne peut pas se permettre de violer la charte des Nations unies dans un cas et pas dans d'autres", a-t-il dit. La Russie, alliée de la Serbie, a menacé en juin d'user de son droit de veto au Conseil contre une résolution ouvrant la voie à une indépendance du Kosovo sous la supervision de l'UE. Moscou insiste pour que rien ne soit imposé à Belgrade sur le statut de la province placée depuis huit ans sous l'administration des Nations unies. DÉCLARATION UNILATÉRALE "PLUS QUE DANGEREUSE" Les dirigeants de la majorité albanophone du Kosovo (90% de la population) affirment quant à eux qu'ils déclareront l'indépendance de manière unilatérale si la médiation internationale de la troïka (UE, Russie, États-Unis) échoue. Les négociations doivent durer jusqu'au 10 décembre, date à laquelle la troïka présentera un rapport au secrétariat général de l'Onu. Récemment, un membre du gouvernement serbe aurait laissé entendre que Belgrade serait prêt à déployer des forces au Kosovo au cas où Pristina déclarerait son indépendance. Kostunica a assuré que ces propos avaient été mal interprétés mais il a prévenu que toute proclamation unilatérale serait "plus que dangereuse". "Nous sommes persuadés que la communauté internationale et les institutions, l'Union européenne, devraient mettre en garde contre la diffusion de tels messages durant les négociations et même en dehors", a ajouté Kostunica. Javier Solana a déclaré que l'Union faisait tout son possible pour la conclusion d'un accord et affirmé que les trois puissances de la troïka s'étaient engagées à s'abstenir de tout pronostic pendant les négociations. Le diplomate européen a noté son désaccord avec la partie serbe sur l'appel de Belgrade au boycottage par la minorité serbe du Kosovo des élections législatives et locales programmées dans la province le 17 novembre. Solana a dit toujours souhaiter la participation de tous les électeurs. Les Serbes du Kosovo ont participé aux premières élections législatives conduites sous l'égide de l'Onu mais boycotté les deuxièmes à l'appel de la Serbie.
|
Vendredi 7 septembre, 08h02
L'idée d'une partition du Kosovo s'invite à la table de l'UE Par Yves Clarisse Reuters - BRUXELLES (Reuters) - L'hypothèse d'une partition du Kosovo devrait s'immiscer ce vendredi dans le débat des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept face au blocage des négociations entre Serbes et albanophones. Les chefs de la diplomatie européenne, qui effectuent leur rentrée lors d'une réunion informelle à Viana do Castelo, dans le nord du Portugal, réitéreront leur espoir de voir aboutir les pourparlers qui se déroulent en ce moment à Vienne après l'échec des discussions pour un accord au sein des Nations unies. Mais aucun diplomate ne croit au succès de ce processus imposé par la Russie, qui refuse toute idée d'indépendance de cette province peuplée à 90% d'albanophones, avant ou même après la date-butoir fixée au 10 décembre. La Serbie y est vivement hostile et souhaite garder le Kosovo dans son giron tout en accordant une autonomie élevée aux albanophones qui ont été protégés par l'Otan lors de l'opération militaire qui a entraîné en 1999 la chute de Slobodan Milosevic. Le Premier ministre kosovar Agim Ceku ne cesse de rappeler que son objectif est d'accéder à la souveraineté avant la fin de l'année, quitte à proclamer l'indépendance unilatéralement. Une telle hypothèse fait frémir les Européens. Les Etats-Unis ne font guère mystère de leur intention de reconnaître le nouvel Etat, ce qui ne manquerait pas de diviser profondément l'Union européenne en deux camps. Si cette dernière soutient le plan de Martti Ahtisaari, l'émissaire de l'Onu au Kosovo qui préconise que cette province serbe devienne indépendante sous supervision de l'UE, elle redoute une déclaration unilatérale kosovare. L'Espagne et la Hongrie craignent par exemple que leurs propres minorités y voient un précédent pour revendiquer elles aussi leur indépendance par rapport à l'Etat central. LA RUSSIE PAS OPPOSÉE À LA PARTITION Les Européens, qui fournissent l'essentiel de la force de maintien de la paix de l'Otan, estiment en outre que ses 16.000 hommes pourraient être pris entre le marteau et l'enclume. D'un autre côté, le gel du conflit n'est pas considéré comme une solution tenable à long terme avec des Albanais de souche qui risquent de s'en prendre aux Serbes qui restent. C'est pourquoi l'hypothèse de la partition gagne en ce moment du terrain, même si les diplomates restent prudents. L'Allemand Wolfgang Ischinger, qui représente les Européens dans la "troïka" de diplomates venus des Etats-Unis, de Russie et de l'Union européenne, n'a pas exclu cette solution en cas de désaccord persistant entre Serbes et albanophones. "La troïka doit, dans son principe, être prête à avaliser tout accord auquel les parties réussiront à souscrire. Cela comprend tous les scénarios", a-t-il dit à la mi-août, tout en soulignant que les Occidentaux n'y étaient pas favorables. Le gouverneur onusien de cette province, l'Allemand Joachim Rücker, estime aussi qu'il faut d'ores et déjà préparer un "plan alternatif" sans toutefois se montrer plus précis. Même le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, n'a pas fermé mercredi la porte à une partition qui n'a pas la préférence de la communauté internationale. "L'Union européenne s'en tient aux principes fixés par le Groupe de contact et ceux-ci n'incluent pas la partition", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse. "Pour autant, une solution qui est acceptable par Belgrade et Pristina (...) est acceptable pour l'Union européenne." En outre, pour la Russie, la partition n'est pas un tabou. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est dit prêt à l'accepter si Serbes et albanophones l'approuvent. Il s'agirait de détacher le nord de la province, où sont regroupés la plupart de ses 100.000 habitants serbes qui sont restés au Kosovo et vivent dans la peur, du reste du territoire administré par Pristina, qui compte deux millions d'habitants d'origine albanaise. Mais la partition n'a pas que des avantages. La Macédoine craint que cela ne ravive les insurrections albanaises sur son territoire. Le nord et l'ouest de la Macédoine abritent 25% d'albanophones et, en 2001, des groupes armés albanais se sont opposés sept mois durant à l'armée. En outre, il faudra que Belgrade et Pristina acceptent de renoncer à une partie de leurs revendications, ce qui n'est pas le cas à ce stade-ci de la négociation.
|
Moscou
pourrait accepter la partition du Kosovo en cas d'accord
MOSCOU (Reuters) - Par Conor Sweeney - Vendredi 31 août Moscou acceptera une partition du Kosovo si tel est le vœu de Belgrade et de la majorité albanophone de la province, déclare le chef de la diplomatie russe. Prié de dire si la Russie était prête à envisager cette partition de la province du sud de la Serbie administrée depuis 1999 par l'Onu, Sergueï Lavrov a répondu: "Les pourparlers se poursuivent avec la médiation de la troïka composée de la Russie, de l'Union européenne et des Etats-Unis. "L'objectif est d'aider les parties à parvenir à un accord, et nous apporterons notre soutien à tout ce qui sera prévu dans un éventuel accord." La veille s'était ouvert à Vienne un dernier cycle de négociations, organisé après le rejet russe du plan parrainé par l'Onu, qui préconisait une indépendance à laquelle la Serbie reste farouchement hostile. A cette occasion, Wolfgang Ischinger, représentant de l'UE au sein de la troïka, a assuré que la partition n'avait jamais été envisagée par les médiateurs internationaux. Quelques jours plus tôt, le diplomate l'avait jugée envisageable à condition que l'idée fasse l'objet d'un consensus. DES CHANCES DE SUCCÈS "PLUTÔT MINCES" Il s'agirait de détacher le nord de la province, où sont regroupés la plupart de ses 100.000 habitants serbes, du reste du territoire administré par Pristina, qui compte deux millions d'habitants d'origine albanaise. Faute d'accord, les dirigeants kosovars se disent déterminés à proclamer unilatéralement leur indépendance, ce qui mettrait les Européens face à leurs divisions. Dans un entretien publié vendredi par le quotidien autrichien Der Standart, Ichinger réaffirme qu'un accord serait "mille fois préférable à toute solution unilatérale". "Mais, objectivement, les chances d'y parvenir après tout ce qui est arrivé sont plutôt minces", poursuit-il. Et d'ajouter: "Ce serait une catastrophe que de laisser cette question semer la discorde". A Pristina, le Premier ministre kosovar Agim Ceku a rappelé que son objectif restait d'accéder à la souveraineté avant la fin de l'année. "Nous sommes prêts, en l'absence de résolution du Conseil de sécurité de l'Onu (...), à proclamer l'indépendance et demander la reconnaissance de l'UE et des Etats-Unis", a-t-il répété.
|
Les
négociations sur l'avenir du Kosovo entrent dans leur dernière phase
Euronews - 30 août 2007 - 6h30 En ligne de mire, la date-butoir du 10 décembre marquant la fin du mandat des trois médiateurs de la communauté internationale. Wolfgang Ischinger, médiateur pour l'Union européenne : "Je ne serais pas un bon diplomate si je ne me montrais pas optimiste. Je suis réaliste, et optimiste quant à la possibilité de bien progresser". Le plan de Martti Ahtisaari sur une indépendance surveillée du Kosovo est toujours rejeté par la partie serbe... Agim Ceku, premier ministre kosovar, se fait désormais menaçant : "Si nous n'obtenons pas de résolution du Conseil de Sécurité qui soutienne le plan Ahtisaari, pour ouvrir la voie à notre indépendance, alors nous devrons la déclarer nous-même et demander à la communauté internationale qu'elle nous reconnaisse". Le Kosovo, province serbe peuplée en quasi-totalité d'Albanais, est administrée depuis huit ans par les Nations Unies. Les kosovars veulent le plus vite possible leur indépendance, une option considérée par la Serbie comme une violation du droit international. Pour l'instant, les médiateurs - russe, américain et européen - vont faire la navette entre les délégations serbe et kosovare... Celles-ci se parleront directement à partir d'octobre. ---------------- VIENNE (AFP) - La troïka sur le Kosovo a entamé jeudi à Vienne des entretiens avec les plus hauts représentants kosovars, avant de rencontrer des délégués serbes dans le cadre d'un nouveau tour de négociations sur le statut de la province, malgré des divisions au sein de l'UE. Ces réunions séparées, qui se déroulent toute la journée au ministère autrichien des Affaires étrangères, sont menées par la troïka, qui regroupe l'envoyé de l'Union européenne (UE), l'Allemand Wolfgang Ischinger, l'Américain Frank Wisner et le Russe Alexandre Botsan-Khartchenko. Moscou, allié de Belgrade, a rejeté au Conseil de sécurité un plan du représentant des Nations unies, le Finlandais Martti Ahtisaari, prévoyant l'indépendance sous supervision internationale de cette province de Serbie peuplée à 90% d'Albanais. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a proposé le 1er août 120 jours de négociations supplémentaires pour tenter de parvenir à une solution consensuelle. La troïka rencontrait dans ce cadre jeudi matin une délégation kosovare composée du président Fatmir Sejdiu, du Premier ministre Agim Ceku et du président du parlement Kolj Berisha, ainsi que de responsables de l'opposition. M. Ischinger a exprimé avant le début de la réunion son "optimisme" sur le déroulement de la journée, en précisant que la troïka chercherait à établir s'il existait une "volonté de solution politique" de la part des deux parties. "Nous voulons tenter d'élaborer une solution négociée afin qu'on n'en arrive pas de nouveau à une non-solution au conseil de sécurité", a-t-il précisé au micro de la radio allemande RBB-Inforadio. La troïka, qui doit présenter le 10 décembre un rapport à Ban Ki-moon a souligné qu'elle ne ferait pas de nouvelles propositions mais accepterait toute solution qui aurait l'agrément à la fois de Belgrade et Pristina. M. Ceku a toutefois exclu toute remise en cause du plan Ahtisaari. "Il n'y a rien à négocier concernant le statut. Pour nous, cette question est réglée", a-t-il déclaré à la presse mercredi soir, en soulignant "attendre de la Troïka qu'elle comprenne ce point de vue" et contribue à l'application du plan Ahtisaari. La Serbie, qui est représentée à Vienne par le ministre des Affaires étrangères Vuk Jeremic et le ministre pour le Kosovo, Slobodan Samardzic, a pour sa part formellement rejeté ce plan. Jusqu'a présent unis dans leur soutien au plan Ahtisaari, les pays de l'UE ont toutefois fait entendre des voix discordantes cette semaine sur ce dossier, qui concerne le dernier conflit de l'ex-Yougoslavie. L'Allemagne et la Croatie ont ainsi rappelé mercredi leur plein soutien au plan Ahtisaari visant à l'indépendance. Mais pour la première fois mardi, un Etat de l'UE, les Pays-Bas, a soulevé un sujet tabou: la possibilité d'une sécession entre les régions majoritairement serbe (nord) et albanaise du Kosovo. "Si les deux parties sont d'accord, et si c'est une solution qui peut fonctionner, alors je peux accepter la division, mais uniquement sous le contrôle des Nations unies", a déclaré à Belgrade le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Maxime Verhagen. Cette option, que M. Ceku a qualifiée mercredi de "danger pour la région", a toutefois été officiellement écartée par Belgrade et par Pristina. M. Ischinger a également écarté mercredi toute perspective de discussion sur ce sujet. "En aucune façon la question n'a été mise à l'ordre du jour par une des deux parties ou par la Troïka. C'est vraiment un non-sujet", a-t-il souligné sur RBB-Inforadio. Une conférence de presse est prévue vers 14H30 GMT à l'issue des conversations, qui sont limitées à la journée de jeudi, ont indiqué les autorités autrichiennes.
|
Jeudi 23 août, 19h28
La Macédoine met en garde contre une partition du Kosovo Par Kole Casule SKOPJE (Reuters) - La Macédoine a prévenu jeudi qu'une partition du Kosovo, envisagée pour résoudre l'opposition entre la Russie et les pays occidentaux sur le statut de la province serbe placée sous administration provisoire de l'Onu, pourrait renforcer le radicalisme dans la région. Les Occidentaux craignent qu'une séparation du Kosovo entre albanophones et Serbes ne ravive les insurrections albanaises en Macédoine, limitrophe, et dans la vallée de Presevo, en Serbie. Cette solution reste cependant d'actualité, ayant le mérite de constituer un compromis entre l'indépendance réclamée par Pristina et le maintien dans le giron serbe exigé par Belgrade. "Dans tous les cas, une éventuelle partition ne pourra se faire que suivant des critères ethniques, ce qui créerait de l'agitation parmi les nombreux groupes radicaux de la région", a estimé le président macédonien Branko Crvenkovski. "Nous ne pouvons pas sous-estimer les risques que cela présenterait", a-t-il déclaré à la presse. Le nord et l'ouest de la Macédoine abritent 25% d'albanophones. En 2001, des groupes armés albanais se sont opposés sept mois durant à l'armée macédonienne, et des tensions subsistent. Les autorités craignent que, voyant la partie albanophone du Kosovo accéder à l'indépendance, les groupes albanophones de Macédoine et de la vallée de Presevo ne réclament le même traitement. Le Conseil national de sécurité macédonien s'est réuni à la suite des propos du représentant de l'UE aux pourparlers sur le Kosovo, qui avait déclaré en août que les grandes puissances soutiendraient n'importe quel accord entre Serbes et albanophones, y compris une partition du Kosovo, une option jusqu'alors inenvisageable. Wolfgang Ischinger a depuis lors répété l'opposition des pays occidentaux à une telle solution, sans pour autant calmer les inquiétudes macédoniennes.
|
AP - Vendredi 17 août, 20h44
Belgrade demande le retour de ses forces de sécurité au Kovoso BELGRADE - La Serbie demande le retour de son armée et de sa police dans la province séparatiste du Kosovo, sous administration onusienne, a fait savoir vendredi un porte-parole du Premier ministre serbe Vojislav Kostunica. "Le temps est venu pour le retour" des forces de sécurité serbes dans la province du sud de la Serbie, a déclaré Aleksandar Simic. Une telle mesure pourrait intensifier les tensions dans le petit territoire à majorité albanaise. L'OTAN a opposé une fin de non recevoir à la requête de Belgrade. "Les forces serbes ne seront pas autorisées à revenir", a déclaré Michael Knop, porte-parole du contingent de l'Alliance atlantique stationné dans la province. La force multinationale de l'OTAN est "responsable de la sécurité au Kosovo et il n'est pas question d'autoriser une telle mesure", a-t-il ajouté. De son côté, le porte-parole de l'ONU au Kosovo, Alexander Ivanko a jugé la demande du gouvernement serbe "hautement irresponsable" et estimé qu'"elle ne devait pas être prise au sérieux". En vertu d'une résolution du Conseil de sécurité votée en 1999, jusqu'à 1.000 soldats et policiers de Belgrade pourraient retourner au Kosovo pour surveiller ses frontières ainsi que les églises et monastères serbes. Mais l'OTAN et l'ONU refusent d'autoriser ce redéploiement, craignant qu'il ne ravive les tensions interethniques dans la région. La semaine dernière, les émissaires des Etats-Unis, de l'Union européenne et de la Russie ont lancé une nouvelle campagne diplomatique pour sortir de l'impasse sur le statut du Kosovo. Selon M. Simic, le retour des forces serbes constitue une "précondition" en vue d'un éventuel accord avec les Albanais de la province. AP
|
Pourparlers sur le Kosovo : un diplomate allemand représentera l'UEPar EuroNews - Lundi 30 juillet, 19h25 Il remplacera à lui seul les quatre pays européens qui y participaient jusque-là : Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie. Aux côtés des États-Unis et de la Russie, il devra tenter de trouver un terrain d'entente entre Serbes et Kosovars sur le futur statut de la province. L'envoyé spécial de l'ONU, Martti Ahtisaari, avait proposé une indépendance sous supervision internationale, mais Belgrade et son allié russe ont rejeté ce plan. Le groupe de contact s'est donc donné 120 jours supplémentaires pour poursuivre les tractations. Faute d'accord, les Albanophones du Kosovo pourraient déclarer unilatéralement l'indépendance. AP - Dimanche 29 juillet, 15h59 BRUXELLES - Wolfgang Ischinger, un haut diplomate allemand, représentera l'ensemble de l'Union européenne dans les négociations ouvertes pour tenter de sortir de l'impasse sur le statut futur de la province du Kosovo, a annoncé dimanche le chef de la diplomatie européenne Javier Solana. Ischinger, qui remplacera à lui seul les représentants britannique, français, italien et allemand, rejoindra les négociateurs russe et américains du "groupe de contact" chargé de faire avancer les discussions entre Serbes et Albanophones sécessionnistes. Le groupe de contact a accepté de consacrer 120 jours supplémentaires aux tractations. A l'heure actuelle, la Russie, alliée de la Serbie et détentrice d'un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, n'accepte pas le plan élaboré par l'émissaire de l'ONU Martti Ahtisaari, qui prévoit d'accorder au Kosovo l'indépendance sous supervision internationale. Les dirigeants serbes se disent définitivement opposés à la sécession du Kosovo tandis que leurs homologues, lassés d'attendre, pourraient être tentés de déclarer unilatéralement l'indépendance de leur province, au risque de replonger les Balkans dans la tourmente. Formellement, le Kosovo est toujours une province serbe. Mais la région est sous administration civile des Nations unies depuis 1999 et la campagne aérienne de l'OTA qui a mis fin à l'offensive serbe contre les indépendantistes dans la province. AP
|
Reuters - Mercredi 25
juillet, 19h
Kosovo: le Groupe de contact crée une troïka pour reprendre le dossier Par Gabrielle GRENZ AFP Le Groupe de contact sur le Kosovo a décidé mercredi de créer une troïka composée d'un Américain, un Russe et un Européen pour arbitrer de nouvelles négociations entre Serbes et Kosovars albanais destinées à définir enfin un statut pour la province serbe à majorité albanaise, a-t-on appris de sources diplomatiques européennes à Vienne. Après le refus russe de voter une résolution des Nations unies visant à l'indépendance de cette province de Serbie dont la population est en majorité albanaise, le Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Italie) a repris en main le dossier lors d'une réunion de hauts fonctionnaires des six pays réunis à huis-clos en fin de journée à l'ambassade allemande à Vienne. La Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne devront ainsi désigner un représentant chacun pour mener les nouvelles discussions à venir et dont la durée n'a pas été fixée, a-t-on encore indiqué de source diplomatique. Selon certains diplomates l'UE pourrait désigner Stéphane Lehne, actuel adjoint du Haut représentant pour la diplomatie européenne Javier Solana. D'autre part, les Européens souhaitent que ce nouveau tour de négociations soit limité à "plus ou moins 120 jours", alors que Moscou est contre toute idée de limiter d'emblée la durée de cette nouvelle initiative, selon la même source. Les experts n'ont pas non plus précisé, lors de cette première réunion après l'échec des discussions au sein des Nations unies, le lieu des futurs entretiens avec l'objectif de mettre fin à l'administration du Kosovo par l'ONU depuis huit ans. La capitale autrichienne avait déjà accueilli les membres du Groupe de contact ainsi que les Serbes et les Kosovars albanais à l'occasion de leurs multiples réunions en 2006 et début 2007 sous l'égide de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Kosovo, Martti Ahtisaari. Le rapport de ce dernier, soumis en avril au Conseil de sécurité de l'ONU, préconise l'indépendance de la province assortie d'une période de surveillance internationale. Mais les positions des Serbes et des Kosovars albanais, qui n'étaient pas conviés mercredi à Vienne, restent diamétralement opposées. Le parlement serbe a adopté à la quasi unanimité mardi soir une résolution du gouvernement s'opposant à toute initiative destinée à accorder l'indépendance au Kosovo. Belgrade refuse toute partition de son territoire et accepte tout au plus de concéder une large autonomie à sa province peuplée de 90% d'Albanais. Au sein du Groupe de contact Moscou a réitéré son opposition à une indépendance imposée à l'une des parties contre l'avis de l'autre et n'a pas souhaité non plus qu'on limite la durée des nouvelles négociations, selon des sources diplomatiques. Pristina en revanche aspire à l'indépendance, le plus rapidement possible. Et pour cela, le président kosovar albanais, Fatmir Sejdiu, a, de son côté, avancé l'idée d'une déclaration d'indépendance "coordonnée" avec les Etats-Unis et l'UE et non pas unilatérale. Washington soutient cette solution après avoir longtemps menacé de se passer de l'ONU et de reconnaître unilatéralement l'indépendance du Kosovo. Enfin, Martti Ahtisaari, interrogé mercredi par une chaîne de télévision finlandaise, a expliqué que sa mission de médiateur de l'ONU dans le dossier Kosovo était "terminée". Le Finlandais, âgé de 70 ans, passe actuellement des vacances dans son pays et reste néanmoins disponible pour endosser "un rôle de consultant" si on le lui demande.
|
AFP - Mardi 24 juillet, 19h51MOSCOU (AFP)
Moscou: le statut du Kosovo du seul ressort du conseil de sécurité de l'ONU Moscou a insisté mardi sur le fait que la question du statut du Kosovo était du ressort "exclusif" du Conseil de sécurité de l'ONU qui "ne peut être remplacé par aucune structure internationale", à la veille d'une réunion du Groupe de contact chargé de la province serbe. (publicité) "La question du statut du Kosovo reste du ressort exclusif du Conseil de sécurité de l'ONU qui ne peut être remplacé par aucune structure internationale", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Mikhaïl Kamynine. "La résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU reste la seule base légitime pour les négociations", a poursuivi M. Kamynine cité par un communiqué du ministère. Les États-Unis et leurs alliés européens ont décidé vendredi de renvoyer le dossier du statut du Kosovo au Groupe de contact chargé de la province serbe, en raison de l'opposition de la Russie à approuver un projet de résolution à l'ONU, selon des diplomates. Le Groupe de contact sur le Kosovo, qui réunit les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et la Russie, se réunit mercredi à Vienne au niveau des directeurs politiques. "Le rôle du Groupe de contact est de contribuer aux négociations directes entre Belgrade et Pristina (...) sans imposer de conclusions définitives. L'élaboration d'accords mutuellement acceptable est l'affaire des parties", a poursuivi M. Kamynine. La résolution 1244 (juin 1999), qui régissait le statut provisoire de la province, imposait aux autorités du Kosovo la mise en oeuvre d'un certain nombre de critères démocratiques, dont tous n'ont pas encore été appliqués. Belgrade et Moscou citent ce fait pour justifier leur position selon laquelle mettre en oeuvre le plan Ahtisaari est prématuré tant que la 1244 n'est pas pleinement appliquée. "Bien que le travail sur le dossier du Kosovo ait été transmis au Groupe de contact, la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU garde toute sa valeur", avait auparavant déclaré le président russe Vladimir Poutine cité par l'agence Interfax lors d'une réunion avec ses ministres dans sa résidence de Zavidovo (100 km au nord-ouest de Moscou). "Le Groupe de contact se réunit demain (mercredi) mais nous pensons que les discussions ne peuvent se dérouler sur la base du plan Ahtisaari, qui n'a pas reçu le soutien du Conseil de sécurité de l'ONU", avait de son côté prévenu le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari avait conclu qu'une indépendance assortie d'une période de surveillance internationale était la "seule solution viable" pour cette province gérée par l'ONU depuis 1999, une conclusion que la Russie a toujours refusée. "Nous réitérons notre soutien de la proposition de l'envoyé spécial et nous pensons qu'elle devrait être la base de futures discussions", avaient déclaré vendredi à l'ONU les États-Unis et leurs alliés européens.
|
Par EuroNews - Vendredi 20 juillet, 18h46
Statut du Kosovo : Américains et Européens court-circuitent l'Onu, Pristina fixe une date butoire Le Premier ministre du Kosovo a estimé que la province serbe à très forte majorité albanophone devrait déclarer son indépendance le 28 novembre, jour de la fête nationale en Albanie. Sans vraiment prendre un engagement ferme, il fixe ainsi une date butoir. Le processus diplomatique a échoué au Conseil de sécurité de l'Onu. Tous les projets de résolution se sont heurtés à la Russie. Moscou, en soutien indéfectible de la Serbie, a menacé d'utiliser son droit de véto si le projet de statut du Kosovo n'obtenait pas l'aval de Belgrade. Or cette dernière refuse catégoriquement l'indépendance. Face à cette intransigeance, les diplomates américains et européens ont décidé de court-circuiter l'Onu. Ils ont donc renvoyé le dossier au Groupe de contact chargé de la province serbe. Aucun droit de véto n'est prévu au sein de cette instance. De nouvelles négociations entre autorités serbes et kosovares se dérouleront donc, au moins jusqu'à la date butoir fixée par Agim Ceku.
|
Kouchner
appelle les Albanais du Kosovo à travailler encore sur le statut
Par Ismet HAJDARI AFP - Vendredi 13 juillet, 14h42PRISTINA (AFP) Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a appelé vendredi à Pristina les Albanais du Kosovo à travailler encore pour quelque temps avec la communauté internationale à la définition du statut de la province. "Nous devons travailler ensemble pour encore quelques semaines ou quelques mois. L'unité est très importante. Il s'agit d'un processus difficile et nous allons le terminer ensemble", a déclaré à la presse M. Kouchner à l'issue d'un entretien avec le chef de la Mission de l'ONU (Minuk) au Kosovo, Joachim Rucker. M. Kouchner, qui a lui même été le chef de la Minuk de 1999 à 2001, devait également rencontrer à Pristina les principaux dirigeants albanais kosovars qu'il espère convaincre à de nouvelles négociations. Il pourrait avoir quelque peine à y parvenir. Le Premier ministre kosovar, Agim Ceku, a déclaré mercredi que de discussions, venant après celles qui ont échoué à Vienne courant 2006, étaient inutiles. M. Kouchner, a néanmoins tenu à assurer vendredi les Albanais de la province du soutien que l'Union européenne (UE) et les occidentaux accordent au plan du médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari préconisant une indépendance surveillée pour le Kosovo. "Ne croyez pas que nous ayons changé, que l'Union européenne ait changé qu'aucun de vos amis ait changé", a-t-il dit, précisant que la France était opposée à l'idée d'une "partition du Kosovo". A Belgrade, le secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer a appelé "toutes les parties au calme et à la retenue afin que nous puissions avoir un processus contrôlé" de définition du statut du Kosovo. M. de Hoop Scheffer a néanmoins indiqué, à l'issue d'un entretien avec le minsitre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic, qu'il fallait éviter de "retarder" la définition du statut de la province et appelé implicitement la Russie à faire preuve de "flexibilité". M. Kouchner doit notamment, vendredi après-midi, se rendre dans le nord de la province pour y visiter le contingent français au sein de la Force multinationale (Kfor) de l'OTAN. Il est arrivé à Pristina après une visite à Belgrade où il a déclaré que l'intégration de la Serbie à l'UE devait être précédée du règlement du problème du Kosovo. La France soutient une intégration rapide de la Serbie à l'UE a dit M. Kouchner, précisant toutefois à l'issue d'un entretien avec son homologue serbe Vuk Jeremic: "Il y a le problème du Kosovo à régler avant". Fortement soutenue par la Russie, la Serbie est farouchement opposée à toute forme d'indépendance du Kosovo. Pour surmonter l'opposition de Moscou, qui fait peser la menace d'un veto au Conseil de sécurité, Européens et Américains ont dû remanier à plusieurs reprises un projet de résolution destinée à remplacer la 1244 qui à la fin de la guerre avait déterminé que le Kosovo, tout en restant à l'intérieur des frontières serbes, serait administré par la Minuk. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne travaillent actuellement à une nouvelle mouture de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU prévoyant une reprise des discussions entre Serbes et Kosovars albanais tout en évitant d'évoquer le plan du médiateur de M. Ahtisaari. La Serbie, estimant que les dés sont pipés et que l'indépendance est bel et bien l'objectif auquel Européens et Américains veulent parvenir, a rejeté cette initiative. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a prôné vendredi la poursuite des négociations avec un "médiateur international impartial".
|
Reuters - Dimanche 8 juillet,
12h54PRISTINA, Serbie
L'UCK menace de reprendre les armes au Kosovo Les anciens combattants de la guérilla séparatiste du Kosovo lors du conflit de 1998-1999 se disent prêts à reprendre les armes si le blocage entre les pays occidentaux et la Russie empêche la province serbe d'accéder à l'indépendance. Les vétérans de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) invitent les instances internationales administrant le territoire, c'est-à-dire les Nations unies, à ne pas bloquer le processus censé aboutir à l'indépendance. Les dirigeants du Kosovo "ne devraient accepter aucun report de la décision sur le statut (de la province), ni aucune nouvelle discussion, qui ne feraient que susciter de l'hostilité", préviennent ces anciens combattants dans un communiqué publié par plusieurs journaux du Kosovo. Ils exhortent le parlement à proclamer l'indépendance de la province. Sinon, "nous, anciens combattants de la guerre de l'UCK, serons contraints d'agir en tant que soldats de l'UCK pour respecter le serment de nos héros nationaux", ajoutent-ils. Cet avertissement est le plus explicite formulé par les anciens rebelles depuis que la Russie a réussi à freiner l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu garantissant à terme l'indépendance au Kosovo. Les Etats-Unis et les pays européens sont favorables à cette indépendance mais la Russie défend à l'Onu la position de la Serbie et réclame de nouvelles discussions. La majorité albanophone du Kosovo manifeste une impatience croissante face aux reports de la décision sur le statut de la province. La répression des forces serbes contre la guérilla de l'UCK a conduit l'Otan à intervenir en 1999 pour épargner des vies civiles. Depuis, la province est administrée par l'Onu et l'Otan a déployé 16.000 soldats de maintien de la paix.
|
mardi 12 juin 2007, 7h49
Kosovo: Washington choisit la confrontation avec Moscou, au risque d'un veto Par Sylvie LANTEAUME WASHINGTON (AFP) - Washington fait pression pour un vote rapide à l'ONU sur le Kosovo, choisissant la confrontation avec Moscou, quitte à passer outre pour reconnaître unilatéralement l'indépendance de la province serbe à majorité albanaise. Le président américain, George W. Bush, a choisi Tirana dimanche pour appeler à l'indépendance du Kosovo, refusant un "dialogue sans fin" sur le statut de cette province peuplée à 90% d'Albanais et administrée depuis 1999 par l'ONU. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, "va travailler dur pour voir si nous pouvons parvenir à un accord", a ajouté M. Bush en référence aux discussions au Conseil de sécurité de l'ONU entre Américains et Européens, favorables à l'indépendance du Kosovo, et la Russie, qui y est hostile. "Sinon, il faudra prendre une décision", a-t-il poursuivi avant d'appeler à fixer une "date-butoir" pour un vote à l'ONU. Washington fait pression depuis longtemps pour l'indépendance du Kosovo mais les responsables américains ont jusque là assuré vouloir rester dans le cadre de l'ONU. Aujourd'hui, compte tenu de l'opposition de la Russie, ils envisagent de se passer de la légitimité de l'ONU pour reconnaître unilatéralement un Kosovo indépendant, a-t-on indiqué lundi au département d'Etat, rappelant que l'intervention militaire de l'Otan contre l'armée serbe pour protéger les Albanais du Kosovo, en 1999, n'avait pas été approuvée par les Nations unies. Le projet de résolution actuellement débattu au Conseil de Sécurité supprime les obstacles légaux à une indépendance du Kosovo et prévoit des mécanismes pour "surveiller" l'indépendance de la province, notamment la situation de la minorité serbe. Le projet initial de Washington était d'approuver ce texte pour permettre au gouvernement kosovar de décréter l'indépendance de son pays puis de reconnaître le nouvel Etat indépendant. Lundi, le département d'Etat a réaffirmé l'urgence d'un vote. "Il y a un projet de résolution sur la table à l'ONU. Je m'attends à ce que ces discussions avancent. Je m'attends à ce qu'il y ait un vote", a déclaré un porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Tom Casey. Un autre porte-parole a minimisé les risques de veto russe. "Personne ne veut en arriver là", a déclaré Sean McCormack. "Personne ne veut d'un veto". Interrogé à ce sujet fin mai, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait "espéré que la Russie n'aurait pas à utiliser le droit de veto", laissant entendre qu'elle le ferait si nécessaire. Pour certains analystes, Washington espère que Moscou se contentera de s'abstenir mais cette hypothèse est de moins en moins probable, compte tenu de la tension croissante entre la Russie et les Etats-Unis sur le projet américain de bouclier anti-missile en Europe de l'Est. "Le problème est que s'il y a un veto, le résultat le plus probable sera une déclaration unilatérale d'indépendance", souligne Stephen Sestanovich, un expert du Council on Foreign Relations selon lequel une telle hypothèse, si elle ne gênera pas les Etats-Unis, risque de diviser les Européens. "Si c'est le cas, je m'attends à ce que Washington reconnaisse le Kosovo et qu'au moins une majorité de pays européens en fassent autant, mais je ne sais pas si l'UE en tant que telle le fera", a-t-il souligné. "Et c'est là que ça commence à poser des problèmes". L'Espagne, confrontée au séparatisme basque, s'inquièterait notamment des conséquences dans le reste de l'Europe d'une reconnaissance de l'indépendance du Kosovo en dehors du cadre de l'ONU. Cette question devrait se retrouver au centre des discussions du groupe de contact sur le Kosovo (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Russie) qui doit se réunir --sans Moscou-- mardi à Paris au niveau des directeurs politiques.
|
lundi 28 mai 2007, 17h04
Hervé Morin appelle à mettre fin au statu quo sur le Kosovo Par Hervé ASQUIN MITROVICA (AFP) - Au Kosovo pour son premier déplacement à l'étranger, le nouveau ministre de la Défense Hervé Morin a appelé à mettre fin au plus tôt au statu quo sur le statut final de la province serbe, âprement discuté au Conseil de sécurité des Nations unies. "Aboutir est essentiel pour garantir un règlement final qui permette aux populations d'envisager un avenir de paix", a lancé M. Morin devant quelques-uns des 2.000 soldats français de la KFOR, la Force de l'Otan pour le Kosovo. Paris, tout comme l'Union européenne et les États-Unis appuient la principale recommandation du médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari, à savoir une indépendance de la province serbe sous "supervision internationale". La Serbie et son alliée traditionnelle, la Russie, y sont en revanche résolument opposées. Belgrade propose plutôt une "autonomie surveillée" et Moscou agite la menace d'un veto au Conseil de sécurité. Au cours d'une visite express bouclée en cinq petites heures, le nouveau ministre de la Défense n'aura croisé ni les autorités de la province ni la Mission des Nations unies au Kosovo (MINUK). Mais il aura eu un bref aperçu des plaies du passé en se rendant sur le pont de Mitrovica. Aujourd'hui réhabilité, ce pont a été le théâtre d'affrontements parfois meurtriers entre les deux communautés de la ville qui compte 22.000 habitants d'origine serbe au nord et 60.000 d'origine albanaise au sud. Ici, la tension reste palpable, huit ans après des frappes de l'OTAN destinées à faire cesser la répression brutale du régime de Slobodan Milosevic contre les séparatistes albanais. "Globalement, la situation est calme, le niveau de violence n'a jamais été aussi bas depuis 1999", affirme le lieutenant-colonel Yann Gravêthe, Chef des opérations du bataillon français de la KFOR. Cela étant, enchaîne-t-il, "on sent poindre certaines tensions qui sont liées du côté des Kosovars d'origine albanaise aux espoirs impatients d'accès à une certaine indépendance et, de façon symétrique, à l'inquiétude des Serbes face à cette même perspective". Croisé dans le quartier serbe, un habitant fulmine: "Mon pays, mon peuple ont été violés. Honte à l'Europe de l'ouest. Votre amitié politique avec Pristina est un crime organisé". "Ces gens ont du sang serbe par-dessus la tête", lance-t-il encore les lèvres tremblantes de colère, désignant d'un doigt accusateur la partie albanaise de la ville, sur l'autre rive de l'Ibar. A Hoti, un village albanais situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Mitrovica, le ton est nettement plus conciliant. "Le seul statut possible pour le Kosovo, c'est l'indépendance", déclare Etaime Idrizi. "Les Serbes qui n'ont rien fait sont les bienvenus mais ceux qui étaient favorables à Milosevic et à sa politique de ségrégation envers nous, certainement pas", poursuit-il. Pour M. Morin, le Kosovo est désormais "à un tournant essentiel de son histoire", une "période charnière". Les émeutes anti-serbes de mars 2004 qui avaient fait 19 morts et plus de 900 blessés "ont montré que le statu quo ne pouvait durer", souligne-t-il. Est-il question de qui-vive ou de vigilance pour les 16.000 soldats de la KFOR? "De qui-vive, non, de vigilance, toujours", répond le ministre qui parle d'une "vigilance encore accrue et renforcée" si le Conseil de sécurité adoptait une résolution fixant le statut définitif du Kosovo. "On n'est jamais à l'abri de rien mais les choses se stabilisent et s'améliorent en permanence", assure-t-il.
|
vendredi 27 avril 2007, 14h00
Kosovo: l'Otan craint d'être prise entre le marteau et l'enclume agrandir la photo OSLO (Reuters) - La radicalisation de la Russie et la possibilité d'une déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo font craindre le pire à l'Otan, qui craint de voir ses 16.000 hommes pris entre le marteau et l'enclume sur le terrain. Les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique se sont penchés vendredi à Oslo sur la situation diplomatique alors que la tension internationale croît sur ce dossier à mesure que l'échéance pour une décision s'approche. L'Otan a réaffirmé son soutien au plan de Martti Ahtisaari, l'émissaire de l'Onu au Kosovo, qui préconise que cette province serbe peuplée en grande majorité d'Albanophones devienne indépendante sous supervision de l'Union européenne. "C'est un moment critique", a déclaré après la réunion le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer. "Les alliés pensent que le temps est venu de décider après huit ans." La Serbie y est vivement hostile et souhaite garder le Kosovo dans son giron tout en accordant une autonomie élevée aux albanophones qui ont été protégés par l'Otan lors de l'opération militaire qui a entraîné en 1999 la chute de Slobodan Milosevic. "Nous soutenons la proposition d'Ahtisaari, même si on pense qu'elle pourrait être modifiée ça et là pour tenir compte des préoccupations serbes sans toutefois changer le résultat final", a expliqué le chef de la diplomatie italienne, Massimo d'Alema. Tous les membres de l'Otan sont sur la même ligne, même si certains pays, comme l'Espagne ou la Hongrie, craignent que leurs propres minorités y voient un précédent pour revendiquer elles aussi leur indépendance par rapport à l'Etat central. Mais il est douteux que des modifications marginales suffisent à emporter l'appui de la Russie, alliée de la Serbie et membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, à une résolution des Nations Unies ouvrant la voie à l'indépendance. A Oslo, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réitéré la position connue de son pays. SE PRÉPARER À UN VÉTO RUSSE "Nous voulons une solution qui soit acceptable par les deux parties", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en prônant la poursuite des négociations jusqu'à un consensus. "Tout autre type de décision sera déstabilisatrice et créera un précédent et bien entendu il y aura des problèmes." Il n'a pas relayé la menace apparente de veto au Conseil de sécurité de l'Onu imputée au vice-ministre des Affaires étrangères, Vladimir Titov, par l'agence de presse Interfax. Ce dernier a déclaré, selon l'agence: "Une décision fondée sur le projet de Martti Ahtisaari ne franchira pas le Conseil de sécurité de l'Onu", ajoutant que la "menace du recours au veto devrait inciter les parties à trouver" un accord. Mais, même si la menace de veto n'est pas explicite, les alliés la prennent d'autant plus au sérieux que la Russie, sur toute une série de dossiers allant du projet américain de bouclier antimissiles à l'élargissement de l'Otan à des pays de l'ex-bloc soviétique, fait monter la pression sur l'Occident. La ministre polonaise des Affaires étrangères, Anna Fotyga, a, selon un participant à la réunion, exhorté ses homologues à se préparer à l'éventualité d'un veto russe sur le Kosovo, même si la position de Moscou n'est pas encore totalement claire. L'Otan, qui dispose de 16.000 hommes sur le terrain pour maintenir la paix entre les communautés serbe et albanophone, craint la mise à exécution de cette menace voilée. "L'alternative (au plan Ahtisaari), c'est d'entrer dans un processus incontrôlé comportant des risques imprévisibles", a expliqué Jaap de Hoof Scheffer lors d'une conférence de presse. En clair, l'Otan craint que, faute d'une décision rapide du Conseil de sécurité en leur faveur, les Kosovars ne décident de déclarer unilatéralement leur indépendance et que certains pays la reconnaissent, certains diplomates pensant aux Etats-Unis. Il s'agirait là d'un véritable scénario-catastrophe pour les alliés qui se souviennent des divisions engendrées parmi les Occidentaux par l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. Certains, comme l'Allemagne, ont forcé leurs partenaires à reconnaître l'indépendance de la Croatie alors que la France, par exemple, craignait les conséquences d'un tel geste. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a, selon un participant, rappelé ce risque. "Il faut parler d'une seule voix, pas seulement maintenant, mais aussi si les choses tournent mal", a-t-il dit en demandant que pas un pays de l'Otan ne se hasarde à reconnaître une indépendance décrétée de manière unilatérale.
|
Le débat sur le statut futur du
Kosovo s'ouvre à nouveau en ce début 2007
Un petit rappel historique pour ce débat :
|
Le détail des propositions de Martti Ahtisaari pour le Kosovo Traduit par Jacqueline Dérens Mise en ligne : vendredi 2 février 2007 Notre partenaire le BIRN a obtenu les principaux éléments du document de 60 pages (avec annexes) de l’envoyé spécial des Nations Unies sur le règlement politique du statut du Kosovo. Nous publions ce document qui vient d’être présenté à Belgrade et à Pristina. Le Kosovo adoptera une constitution qui indiquera les mécanismes légaux et institutionnels pour la protection et le respect des droits humains pour toutes les personnes du Kosovo. Le Kosovo aura le droit de négocier et de conclure des accords internationaux, y compris celui de devenir membre des organisations internationales. Le Kosovo aura ses propres symboles nationaux incluant un drapeau, un emblème et un hymne qui reflèteront son caractère multiethnique. Le Kosovo n’aura aucune prétention territoriale et ne cherchera pas à former une union avec quelque État que ce soit, ni avec aucune partie d’un État. La communauté internationale surveillera, contrôlera et aura tous les pouvoirs nécessaires pour s’assurer de la mise en place effective et fonctionnelle de cet accord. Le Kosovo veillera à avoir une approche globale, tenant compte de la situation des femmes, pour appréhender son passé, qui inclura des initiatives transitoires de justice. Les habitants appartenant à certains groupes nationaux, ethniques, linguistiques ou religieux, traditionnellement présents sur le territoire du Kosovo, auront des droits spécifiques. Le Kosovo et la Serbie devront, en accord avec les normes nationales et internationales, prendre toutes les mesures nécessaires pour déterminer et fournir les informations concernant l’identité, le sort et l’endroit où se trouvent les personnes disparues. Les municipalités du Kosovo auront le droit de coopération intermunicipale et transfrontalière pour les questions d’intérêt mutuel dans l’exercice de leurs responsabilités. Les limites municipales seront déterminées en accord avec l’Annexe III de cet accord (le BIRN n’a pas pu obtenir les annexes). L’Eglise orthodoxe serbe, y compris le clergé et ses affiliés, ses activités et ses propriétés, recevront les moyens d’assurer la protection et autres mesures de sécurité pour jouir de leurs droits, de leurs privilèges et immunité, comme il est dit dans l’Annexe V de cet accord. Les biens immobiliers et mobiliers de la République de Yougoslavie et de la République de Serbie situés sur le territoire du Kosovo au moment de cet accord deviennent propriété du Kosovo. Les réclamations concernant les biens immobiliers, y compris les biens agricoles et commerciaux, continueront à être traitées, par la Kosovo Property Agency (KPA) qui s’occupera des questions de restitution de propriétés en priorité, y compris celles de l’Eglise. Le Kosovo et la République de Serbie s’efforceront de régler toutes les autres réclamations directement entre eux, par un accord mutuel, tenant compte des normes internationales adéquates... À moins d’être mentionné autrement dans l’accord, le Kosovo aura autorité pour le respect de la loi, la sécurité, la justice, la sécurité publique, les services de renseignements, la sécurité civile en cas d’urgence et le contrôle des frontières sur son territoire. Une nouvelle force professionnelle et multiethnique de sécurité, la Force de Sécurité du Kosovo (KSF), sera établie et mettra en place une composante légèrement armée capable d’assurer des fonctions spécifiques de sécurité, en accord avec l’Annexe VIII. La KPC, ayant atteint ses buts, dont celui de la restauration post-conflit du Kosovo, sera dispersée dans l’année qui suivra la mise en application de cet accord. Immédiatement après la mise en application de cet accord, le Président du Kosovo, en consultation avec la présidence de l’Assemblée nationale, convoquera une commission constitutionnelle pour élaborer une proposition de Constitution, en consultation avec le Représentant Civil International (ICR) selon cet accord. Dans les neuf mois qui suivront la mise en application de cet accord, le Kosovo organisera des élections législatives et municipales selon les termes de cet accord et les nouvelles limites municipales, comme définies dans l’Annexe III. Les élections seront certifiées conformes aux normes internationales par une autorité internationale compétente. Un Groupe de Pilotage International (ISG) comprenant des représentants internationaux clés nommera un Représentant Civil International dont la nomination sera ensuite approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Le Représentant Civil international et le Représentant spécial de l’Union européenne pourront être la même personne. Comme il est indiqué dans l’Annexe IX de cet accord, le Représentant Civil International se verra confier certains pouvoir pour contrôler et s’assurer la mise en application de cet accord, y compris le pouvoir de prendre des mesures nécessaires pour prévenir ou remédier à toute rupture de l’accord. Le mandat de Représentant Civil International continuera jusqu’à ce que le Groupe de Pilotage International détermine que le Kosovo a bien rempli les termes de l’accord. Ce groupe décidera de la fin du mandat du Représentant Civil International. L’Union européenne établira une Politique européenne de sécurité et de défense qui aura pour mission le respect la loi. Cette mission assistera les autorités du Kosovo pour progresser vers un développement et un renforcement durable et responsable de la justice, de la police et des services de douanes, en s’assurant que ces institutions sont libres de toute ingérence politique et sont en accord avec les normes internationalement reconnues et les bonnes pratiques européennes. L’OTAN établira une Présence militaire internationale pour apporter son soutien à la mise en place de cet accord, comme il est dit dans l’Annexe XI.
|
vendredi 26 janvier 2007, 15h29
Kosovo: Ahtisaari (ONU) a présenté son plan aux grandes puissances Par Jean-Michel STOULLIG VIENNE (AFP) - L'envoyé spécial de l'ONU pour le Kosovo Martti Ahtisaari a présenté vendredi aux Occidentaux et aux Russes son plan pour ce territoire, qui devrait tenir compte de la volonté d'indépendance de la majorité albanaise et protéger la minorité serbe. M. Athisaari n'a rien dit aux journalistes après la réunion à huis clos d'une heure et demie avec des diplomates de haut rang de six pays - Allemagne, Etats-Unis, France, Italie, Royaume-Uni, Russie - plus l'Union européenne et l'Otan. "Il a présenté ses propositions au Groupe de contact et il y a eu une brève discussion au sujet des perspectives", a déclaré à l'AFP Hua Jiang, porte-parole de l'envoyé spécial de l'ONU, sans en révéler le contenu ni indiquer si le mot "indépendance" avait été prononcé. C'était la première fois que l'ex-président finlandais âgé de 69 ans présentait officiellement ce document. Il avait prévu de le faire en décembre, mais avait reporté sa démarche à cause des élections législatives serbes du 21 janvier. La Russie, proche alliée de la Serbie, menace de mettre son veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui décréterait l'indépendance du Kosovo, solution que Belgrade refuse catégoriquement. On ne saurait "imposer une solution qui soit humiliante pour le peuple serbe", a ainsi déclaré le président Vladimir Poutine dimanche en réclamant une formule "acceptable"' pour les deux parties. Interrogé à ce sujet, Rémi Dourlot, autre porte-parole de M. Ahtisaari, a déclaré vendredi : "les positions n'ont pas changé. Chaque pays les a répétées". On devrait en savoir plus, selon lui, à "la prochaine étape", le 2 février : l'envoyé spécial présentera à cette date son projet de statut à Pristina, qui réclame l'indépendance, puis à Belgrade, qui y est hostile. Des éléments du plan seront alors publiés sur le site internet du médiateur onusien (www.unosek.org). Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, dont le pays préside actuellement l'UE, a déclaré au Financial Times "espérer un rôle constructif de la Russie" qui "sait combien est étroite la marge de manoeuvre". Cette province de Serbie, dont 90% des 2 millions d'habitants est albanaise, est administrée par les Nations unies depuis 1999 après les frappes aériennes de l'Otan pour arrêter la sanglante répression des forces serbes à l'encontre des Albanais. Le médiateur avait indiqué mercredi aux parlementaires du Conseil de l'Europe à Strasbourg que son plan se fondait "sur la protection du droit des minorités" avec "une forte présence civile et internationale". D'après un expert à Bruxelles, M. Athisaari veut ancrer le principe d'une forte autonomie des municipalités où est concentrée la minorité serbe. "Notre objectif a été de construire les fondations d'un Kosovo (démocratique) où les membres de toutes les communautés, en particulier les Serbes, pourront mener durablement une existence digne, sûre et économiquement viable", avait ajouté M. Ahtisaari à Strasbourg. Selon M. Dourlot, "on aura une +période d'engagement+ en février", avec des conversations impliquant Kosovars et Serbes. Plusieurs mois de discussions bilatérales à Vienne en 2006 sur des aspects pratiques (décentralisation, économie, protection culturelle, etc.) n'avaient permis aucune percée. La proposition détaillée sera en principe "envoyée en mars à New York" au secrétaire général "pour être ensuite examinée par le Conseil de sécurité de l'ONU", a expliqué M. Dourlot. Le Kosovo était aussi, avec l'Afghanistan, au centre d'une réunion vendredi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'Otan, qui compte 17.000 soldats dans cette province. Selon James Appathurai, porte-parole de l'Otan, "les alliés ont souligné le caractère impérieux d'une coopération étroite entre l'UE", qui doit relayer l'ONU pour l'encadrement administratif et policier, "et l'Alliance".
|
mercredi 24 janvier 2007, 12h23
Le médiateur de l'Onu veut garantir un Kosovo multiethnique STRASBOURG (Reuters) - Le médiateur de l'Onu sur l'avenir du Kosovo, Martti Ahtisaari, déclare que le projet de statut futur de la province serbe qu'il présentera dans les prochains jours garantira "un Kosovo multiethnique". "Ma proposition jette les bases d'un Kosovo multiethnique où les droits de chaque communauté sont garantis par des institutions fondées sur la primauté du droit", a-t-il déclaré devant l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe réunie à Strasbourg. Elle "tient compte des entretiens avec les différentes parties et lorsqu'un accord n'a pas été trouvé, j'essaye de formuler des solutions qui soient équilibrées et justes", a-t-il précisé. L'émissaire de l'Onu doit présenter son projet vendredi aux six pays du "Groupe de contact" sur le Kosovo (Allemagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Russie), puis le 2 février aux autorités de Belgrade et de Pristina. Il n'a pas dit s'il préconiserait une indépendance conditionnelle, dont Belgrade ne veut pas. Martti Ahtisaari n'a pas caché, en revanche, que sa proposition demanderait "une forte présence civile internationale dans le cadre d'un engagement international plus vaste". "Pour que l'accord soit bien appliqué, il faudra compter sur les autorités du Kosovo", a-t-il ajouté, en précisant qu'il ne s'agissait pas seulement d'une question de volonté politique mais aussi des moyens dont devra disposer Pristina pour le mettre en ouvre. Considéré par la Serbie comme le berceau de sa nation, le Kosovo, qui est peuplé à 90% d'albanophones, est placé sous administration de l'Onu depuis l'intervention armée de l'Otan qui a mis fin aux combats entre séparatistes et armée serbe en 1999.
|
vendredi 22 septembre 2006, 15h36
La KFOR renforce sa présence au Kosovo PRISTINA (AP) - La KFOR, la force de l'OTAN au Kosovo, a annoncé vendredi avoir accru sa présence dans toute la province séparatiste de Serbie à la suite des récentes attaques à la bombe qui ont accru les tensions, à l'heure où les pourparlers sur l'avenir de la province entrent dans leur phase finale. "C'est plus une démonstration de force. Nous ne voulons pas d'autres attentats à la bombe", a expliqué le lieutenant-colonel Walter-Hubert Schmidt, porte-parole de la KFOR, qui compte 16.000 hommes dans la province albanophone sous administration onusienne depuis 1999 et l'intervention militaire de l'OTAN contre la répression par Belgrade du Kosovo séparatiste. Les patrouilles ont notamment été multipliées alors que la police kosovare annonçait pour sa part avoir arrêté sept personnes dans le cadre de l'enquête sur les émeutes anti-Serbes qui avaient fait 19 morts dans la province en mars 2004, jetant des milliers de personnes sur les routes et endommagé nombre de maisons serbes et églises et monastères orthodoxes. A l'heure où le Kosovo entame la phase finale des pourparlers sous égide onusienne, une explosion qui a blessé quatre Serbes, minoritaires dans la province, et trois autres attaques qui ont endommagé des véhicules au cours de la semaine écoulée ont réveillé les tensions interethniques. La police a également promis la réouverture, sous sécurité renforcée, du pont sur la rivière Ibar à Kosovska Mitrovica (45 km au nord de la capitale Pristina), ville ethniquement divisée depuis la guerre du Kosovo. Le pont avait été fermé en août, suite à une attaque qui avait fait neuf blessés, sept Serbes, un policier britanniques et une Néerlandaise enceinte. Mercredi, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, les représentants des six pays du Groupe de Contact (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Russie) se sont rencontrés et ont demandé à Maarti Ahtisaari, l'émissaire spécial de l'ONU pour le Kosovo, de "préparer une proposition globale de règlement" définitif pour le Kosovo. Belgrade accepte d'accorder une plus grande autonomie mais les séparatistes kosovars veulent l'indépendance. L'ancien président finlandais doit rendre compte au Conseil de sécurité vendredi. AP
|
Kosovo : l'envoyé de
l'ONU encourage l'intégration à l'Accord de libre échange de l'Europe
centrale
carte du Kosovo 6 avril 2006 – Søren Jessen-Petersen, Représentant spécial du Secrétaire général, était aujourd'hui aux côtés du Premier ministre du Kosovo, Agim Ceku lors d'une réunion des premier ministres de l'Europe du Sud-Est, qui se tenait à Bucarest, capitale de la Roumanie. Cette réunion marque le lancement politique des négociations sur l'expansion de l'Accord de libre-échange de l'Europe centrale (CEFTA) vers l'Europe du Sud-Est, voué à remplacer les accords de libre-échange bilatéraux, indique un communiqué de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) publié à Pristina. « Le Kosovo se trouve à la croisée des chemins », a déclaré Søren Jessen-Petersen, en référence à sa situation géographique comme au processus en cours pour régler la question de son statut futur. « Le Kosovo, comme tout autre dans la région, doit pour prospérer faire partie intégrante de la coopération régionale en général et commerciale en particulier », a-t-il affirmé, estimant que la participation du Kosovo à cette réunion était un symbole de son statut en tant que partenaire régional ». « La coopération régionale devra suivre nécessairement » la libéralisation des échanges économiques, a-t-il ajouté. Søren Jessen-Petersen a salué par ailleurs le rôle du CEFTA afin de préparer ses membres à l'entrée à l'Union européenne, espérant qu'il jouerait un rôle similaire pour les pays de l'Europe du Sud-Est. Au nom du Premier ministre Agim Ceku, il a affirmé l'engagement des institutions provisoires d'administration autonome du Kosovo à remplir les conditions nécessaires, réitérant le soutien que leur apporterait la MINUK à cet égard. Les délégations du Kosovo et de la Serbie ont achevé le 3 avril dernier un troisième cycle de négociations directes sur la décentralisation du Kosovo. Le Kosovo, province de la Serbie à majorité albanaise, est administré par les Nations Unies depuis 1999, après que les troupes de l'OTAN ont vaincu les troupes yougoslaves accusées de violations des droits de l'homme et de nettoyage ethnique. |
vendredi 10 mars 2006, 16h37
Agim Ceku, un ancien commandant de l'UCK, devient Premier ministre du Kosovo PRISTINA (AP) - Le Parlement du Kosovo a élu vendredi au poste de Premier ministre Agim Ceku, un ancien commandant des séparatistes albanophones que la Serbie accuse de crimes de guerre. Ancien chef militaire de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), Agim Ceku, 44 ans, dirigera la coalition gouvernementale en plein pourparlers avec la Serbie sur le statut définitif de la province serbe. AP |
mardi 21 février 2006, 23h06
Kosovo: premiers contacts historiques Belgrade-Pristina mais sans résultats VIENNE (AFP) - Serbes et Kosovars albanais, opposés sur l'avenir du Kosovo, ont achevé mardi deux jours d'entretiens en tête-à-tête, sans résultats majeurs mais menés sur un ton positif, et se retrouveront sous l'égide de l'Onu le 17 mars à Vienne. Historiques car premiers entretiens directs entre Belgrade et Pristina, ces contacts ont concerné des questions pratiques de décentralisation, mais pas le statut futur de cette province du sud de la Serbie administrée par l'Onu et dont la forte majorité albanaise réclame l'indépendance. Ils "se sont déroulés dans un esprit de grande coopération" entre la délégation de Belgrade et celle de Pristina, a déclaré à la presse le diplomate autrichien Albert Rohan. M. Rohan, qui a supervisé les deux jours de travaux, est l'adjoint de l'envoyé spécial de l'Onu pour le Kosovo, le Finlandais Martti Ahtisaari. Il s'agit de la dernière grande question non résolue dans les Balkans depuis l'éclatement de l'ex-Yougoslavie et les guerres des années 1990. Alors que les deux millions d'Albanais du Kosovo, majoritaires à plus de 90%, réclament l'indépendance, Belgrade entend maintenir sa souveraineté officielle sur une province qu'elle considère comme le berceau de la culture et de la religion orthodoxe serbes. Admettant l'utilité de contacts directs, les deux délégations ont campé sur leurs positions quant à l'avenir du Kosovo. "Ceci est le début d'un processus qui va conduire à l'indépendance du Kosovo", a déclaré Lufti Haziri, ministre des Affaires locales du gouvernement de Pristina, en soulignant que pour les Albanais la question du statut devait "être résolue le plus tôt possible". Leon Kojen, un conseiller du président serbe Boris Tadic, a constaté que les positions restaient "fondamentalement opposées". "Pour nous il n'est pas question que le Kosovo échappe à l'intégrité et la souveraineté de la Serbie alors que pour l'autre camp, il existe un ardent désir d'indépendance", a-t-il déclaré. Les négociations ont porté lundi sur un transfert de compétences en matière de santé, d'éducation, d'aide sociale et de culture et mardi sur des sujets plus politiques: justice, police et administration. "Nous ne nous attendions pas à un accord mais à une présentation des diverses positions afin d'examiner les opinions différentes. Et cela a été un succès" en ce sens, a estimé Albert Rohan. En théorie, on aurait pu parler du statut mais la discussion aurait été vite close, a dit Albert Rohan en déclarant espérer "conclure les négociations en 2006 si possible". Les entretiens de Vienne, prévus au départ fin janvier, avaient été reportés à cause de la mort du président du Kosovo, Ibrahim Rugova. Des représentants des Nations unies, des Etats-Unis et de l'Union européenne, étaient également présents aux conversations palais Kinsky, dans le centre de la capitale autrichienne. M. Ahtisaari, ancien président de Finlande et négociateur international chevronné, a récemment indiqué qu'il voulait "partir du bas", c'est-à-dire régler des questions locales pour favoriser la cohabitation avant de tenter de résoudre le casse-tête qu'est le statut final du Kosovo. Cette démarche explique que les pourparlers commencent par la décentralisation pour réformer l'administration locale et mieux assurer la sécurité et la liberté de mouvement des quelque 80.000 Serbes restés dans la province. Ces derniers vivent généralement isolés dans des enclaves, protégées par les forces de l'Otan déployées pour assurer la paix depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre la guérilla albanaise et les forces de l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic. Depuis quelque 200.000 Serbes, craignant des représailles, ont fui la province. Le Kosovo est placé sous administration de l'Onu. |
Kosovo : Martti Ahtisaari
donne un premier aperçu des négociations sur le statut final
20 décembre 2005 – L'Envoyé de l'ONU chargé de superviser les pourparlers sur le statut final du Kosovo, Martti Ahtisaari, a présenté aujourd'hui lors d'une conférence de presse à l'ONU les résultats de sa première visite dans la région où il engagé les minorités serbes à participer davantage et les autorités du Kosovo à renforcer la décentralisation de l'administration. « Après avoir reçu mon mandat du Secrétaire général le 14 novembre, j'ai commencé mes consultations dans la région dans la semaine qui a suivi, avec une visite à Pristina puis à Belgrade », a rappelé aujourd'hui Martti Ahtisaari, ancien président de la Finlande et Envoyé spécial du Secrétaire général chargé de superviser les pourparlers sur le statut final du Kosovo (UNOSEK), lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York. Accompagné de son adjoint, Albert Rohan, Martti Ahtisaari, s'était rendu à Pristina au Kosovo, à Belgrade en Serbie, au Monténégro, en Albanie et en Macédoine. Nous avons également eu des consultations constantes avec le Groupe de contact, qui comprend l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, et la Fédération de Russie, a indiqué aujourd'hui Martti Ahtisaari, précisant que le cadre de ses travaux se trouvait aussi dans une lettre envoyée par le Conseil de sécurité. « Nous souhaitions écouter les parties, y compris les représentants des minorités, des Serbes du Kosovo et d'autres », a déclaré Martti Ahtisaari qui s'est félicité du fait que les pays voisins ont décidé qu'ils seraient « actifs mais non pas acteurs ». « Mon message aux Albanais du Kosovo a été d'accroître leurs efforts dans la réalisation des Normes pour le Kosovo », a-t-il dit, en référence à l'ensemble de normes imposées par l'ONU au Kosovo correspondant à un niveau minimum de développement économique et politique. Une des tâches à accomplir dès janvier sera la protection des minorités non albanaises du Kosovo, ce qui requerra une réforme des règles d'administration locale. « J'espère que les parties discuteront de la décentralisation dès la fin du mois de janvier », a-t-il expliqué. « Aux Serbes du Kosovo, j'ai envoyé le message qu'ils devraient participer aux négociations et prendre en main leur avenir avec les autres communautés non albanaises ». « Leur participation active est essentielle », a-t-il indiqué. Il a rappelé que c'était la première fois qu'ils participaient en aussi grand nombre à une réunion organisée par l'ONU, et que Belgrade les avaient probablement encouragés, ce qui était un bon signe. A Belgrade, j'ai affirmé « qu'il fallait être réaliste, et qu'il n'y aurait pas de retour en arrière », selon les principes qui guident mon mandat, a-t-il précisé, rappelant que le Kosovo devrait pouvoir profiter pleinement des occasions de développement. Par exemple, a-t-il indiqué, le Kosovo dispose de réserves importantes de lignite, qui pourraient, avec d'importants investissements, constituer une source d'énergie pour lui comme pour la région. « On ne peut s'attendre à ce que la communauté internationale finance perpétuellement le Kosovo », a insisté Martti Ahtisaari. Ce dernier a par ailleurs apporté une réponse positive à la question, posée par un journaliste, de savoir si le Kosovo pourrait bénéficier d'un développement durable s'il accédait à l'indépendance. Dans cette hypothèse, le Kosovo voudra sans doute entrer dans l'Union européenne et cela prendra encore des années, a-t-il fait observer. L'Envoyé spécial du Secrétaire général a indiqué attendre un document exposant la position des Albanais comme des Serbes dès le mois de janvier. Interrogé sur une évolution des positions affirmées par la Serbie, qui ne souhaite pas octroyer plus que l'autonomie, et par le gouvernement du Kosovo, qui exige l'indépendance, Martti Ahtisaari a indiqué que la Serbie avait déjà indiqué que le Kosovo pourrait joindre certaines organisations internationales, ce qui pourrait poser un problème juridique, mais représente un progrès. Quant au calendrier des négociations, Martti Ahtisaari a espéré qu'un an suffirait pour mener à bien ses efforts. « Après toute la haine qui s'est accumulée, on ne peut pas s'attendre à ce que les parties se tombent tout d'un coup dans les bras. Si elles peuvent apprendre à se tolérer, ce sera déjà un bon début », a affirmé Martti Ahtisaari. Ce dernier a enfin dit qu'il avait créé à Vienne un Bureau pour l'Envoyé spécial du Secrétaire général chargé de superviser les pourparlers sur le statut final du Kosovo, qui sera connu sous l'acronyme UNOSEK, pour l'anglais. Le Kosovo, province du sud de la Serbie, est sous administration des Nations Unies depuis la création de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) par la résolution 1244 du Conseil de sécurité du 10 juin 1999, avec pour mission de mettre en place une administration civile intérimaire dans cette région ravagée par la guerre. |
Au Conseil de sécurité,
la Serbie favorise l'hypothèse de l'autonomie du Kosovo 24 octobre 2005 – Lors d'une séance du Conseil de sécurité, la Serbie-et-Monténégro s'est déclarée aujourd'hui prête à accorder une autonomie substantielle au Kosovo, écartant l'hypothèse de l'indépendance. Même si les positions des parties restent diamétralement opposées et même si les perspectives d'un véritable processus de réconciliation sont modestes, Kai Eide, Envoyé spécial pour un examen global du Kosovo, s'est déclaré aujourd'hui favorable au lancement des pourparlers sur le statut final, sans plus attendre. Le Conseil était saisi du rapport remis par Kai Eide au Secrétaire général. Devant le Conseil de sécurité, l'Envoyé spécial a rappelé que « l'application des normes avait jusqu'à présent été inégale » et indiqué que « si les progrès réalisés dans la mise en place de nouveaux dispositifs institutionnels avaient été impressionnants, la question des relations interethniques restait préoccupante ». « Ce processus au Kosovo est très différent des processus de paix mis en place dans d'autres parties de l'ex-Yougoslavie », a-t-il souligné. « La communauté internationale aura besoin de force pour soutenir le processus de détermination du statut futur et mettre en œuvre ses résultats », a-t-il indiqué, expliquant qu'une reconfiguration de la présence internationale au Kosovo serait dès lors nécessaire. Søren Jessen-Petersen, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a lui estimé que « le règlement du statut du Kosovo ne pourra avoir qu'un effet positif pour la Serbie, dans son ensemble ». « Le statu quo ne saurait en aucun cas être une option valable », a-t-il insisté. Toutefois, a-t-il prévenu, « le règlement de la situation au Kosovo ne pourra se limiter à la définition du statut et la MINUK a identifié six domaines prioritaires sur lesquels elle va se concentrer pendant les mois à venir ». Premièrement, poursuivre l'application des normes. « Cela exige en l'occurrence des efforts renforcés dans les domaines de la liberté de mouvement et du retour des personnes déplacées lors du conflit. Si on ne peut s'attendre à un nombre élevé de retours tant que le statut ne sera défini, on peut néanmoins demander dès à présent un engagement ferme de Belgrade et des Serbes du Kosovo », a déclaré Søren Jessen-Petersen. En priorité, a-t-il poursuivi, il faut renforcer les efforts dans le domaine économique, en accélérant le processus de privatisation et la mise en place d'un système axé sur le marché. Le Fonds monétaire international (FMI) est d'ailleurs en train de renforcer les programmes de gestion budgétaire et de préparer une conférence des donateurs en décembre, pour régler les difficultés budgétaires, a-t-il précisé. Deuxièmement, appuyer la réforme des institutions provisoires, sujet de discussion entre le ministre serbe des autorités locales et son homologue du Kosovo. « Il faut garantir aux minorités que leur avenir est bien ancré dans le mandat des autorités locales », a affirmé Søren Jessen-Petersen. Troisièmement, continuer à se pencher sur la question de la sécurité et du transfert des compétences de la MINUK à de nouveaux ministères. « Le transfert des compétences dans les domaines de la police et de la justice est essentiel pour un lancement réussi du processus de définition du statut futur. En l'occurrence, tout transfert doit être progressif et transparent et mettre l'accent sur un refus de la politisation », a dit le Représentant. Quatrièmement, les institutions provisoires. La MINUK et les donateurs doivent faire davantage dans le domaine du renforcement des capacités, a affirmé Søren Jessen-Petersen. Cinquièmement, la restructuration de la Mission en prévision du lancement du processus de définition du statut. Le Représentant a précisé que cette restructuration se faisait en concertation avec l'OTAN et l'Union européenne. Sixièmement, « le maintien d'un climat de sécurité pour tous ». « Aujourd'hui la situation sécuritaire est relativement stable mais ces conditions ne suffisent pas à un bon processus de définition du statut futur », a fait savoir Søren Jessen-Petersen. Estimant que les débats sur le statut final offrira « une chance à Belgrade et plus particulièrement aux Serbes du Kosovo de définir leur rôle et leur situation par rapport à l'avenir du Kosovo », le Représentant a appelé ces derniers à « faire entendre leur voix tant dans les pourparlers sur le statut futur que dans les institutions du Kosovo». « C'est l'occasion pour les Serbes du Kosovo de prendre place dans les institutions et de participer à l'édification du Kosovo », a estimé Søren Jessen-Petersen. Pour sa part, Vojislav Koštunica, Premier ministre de la Serbie, prenant la parole au nom de la Serbie et Monténégro, a déclaré qu'il s'attendait à ce que le Conseil de sécurité protège « la souveraineté et l'identité territoriale de son pays, la Serbie-et-Monténégro, en ce qui touche à la province du Kosovo et Metohija ». « Le démantèlement d'un État démocratique et la modification de ses frontières contre sa volonté ne sont pas des options à envisager », a-t-il affirmé, soulignant que « cela constituerait non seulement un cas sans précédent tant en droit international que dans l'action des Nations Unies, mais aussi un précédent aux graves conséquences pour l'ordre international ». « Cette question ne concerne pas exclusivement un État des Balkans, mais également les principes de base de l'ONU », a affirmé le Premier ministre de la Serbie et Monténégro. « La Serbie-et-Monténégro est préparée à assumer sa part de responsabilité dans le processus visant à résoudre la question du Kosovo et de Metohija », a-t-il signalé, expliquant que son pays était disposé à garantir une autonomie substantielle au Kosovo, au sein de l'État de Serbie-et-Monténégro. |
lundi 24 octobre
2005, 20h34
Feu vert de l'Onu à
des négociations sur le statut du Kosovo
NEW YORK (AFP) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé
lundi le principe de l'ouverture de négociations sur le statut futur du
Kosovo. Le Conseil est d'accord avec l'opinion générale du représentant spécial
de M. Annan pour cette question, Kai Eide, selon lequel "malgré les
défis auxquels continuent à faire face le Kosovo et l'ensemble de la région,
le moment est venu d'avancer vers la phase suivante du processus
politique", a-t-il ajouté, dans une déclaration faite au nom du
Conseil.
Le Kosovo, province de Serbie, est administré par l'Onu depuis la fin
de la guerre de 1998-1999. Belgrade reste opposé à l'indépendance que réclame
la majorité albanaise de la province.
Le Conseil "réaffirme son engagement en faveur d'un Kosovo
multi-ethnique et démocratique, ce qui doit renforcer la stabilité régionale",
poursuit la déclaration.
En même temps, le Conseil souligne que davantage de progrès sont nécessaires
au Kosovo, notamment dans "la mise en oeuvre des normes" démocratiques
internationales.
Il appelle les dirigeants de la province à "redoubler d'efforts
pour assurer le respect de ces normes à tous les niveaux", notamment
en ce qui concerne "la protection des minorités, la création de
conditions permettant le retour, la préservation de l'héritage culturel
et religieux et la promotion de la réconciliation".
Le Conseil venait de tenir des consultations à huis clos sur le
Kosovo, précédée d'une réunion publique, lors de laquelle il avait
entendu M. Eide, le représentant permanent de M. Annan au Kosovo, Soren
Jenssen-Petersen, ainsi que le Premier ministre de Serbie, Vojislav
Kostunica.
La recommandation d'ouvrir les négociations sur le statut avait été
faite par M. Annan le 7 octobre, sur la base d'un rapport de M. Eide. Ce
rapport faisait état d'un respect "imparfait" des normes démocratiques
mais concluait quand même que le moment était venu de "commencer le
processus de détermination" du futur statut.
Le même jour, M. Annan avait indiqué son intention de nommer
prochainement quelqu'un pour diriger les négociations entre Belgrade,
Pristina et l'Onu. "La question de l'autonomie et de l'indépendance
est posée. Il faut discuter avec Belgrade et Pristina, on va bientôt
commencer", avait-il dit.
Pour en savoir plus : voir le rapport
de ce mois d'octobre 2005 de l'ONU |
18 avril 2005 – Kosovo
: la MINUK appelle au calme après le meurtre de l'ex-Premier ministre du
Kosovo
La Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo
(MINUK) s'est dite choquée d'apprendre le meurtre d'Enver Haradinaj, frère
de l'ex-Premier Ministre du Kosovo, Ramush Haradinaj, vendredi après-midi,
a informé le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors de
son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York.
La Mission a appelé le peuple du Kosovo à respecter, comme ils l'ont
fait ces derniers mois, l'Etat de droit.
Ramush Haradinaj, nommé Premier Ministre par la coalition issue des
premières élections libres au Kosovo d'octobre dernier, a donné sa démission
le 8 mars dernier, à la suite de la décision du Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie ( TPIY ) de l'inculper pour crimes de
guerre, dans le cadre de ses activités en tant que commandant en chef de
l'UCK, le parti indépendantiste du Kosovo, sur le territoire de la
Metohija.
Par ailleurs, la MINUK a indiqué aujourd'hui que le Bureau des
personnes disparues du ministère de la Justice du Kosovo avait commencé
une opération dans la municipalité de Klinë afin de procéder à
l'excavation d'une grotte, qui pourrait avoir été utilisée en vue d'y
abandonner des dépouilles humaines et pourrait être liée à la
disparitions de Kosovars non albanais en 1998.
Les autorités serbes en ont été informées, conformément au
protocole d'accord d'échange d'expertise médico-légale signé entre la
MINUK et le Centre serbe de coordination pour le Kosovo, en 2002. |
vendredi 15 avril
2005, 16h27
Le frère de l'ancien
Premier ministre du Kosovo abattu
PRISTINA, Serbie-Monténégro (AP) - Le frère de l'ancien Premier
ministre du Kosovo Ramush Haradinaj a été tué vendredi dans l'ouest du
Kosovo, ont annoncé les autorités. Enver Haradinaj a été abattu près de Rausic, un village situé à 80
kilomètres à l'ouest de la capitale provinciale, Pristina, précisait-on
de même source. La police a confirmé qu'il y avait eu une fusillade, et
a ajouté qu'une autre personne avait été gravement blessée et conduite
dans un hôpital situé à proximité. AP |
mercredi 23 mars
2005, 16h06
Bajram Kosumi élu
nouveau Premier ministre du Kosovo par le parlement
PRISTINA (AFP) - Le parlement du Kosovo a élu mercredi Bajram Kosumi
au poste de Premier ministre en remplacement de Ramush Haradinaj qui,
inculpé de crimes de guerre, a démissionné et s'est rendu au Tribunal pénal
international (TPI) de La Haye. M. Haradinaj avait lui même, avant son départ, avancé le nom de M.
Kosumi, l'un des ses plus proches alliés, pour le remplacer après sa démission
il y a quinze jours.
"Le nouveau gouvernement représente la suite du cabinet précédent.
Son programme est celui du gouvernement précédent et il servira de base
aux activité du nouveau gouvernement", a déclaré M. Kosumi devant
les députés.
M. Kosumi, 45 ans, ancien député, était ministre de l'environnement
dans le gouvernement de M. Haradinaj.
"L'indépendance du Kosovo n'est pas le seul défi auquel nous
faisons face, l'indépendance est un pas que nous devons franchir pour
pouvoir travailler au développement économique et à l'intégration à
l'UE et l'Otan", a-t-il déclaré après son élection.
"L'indépendance ne résoudra pas tous nos problèmes mais nous
fournira la possibilité de commencer à les résoudre pour devenir membre
du monde prospère", a-t-il ajouté.
Pendant la guerre au Kosovo (1998-1999) M. Kosumi, originaire de
Kosovska Kamenica (est du Kosovo), n'était pas associé à la guérilla
albanaise de l'Armée de libération du Kosovo (UCK).
En 1981, il a fait partie des organisateurs de manifestations d'étudiants
albanais et a été condamné à plusieurs années de prison par les
autorités serbes.
A sa sortie de prison, en 1991, il a travaillé comme journaliste et
faisait partie de la délégation albanaise aux négociations de
Rambouillet.
M. Kosumi est marié et père de quatre enfants.
Le nouveau gouvernement du Kosovo est pratiquement le même que celui
de M. Haradinaj à l'exception de deux postes, le ministère de
l'Environnement et le ministère du Travail, qui ont été attribués à
des membres de l'AAK.
Le gouvernement du Kosovo est issu d'une coalition entre l'AAK et la
Ligue démocratique du Kosovo (LDK) du président Rugova, constituée après
les élections législatives d'octobre 2004.
Le Kosovo, une province du sud de la Serbie, majoritairement peuplée
d'Albanais, est sous administration de l'Onu depuis juin 1999. |
mardi 15 mars 2005,
16h27
Kosovo: le président
du Kosovo Ibrahim Rugova échappe à un attentat
PRISTINA (AFP) - Le président du Kosovo Ibrahim Rugova est sorti
indemne d'un attentat à la bombe mardi, alors que la récente démission
du Premier ministre Ramush Haradinaj, inculpé de crimes de guerre, avait
fait craindre de nouveaux troubles au Kosovo. M. Rugova se rendait à un entretien avec le Haut représentant pour la
politique extérieure de l'Union européenne, Javier Solana, arrivé le
matin même à Pristina, chef lieu du Kosovo, administré par l'ONU depuis
1999. "Je condamne cet acte et ceux qui commettent des actions de ce
genre doivent être arrêtés", a-t-il dit.
"L'explosion a été si forte qu'elle a brisé des fenêtres au
cinquième étage d'un édifice proche. Je pense que c'était du TNT.
Heureusement que le président était dans une voiture blindée : c'est ce
qui lui a sauvé la vie", a dit un garde de la sécurité présidentielle.
"Je pense que l'explosif a été activé à distance et qu'il
avait été mis au point par un spécialiste", a-t-il ajouté.
M. Solana a vivement condamné l'attentat de même que le chef de la
mission de l'ONU au Kosovo (Minuk), Soren Jessen-Petersen.
"Nous ne pouvons pas tolérer ce genre d'action. Le Kosovo a
besoin d'un avenir et non de bombes", a dit M. Solana. "Je suis
choqué. Ce genre d'action ne pourra pas réussir", a renchéri M.
Jessen-Petersen.
A Strasbourg, le conseil de l'Europe a parlé d'un "acte
terroriste inacceptable" tandis qu'à Belgrade le président serbe
Boris Tadic a appelé au calme pour "éviter une destabilisation de
Kosovo et de la région".
La situation est toujours volatile dans la province en raison de fortes
tensions entre Serbes et Albanais qui constituent 90 % de la population.
La démission de M. Haradinaj la semaine dernière pour répondre à La
Haye d'accusations de crimes de guerre pendant le conflit au Kosovo
(1998-1999), avait fait craindre des troubles de la part de Albanais qui
considèrent généralement cet ancien chef de la guérilla albanaise
comme un héros.
L'Otan qui assure la sécurité au Kosovo depuis la fin du conflit
avait réagi préventivement en renforçant son effectif de 18.000 hommes
avec 1.100 soldats britanniques et allemands supplémentaires.
En mars de l'année dernière de violentes émeutes anti-serbes ont
fait 19 morts et quelque 900 blessés tandis que de nombreux monastères
et maisons serbes ont été détruits.
Au moment de l'attentat, M. Solana s'entretenait avec le commandant de
la force multinationale de paix de l'Otan (Kfor), le général français
Yves De Kermabon, a indiqué son porte-parole à Bruxelles.
M. Solana s'est rendu au Kosovo pour évoquer la mise en oeuvre des réformes
politiques et sociales, exigées par la communauté internationale avant
des discussions sur le statut final, prévues dans le courant de l'année.
Il devait évoquer également la formation d'un nouveau gouvernement
après la la démission de M. Haradinaj.
Le Kosovo est administré par l'ONU depuis juin 1999, quand les forces
de sécurité serbes ont été chassées de cette province à majorité
albanaise après des bombardements de l'Otan. |
Souveraineté économique
au Kosovo : transfert de la MINUK au gouvernement 23 décembre 2004 – Poursuivant le mouvement de transfert des compétences de la Mission de l'ONU au gouvernement du Kosovo, l'Envoyé de l'ONU a annoncé des mesures dans le domaine de l'économie afin de « kosovariser » les organes de gestion, c'est-à-dire obtenir une majorité de Kosovars au lieu du personnel international. Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Søren Jessen-Petersen, et le Premier Ministre du Kosovo, Ramush Haradinaj, se sont rencontrés pour débattre de la poursuite des transferts de souveraineté de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) au gouvernement dans le domaine de l'économie, indique un communiqué de la Mission paru le 22 décembre. Søren Jessen-Petersen a annoncé que la présidence du Conseil économique et fiscal serait désormais sous la responsabilité du Premier Ministre au lieu de la MINUK, ajoutant que la composition d'autres organes, tels que le conseil d'administration de l'Office des services bancaires et des paiements du Kosovo pourrait être modifiée à l'avenir. « Nous changerons la composition au fur et à mesure afin de « kosovariser » les institutions économiques, a-t-il déclaré, précisant que par « kosovarisation » il entendait que « les Kosovars seraient en majorité et le personnel international en minorité ». Ces mesures s'inscrivent dans le mouvement amorcé par le Représentant spécial, pour définir des normes prioritaires pour le Kosovo, dans le cadre des recommandations de l'ambassadeur Kai Eide, de la Norvège, dans son rapport la situation politique au Kosovo. Le Représentant spécial a par ailleurs annoncé le transfert de la gestion des forêts appartenant à la collectivité au gouvernement, qui revêtent une importance économique substantielle puisqu'elles couvrent un quart du territoire. |
La Mission de l'ONU au Kosovo et le Gouvernement récemment
élu ont défini des Normes
prioritaires, conditions qui devront être remplies avant le débat
sur le futur statut, ainsi que le recommandait l'ambassadeur Kai Eide,
dont le rapport commandité par le Secrétaire général a été rendu
public le 16 décembre 2004.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Søren Jessen-Petersen, et le Premier Ministre du Kosovo, Ramush Haradinaj, ont annoncé le 17 décembre 2004 un accord entre le Gouvernement du Kosovo et la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) sur l'établissement de Normes prioritaires et de mesures destinées à leur mise en oeuvre.
|
mercredi 15 décembre
2004
Serbie-Monténégro
contre OTAN: la CIJ refuse d'examiner les plaintes
LA HAYE (AFP et CI.J.) - La Cour internationale de justice (CIJ), principal
organe judiciaire des Nations unies, s'est déclarée incompétente
mercredi pour examiner les plaintes pour génocide de la Serbie-Monténégro
contre huit Etats de l'Otan pour les bombardements du Kosovo (mars à juin
1999). Ces huit décisions, qui devraient avoir un impact sur les plaintes déposées
contre Belgrade par la Croatie et la Bosnie, ne sont pas susceptibles
d'appel.
La CIJ, qui ne se prononçait pas sur le fond de l'affaire, a en
substance accepté les arguments des huit pays: la Belgique, la France, le
Canada, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et la
Grande-Bretagne.
Bien que les décisions aient été prises à l'unanimité, sept juges
ont publié une déclaration commune dans laquelle ils expliquent les
avoir soutenues car ils en approuvent la conclusion, tout en en contestant
les motifs.
Le représentant de Belgrade, Tibor Varady, a souligné que la conséquence
de ces arrêts était que, si la Serbie-Monténégro n'est pas considérée
comme le successeur de la République fédérale de yougoslavie à l'ONU,
"il n'y a pas de juridiction contre la Yougoslavie (Ndlr: dans le cas
des plaintes de la Bosnie et de la Croatie) comme il n'y a pas de
juridiction pour la Yougoslavie contre l'OTAN".
"C'est une modification fondamentale en terme de procédure",
a-t-il déclaré.
A Bruxelles, l'OTAN a indiqué ne "pas avoir pour habitude de
commenter des décisions de justice". "Nous pensons fermement
que la campagne menée au Kosovo avait une base légale suffisante et
qu'elle s'est déroulée dans le respect de la Charte de l'Onu", a
toutefois indiqué un responsable de l'Otan, qui s'exprimait sous couvert
de l'anonymat.
La CIJ a répondu aux objections préliminaires formulées en juillet
2000 par ces huit membres de l'OTAN.
La République fédérale de Yougoslavie (RFY), devenue Serbie-Monténégro,
a déposé sa plainte en avril 1999, lors de la campagne de bombardements
aériens meurtriers des forces de l'OTAN au Kosovo.
Belgrade a accusé les pays de l'OTAN de viol de sa souveraineté et de
rupture de leurs obligations internationales. La Belgique, la France, le
Canada, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et la
Grande-Bretagne étaient également accusés d'avoir délibérément créé
les conditions "destinées à provoquer la destruction physique d'un
groupe ethnique", en d'autres termes un génocide.
Les plaintes contre deux autres membres de l'OTAN, l'Espagne et les
Etats-Unis, ont été rejetées en 1999 pour des questions juridiques.
Depuis sa création en 1946, la CIJ a rendu une centaine d'arrêts et
de jugements. Ceux-ci sont juridiquement contraignants, mais elle n'a
aucun moyen pour les faire appliquer.
La campagne de bombardement de l'OTAN, qui n'avait pas le feu vert du
Conseil de sécurité de l'ONU, avait été lancée pour protéger la
population albanaise du Kosovo, majoritaire, des attaques des troupes
serbes fidèles au président yougoslave de l'époque, Slobodan Milosevic.
Celui-ci est aujourd'hui le plus célèbre accusé du Tribunal pénal
international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, qui est également à La Haye.
Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights
Watch, quelque 500 civils ont été tués par ces bombardements entre mars
et juin 1999. En tout, le conflit du Kosovo a fait environ 10.000 morts.
Selon la CIJ, "le 29 avril 1999, la République fédérale
de Yougoslavie (devenue à compter du 4 février 2003 la «Serbie-et-Monténégro»)
avait saisi la Cour internationale de Justice, reprochant aux Etats qui
avaient participé, dans le cadre de l'OTAN, au bombardement de la Serbie,
d'avoir violé leurs obligations internationales, notamment en employant
la force contre un autre Etat et en « s'immisçant dans ses affaires intérieures
».
La Serbie avait donc déposé des demandes similaires contre
l'Allemagne, la Belgique, le Canada, l'Espagne, les Etats-Unis d'Amérique,
la France, l'Italie, les Pays-Bas et le Portugal.
Les cas dans lesquels on peut saisir la CIJ sont soumis à des
exigences strictes quant aux Etats ou d'entité qui peuvent la saisir, et
quant aux conditions de forme et de fond. Ainsi, les Etats qui peuvent la
saisir de façon permanente sont les Etats constitués et reconnus,
Membres de l'ONU, ou qui sont parties à son Statut et qui ont accepté sa
juridiction.
Or, pour justifier son droit à saisir la Cour, la Serbie-et-Monténégro
invoquait le Statut de la Cour et la convention de l'ONU sur le génocide.
La CIJ a estimé que la Serbie-et-Monténégro, en tant qu'Etat succédant
à l'ex-République fédérale de Yougoslavie, n'avait le statut de Membre
de l'Organisation des Nations Unies que depuis le 1er novembre 2000. Elle
n'était donc pas membre de l'ONU à la date des faits reprochés à
l'OTAN, ni au moment où elle a déposé sa requête.
Cette seule condition non remplie a suffit à la CIJ pour déterminer
qu'elle ne pouvait pas entendre les réclamations au fond présentées par
la Serbie-et-Monténégro.
La Cour rappelle d'ailleurs « que, qu'elle ait ou non compétence pour
connaître d'un différend, 'les parties demeurent en tout état de cause
responsables des actes portant atteinte aux droits d'autres Etats qui leur
seraient imputables' ». |
13 novembre 2004 - Centre d'informations
de l'ONU
Kosovo : coopération Europe-ONU renforcée en vue de l'évaluation en 2005 des « normes prioritaires » Le Secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis et le Représentant
spécial de l'ONU et chef de la Mission d'administration intérimaire des
Nations Unies au Kosovo (MINUK), Søren Jessen-Petersen, sont tombés
d'accord, lors d'une réunion, qui a eu lieu à Strasbourg jeudi et a fait
hier l'objet d'une déclaration conjointe, pour renforcer la coopération
entre le Conseil de l'Europe et la MINUK en prévision de l'évaluation
des « normes prioritaires d'ici à la mi-2005. »
Terry Davis et Søren Jessen-Petersen ont réitéré l'engagement de
leurs deux institutions en faveur de l'instauration d'institutions démocratiques
et de l'Etat de droit au Kosovo en application de la résolution 1244 du
Conseil de sécurité.
Le Conseil de l'Europe s'est engagé à apporter un soutien supplémentaire
à la réforme du gouvernement et, à l'invitation de la MINUK, continuera
à prendre part au Groupe de travail chargé de cette question.
Il s'est également engagé, s'il lui en est fait la demande, à
fournir des ressources en matière de gestion de projets et à mettre son
expertise au service de l'élaboration de la nouvelle législation,
indique la déclaration.
L'un et l'autre ont regretté la décision de l'Eglise orthodoxe du
Kosovo de se retirer du Plan d'action d'urgence qui avait été conçu
pour protéger l'héritage culturel des Serbes au Kosovo.
Le Secrétaire général du Conseil de l'Europe a informé Søren
Jessen-Petersen que le Plan ne pouvait par conséquent pas être mis en
oeuvre. Tous deux ont alors exprimé l'intention d'organiser aussi
rapidement que possible une réunion à Strasbourg de la Commission
internationale pour l'héritage culturel du Kosovo de façon à planifier
d'autres actions dans ce domaine.
Le lancement du document intitulé « Des normes pour le Kosovo », le
10 décembre 2003, par l'ancien chef de la MINUK, Harri Holkeri, proposait
un cadre à la mise en oeuvre des normes fixées dans la résolution 1244
comme constituant un préalable à la négociation du statut du Kosovo,
politique dite des « Normes avant le statut », et avait recu
l'approbation du Conseil de sécurité ainsi que le soutien des dirigeants
des Institutions provisoires kosovars.
En revanche le Président de l'Assemblée, le chef de l'AAK [Alliance
pour l'avenir du Kosovo, parti albanais] et les dirigeants serbes du
Kosovo prenaient leur distance avec ce document d'autant pour les derniers
que « le Gouvernement de la République de Serbie avait déclaré qu'il
n'était pas acceptable », indiquait alors le Secrétaire général
adjoint au maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno.
A la suite des violentes émeutes de mars 2004, Harri Holkeri indiquait
qu'une réflexion était engagée sur ce qu'il convenait d'améliorer à
l'égard de deux normes, celle concernant les retours et les droits des
communautés et celle garantissant la liberté de mouvements.
Le 22 avril, l'ancien chef de la MINUK se prononçait lors de la première
visite au Kosovo du Président de l'Albanie, Alfred Moisiu, en faveur
d'une mise en oeuvre accélérée des Normes pour le Kosovo, une position
soutenue par la chef de l'Etat albanais. « Plus le problème du statut
final du Kosovo serait repoussé, plus cela laisserait la place aux extrémistes
de tous bords de se manifester », indiquait M. Moisiu.
Dans son rapport du 30 avril 2004, le Secrétaire général indiquait
que le plan de mise en oeuvre des « Normes pour le Kosovo » avait été
révisé « pour tenir compte de ces incidents et de leurs répercussions
» et que six mesures prioritaires à prendre rapidement par les
Institutions provisoires d'administration autonome pour favoriser les
retours des minorités y avaient été intégrées.
Il indiquait qu'il fallait adapter encore le plan de mise en oeuvre et
« en réévaluer les priorités en insistant davantage sur la sécurité
et les questions relatives à l'état de droit, aux droits et à la
protection des minorités, aux retours, au transfert de compétences du
niveau central vers les organes locaux et au développement économique.
» |
samedi 16 octobre
2004, 16h37
Belgrade met en garde
contre une indépendance du Kosovo
OHRID, Macédoine (AP) - Le ministre serbe des Affaires étrangères,
Vuk Draskovic, a mis en garde samedi contre une éventuelle indépendance
du Kosovo, estimant qu'une nouvelle modification des frontières dans les
Balkans serait source d'instabilité. Intervenant à l'occasion d'une réunion à Ohrid, dans l'ouest de la
Macédoine, des chefs de la diplomatie de cinq pays des Balkans
occidentaux (Croatie, Albanie, Macédoine, Serbie-Monténégro et Bosnie,
avec la brève participation du Français Michel Barnier), M. Draskovic en
a appelé "au respect des frontières existantes". "Les frontières ne doivent plus être modifiées si les Etats
doivent progresser vers les valeurs européennes" afin d'intégrer
l'Union européenne, a-t-il estimé, qualifiant les guerres des années
1990 qui ont fait exploser la Yougoslavie d'"enchaînement de
malheurs". Depuis 1999, le Kosovo est placée sous administration civile des
Nations unies mais une majorité d'albanophones de cette province serbe
demandent l'indépendance, tandis que la minorité serbe désire rester
dans le giron de la Serbie-Monténégro. L'indépendance pourrait inciter
les Serbes de Bosnie à demander à nouveau l'indépendance, a ajouté M.
Draskovic. La Bosnie est actuellement composée d'une part de la fédération
croato-musulmane et d'autre part de la république serbe. La réunion de deux jours qui s'achevait samedi à Ohrid était destinée
à favoriser la réconciliation et la coopération dans la région. Le
communiqué final a fait état de l'accord des participants pour faire de
la région "une zone de nouvelles possibilités et de coopération
renforcée, une région d'économie et de prospérité et une partie intégrante
de l'Union européenne ainsi que de l'OTAN". AP |
jeudi 13 mai 2004 Un général français prendra à l'automne le commandement de la KFOR
Il a été aussi chef de corps du 1er régiment de cavalerie d'Orange de 1991 à 1993 et commandant d'un bataillon de la mission des Nations unies au Cambodge en 1992 et 1993. Il a commandé la 6e Brigade légère blindée (BLB) de Nîmes, région située dans le sud de la France, d'août 2000 à mai 2002. |
L'Envoyé de l'ONU au
Kosovo engage à réfléchir aux difficiles choix de la mi-2005 11 mai 2004 – Le Représentant spécial pour le Kosovo a effectué aujourd'hui son premier bilan devant le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation dans la province après la vague de violences de mars. Il a annoncé qu'un examen des procédures de la Mission de l'ONU était en cours et a engagé le Conseil à commencer à réfléchir aux choix à venir. Présentant son premier rapport au Conseil de sécurité depuis ce qu'il a qualifié de « revers le plus sérieux rencontré par la MINUK (Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo) en cinq ans d'efforts », le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo a aussi indiqué qu'il avait « secoué la mission jusqu'à ses fondations. » Il a affirmé que la MINUK ferait tout ce qu'elle pourrait pour traduire en justice ceux qui ont provoqué ou ont pris part à la vague de violence qui a submergé le Kosovo à la mi-mars. « 270 arrestations ont été effectuées à ce jour », a-t-il indiqué, ajoutant cependant que « la priorité était de cibler les organisateurs ainsi que les auteurs d'homicides et les incendiaires. » Pour y parvenir, la MINUK a requis le déploiement de 100 inspecteurs de police supplémentaires, de six procureurs internationaux et de trois juges également internationaux. « Jusqu'à présent, 14 inspecteurs sont arrivés au Kosovo et nous en attendons 20 supplémentaires prochainement », a indiqué M. Holkeri qui a exprimé sa gratitude pour l'aide ainsi apportée mais a toutefois demandé « une implication plus déterminée de la part des Etats membres pour nous permettre de faire progresser les investigations. » Il a également rappelé que la Mission avait subi un nouveau choc quand, le 17 avril, trois gardiens ont été tués et onze blessé quand une unité de la police spéciale jordanienne avait ouvert le feu sur eux sans qu'il y ait eu de leur part aucune provocation préalable. Un des policier jordanien a été tué quand les gardiens américains ont riposté. « Une enquête est ouverte sur le rôle de ses quatre collègues dans l'affaire et l'un d'eux reste en détention », a indiqué M. Holkéri. « La violence nous a forcé à nous regarder dans la glace » et à « nous demander si la réponse que nous apportions était adéquate », a poursuivi le Représentant spécial qui a également indiqué que « la Mission avait passé en revue ses procédures opérationnelles et sa coordination en cas de crise » et qu'à cette fin, il avait nommé un conseil d'évaluation et qu'il agirait en fonction de ses recommandations. Rappelant que 4 100 personnes avaient déplacées en deux jours, il a estimé que « la viabilité des retours en 2004 dépendait d'une variété de facteurs et notamment des initiatives prises par les Institutions provisoires d'administration autonome pour rétablir la confiance et améliorer la sécurité. » La décision du Gouvernement du Kosovo de reconstruire les maisons endommagées est une initiative bienvenue à condition qu'il ne s'agisse pas d'un effort superficiel et mené à contrecoeur, a fait observer Harri Holkeri qui a par réaffirmé que les droits de toutes les communautés pouvaient être garanties, surtout si les Normes pour le Kosovo étaient mises en œuvre.Ces « normes restent pour la MINUK en tête de ses priorités », a-t-il déclaré. L'engagement des Institutions autonomes et de toute la population du Kosovo en faveur de la mise en œuvre de leur plan d'application est un élément crucial de leur succès, a poursuivi le Représentant spécial qui a estimé que les prochaines élections allaient constituer un test à cet égard. « Il reste beaucoup à faire et nous avons peu de temps pour cela », a souligné Harri Holkeri qui a indiqué, sur les questions des retours, des communautés et de la liberté de mouvement, que les retards pris par rapport au calendrier fixé le préoccupaient. « Je sais que le Premier Ministre partage mon point de vue », a-t-il ajouté. Il a de nouveau déploré que la communauté serbe ait décidé de ne pas participer au processus et a indiqué qu'il allait continuer à s'efforcer de la faire changer d'avis. Quant au dialogue direct entre Pristina et Belgrade, lancé avec succès au niveau de deux groupes de travail, peu de temps avant l'éruption de violence, il a depuis été différé. « Dans les semaines qui sont suivi les manifestations de la violence, les dirigeants de Belgrade et de Pristina m'ont indiqué que compte tenu de la situation politique, le dialogue était suspendu », a indiqué Harri Holkeri qui a toutefois fait remarquer que, dans la mesure où le dialogue en direct constituait l'une des Normes, il ne pourrait être repoussé indéfiniment. Il a également indiqué avoir pris note du plan proposé le Premier Ministre serbe Kostunica et approuvé par l'Assemblée nationale et « partager les préoccupations de Belgrade concernant la sécurité et la viabilité économique de la communauté serbe au Kosovo. » Le Représentant spécial a conclu en rappelant que le Conseil de sécurité avait endossé le mécanisme débouchant sur l'étude du futur statut du Kosovo. « Il ne m'incombe pas de prendre cette décision même si je donnerai sans aucun doute mon point de vue, le moment venu. Mais, à un plus d'un an de la mi-2005, il faudrait réfléchir dès à présent à la façon de gérer les choix difficiles qui se préparent », a-t-il déclaré. |
Au Conseil de sécurité,
les leaders du Kosovo appelés à s'attaquer aux causes des récentes
violences ethniques 13 avril 2004 – Moins d'un mois après les journées de violence qu'a connues le Kosovo, un haut responsable de l'ONU a affirmé aujourd'hui devant le Conseil de sécurité qu'il s'agissait d'attaques concertées lancées par des « extrémistes kosovars albanais » et a affirmé qu'il allait de la responsabilité des leaders kosovars de s'attaquer aux causes profondes de cette violence à motivation ethnique. Les résultats de la violence qui, pendant deux jours, a submergé la province, parlent d'eux-mêmes, a indiqué aujourd'hui le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, lors de son exposé au Conseil de sécurité. Dix-neuf personnes tuées, 950 blessées, 65 policiers internationaux, 58 membres de la police du Kosovo, 61 éléments de la KFOR, la Force internationale pour le Kosovo également blessés, 730 maisons appartenant pour la plupart aux minorités du Kosovo, brûlées ou endommagées, plus de 150 véhicules dont une centaine de véhicules de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) détruits ou sérieusement endommagés… a énuméré le responsable de l'ONU. « Les attaques menées par des extrémistes kosovars albanais contre les communautés kosovares serbes, rom et askali étaient organisées, de large envergure et ciblées », a indiqué M. Guéhenno. Elles se sont produites dans les grandes villes comme dans des petits villages et en particulier ceux qui avaient fait l'objet de programmes de retours comme c'était le cas à Vucitrn dans la région méridionale de Mitrovica, entièrement brûlé alors qu'un processus de retours y avait été officiellement lancé. Les 300 individus revenus en deux ans sont désormais des personnes déplacées. M. Guéhenno a souligné la réponse au début ambivalente des dirigeants du Kosovo. A l'exception notable du Premier Ministre Rexhepi « qui doit être personnellement salué pour ses prises de position publiques, ses actions et ses appels à cesser la violence », le Gouvernement du Kosovo a commencé par publier une déclaration se focalisant sur la noyade de trois enfants kosovars albanais, la présentant comme provoquée par les Serbes ce qui n'a jamais été établi et ne l'est toujours pas, a indiqué le Secrétaire général adjoint. « Ce n'est qu'après la forte réaction et la pression de la communauté internationale que les Institutions provisoires d'administration autonome en sont venues à réaliser que cette tentative de justification de la violence était inacceptable », a-t-il ajouté. M. Guéhenno a mis en avant le rôle constructif joué par Belgrade qui s'est efforcé de canaliser la violence, de prévenir toute réaction extrémiste et s'est engagé à reconstruire les mosquées brûlées. Il a aussi décrit les efforts déployés par Harri Holkeri, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, à la fois sur le front politique et opérationnel, indiquant notamment que les enquêtes lancées par la MINUK avaient conduit à l'arrestation de 183 personnes, que 42 affaires étaient instruites par des procureurs internationaux et 90 par le système judiciaire local. « Il est clair que, étant donné l'échelle des violences, des capacités d'enquête supplémentaires seront nécessaires », a-t-il ajouté, demandant aux Etats membres contactés de faire droit à la demande de la MINUK de 100 policiers supplémentaires. Mais pour M. Guéhenno, le véritable enjeu désormais réside dans l'analyse par les dirigeants et la population du Kosovo des causes profondes de cette violence à motivation ethnique et de prendre les mesures nécessaires pour les corriger. « Les leaders du Kosovo ont une responsabilité à cet égard et seront jugés sur leur façon de l'exercer », a déclaré le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU. « Le message qu'on leur demande d'adresser aux représentants du Kosovo et à sa population est simple et clair : il n'existe pas d'avenir paisible et prospère pour le Kosovo sans respect de la diversité de sa population. La violence ne sera pas récompensée », a-t-il affirmé. |
mercredi 7 avril
2004, 16h35
La France devra se
montrer "extrêmement vigilante" à la tête de la Kfor, estime
Alliot-Marie
PARIS (AP) - Après les affrontements meurtriers qui se ont récemment
eu lieu au Kosovo, la ministre française de la Défense, Michèle
Alliot-Marie, a estimé mercredi que la France devrait se montrer
"extrêmement vigilante" sur le plan militaire lorsqu'elle
prendra la tête de la force multinationale de l'OTAN, la Kfor, en
septembre prochain. Ces événements ont "créé une véritable rupture dans la
perspective de sortie de crise" et ont "ranimé la défiance
entre les communautés", a-t-elle constaté lors des questions au
gouvernement à l'Assemblée nationale. "La situation reste extrêmement
tendue". Or, "c'est dans ces circonstances extrêmement préoccupantes que
la France va prendre au mois de septembre le commandement de la Kfor",
a-t-elle souligné, jugeant la situation d'autant plus "inquiétante"
que des élections auront lieu le 23 octobre. "Nous devons donc être
extrêmement vigilants sur le plan militaire", a-t-elle plaidé. Parallèlement à l'action militaire, Michèle Alliot-Marie a souligné
la nécessité d'une "action diplomatique de la communauté
internationale et de la France". Elle a jugé
"indispensable" en particulier que le processus devant aboutir
au statut final de cette province serbe -actuellement sous administration
des Nations unies- soit engagé "sans délai et de façon très déterminée". La ministre de la Défense a également jugé "essentiel"
qu'une "pression très forte" soit exercée sur "les extrémistes
de tous bords". Enfin, elle a plaidé pour qu'"un effort soit
fait pour développer économiquement ce pays". "Si les jeunes
n'étaient pas à 80% chômeurs, ils ne seraient sans doute pas si
facilement manipulables par les groupes extrémistes", a-t-elle fait
valoir. "La sécurité et la stabilité des Balkans sont essentielles pour
la stabilité de l'Europe et la France y prendra toute sa part",
a-t-elle conclu. AP |
samedi 27 mars
2004, 21h58
Réhabilitation de
logements serbes après les émeutes à Pristina
PRISTINA, Serbie et Monténégro (Reuters) - Le gouvernement autonome
du Kosovo a entrepris de reconstruire des appartements serbes pillés et détruits
par des séparatistes kosovars ces dernières semaines à Pristina.
Le Premier ministre du Kosovo, Bajram Rexhepi, un Albanais, a déclaré
samedi que les réparations de cet ensemble immobilier constituaient
"un premier pas dans la reconstruction de la confiance détruite".
Le gouvernement de la province autonome s'est engagé à débloquer
cinq millions d'euros pour reconstruire quelque 286 logements serbes
incendiés au cours des émeutes de la mi-mars.
Samedi, Bajram Rexhepi a précisé que le complexe de Pristina où
vivaient plusieurs centaines de Serbes serait entièrement rénové sous
dix jours.
"Nous essaierons de faire tout ce qui peut l'être pour que les bâtiments
détruits soient reconstruits", a-t-il dit à des journalistes
serbes.
"Nous essaierons aussi de rétablir le dialogue entre la majorité
albanaise et les communautés ethniques afin d'engager la reconstruction
de la confiance", a ajouté le chef du gouvernement, qui s'exprimait
en serbe.
Les 17 et 18 mars, la communauté serbe du Kosovo a été la cible de
violences menées par des séparatistes kosovars. Les affrontements, qui
ont surpris par la violence de leur propagation les responsables de l'Onu
et de l'Otan, ont fait 28 morts et provoqué le départ de plus de 4.000
Serbes.
Province du sud de la Serbie à majorité albanaise, le Kosovo est placé
sous tutelle de l'Onu depuis 1999.
Francesco Bastalli, un des responsables onusiens de la province, a
estimé samedi que le projet de réhabilitation à Pristina était
"un début modeste mais encourageant".
"La communauté internationale est pressée de voir les
institutions agir rapidement pour verser l'argent et appliquer leurs
engagements", a-t-il dit, ajoutant que les autorités autonomes du
Kosovo devaient "en faire plus et tout de suite" pour la
communauté serbe. |
mercredi 24 mars
2004, 19h16
Près de 200 personnes ont été arrêtées. Arrivé mercredi matin pour une brève visite au Kosovo, M. Solana, le Haut représentant européen pour la politique étrangère, s'est notamment rendu à Kosovo Polje, localité située à 5 km de Pristina, où les maisons de la communauté serbe ont été ravagées par les extrémistes albanais. M. Solana s'est alors déclaré "horrifié par la brutalité" des événements. "C'est terrible à voir. Ils ont détruit les écoles où les élèves doivent être éduqués. Ils ont tué des gens, détruit des églises, ils ont fait des choses que la communauté internationale ne peut pas tolérer et ne tolèrera pas", a-t-il souligné. Mardi, à Bruxelles, M. Solana avait reconnu que la communauté serbe n'avait pas été suffisamment protégée, et avait rappelé l'attachement de l'Union européenne à un Kosovo multiethnique. "Le fait est que les minorités, en particulier la minorité serbe, n'ont pas été bien protégées au Kosovo. C'est un fait. Et de ce fait, nous devons voir comment améliorer la situation", avait souligné le diplomate européen. Plusieurs Serbes de Kosovo Polje --dont les maisons ont été détruites-- ont pris à partie M. Solana, qu'ils ont refusé de recevoir dans l'appartement où ils s'étaient réfugiés. Pour eux, la communauté internationale, dont l'Otan qui dispose d'environ 20.000 soldats au Kosovo, n'a pas été capable de s'opposer aux attaques des Albanais contre les Serbes. La visite de M. Solana a coïncidé avec le cinquième anniversaire du lancement, le 24 mars 1999, d'une campagne aérienne de l'Otan contre les troupes de Slobodan Milosevic, l'ex président de Yougoslavie (aujourd'hui Serbie-Monténégro), qui combattaient depuis près de 18 mois les séparatistes albanais du Kosovo. Environ la moitié des 1,8 million d'Albanais, chassés par les forces serbes, s'étaient réfugiés en Macédoine et en Albanie. A leur retour, quelque 200.000 Serbes et non-Albanais devaient à leur tour prendre la route de l'exil vers la Serbie, dans le sillage des forces serbes qui se retiraient sous la pression de l'Otan, en juin 1999. A l'occasion de cet anniversaire, le président du Kosovo, l'Albanais Ibrahim Rugova, a estimé que l'indépendance était "le seul moyen" de mettre fin aux violences ethniques. "L'objectif poursuivi par notre peuple et tous les citoyens est une reconnaissance rapide et formelle de l'indépendance du Kosovo", a déclaré M. Rugova dans un message à la population. "Cela, a-t-il assuré, apportera le calme dans cette partie de l'Europe". M. Solana a toutefois indiqué après la rencontre avec le Premier ministre du Kosovo, Bajram Rexhepi, que "la violence était un raccourci vers nulle part, vers rien", et qu'elle n'avait "pas sa place dans la famille européenne des Nations". |
jeudi 18 mars 2004,
14h40
Poursuite des violences
au Kosovo, l'Otan envoie des renforts
PRISTINA (AFP) - L'Otan a dépêché jeudi des renforts au Kosovo pour
tenter de rétablir le calme dans la province, en proie à un regain de
violences inter-ethniques qui ont fait 22 morts et 500 blessés. Les heurts entre Serbes et Albanais avaient éclaté mercredi d'abord
à Kosovska Mitrovica, dans le nord, et à Caglavica, avant de s'étendre
à la quasi-totalité des localités serbes du Kosovo, dans lesquelles des
foules d'Albanais se sont attaqués aux Serbes.
Les violences ont été déclenchées par une information, non confirmée,
selon laquelle deux ou trois enfants albanais seraient morts noyés à
Kosovska Mitrovica, après avoir été poussés par des Serbes dans la
rivière Ibar qui sépare la ville en deux parties, l'une majoritairement
albanaise au sud, l'autre serbe au nord.
Un couvre-feu a été instauré sur la ville.
Dans la nuit, la Force de l'Otan (Kfor), chargée de la sécurité au
Kosovo depuis juin 1999, et la police de l'Onu avaient évacué les Serbes
vivant à Pristina et ses environs vers des localités plus sûres.
A Urosevac (est), les soldats de la Kfor ont dû faire face à
plusieurs centaines de manifestants hostiles avant de réussir à extraire
une Serbe âgée de son appartement, qui a ensuite été incendié par la
foule.
Le commandant de la Kfor, le général allemand Holger Kammerhoff, a
donné jeudi son feu vert à l'utilisation de la force, afin
d'"assurer la sécurité de nos soldats, protéger les gens innocents
et rétablir la liberté de mouvement pour tous au Kosovo".
La Kfor, qui a fermé l'aéroport international de Pristina sous son
contrôle, a également annoncé que les "frontières" avaient
été fermées à tout trafic.
Selon l'Onu, les violences de mercredi, les plus meurtrières et les
plus étendues depuis la fin en juin 1999 de la guerre au Kosovo, ont fait
22 morts et 500 blessés dont 61 policiers et 11 soldats de la KFOR.
Le porte-parole de l'Onu Malcolm Ashby a estimé que ce bilan pourrait
s'alourdir au fur et à mesure que la police reprend le contrôle des
localités serbes, menacées par des foules d'Albanais.
"Malheureusement nous nous attendons au pire dans certains
endroits sur la base des informations dont nous disposons
actuellement", a déclaré M. Ashby.
Devant la dégradation de la situation, l'Otan, qui compte 17.000
soldats au Kosovo, a envoyé des renforts sur Pristina. Une centaine de
militaires américains de la Force de stabilisation de l'Otan en Bosnie (Sfor)
faisaient route jeudi pour le Kosovo. Ils devaient être suivis rapidement
par environ 70 carabinier italiens, également déployés en Bosnie.
La Grande-Bretagne, déjà engagée au Kosovo, a annoncé qu'elle
allait y envoyer 750 militaires supplémentaires qui pourraient, théoriquement,
être déployés dans un délai de quatre jours.
A Belgrade, le ministère serbe de l'Intérieur a annoncé que la
police avait élevé son niveau d'alerte au maximum à la frontière
administrative avec le Kosovo afin de prévenir un "transfert du
terrorisme albanais vers d'autres régions de la Serbie".
Le ministre serbe et monténégrin des Droits de l'Homme Rasim Ljajic a
mis en cause la responsabilité de la communauté internationale qui
"exerce la plus grande partie du pouvoir au Kosovo".
"Les événements (de mercredi) ont clairement montré que les
Albanais veulent non seulement un Kosovo indépendant mais un Kosovo
ethniquement pur et que la communauté internationale doit changer sa
politique en ce qui concerne le statut final de la province", a-t-il
estimé.
Environ 200.000 Serbes avaient quitté le Kosovo en 1999 après le
retrait des forces de Belgrade. Depuis lors, des centaines de Serbes et
autres non-Albanais ont été tués ou sont portés disparus.
Quelques centaines de Serbes seulement sont retournés chez eux au
Kosovo, et ceux qui sont restés dans la province --actuellement 80.000
face à 1,8 million d'Albanais-- demeurent pour la plupart confinés dans
des enclaves protégées militairement.
Réagissant aux événements au Kosovo, des milliers de Serbes sont
descendus dans les rues pour manifester depuis mercredi. Les mosquées de
Nis (sud) et Belgrade ont été incendiées mercredi. Jeudi, la police a
dispersé une manifestation à Belgrade, tandis qu'à Nis, environ 5.000
personnes défilaient aux cris de "Allons au Kosovo" et "Égorgeons
les Albanais pour qu'ils n'existent plus".
La Russie a demandé jeudi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité
de l'ONU sur la situation au Kosovo. |
mercredi 17 mars
2004, 17h54
Affrontements
serbo-albanais au Kosovo: sept morts, plus de 250 blessés
KOSOVSKA MITROVICA (AFP) - Le Kosovo a été mercredi la proie d'une
nouvelle flambée de violence entre Serbes et Albanais, dont le bilan était
en fin d'après-midi d'au moins sept morts et plus de 250 blessés dans
les deux camps, et onze soldats français de la force internationale qui
tentait de rétablir l'ordre ont également été blessés. Les affrontements, qui ont éclaté à Kosovska Mitrovica (nord) et à
Caglavica, près de Pristina, chef-lieu de la province, témoignent de
l'extrême fragilité de la paix que maintiennent les forces de l'Otan et
de l'Onu depuis juin 1999.
Le feu a été allumé par le dernier d'une série d'incidents dont le
récit, fait par un enfant albanais, n'a toujours pas reçu de
confirmation officielle.
Selon cet enfant, dont les propos ont été rapportés à l'AFP par
l'Onu, un groupe de Serbes aurait poussé trois enfants albanais, âgés
de 9, 11 et 12 ans, dans la rivière Ibar qui divise la ville de Kosovska
Mitrovica. La partie sud est peuplée d'Albanais, le partie nord étant
majoritairement serbe.
Le chef de la mission de la Minuk, Harri Holkeri, s'est refusé "à
tirer des conclusions tant que l'enquête de la police est en cours".
La force de l'Otan (Kfor) et la mission de l'Onu (Minuk) avaient annoncé
mardi soir qu'elles menaient une vaste opération pour retrouver trois
enfants portés disparus. Deux d'entre eux ont été retrouvés morts.
"Nous continuons de chercher la troisième victime, âgée de neuf
ans", a dit à l'AFP un porte-parole de l'Onu, Derek Chappell.
Vers 11h00 (10h00 GMT) mercredi, une marée d'Albanais a forcé les
points de contrôle de la Kfor et pénétré dans la partie serbe de
Mitrovica. Les affrontements ont éclaté, les pierres ont commencé à
voler de part et d'autre, des coups de feu ont claqué. Soldats de l'Otan
et policiers de l'Onu ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en
caoutchouc.
"Il y a beaucoup de blessés. Les ambulances ne cessent de faire
des allers-retours", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'Onu,
Gyoergy Kakuk.
Deux Serbes et cinq Albanais ont été tués, et les Albanais
comptaient environ 200 blessés et les Serbes une soixantaine, selon des
sources médicales serbes et albanaises sur place.
Onze soldats français de la Kfor ont été blessés, dont trois grièvement,
a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Kfor, Athanasios Zormbas.
Il aura fallu plusieurs heures aux forces internationales pour
s'interposer et reprendre le contrôle du pont qui relie les deux parties
de la ville divisée.
Le Premier ministre du Kosovo, l'Albanais Bajram Rexhepi, arrivé
d'urgence à Mitrovica sud, a demandé à l'Onu de "tenir le contrôle
de la situation et de s'occuper des causes des troubles". Il a rendu
visite aux blessés albanais.
Des affrontements ont éclaté aussi à Caglavica, près de Pristina, où
les Serbes bloquaient depuis mardi la route conduisant à Pristina et à
la Macédoine pour protester contre un incident au cours duquel un Serbe
de 19 ans a été blessé par balles.
Comme à Mitrovica, plusieurs milliers d'Albanais ont forcé les points
de contrôle de la Kfor et de l'Onu pour s'affronter avec les Serbes.
Les forces internationales ont utilisé des gaz lacrymogènes. Des tirs
ont été entendus, des hélicoptères de la Kfor ont survolé le village,
mais, selon un photographe de l'AFP sur place, la situation a échappé au
contrôle de la Kfor et l'Onu.
Il y a des blessés, selon lui. Deux maisons serbes ont été incendiées,
tandis que des femmes et des enfants serbes ont commencé à quitter le
village.
Le premier ministre serbe Vojislav Kostunica a convoqué une réunion
d'urgence de son cabinet pour examiner la situation au Kosovo, dont la
population albanaise, majoritaire à 95% dans la province, revendique
l'indépendance.
Lors d'un entretien téléphonique avec l'administrateur de l'Onu, M.
Kostunica a exigé "des activités efficaces des forces
internationales de sécurité afin de faire cesser d'urgence les violences
contre la population serbe à Caglavica, Kosovska Mitrovica et dans
d'autres localités", selon un communiqué du gouvernement. |
dimanche 14 mars
2004, 15h17
Le représentant de
l'ONU au Kosovo fixe au 23 octobre la date des élections dans la province
serbe
PRISTINA, Serbie-Monténégro (AP) - Le représentant spécial des
Nations unies au Kosovo Harri Holkeri a annoncé dimanche que les élections
renouvelant les 120 députés de l'assemblée de la province serbe
auraient lieu le 23 octobre prochain. Il s'agit du second scrutin régional depuis que le Kosovo est passé
sous l'administration de l'ONU il y a cinq ans. Les premières élections
régionales avaient eu lieu en 2001. Par ailleurs, des élections locales
ont été organisées en 2000 et 2002. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
organisera le scrutin en coopération avec les représentants locaux, a précisé
Sven Linholm, un porte-parole de l'organisation. AP |
Audiences à la CIJ sur
la requête de l'ex-Etat yougoslave regardant les bombardements de l'OTAN
de 1999
Le 29 avril 1999, la Serbie Monténégro a déposé des requêtes introductives d'instance contre la Belgique, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l'Espagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'Amérique «pour violation de l'obligation de ne pas recourir à l'emploi de la force», indique la CIJ dans un communiqué publié hier. Dans ces requêtes, la Serbie et Monténégro soutenait que ces Etats avaient violé leurs obligations internationales de ne pas recourir à l'emploi de la force contre un autre Etat, (…) de ne pas s'immiscer dans ses affaires intérieures et de ne pas porter atteinte à sa souveraineté. La Serbie et Monténégro demandait entre autres à la Cour de dire et juger que ces Etats portaient la responsabilité de cette violation et qu'ils devaient réparation pour les préjudices causés. La Cour rappelle qu'à la suite des « exceptions préliminaires d'incompétence et d'irrecevabilité » soulevées le 5 juillet 2000 par la Belgique, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni, les huit procédures sur le fond avaient été suspendues en application de l'article 79 du Règlement de la Cour et que l'objet des audiences qui se tiendront du 19 au 23 avril prochain est donc d'entendre les exposés oraux des Parties sur ces exceptions préliminaires. |
dimanche 14 mars
2004, 15h17
Le représentant de
l'ONU au Kosovo fixe au 23 octobre la date des élections dans la province
serbe
PRISTINA, Serbie-Monténégro (AP) - Le représentant spécial des
Nations unies au Kosovo Harri Holkeri a annoncé dimanche que les élections
renouvelant les 120 députés de l'assemblée de la province serbe
auraient lieu le 23 octobre prochain. Il s'agit du second scrutin régional depuis que le Kosovo est passé
sous l'administration de l'ONU il y a cinq ans. Les premières élections
régionales avaient eu lieu en 2001. Par ailleurs, des élections locales
ont été organisées en 2000 et 2002. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
organisera le scrutin en coopération avec les représentants locaux, a précisé
Sven Linholm, un porte-parole de l'organisation. AP |
8 mars 2004 - Découverte
d'un engin explosif au Kosovo : condamnation du Représentant de l'ONU
Le Service de police du Kosovo (SPK) a découvert, très tôt samedi
matin, un objet explosif à l'extérieur du périmètre du quartier général
de la Mission de l'ONU mais à proximité d'appartements occupés par des
résidents kosovars, indique un communiqué de la Mission d'administration
intérimaire des Nations Unies au Kosovo, la MUNIK.
La Mission précise que l'explosif a été neutralisé avec l'aide de
la KFOR, la force internationale présente au Kosovo, et qu'il n'a fait ni
victimes ni dégâts.
Le Représentant spécial de l'ONU pour le Kosovo condamne une action
mettant en danger la population et a félicité le SPK, la police de la
MUNIK et la KFOR pour leur façon professionnelle de réagir à
l'incident, indique le communiqué.
M. Holkeri a assuré que parallèlement à l'enquête, des mesures
supplémentaires de sécurité seraient prises pour prévenir de futures
attaques de la même nature. |
dimanche 22 février
2004, 1h36
Un ministre kosovar
blessé dans un attentat à la voiture piégée
PRISTINA, Serbie-Montenegro (AP) - Un ministre du Kosovo et quatre de
ses collaborateurs ont été blessés dans l'explosion de leur véhicule
samedi soir, selon la police. La déflagration a blessé Ethem Ceku, ministre de l'Environnement et
du programme spatial du gouvernement kosovar et quatre autres personnes au
démarrage de leur véhicule, peu après 22h00 locales (21h00 GMT) dans la
ville de Pec (80km à l'ouest de Pristina), a expliqué Refki Morina,
porte-parole de la police, à l'Associated Press. Les cinq hommes ont été immédiatement conduits à l'hôpital, mais
leurs jours ne sont pas en danger, selon les autorités hospitalières. Ethem Ceku appartient au troisième parti de l'ethnie albanaise, la
plus importante du pays dirigé par un ancien rebelle albanais, Ramush
Haradinaj. Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de l'explosion.
AP |
Union Européenne
: 29 décembre 2003 La Commission européenne a décidé d'attribuer une assistance supplémentaire d'un montant de 16 millions d'euros aux actions menées par l'Agence européenne de Reconstruction à Pristina (Kosovo). |
Le vendredi 28 novembre 2003 L'ONU et l'OTAN renforcent les mesures de sécurité au Kosovo Agence France-Presse - Pristina, Serbie-Monténégro La mission des Nations unies (MINUK) au Kosovo et la Force de l'OTAN (KFOR) qui y est déployée ont renforcé les mesures de sécurité dans la province après avoir été alertées jeudi par New York que des menaces non identifiables pesaient sur elles. «Les mesures prises jeudi sont toujours en vigueur et
le resteront jusqu'au début de la semaine prochaine», a déclaré à
l'AFP le porte-parole de la police de l'ONU au Kosovo, Mme Angéla Joseph. |
Le vendredi 03 octobre 2003 Un général allemand à la tête de l'OTAN au Kosovo Agence France-Presse - Pristina, Serbie-Monténégro Le général allemand Holger Kammerhoff a pris vendredi le commandement de la Force multinationale de l'OTAN au Kosovo (KFOR) en remplacement du général italien Fabio Mini. Kammerhoff, 59 ans, est le huitième commandant de la
KFOR et le deuxième Allemand à la tête de cette Force de 21 000 hommes.
Il sera en poste pour une période d'un an. |
|
Le mardi 19 août 2003 Tuer ses voisins: le cauchemar du Kosovo se poursuit Pristina, Serbie et Monténégro - Agence France-Presse - Stephen Coates À peine Derek Chappell avait-il dit que le calme régnait au Kosovo que le téléphone avait sonné sur sa table au siège de la police de l'ONU à Pristina: deux garçons serbes venaient d'être abattus de sang-froid par un homme, soupçonné d'être un Albanais. Quatre autres avaient été blessés quand il avait tiré sur eux, la semaine dernière, alors qu'ils nageaient dans une rivière près de Gorazdevac, une enclave serbe entourée de villages albanais dans le nord-ouest de la province serbe.
|
Le lundi 18 août 2003 Belgrade va plaider auprès de l'ONU contre la violence au Kosovo Agence France-Presse - Belgrade Le vice-premier ministre serbe Nebojsa Covic va plaider pour une intensification de l'action internationale contre les extrémistes albanais au Kosovo, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité convoquée pour lundi après-midi. La réunion a été demandée par Belgrade après des attaques armées contre la minorité serbe dans la province du Kosovo administrée par l'ONU. Mercredi, deux adolescents serbes ont été tués près du village de Gorazdevac. M. Covic a déclaré avant son départ pour New York qu'il allait proposer une série de mesures, y compris un «ultimatum pour que soit mis fin à l'extrémisme et au terrorisme». Il a affirmé qu'un groupe extrémiste appelé l'Armée de libération nationale (Ana ou AKSH en albanais) était lié au Corps de protection du Kosovo (TMK) créé par l'ONU après la dissolution de l'UCK, la guérilla albanaise. «L'Ana est une farce hautement informatique, un jeu de sites internet et l'Ana réelle n'est autre que le Corps de protection du Kosovo», a déclaré M. Covic à l'agence Tanjug, en référence aux militants dont la seule adresse se trouve sur l'internet. L'Ana a revendiqué une attaque perpétrée vendredi contre un poste de police serbe à Konculj (sud de la Serbie), un village à la frontière administrative avec le Kosovo, ainsi qu'une attaque au mortier contre une base militaire dans le village voisin de Dobrosin. Officiellement, le Kosovo fait toujours partie de la Serbie, bien qu'il soit administré par l'ONU et par l'OTAN depuis la fin du conflit armé de janvier 1998 à juin 1999 entre séparatistes albanais et forces serbes.
|
Le dimanche 17 août 2003 Nouveaux tirs contre des enfants serbes au Kosovo Agence France-Presse - Belgrade Des inconnus ont tiré une rafale contre des enfants serbes du village de Gorazdevac, au Kosovo, quelques jours après un incident armé similaire qui avait fait deux morts et quatre blessés, a rapporté l'agence Tanjug. Les tirs sont venus d'un village albanais et se sont produits vers 16h00 (14h00 GMT), ont déclaré à l'agence des habitants serbes de Gorazdevac. Mercredi, deux Serbes, Pantelija Dakic (11 ans) et Ivan
Jovovic (19), ont été fauchés par une rafale, tandis que quatre autres
jeunes qui se baignaient avec les deux victimes dans la rivière Bistrica,
près de Gorazdevac, ont été blessés. L'un d'entre eux est toujours
dans un état grave. |
|
|
|
|
|
|
|
1. Principaux textes du Mouvement de la Paix ou appels communs
-Déclarations du Bureau National et de Daniel Durand, Secrétaire
-Appels communs d'organisations
-Documents sur le Kosovo par le Comité de Rennes
-Contribution de Patrick SIMON
2. Contributions de personnalités et d'organisations internationales
-Déclaration de Kofi Anan, Secrétaire Général de l'O.N.U.
-Déclaration de Federico Mayor, Directeur de l'Unesco
-Déclaration des scientifiques
-Pétition de Catherine Samary
3 Contributions de personnalités ou d'organisations de l'ex-Yougoslavie
Adresse du Centre anti-guerre de Belgrade
Message de Sonja Lokar (European Forum for Democracy and solidarity C.E.E. Network For Gender Issues)
4. Documents
Histoire récente du Kosovo ("Le Monde")
Colloque de Ferney-Voltaire "3 ans après les accords de Dayton, quelle paix aujourd'hui et demain dans les Balkans ?" (références)
5. Adresses d'Email et de sites Internet
6. Bibliographie du Mouvement de la Paix
A L'OPINION PUBLIQUE
Les massacres, l'épuration ethnique au Kosovo nous révoltent. Cette tragédie ne nous fait pas oublier les réfugiés, le drame des populations en Sierra-Léone, au Kurdistan, au Congo, au Rwanda. . Nous voulons y mettre fin partout, vite et définitivement.
En Yougoslavie, nous constatons que l'intervention militaire de l'OTAN , sans mandat des Nations-Unies, a aggravé le sort des populations, n'a ouvert aucune perspective politique crédible.
Nous réaffirmons, qu'en cette fin de siècle, la communauté internationale a les moyens politiques et pacifiques de prévenir les conflits, de mettre hors d'état de nuire les dictateurs, si elle se dégage des logiques de force, de domination économique, politique et culturelle.
Le nouveau millénaire doit être celui du refus fondamental de la guerre comme moyen de la politique.
Nous estimons qu'il est nécessaire et urgent de réaffirmer le rôle prioritaire de l'ONU et des organisations multilatérales, que les peuples se sont données librement après la dernière guerre, pour construire des bases légales pour le règlement politique durable des conflits.
Aucune structure civile ou militaire, "groupe de contact", "G7/G8", "OTAN " ou autre, n'a la légitimité pour imposer des décisions unilatérales aux nations.
Nous réaffirmons qu'il y a besoin de "plus et de mieux" d'ONU (de "plus et mieux" d'OSCE pour les Européens) et non de "plus et de mieux" d'OTAN.
Pour mettre un terme aux souffrances des populations du Kosovo, nous appelons les autorités françaises à faire preuve d'audace politique pour que les Nations-Unies puissent au plus vite construire une solution politique, qui soit une alternative à la guerre, en votant une résolution ordonnant :
- un cessez-le-feu immédiat et définitif au Kosovo avec l'arrêt des bombardements de l'OTAN et le retrait des forces militaires et paramilitaires serbes,
- la relance de négociations immédiates pour une solution politique garantissant tous les droits et les choix de chaque communauté,
- le déploiement de "casques bleus" pour garantir la paix, le retour et la sécurité des réfugiés.
- la mise sur pied d'un plan global d'aide et de reconstruction économique, sociale et politique de l'ensemble des pays des Balkans, avec un soutien à la société civile, aux forces démocratiques et pacifistes.
Oui, nous voulons que se substitue à la vieille culture de la guerre, qui a ensanglanté notre siècle, une nouvelle culture de la paix !
Le 10 avril 1999
Le Bureau National du Mouvement de la Paix s'inquiète de l'enlisement et de l'aggravation de la guerre en Yougoslavie.
Il intervient auprès des autorités françaises
Le Bureau National du Mouvement de la Paix s'est réuni ce samedi 10 avril à Saint-Denis. Il s'inquiète de l'aggravation récente de la guerre en Yougoslavie (annonce de déploiement de missiles russes, accrochages militaires à la frontière). Une situation nouvelle, lourde d'extension du conflit, est créée.
Dans cette situation grave, le Mouvement de la Paix a envoyé un télégramme au Président de la République et au Premier Ministre pour qu'ils proposent d'urgence une réunion extraordinaire du Conseil de Sécurité de l'ONU, pour aboutir à un cessez-le-feu et une solution politique positive du conflit.
Le Mouvement de la Paix a décidé d'autre part :
- la convocation d'une réunion de concertation d'urgence de mouvements de paix européens et de personnalités engagées dans la lutte anti-guerre, vendredi 16 avril à Paris,
- le lancement d'une "Adresse à l'opinion publique française" qui sera distribuée massivement en France dans les jours à venir.
Télégramme à MM Jacques Chirac et Lionel Jospin
La guerre dans le sud-est européen s'enlise chaque jour davantage.
Les conséquences en sont tragiques pour la population de cette région. Les dangers d'extension du conflit risquent de mettre en cause la sécurité du continent et du monde. La communauté internationale est directement interpellée.
La France, membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU, se doit d'être à l'initiative dans les plus brefs délais d'une réunion extraordinaire du Conseil de Sécurité, afin de promouvoir, de manière urgente, une solution politique du conflit et de jeter les bases d'une paix durable pour les peuples des Balkans.
10 avril 1999
(Appel des Cent pour la Paix, 17/19 place de l’Argonne 75019 PARIS - 01 42 09 23 78 // Enseignants pour la Paix, 129 Av Général Leclerc 91120 PALAISEAU - 01 40 63 29 00 // Ligue internationale de femmes pour la Paix et la Liberté, 25 rue Victor Masse 75009 PARIS - 01 48 78 39 85 // Mouvement de la Paix, 139 bd Victor Hugo 93400 ST-OUEN 01 40 12 09 12 // Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, 43 bd Magenta 75010 PARIS - 01 53 38 99 99)
IL Y A URGENCE !
La guerre en Yougoslavie dure depuis déjà un mois. Rien n’est réglé, tout est aggravé. Le sort des réfugiés a empiré, les destructions de bâtiments militaires et civils se poursuivent, l’épuration ethnique n’est en rien stoppée, au contraire.
Il est urgent de sortir de l’impasse de la guerre en engageant immédiatement des négociations pour une solution politique, seule issue possible.
Les organisations pour la paix (Appel des Cent pour la Paix, Enseignants pour la Paix, Ligue internationale de femmes pour la Paix et la Liberté, Mouvement de la Paix, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)
- se sont adressées au Président de la République en ce sens,
- proposent de soutenir partout en France dans les jours à venir le texte suivant (signé par plus de 20 organisations françaises) :
"Plus que jamais, nous voulons :
- l'arrêt des bombardements de l'0.T.A.N et de toutes les opérations de guerre ; l'arrêt de la purification ethnique menée par le gouvernement de Milosevic,
- le renforcement de la solidarité avec les populations civiles, réfugiées ou sinistrées, le soutien aux forces démocratiques, pacifistes et antinationalistes de la région
Il faut une réunion d'urgence de l'ONU pour décider
* l'arrêt des opérations militaires, paramilitaires ou policières serbes et des bombardements de l'OTAN,
* des négociations immédiates pour une issue politique, le respect des droits des peuples du Kosovo et de la région à déterminer les conditions de leur vie commune future pour construire une paix durable, la mise en place d'une force multinationale, indépendante de l'OTAN pour garantir la paix."
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La poursuite des massacres, l'aggravation de la situation des populations civiles réfugiées est insupportable ; l'extension aux villes des bombardements aériens enfonce la région dans la guerre.
Rien n'est réglé, tout est aggravé.
Plus que jamais, nous voulons :
- l'arrêt des bombardements de l'0.T.A.N, et de toutes les opérations de guerre ; l'arrêt de la purification ethnique menée par le gouvernement de Milosevic,
- le renforcement de la solidarité avec les populations civiles, réfugiées ou sinistrées, le soutien aux forces démocratiques et anti-nationalistes de la région
- une réunion d'urgence de l'ONU pour décider :
* l'arrêt des opérations militaires ou policières serbes et des bombardements de l'OTAN,
* des négociations immédiates pour une issue politique, le respect des droits des peuples du Kosovo et de la région à déterminer les conditions de leur vie commune future pour construire une paix durable, la mise en place d'une force multinationale, indépendante de l'OTAN, de garantie de la paix.
Pour mémoire, signataires du précédent Appel :
(Alternative Libertaire - Appel des Cent pour la Paix - Association Républicaine des Anciens Combattants. - Association des Médecins pour la Prévention de la Guerre Nucléaire - Comité National Indépendance et Développement - Confédération Générale du Travail - Droit et Solidarité - Enseignants pour la Paix - Fédération Démocratique Internationale des Femmes - Fédération Espérantiste du Travail - Fédération Internationale Syndicale de l'Enseignement - Femmes Solidaires - Les Alternatifs - Ligue Communiste Révolutionnaire - Ligue Internationale de Femmes pour la Paix et la Liberté - Mouvement de la Jeunesse Communiste de France - Mouvement de la Paix - Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples - Parti Communiste Français. - Union Nationale des Etudiant de France. - Union Pacifiste de France.
Appelant à la manifestation mais séparément, chacune sous leurs propres textes :
Après plusieurs jours de bombardements intensifs, tout montre que le recours à la guerre ne règle rien, tout au contraire, en Yougoslavie et au Kosovo.
Plus que jamais, nous voulons :
- l'arrêt des bombardements de l'0.T.A.N, et de toutes les opérations de guerre
- la solidarité aux populations civiles, aux forces démocratiques et anti-nationalistes de la région
- l'arrêt des massacres et de la purification ethnique menée par le gouvernement de
Milosevic,
- des négociations immédiates pour la fin des combats, pour le respect des droits des peuples du Kosovo et de la région à déterminer les conditions de leur vie commune future pour construire une paix durable.
Nous appelons à une journée d'initiatives, d'actions, de manifestations partout en France, le Jeudi 1er avril, et à une
JEUDI 1er AVRIL à 18 H
PARIS - PLACE DE LA REPUBLIQUE
Alternative Libertaire - Appel des Cent pour la Paix - Association Républicaine des Anciens Combattants. - Association des Médecins pour la Prévention de la Guerre Nucléaire - Comité National Indépendance et Développement - Confédération Générale du Travail - Droit et Solidarité - Enseignants pour la Paix - Fédération Démocratique Internationale des Femmes - Fédération Espérantiste du Travail - Fédération Internationale Syndicale de l'Enseignement - Femmes Solidaires - Les Alternatifs - Ligue Communiste Révolutionnaire - Ligue Internationale de Femmes pour la Paix et la Liberté - Mouvement de la Jeunesse Communiste de France - Mouvement de la Paix - Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples - Parti Communiste Français. - Union Nationale des Etudiant de France. - Union Pacifiste de France.
A titre individuel :
Bernard Ginesty, directeur de Témoignage Chrétien,
Appellent à la manifestation mais séparément, chacune sous leurs propres textes :
- Fédération Syndicale Unitaire
- Les Verts Paris
- Lutte Ouvrière
- Mouvement des Citoyens
- Sud-PTT
La puissance de la manifestation parisienne du 1er avril est à la hauteur de l'émotion des Français et de leur volonté de voir vite mis un terme aux souffrances des populations kosovar en premier lieu, mais aussi serbe, prises en otage entre l'entreprise de purification ethnique de Milosevic et les bombardements de l'OTAN.
Le nombre grandissant d'organisations participantes, y compris les Verts parisiens, montre que, malgré une grande diversité d'approches sur les causes du conflit, la convergence se fait sur quelques constats :
Parmi tous ceux qui manifestent aujourd'hui en France contre la guerre, et aussi, sans doute parmi un grand nombre de ceux qui ne manifestent pas, un constat domine : il n'y a pas une minute à perdre.
Effectivement, il n'y a pas une minute à perdre, non pour rajouter des bombardiers supplémentaires, à l'inefficacité patente, ou pour envoyer des commandos dans des opérations "tordues", mais pour que la France prenne des initiatives diplomatiques fortes.
En effet, après une période diplomatique active, avant et pendant Rambouillet, la diplomatie française est tombée dans une inaction totalement stupéfiante et incompréhensible.
Alors que le Pape envoie son "Ministre" des Affaires étrangères en tournée, que les Russes s'activent, que les Allemands organisent une conférence internationale sur l'aide humanitaire, seul le ministre de la Défense française joue le rôle du "fidèle allié" et va faire un petit tour sur une base militaire pour promettre six appareils supplémentaires.
Qu'attend M. Chirac, qu'attend M. Jospin pour faire preuve d'initiative et d'imagination diplomatiques pour ouvrir une brèche vers une issue politique, puisqu'il faudra bien en arriver là, au plus vite ?
Pourquoi ne pas se saisir de la proposition du Pape, d'établir une trêve pascale, entre les deux Pâques, catholique et orthodoxe, du 4 au 11 avril, une nouvelle "trêve de Dieu" pour établir un cessez-le-feu immédiat, de la part des Serbes bien sur, en premier lieu, mais aussi de l'OTAN ?
Pourquoi ne pas proposer d'utiliser cette semaine pour procéder à la démilitarisation complète du Kosovo tant des forces de la police et de l'armée serbe que des milices albanaises, pour permettre un retour immédiat des observateurs de l'OSCE comme force d'interposition et de médiation sur la terrain, pour déployer aux frontières intérieures et extérieures du Kosovo des forces multinationales de toute l'Europe, donc y compris russes, visant à empêcher tout passage d'armes diverses ou de forces de répression serbes.
Le gel des combats dans ces conditions permettrait de déployer l'aide humanitaire nécessaire et urgente à l’intérieur du Kosovo et aux frontières, avec la mise en route du processus du retour de réfugiés, afin qu'ils ne s'installent pas dans un provisoire risquant de durer.
Comment remettre en chantier une solution politique ?
Pour cela, il faudra tirer toutes les leçons de Rambouillet, des avancées et des limites évidentes de cette négociation.
La constatation première est que la politique simpliste, menée sous la pression américaine, des négociations menées sous la menace du "Tomawahk" a échoué.
Une négociation ne peut se dérouler sous la simple alternative du "tu signes ou on tape" : cette schématisation permet toutes les manipulations, de la part de chacune des parties.
Une négociation doit toujours, en s'accompagnant d'une grande fermeté, permettre de contourner tel ou tel obstacle artificiel, comme celui de la nature des troupes chargées de l'application de l'accord.
La deuxième constatation tient à l'élargissement nécessaire des partenaires.
Chacun reconnaît qu'il n'y aura pas d'accord sans impliquer d'une part dans la négociation tous les Européens, jusqu'à la Russie. D'autre part, on ne pourra préparer un accord, militaire, économique et politique sans un cadre intégrant , plus ou moins, tous les pays des Balkans.
C'est le point commun de tous ceux qui proposent soit une Conférence balkanique, soit une Conférence ou Forum européen, soit une Conférence de l'OSCE.
Pour ces buts, chacun doit reconnaître la non-pertinence de la référence à l'OTAN, qui ne reste qu'une machinerie militaire...
Sur le fond, l’alternative n’est pas entre "l’OTAN partout et pour tout" et une Union Européenne militarisée, elle est entre "la sécurité imposée ou la sécurité partagée".
Qui aura le courage en matière de sécurité et de prévention des conflits, d'avoir une vision européenne élargie, en s'appuyant soit sur la structure même de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), soit au moins sur les principes de sa Charte pour une Sécurité européenne en cours d'adoption, soit directement sur l'ONU, son Conseil de sécurité et son Secrétaire Général Kofi Annan ?
La relégitimisation des instances internationales est inséparable d'un processus de paix durable, dans les Balkans, mais aussi pour l'Irak ou le Kurdistan.
Les heures comptent.
Alors que la stratégie de guerre est en train d'apparaître comme une impasse tragique, les dirigeants politiques sont face à cette responsabilité : seront-ils capables de construire une stratégie de paix durable, qui ne s'appuie pas dès le départ sur des ruines, des camps de réfugiés, la partition du Kosovo ?
L'Appel "pour une paix durable", qui a été à la base de la manifestation de Paris, l'Appel "Arrêt des bombardements, autodétermination" des vingt-cinq personnalités autour de Pierre Bourdieu, ont donné des bases progressistes au refus de la guerre et l'exigence d'une paix juste au Kosovo. Aujourd'hui, il faut sans attendre, créer les conditions sur le terrain, par un cessez-le-feu, une trêve de Dieu rapide, d'enclencher un processus politique.
Vite. Nous avons un seul but : la solidarité aux civils et réfugiés.
Nous avons une seule exigence : "Arrêtons les bombardements, stoppons la purification ethnique, négociations".
Daniel Durand
secrétaire national du Mouvement de la Paix
MOUVEMENT DE LA PAIX
13 square de Galicie - BP 1624
35017 RENNES Cedex 2
Tél./Fax 02 99 51 24 03
ET LES RISQUES D'EMBRASEMENT
Chaque jour, la télévision nous apporte des images de guerre : bombardements par les avions de l'OTAN, immeubles en feu, blessés dans les hôpitaux, enfin le sinistre cortège des réfugiés albanais kosovars chassés de leur maison et de leur pays par l'armée et les milices serbes qui organisent au Kosovo une expulsion "ethnique" systématique. Ces pratiques ne sont pas nouvelles. Entre 1991 et 1995,dans cette région, deux millions de personnes ont été chassées de leur lieu d'habitation, un million six cents mille personnes n'ont pu rentrer par suite de la terreur entretenue par les milices adverses (serbes, croates ou musulmanes bosniaques) dans les territoires respectifs qui leur ont été assignés par les accords de DAYTON en 1995. Aujourd'hui, ce sont les Albanais kosovars qui sont victimes de ces expulsions organisées par les milices serbes.
POURQUOI CES PRATIQUES DE "NETTOYAGE ETHNIQUE " ?
Le dirigeant nationaliste serbe Milosevic porte au Kosovo, comme hier en Bosnie, une responsabilité majeure. Il a retiré en 1989 le statut de région autonome accordée au Kosovo par le président Tito en 1974. Il a excité, depuis vingt ans, les préjugés d'hostilité entre les Serbes et les Albanais kosovars et organisé la répression.
Les gouvernements de certaines puissances (notamment de l'Allemagne et des U.S.A.) ont, pour des motifs d'intérêt économique et géostratégique , pris des initiatives qui ont contribué à attiser les nationalismes, à désagréger la Yougoslavie et à plonger les Balkans dans la guerre. Ainsi, en reconnaissant ( le gouvernement allemand en premier le 27 juin 1991 ) contre l'avis de Monsieur Perez de Cuellar, secrétaire général des Nations Unies, l'indépendance de la Slovénie puis de la Croatie , ils ont plongé cette région dans la guerre . Pourtant Perez de Cuellar avait mis en garde les gouvernements européens "contre une reconnaissance trop hâtive de ces pays qui risque de créer une situation explosive dans les Balkans."
LES BOMBES DE L'OTAN SUR BELGRADE ET PRISTINA VONT-ELLES PERMETTRE AUX ALBANAIS KOSOVARS DE DEVENIR LIBRES ET FAVORISER LA DEMOCRATIE EN SERBIE?
Qui pouvait sérieusement croire que les bombardements de l'OTAN empêcheraient les milices serbes de procéder à l'expulsion des Albanais du Kosovo ? Bien au contraire, ces attaques ont permis à Milosevic de passer de la répression anti albanaise au Kosovo au stade supérieur, l'expulsion massive de centaines de milliers de gens.
- Alors que les bombardements étaient censés arrêter la répression au Kosovo, en obligeant préalablement le retrait des vérificateurs de l'OSCE et des ONG, ils ont laissé les populations civiles sans protection et sans témoin livrées aux milices serbes, ils ont aussi accéléré l'exode dans l'horreur et la confusion, plongeant la région dans un désastre humanitaire.
- Alors que les bombardements étaient censés faire céder Milosevic, ils ont rassemblé autour de lui un peuple qui se sent agressé, ils ont affaibli les forces démocratiques et pacifistes, ils ont exacerbé les haines entre les communautés, éloignant chaque jour l'espoir de voir aboutir une solution démocratique et pacifique .
Le désastre humain est à son comble. Cette voie est une IMPASSE
" C'est une barbarie , c'est inacceptable …..il faut mettre fin à la guerre et reprendre le dialogue "
Monseigneur DI FALCO porte parole des évêques de France.
Alors, pourquoi les U.S.A. ont-ils mis en place un tel scénario dont l'issue était prévisible et d'ailleurs prévue par de nombreux spécialistes ? On peut légitimement s'interroger sur les motivations réelles des U.S.A. au Kosovo.
SAVOIR SE SOUVENIR POUR NE PAS ETRE DUPE
Le président Clinton tente de nous faire croire que l'OTAN intervient pour "libérer le peuple kosovar" et les chefs d'Etats et de gouvernement des pays européens ont cru devoir tenir un même discours. En fait, les dirigeants des U.S.A. se moquent bien de la liberté des peuples .Ainsi les USA apportent un soutien important au gouvernement turc qui opprime et massacre depuis des décennies le peuple kurde qui lutte pour la reconnaissance de ses droits.
En 1990, le président Bush avait voulu nous faire croire qu'il fallait faire la guerre à l'Irak pour libérer le peuple du Koweit. Au fil des jours, les gens ont compris que la vraie raison de la guerre contre l'Irak, était le contrôle des gisements pétroliers du Moyen Orient. Le seul mobile qui inspire les dirigeants américains, c'est leur volonté de maintenir et d'étendre leur hégémonie économique, commerciale, politique et militaire sur le monde.
KOSOVO ET LES BALKANS = QUELS ENJEUX ?
Certes, il n'y a pas de pétrole au Kosovo, mais les Balkans et la Méditerranée orientale constituent une zone stratégique décisive, comme le remarque Nils Andersson: dans son article "Le Kosovo, un petit pion sur l'échiquier des grands" (Puissances et influences -février 1999 Fondation pour la Recherche Stratégique): ." Pour les Etats-Unis le principal objectif dans la région n'est pas l'autonomie ou l'indépendance du Kosovo ,mais de contrôler ce maillon important de l'encerclement de la Russie que sont les Balkans, de rester les maîtres du jeu au Proche-Orient et à sa périphérie ,de limiter ou contenir l'influence des puissances régionales européennes."
Est ce un hasard si l'intervention de l'OTAN arrive au moment où doit se redéfinir à Washington, pour son cinquantième anniversaire , le nouveau rôle de cette organisation militaire qui entend , malgré la dissolution de Pacte de Varsovie , légitimer son maintien et son renforcement dans un rôle de "force de projection" dominée par les USA qui privilégie les interventions militaires dans le monde au détriment du rôle de maintien de la paix des Nations Unies ?
Rappelons que cette guerre a été décidée en violation de l'article 35 de la charte de l'ONU : "le conseil de sécurité utilise, s'il y a lieu les accords ou organismes régionaux pour l'application des mesures coercitives prises sous son autorité. Toutefois, aucune action coercitive ne sera entreprise en vertu d'accords régionaux ou par des organismes régionaux sans l'autorisation du conseil de sécurité".
Comment alors ne pas s'interroger sur le rôle des U.S.A. dans l'échec de la conférence de Rambouillet ?
DANS LES COULISSES DE RAMBOUILLET
Les gouvernements français et britannique avaient pris l'initiative judicieuse de réunir les représentants serbes et kosovars à Rambouillet.
Cette conférence a échoué alors que le volet politique de la conférence (autonomie du Kosovo) était quasiment acquis, le désaccord portait essentiellement sur le volet militaire : la contestation par Milosevic du rôle de l'OTAN.
La responsabilité de l'échec en revient à l'intransigeance de Milosevic, mais aussi aux manœuvres du secrétaire d'état américain Madeleine Albright qui s'est opposée à ce que cette question du Kosovo soit traitée par l'ONU et a apporté un appui remarqué aux chefs les plus extrémistes de l'UCK, négligeant le président Ibrahim Rugova, de loin le plus représentatif et le plus modéré .
Qui peut croire qu'il suffit de trois semaines de négociations pour venir à bout de problèmes aussi profonds, graves et complexes alors qu'au Proche Orient ou en Irlande, il faut des années de négociations ?
La France qui n'est plus, en principe, membre de l'OTAN depuis 1966 a eu tort de renoncer à poursuivre les négociations et de s'aligner sur les positons américaines sans même consulter le parlement comme l'y oblige l'article 35 de la Constitution.: " La guerre est autorisée par le Parlement")
"Ce qui me frappe, c'est que l'OTAN intervient ici sans aucune caution de ce que l'on appelle la communauté internationale. Les Nations Unies, par exemple, ont été complètement exclues du règlement de l'affaire du Kosovo. Il s'agit donc de la seule décision de l'OTAN, c'est-à-dire, en pratique, celle des Etats-Unis et de leurs associés européens, sans aucune considération pour aucun principe de droit international, et en envisageant comme seule possibilité le recours à la force. A ce propos, il n'est pas inutile de rappeler que le volet militaire du règlement politique proposé par les pays occidentaux consistait précisément en la présence de l'OTAN."
*Paul Marie DE LA GORCE Chroniqueur au Monde diplomatique
" ……..Le compromis qui a été élaboré à Rambouillet me paraissait fort intelligent. Il n'avait pas été accepté par les Serbes en ce qui concerne les forces internationales sur le territoire serbe au Kosovo. Est-ce qu'on ne pouvait pas aller plus loin : obtenir des Russes qu'ils appuient ce compromis et que la force internationale qui allait être mise en place soit finalement demandée par les Serbes eux mêmes, les Russes devant assurer la partie principale ? Il fallait continuer à faire pression.
* C. Cheysson : Ancien ministre des affaires étrangères du gouvernement Bérégovoy
UN CONFLIT AUX CONSEQUENCES REDOUTABLES : LES RISQUES D'EMBRASEMENT
Tous les observateurs constatent que plus le conflit s'enlise, plus les nationalismes s'exacerbent dans les Balkans et dans les pays slaves (Serbie, Monténégro, Macédoine, Albanie, Grèce, Russie …) La guerre risque d'aboutir à une extension du conflit dans l'ensemble des Balkans. On sait quand et comment une guerre commence, on ne sait jamais quand elle s'achève.
Dès à présent la guerre contre la Serbie constitue un redoutable prélude à la relance de la course aux armements. Entre autres conséquences immédiates on relèvera la volonté de la Russie de suspendre l'application des accords START 2 sur le désarmement nucléaire et la réaffirmation de l'Inde de son refus de signer le traité de non prolifération nucléaire.
ALORS, QUELLES PROPOSITIONS ?
Constatant l'impasse et le danger d'enlisement et d'extension du conflit certains dirigeants européens commencent à envisager de revenir à une option diplomatique et politique, à parler du retour de l'ONU et de l'OSCE, d'une conférence internationale sur les Balkans, d'une aide économique aux peuples de la région……… c'est à dire de revenir à une logique que nous proposons, avec d'autres personnes et institutions depuis… 1991 sans être entendus.!!
C'est pourquoi nous demandons:
Un cessez le feu immédiat et définitif au Kosovo avec l'arrêt des bombardements de l'OTAN et le retrait des forces militaires et paramilitaires serbes.
La relance immédiate des négociations sous l'égide de l'ONU pour une solution politique garantissant tous les droits et les choix de chaque communauté.
Le retrait de l'OTAN et le déploiement d'une force d'interposition, sous mandat de l'ONU pour apporter une aide d'urgence aux populations en détresse, favoriser le retour des réfugiés, et garantir la sécurité des populations.
La mise sur pied d'un plan global d'aide et de reconstruction économique, sociale et politique de l'ensemble des pays des Balkans avec un soutien à la société civile, aux forces démocratiques et pacifistes.
La démilitarisation de la région et la mise en œuvre d'un embargo sur les ventes d'armes et les livraisons d'armes.
DEUX VOIES SONT POSSIBLES:
ou bien, on s'oriente vers la formule des accords de DAYTON : une ethnie, un territoire, un Etat, ce qui implique des déplacements massifs de population,
ou bien , on s'oriente vers la coexistence et la coopération entre les différentes ethnies au sein d'un même Etat sur la base du respect mutuel des droits fondamentaux de l'individu, des minorités et des règles démocratiques.
Cette seconde voie est la seule qui soit humaine et porteuse d'une paix durable. C'est cette solution qu'il faut privilégier , même si on ne doit pas sous-estimer la complexité de la tâche. Ce n'est pas une chimère, elle a prévalu de 1945 à 1990, permettant aux divers peuples composant la Yougoslavie de l'époque de vivre pacifiquement durant 45 ans.
Dans tout ce processus, la France peut jouer un rôle déterminant si elle abandonne l'option de la guerre et reprend l'initiative politique.
Rennes, le 14 avril 1999
L'aggravation de la situation au Kosovo nous rappelle que la situation dans les Balkans reste inquiétante pour l'avenir même de la paix en Europe et dans le pourtour du Bassin méditerranéen. Les dérives intégristes, nationalistes et fascisantes sont toujours là avec en toile de fond la question du développement, de la démocratie et de la citoyenneté.
Mais avec l'intervention de l'OTAN ce mois de mars 1999, une autre dimension est donnée. Sans attendre le sommet et le 50ème anniversaire de cette organisation militaire, le concept stratégique est implicitement adopté (sans débat démocratique au sein de l'organisation). L'Otan, complètement sous la direction des Etats-Unis, s'arroge le droit d'ingérence au sein d'un pays, la Yougoslavie en l'occurrence (le Kosovo en est une province), pays qui n'agressait pas en la matière un autre, contrairement à la question irakienne. La première phase est faite de frappes aériennes et déjà "on se demande s'il ne faudra pas envoyer des troupes au sol dans une deuxième phase..." Tout cela démontre l'impasse de l'option militaire !
Depuis les accords de Dayton en Bosnie-Herzégovine, autre victime des nationalistes serbes et Croates, les problèmes restent entiers. La situation actuelle se caractérise par l'afflux d'armes, par les difficultés rencontrées par les populations civiles pour retrouver un toit dans les villes de leur choix, de pouvoir voter quel que soit leur origine. La reconstruction et le développement économique sont en grande difficulté, bloqués par les tensions nationalistes et par l'enfoncement dans la crise avec le lot de comportements mafieux. La société civile a encore du mal à émerger. Et bien entendu l'aide économique a déjà cessé.
Autour, la Grèce et la Turquie ne désarment pas, au contraire, bien que tous deux soient membres de l'OTAN.
Pour sortir de cette spirale il convient de tenter d'apporter des réponses dans un cadre plus global. Dans les Balkans mais aussi en Europe se posent clairement la question du désarmement, du droit humain à la paix et du développement économique et de la vie sociale.
A l'approche du XXIème siècle, il faut réagir et rechercher du sens à la vie. Pour cela, nous proposons l'aborder quelques aspects :
-Comment contribuer à l'émergence d'une nouvelle société civile dans les pays de l'ex-Yougoslavie ?
-Quel est le cadre le plus approprié pour répondre aux enjeux de sécurité européenne ? L'OTAN, l'OSCE ou sous une autre forme ? Et quelles en sont les étapes ? Faut-il toujours désagréger la Yougoslavie pour construire la C.E.E. ?
-Comment construire les droits de l'homme à la paix au moment où l'on s'apprête à faire de l'Année 2000 l'année internationale de la culture de la paix (décision de l'Onu et mise en oeuvre par l'Unesco) ?
NON-GOUVERNEMENTALES SERBES
Profondément perturbés par les destructions de l'OTAN et le supplice des Albanais du Kosovo, nous, les représentants d'organisations non-gouvernementales et de syndicat "Nezavisnost " (Indépendance), demandons avec force aux responsables de cette tragédie de créer immédiatement les conditions d'une relance du processus de la paix .
Les plus grandes puissances militaires, politiques et économiques mondiales, depuis deux semaines sans interruption, tuent des gens et détruisent des installations militaires mais aussi des objectifs civils, font sauter ponts et voies ferrées, usines et centrales électriques, entrepôts et silos...
En même temps, dans la crainte des bombardements et des actions militaires du régime et de l'UCK, des centaines de milliers d'Albanais du Kosovo ont, dans un exode sans précédent, été forcés d'abandonner leurs maisons dévastées et de chercher le salut dans la tragédie et l'incertitude de la fuite.
Il est évident que cela conduit à la catastrophe, et que la solution pacifique au problème du Kosovo par la médiation internationale que nous soutenons depuis des années, paraît aujourd'hui plus éloignée que jamais.
Les activités passées de nos organisations dans le champ de la démocratisation, du développement d'une société civile et de l'acceptation de la FR Yougoslavie au sein des institutions internationales ont subi la pression constante et l'intimidation du régime serbe.
Comme membres d'associations de la société civile, nous avons lutté courageusement et rationnellement contre la guerre et la propagande nationaliste, et pour soutenir les droits de l'homme.
Nous voulons souligner que nous nous sommes toujours élevés contre la répression frappant les Albanais du Kosovo et demandé le respect de leurs libertés et des garanties de leurs droits.
Nous avons aussi demandé le retour de l'autonomie du Kosovo. Nous rappelons que c'est grâce aux institutions de la société civile que les seules relations de coopération entre Serbes et Albanais pendant toutes ces années ont été maintenues.
L'intervention militaire de l'OTAN a sapé tous les résultats que nous avons obtenus et mis en danger la survie même de la société civile en Serbie.
Face à la situation tragique dans laquelle nous sommes, et au nom d'idées et valeurs humaines, aussi bien que conformément à toutes nos activités passées, nous demandons:
- l'arrêt immédiat de la campagne de bombardement et de toutes les action armées;
- la reprise du processus de la paix avec une médiation internationale au niveau régional des Balkans et au niveau Européen, de même que dans le cadre des Nations Unies;
- le partage de responsabilité entre l'Union Européenne et la Russie et leur contribution à une solution pacifique de la crise;
- la fin du processus de nettoyage ethnique et le retour immédiat de tous les réfugiés;
- le soutien aux citoyens de Monténégro pour préserver la paix et la stabilité, la solution aux graves conséquences de la catastrophe des réfugiés et la reprise du processus démocratique en cours ;
- que les médias serbes et internationaux informent le public d'une manière professionnelle et non en développant la guerre médiatique, l'incitation à la haine inter ethnique, l'abêtissement de l'opinion publique et la glorification de la force comme expression suprême de l'esprit humain.
Nous ne pouvons pas faire aboutir ces demandes seuls.
Nous attendons de vous que vous souteniez nos demandes et que, dans vos initiatives et actions, vous aidiez à leur mise en oeuvre.
Belgrade, le 6 avril 1999
* Association de Citoyens pour Démocratie, la Justice Sociale et le soutien aux syndicats
* Cercle de Belgrade
* Centre pour la Démocratie et des Élections Libres
* Centre pour la Transition vers la Démocratie -ToD
* Initiatives civiques
* Mouvement Européen en Serbie
* Forum pour les Relations Ethniques, et Fondation pour la Paix et la Gestion des Crises
* Groupe 484
* Comité Helsinki pour les Droits Humains en Serbie
* Union des étudiants de Serbie
* Union pour la Vérité sur la Résistance Antifasciste
* Syndicats de la Branche unis NEZAVISNOST
* Nouvelles de la Vidéo VIN-hebdomadaires
* Femmes en Noir
* Comité de juristes yougoslaves pour les Droits Humains
* EKO Centar
* Agence ARGUMENT
Le Mouvement de la Paix appelle à faire connaître les position de ces démocrates serbes, de leur témoigner notre soutien, de demander aux autorités françaises de prendre des initiatives pour faire cesser les bombardements et permettre que l'ONU démarre un processus vers une solution politique négociée.
Centre Anti-Guerre de Belgrade
CENTAR ZA, ANTIRADNE AKCIJE
Tel: 00 38111 344 17 37
Fax: 00 38111 446 13 22
E-mail: Erreur! Source du renvoi introuvable.
Helsinki Committee for Human Rights in Serbia
Zmaj Jovina 7 - 11000 Belgrade - Yugoslavia
Tel/Fax: +381-11-637 542 or 639 481
Message de Sonja LOKAR (European Forum for Democracy and solidarity CEE NETWORK FOR GENDER ISSUES)
La situation dans les Balkans et surtout au Kosovo est une impasse. L'intervention militaire de l’OTANa commencé pour stopper ce qu'elle voulait empêcher : au lieu d'isoler Milosevic elle en a fait un héros populaire. Au lieu de stopper la terreur au Kosovo elle a donné à Milosevic un bon prétexte pour déclencher un nettoyage ethnique sans précédent.
Le pire est que si l’OTAN stoppe le bombardement maintenant, Milosevic sera un vainqueur et le nettoyage ethnique finira par être accepté comme un fait accompli et si l'OTAN déploie les troupes il y fera un nouveau Vietnam. Encore pire - personne ne peut dire ce que les Russes sont capables d'y faire à long terme...
Je ne vois pas une solution paisible et je n'y crois non plus à une solution militaire. Que faire ?
Sonja Lokar.
Stasha Zajovic, Femmes en noir, Belgrade.
Une militante pacifiste yougoslave raconte ses entretiens avec des amis de Pristina. Un témoignage de l'indicible souffrance d'êtres humains piégés dans une guerre.
Le document ci-dessous a été diffusé jeudi par le Mouvement pour une alternative non violente (1). Il s'agit d'une lettre datée du 28 mars, soit quatre jours après le début de la guerre, écrite par l'une des responsables des Femmes en noir. Ces dernières militent depuis des années pour la paix dans l'ensemble de l'ex-Yougoslavie. Leur choix en faveur de la démocratie en fait l'un des trop rares mouvements refusant toute discrimination ethnique.
Lettre de Belgrade. Nuit du 28 mars 1999
Hier, il m'était très difficile d'écrire. Je n'avais pas beaucoup de temps. Mais la raison essentielle était le profond impact d'avoir entendu des amis de Pristina. (...).
Je commencerai par essayer de décrire brièvement l'atmosphère qui règne ici. Toutes les informations sont celles émises par les quartiers généraux militaires. Depuis hier, il y a de l'euphorie dans l'air à cause de la destruction de l'avion ultra sophistiqué F-117. Tout le monde, dans les médias, dans la rue et dans les abris (où je ne descends jamais mais on me dit de la faire), la célèbre. Tout cela peut être caractérisé par HOMOGENEISATION, UNITE PATRIOTIQUE, PERSECUTION, UNIFORMITE... Tous les slogans et chants qu'ils diffusent sans arrêt peuvent se résumer ainsi : " Les forces ennemies, les agresseurs criminels peuvent causer des dégâts matériels et des victimes humaines, mais ils ne peuvent pas détruire l'esprit du peuple qui, par-dessus tout, aime la liberté ". Ils passent cela continuellement sur Radio-Belgrade avec des hymnes sur le Kosovo " Terre sacrée ", avec des chants de partisans de la Seconde Guerre mondiale qui prennent la place des spots publicitaires. Tout cela conduit à exacerber les sentiments nationalistes et patriotiques, sans aucun appel au calme et au bon sens.
Le concert d'aujourd'hui sur TRG Republika, organisé par le maire de Belgrade et le Mouvement pour le renouveau serbe de Vuk Draskovic : nous n'y sommes pas allés, nous ne pouvions tout simplement pas nous imaginer nous laissant aller à la confusion générale. Mais les slogans disent cela mieux que n'importe quel commentaire. " Belgrade est préparée à se battre et à gagner ", " Plutôt la guerre que le pacte " (un slogan utilisé par des manifestants de Belgrade avant l'attaque allemande de 1941), " L'armée se bat à sa façon, nous à la nôtre - en chantant ", " Nous sommes tous un, personne ne peut nous vaincre ", " Ils ne nous atteindront pas ", " Nous ne nous retirerons, ni ne nous rendrons ", " Nous donnerons nos vies, mais n'abandonnerons pas le Kosovo ", " Si nous devons mourir, mourons ensemble ".
Pas un seul mot de compromis, de sensibilité à la souffrance de tous quelle que soit leur origine ethnique. Ainsi, par exemple, certains des chanteurs ont demandé que soit observée une minute de silence pour " nos victimes ". Il y avait pêle-mêle des chants patriotiques, des morceaux de rock et des psalmodies religieuses. Ils ont souvent brûlé des drapeaux US et crié " Serbie, Serbie ! ". C'était impressionnant de voir tant de monde dans les rues, et triste d'entendre le message et sa teneur. Ils disent qu'il y aura ce genre de manifestation chaque jour. Nous avons peur - moi, autant que n'importe qui - de cette grande manipulation. Au même moment, nous avons vu un groupe de gens d'origine Rom manifestant leur loyauté envers l'Etat devant l'ambassade US, certains criant : " Nous donnerons notre vie mais ne livrerons pas le Kosovo ", " Le Kosovo est la Serbie ", tout en se plaignant des Albanais du Kosovo. Ici la logique des opprimés est claire : être avec les forts. C'est épouvantable.
La télé vient de passer pour la cinquième fois ces derniers jours le film la Bataille du Kosovo. La programmation est pratiquement toute sur le même modèle.
Conversations avec des amis à Pristina.
Durant plusieurs heures, hier, j'ai essayé d'avoir une ligne téléphonique et, en fin de compte, j'y suis parvenue. J'ai entendu des choses horribles et vais tenter de les répéter.
" Personne ne met la tête dehors. On ne va même pas sur le pas de la porte. Hier, j'ai ouvert la porte pendant cinq minutes et j'ai eu terriblement peur. Quiconque tenant à la vie n'ose aller dans la rue. Nous n'avons pratiquement plus de communications à l'intérieur de la ville, les téléphones marchent à peine. La nourriture est rare, et je me demande " jusqu'à quand " ? Près de ma maison il y a eu une explosion brisant toutes les vitres, j'essaye de réparer ce que je peux. Je ne dors pas. Une partie de ma famille est allée quelque part ailleurs, et je reste ici comme le gardien de la maison. "
Une étudiante en médecine qui est restée pour s'occuper de son père malade du cour, me demande : " Que disent-ils ? Quelles sont les prévisions ? " Je reste silencieuse. · la fin, nous échangeons des mots de consolation et de soutien réciproque. Je rentre à nouveau, comme déjà si souvent durant ces guerres, dans la hiérarchie des victimes de guerre : rien de ce qui se passe ici n'est comparable à ce que vous devez subir là-bas.
" Des gangs parcourent les rues, ce sont des gens libérés des prisons, des paramilitaires, qui sait... Ils font irruption dans les maisons, chassent les gens, kidnappent, massacrent... Il n'y a déjà plus de nourriture - à part nous qui avons 50 kg de farine (une grande famille...). "
· la fin, d'une voix résignée, l'homme me dit : " Je ne donnerai pas un sou de mes chances s'ils viennent, je ne peux rien faire. "
Il m'a rapporté qu'on lui a dit ces jours-ci : " Dans le ciel, l'OTAN. Sur terre Milosevic. " Quel cynisme ! Quel piège ! Mais que puis-je dire alors qu'au concert d'aujourd'hui ont participé des gens (deux chanteurs, Rambo et Bajaga) qui, les années précédentes, s'exprimaient toujours en faveur de la paix ? L'un d'entre eux, Rambo, a chanté lors du concert pour Sarajevo que nous avions organisé en avril 1992.
Revenons aux témoignages de gens de Pristina.
" Je n'ai pas de tranquillisants, je n'ai plus de médicaments pour le cour. Que puis-je faire sans eux ? " Elle, qui toujours m'encourageait, me consolait avec l'espoir, sa voix est maintenant brisée, comme si elle était sur le point de pleurer, et elle me remercie de l'avoir appelée. " C'est un temps de ténèbres. Nous n'avons d'aide de nulle part. Ils ont maintenant laissé les gangs agir à leur guise... "
Mes impératifs émotionnels et moraux (peu importe si cela paraît pathétique) sont de passer des heures à tenter d'obtenir une ligne avec Pristina. Ce matin j'ai réussi. (...).
"Maintenant je me rends compte que ce genre d'expériences ne peut être transmis. J'ai vu tant de personnes déplacées ou de réfugiés ici, et toujours, j'ai pensé que je les comprenais. Mais maintenant, je vois ce qu'ils ont souffert. Pourquoi ne m'en vais-je pas d'ici ? Pourquoi est-ce que j'attends jusqu'à la dernière minute ? Où vais-je aller maintenant ? Bien que je sache que je ne peux pas partir pour aller n'importe où, je remplis un sac. Bien que j'aie de la nourriture, je ne peux manger. Cette nuit sera peut-être la dernière que je passe à la maison... " Et, demandant des nouvelles des gens de Belgrade, elle, qui toujours transgressait les murs ethniques, me dit aussi : " Dans certains immeubles, dans quelques cas, les voisins se parlent. Serbes et Albanais, ils se sont mis d'accord. " Si la police vient, nous parlerons en votre faveur ", disent ces Serbes, et si " l'UCK (l'Armée de libération du Kosovo) vient, nous parlerons pour vous ", disent les Albanais. La peur et la terreur les ont rapprochés. "
Je ne peux pas vous dire ce que j'ai ressenti. Mais je sais que pour moi - pour nous, dans ce petit ghetto humain - ce fut un énorme réconfort. Et les sirènes résonnent à nouveau. Nous nous sommes branchés sur Radio-Free-Europe (la radio des services de propagande américains en Europe - NDLR).
· Pristina, ils n'ont plus d'électricité depuis hier soir. Le réseau alternatif de soutien et de communication nous a donné l'information suivante : à Vrnjacka Bank et à Kraljevo (Serbie centrale), les gens craignent de nouveaux appels sous les armes, il y a eu de nombreux réservistes qui sont morts au Kosovo et dont les corps reviennent. Nouvelles de Sanjak (Serbie du sud-est, une province principalement musulmane) : " Les gens s'en vont, tout le monde veut partir. Ceux d'entre nous qui restent sont plus qu'inquiets, ils sont terrifiés. La police a réquisitionné tous les camions et les gros véhicules, les gens craignent surtout les paramilitaires. " (...)
Cela va de plus en plus mal, la " deuxième phase " a débuté, sans commentaire ! Vous avez plus d'information que nous n'en recevons, mais nous savons que cette conspiration du militarisme - global et local - réduit dangereusement notre espace, et bientôt il n'y aura plus d'espace. Comment peut-on dénoncer le militarisme mondial sans dénoncer celui qui existe localement ? Comment dénoncer les bombardements sans dénoncer les massacres, la répression ? Avec l'horreur que vivent les gens du Kosovo avec cette intervention de l'OTAN, ils payent un prix encore plus fort qu'avant. L'OTAN DANS LE CIEL, MILOSEVIC SUR TERRE.
En ce moment, notre ghetto humain fonctionne bien avec le soutien mutuel. Votre soutien nous donne des forces, ce qui est considérable. Je vous embrasse avec la plus profonde amitié et avec tendresse.
Stasha Zajovic, Femmes en noir, Belgrade.
(Traduit de l'anglais par Michel Muller.)
(1) MAN, 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris
by Bogdan Denitch
Institute for Transitions to Democracy
Sometimes stereotypes are right. Kosovo is a tragedy. In addition to being a tragedy many times over it is now the site of horrible ethnic "cleansing" whereby huge numbers of the majority Albanian population of Kosovo are being driven into exile into Albania, Macedonia and Montenegro.
This a scenario already familiar from the Yugoslav Wars of Succession since 1991 to 1995 in which the ethnic maps of Bosnia and Croatia were re-drawn with great brutality. This was a process initially started by the Serbs under the leadership of Milosevic in attacks on Croatia and Bosnia using both the Yugoslav army and the murderous volunteer militias. Milosevic was soon lustily joined by the Croatian strongman Franjo Tudjman who carried out large forced movements of undesired populations when his turn came. The Bosniak Moslems being the weakest committed the least number of these crimes.
By the time the 1995 Dayton peace agreement was rammed through, note well, only following massive air strikes against the Serb forces in Bosnia, there were a quarter million dead and three and a half million refugees. An important principle was established: ethnic cleansing was not a side effect of the Yugoslav wars, it was their primary purpose. Despite the provisions of the Dayton agreement proving for their return most refugees have not been able to return and most probably never will. Ethnic cleansing creates the "new facts on the ground"---so beloved by the Israeli right when dealing with the uncomfortable ethnic realities on the West Bank. New facts change that reality.
ETHNIC CLEANSING IN KOSOVO
Ethnic cleansing is now being massively applied in Kosovo. This action is being carried out by brutal and organized actions of the Serbian army, police and the death squads of, the "Tigers" a volunteer militia already notorious for its war crimes in Bosnia and Croatia. Men are separated from their families and shot or sent off to camps, the houses are systematically looted and the villages burned. At the border, leaving Kosovo the refugees are robbed once more and their passports and identification papers and automobile license plates are taken from them. This is to make any possible return more difficult. The Serbs authorities have learned this from the Croats who make it impossible for Serbian refugees from Croatia to even begin the torturous process of returning without proper papers.
In the meantime a massive man hunt against Kosovo Albanian civic leaders, journalists, lawyers, doctors, human rights workers and politicians is providing a grisly daily list of victims. These include to date one the major peace Albanian negotiator and the head of the local clinic. Those who could have gone underground. The dead include my personal friends.
BOMBING: A FAILED GAMBLE, TOO LITTLE AND FAR TOO LATE
This carnage is going on while Yugoslavia (this present rump Yugoslavia composed of Serbia and Montenegro) is being subjected to a massive air assault in the second armed action undertaken by NATO since its formation. The first was in Bosnia in 1995, The largest component of the NATO air armada is provided by the United States. In fact the sharply increased assault on the Kosovo Albanians immediately followed the air attacks on Yugoslavia. This dramatically raises at least two issues, one what are limits of air power and two, if the purpose of the air attacks was to prevent the massive killing and exiling of Albanians what do NATO and the US do now? Clearly the gamble that Milosevic would back down after the first air strikes has failed.
Instead he has solidified his support among the Serbs, already badly infected with a national chauvinism which thrives on arcane plot theories which explain how the whole world, but especially the Vatican, Soros Foundation, the Trilateral Commission, Free Masons and Islamic Fundamentalism all plot against pluck little Serbia, one the world few bastions against US dominated Globalization. The allies, in this fantasy world, are North Korea, Iraq, Libya, Byelo-Russia and of course Russia itself (if somewhat lukewarm). Why does the cruel world hate little Serbia? Could it have something to do with the fact that the Milosevic regime has not only destroyed Yugoslavia but has started three wars in the region within the last decade, without counting the present war in Kosovo. It did not help that the Serbian democratic opposition was badly divided and some were not so innocent of nationalism.
THE US AND WEST BUILT UP MILOSEVIC
It is also the case that the US and West have given scandalously little help to that democratic opposition on the whole preferring to deal with Milosevic who, his blood stained hands aside, was seen as a sensible chap who would be a factor of stability in the region. We should remember the endless parade of high Western European and US officials defiling through Belgrade cajoling and pleading with good old Slobo to be sensible over many a glass of good whiskey, Thus the US and the West Europeans built Milosevic up convincing this petty Balkan tin-pot that he was a central factor for peace and stability in the region.
It was this constant kow-towing to Milosevic by the West which demoralized and already vulnerable opposition. It is essential to remember, now when there are repeated calls to stop the bombing and resume diplomacy, that during the last diplomatic talks Serbian repression in Kosovo increased, the universities were gutted of their autonomy and the independent press was all but eliminated with savage fines. Under such circumstances Milosevic can negotiate for ever.
It was the complete stalemate of negotiations even under these circumstances where the West essentially remained silent about repression in Serbia hoping to get a face-saving agreement on Kosovo, that the negotiations were finally ended and bombing began. The air strikes had been threatened so many times that they had become a joke. The question was; would there be anything, anything at all, that could make Milosevic stop the repression in Kosovo short of a real show of force?
To be honest there was another huge defect in US and Western diplomacy, while catering to Milosevic's ego and image as the central figure in the Balkans, no substantial carrot accompanied the threat of the stick. Milosevic was not offered anything substantial in part because US diplomacy moralizes excessively and does not back up its play with substantial material offers or, for that matter, until the very last moment convincing use of force.
In my opinion the aim of the democratic forces in the West and the US both official and non-governmental should have been to massively aid the democratic opposition and to work to help remove Milosevic and his opposite number in Croatia, Tudjman. That alone could provide a chance for decent, stable and democratic settlement in the area. But the US has always preferred stability to democracy, even if it is, as in Milosevic's case false stability. They chose to gamble on Milosevic and when that failed gambled further that he was bluffing and would back down after a few air strikes.
What now? Does the Clinton administration back down, acknowledging defeat by another tin-pot nationalist strongman, with all the consequent costs to both NATO's credibility and US prestige, Or does the US and NATO get into a ground war as the only way to provide a measure of protection for the Albanian civilians in Kosovo? And if the US and NATO do get into a ground war against the Yugoslav Army and its auxiliaries, note well a costly and therefore domestically unpopular ground war, how do they avoid becoming de-facto allies of the KLA (the Kosovo Army of Liberation) which is composed of nationalist hard men.
KLA's stated aim is at least the complete independence of Kosovo, which the West Europeans and the US and even more the neighboring countries see as hugely destabilizing the entire Balkans.
An independent Kosovo is a nightmare for neighboring Macedonia with its own Albanian minority of between 30% and 35%, bordering on Kosovo. Then there is a smaller 10% Albanian minority in Montenegro and of course Albania itself. Albania might be a failed state which is in shambles and has a lower living standard that the Albanians in Kosovo and Macedonia but it does hold more than half of the entire Albanian population of some six million and that alone makes it attractive to romantic ethnic nationalists. Ethnic nationalism never had strong affinities with political realism.
Thus Albanian unity or the dream of great Albania is not only a nightmare of the neighbors but also for those who worry about stability in the whole region. One answer could be, and it is one which Washington is most reluctant to accept, that Milosevic's ham fisted regime is and has been the greatest de-stabilizing factor in the region. After all he has the major responsibility for the break up of multi-ethnic Yugoslavia, which warts and all was both stable and clearly a lesser evil than the regimes which followed in both Serbia, Croatia and Bosnia, which formed the bulk of old Yugoslavia.
The Albanian majority in Kosovo where they number nearly 90% of the population has been systematically subjugated for a whole decade, ever since Milosevic abolished the autonomy providing self-rule which that province enjoyed under the Yugoslav Titoist Constitution.
Through a historical accident the Kosovo Albanians accepted the leadership of Ibrahim Rugova, after their autonomy was abolished by Belgrade. Rugova was a unique phenomenon in the Balkans, he led a massive, disciplined non-violent resistance to Serbian rule for almost a decade! This in a region where every house had fire-arms and where blood feuds had bedeviled the community for centuries. Rugova did not manage to move the Serbian regime and he did not manage to get real support from the West of US. Lip service yes, effective support, no. He was not even invited to the Dayton Peace negotiations. The lesson was learned by the younger Albanians, if you want any attention take up arms. Independence and even autonomy is bought with blood and not through non-violence or negotiations, at least in this Yugoslavia run by Milosevic. Unfortunately the armed struggle people, the KLA have no visible democratic credentials and I for one would not gamble of their tolerance towards the Serbian minority if they win. They will want to settle some outstanding accounts, alas.
That is why I firmly believe that no peace settlement in Kosovo is possible without the presence of ground troops, these should be NATO troops including the Americans and Russian troops to try to heal the breach between NATO and Russia.
No real negotiations are possible however without a complete cease fire by the Serb armed forces in Kosovo and their withdrawal from the province. The refugees must be allowed immediate return. If the Serb leaders have any sense at all they will realize that only NATO troops can now, after all this carnage, provide protection for the Serbian minority and to disarm the KLA.
The KLA needs to be substantially disarmed among other reasons to permit some kind of normal political life for the Kosovo Albanians who are not necessarily members of the KLA, otherwise the men with guns will rule. At the end of this article, I come to the hardest part. Should democrats and those who want to see a just peace in former Yugoslavia call for an immediate stop to the NATO air attacks? My answer, and it is doubly hard since I have friends, relatives and comrades with whom I have worked for decades living there, is--the bombing can only stop with a cease fire on Kosovo which will stop the massive killing and exiling of its majority population.
The bombing can be stopped by one phone call by, Milosevic, the man who has done so much to plunge that part of the world into bloody chaos. Otherwise he wins and we will witness one of the most massive and brutal ethnic cleansing in post world war history in Europe.
LE DIRECTEUR GENERAL DE L'UNESCO APPELLE A RENOUER LE DIALOGUE ET A TROUVER UNE SOLUTION PACIFIQUE AU DRAME DU KOSOVO
Paris, 26 mars {N°99-60} - Le Directeur général de l'UNESCO, Federico Mayor, a lancé aujourd'hui un appel à " renouer le dialogue " et à rechercher une solution pacifique au drame du Kosovo.
Voici le texte de la déclaration du Directeur général :
" Aujourd'hui, une fois encore, les armes parlent. Des hommes et des femmes risquent de mourir parce que d'autres hommes n'ont pas su ou pas voulu établir un dialogue et trouver une solution pacifique à leurs problèmes.
Les Nations Unies ont été créées à la fin de la Seconde guerre mondiale pour "préserver les générations futures du fléau de la guerre". Nous leur devons beaucoup ; plusieurs conflits ont été évités mais la prévention n'est pas visible. Le Conseil de sécurité doit être impliqué dans toute décision relative à l'usage de la force comme le reconnaît explicitement le Traité de l'Atlantique Nord. Je déplore qu'un précédent aux conséquences imprévisibles ait été créé.
L'UNESCO ayant la mission "d'élever dans l'esprit des hommes les défenses de la paix", je déplore également la baisse des investissements dans l'éducation et le développement endogène alors que les dépenses pour l'armement se sont accrues ces dernières années. Cette situation de guerre est un échec pour nous tous. J'en appelle à la raison des responsables pour que le fil du dialogue soit renoué dans les meilleurs délais et pour qu'une solution politique prévale. La recherche de la paix doit rester la première des priorités. La force de la raison doit être, encore et toujours, préférée à la raison de la force ".
19990409
Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a fait aujourd'hui à Genève, la déclaration suivante :
"Je suis profondément affligé par la tragédie qui a lieu en ce moment au Kosovo et dans la région, tragédie à laquelle il faut mettre un terme. Les souffrances endurées par des civils innocents ne doivent pas être prolongées. Dans cet esprit, je lance un appel urgent aux autorités yougoslaves pour qu'elles prennent les engagements suivants :
* premièrement, mettre fin immédiatement à la campagne d'intimidation et d'expulsion de la population civile;
* deuxièmement, faire cesser toutes les activités des forces militaires et paramilitaires au Kosovo, et retirer ces forces;
* troisièmement, accepter inconditionnellement le retour dans leurs foyers des réfugiés et de toutes les personnes déplacées;
* quatrièmement, accepter le déploiement d'une force militaire internationale pour garantir que le retour des réfugiés se fera dans des conditions de sécurité et que l'aide humanitaire sera acheminée librement;
* enfin, permettre à la communauté internationale de vérifier que ces engagements sont respectés.
Dès lors que les autorités yougoslaves auront accepté ces conditions, je prie instamment les dirigeants de l'Alliance de l'Atlantique Nord de suspendre immédiatement les bombardements aériens sur le territoire de la République fédérale de Yougoslavie.
Enfin, la cessation des hostilités que je propose ici est un prélude à une solution politique durable à la crise, qui ne peut être trouvée que par la diplomatie. Dans ce contexte, je recommande vivement la reprise des pourparlers sur le Kosovo entre toutes les parties concernées, le plus tôt possible".
Depuis le 25 mars, la France est engagée, sans débat parlementaire préalable, sans mandat de l'ONU, dans le cadre exclusif de l'OTAN, et, de facto, sous la direction et le commandement des seuls Etats-Unis, dans une guerre - pour l'instant aérienne - désastreuse pour ce qui reste de la Yougoslavie.
L'OTAN s'est ainsi brusquement substituée à l'OSCE, organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. De cette manière, le conflit s'est substitué à la négociation, les bombes ont remplacé la recherche d'une solution politique négociée qui apparaissait possible.
Il faudra faire la clarté sur l'enchaînement d'évènements et les circonstances qui ont conduit aux tragédies accompagnant le démembrement de la Yougoslavie et, dans ce cadre, sur la responsabilité particulière de Slobodan Milosevic.
Aujourd'hui, l'urgence absolue est d'arrêter l'engrenage de la guerre, avec son cortège de morts, de dévastations et d'exodes dramatiques dont le Kosovo est la plus tragique victime, avant que ne soit ruinée toute idée de civilisation en Europe et dans le monde.
Universitaires et chercheurs français, nous ne partageons pas nécessairement les mêmes analyses sur les raisons et les déraisons de la situation actuelle; nous continuerons à en débattre, à contribuer à nous éclairer mutuellement et, si faire se peut, à éclairer l'opinion publique française.
Nous partageons l'émotion de nos collègues du monde entier qui veulent voir associées la solidarité humaine et la paix au progrès des connaissances. Parce que nous partageons ces valeurs avec eux, nous sommes sensibles à leur souci de voir la France prendre des initiatives pour arrêter un engrenage terrifiant.
Nous ne pouvons pas laisser détruire ce qu'il est convenu d'appeler " l'image de la France ". Et cette " image " ne peut être celle des avions furtifs semant la terreur et la haine.
Dans les Balkans, comme dans le reste du monde, doit s'ouvrir un avenir de paix, de coopération, de culture, de démocratie. Favoriser l'émergence de cet avenir constitue, à nos yeux, une tâche majeure de la France. Elle en a les moyens si elle en a la volonté.
Oui, l'urgence aujourd'hui est d'arrêter les frappes aériennes et d'échapper à la logique de guerre de l'OTAN.
Au delà sont posées, dès à présent, d'importantes questions relatives au maintien de la France dans l'OTAN, au maintien de cette organisation militaire, au rôle dévolu à l'Organisation des Nations Unies, au rôle dévolu à l'O.S.C.E.
Des solutions politiques peuvent apparaître si la France est à nouveau partie prenante d'initiatives diplomatiques et politiques de grande ampleur.
Nous nous adressons de façon pressante au gouvernement français pour qu'il en soit ainsi.
Liste des signataires :
Jean-Pierre Kahane Professeur Membre de l'Académie des Sciences Université Paris 11
Ivan Lavallée Professeur, Université Paris 8
Jean Gallot Recteur Rouen
Hubert Coudanne Président Honoraire Université Paris 11
Richard Gispert Directeur de recherche CNRS
Marc Bui Professeur Université Paris 8
Hélène Gispert Maître de Conférences Université Paris 11
Vincent Villain Maître de Conférences Université d'Amiens
Alain Bui Maître de Conférences Université d'Amiens
Colette Andrieu Maître de Conférences Université Paris 4
Olivier Gebhurer Maître de conférences Université de Strasbourg
Georges Monsonégo Professeur Université de Strasbourg
Simone Monsonégo Directeur de recherche Université de Nancy
Nobélis Maître de conférences Université de Strasbourg
Maurice Hérin Maître de conférences Université Le Mans
Elisabeth Kalili Maître de conférences Université de Strasbourg
Michèle Audin Professeur Université de Strasbourg
Viatcheslav Kharlamov Professeur Université de Strasbourg
Vazgain Avanissian Professeur Université de Strasbourg
Harax Avanissian Professeur Université de Strasbourg
Azik Vazken Artiste Strasbourg
Sylvie DESPRES Maître de Conférences Université René DESCARTES
Dominique BELOUGNE Assistant Ingénieur Université de Bordeaux II
Thierry Dumont Ing. de Recherche universite Lyon 1 & cnrs.
Hervé Platteaux Universite de Geneve
Pierre DESGROLARD univ-lyon1
TERGIMAN Y. Suzanne univ-lyon1
Elisabeth Charlaix professeur de physique Universite de Lyon.
TANGUY Anne Universite Claude Bernard - Lyon I
Sondaz daniel Universite Claude Bernard - Lyon I
Gayton Nicolas
Christophe BAUDET Maitre de conferences ENS-LYON
Roland Tapiero Universite Claude Bernard - Lyon I
Dr. Stephane Vignoli Universite Claude Bernard - Lyon I
Jean Claude Lagron université Paris 11
François Périnet maître de conférences université Paris 11
Paul Crozat directeur de recherche université Paris 11
Brouzeng paul professeur université paris 11
Roger Fourme Professeur Université-Paris Sud, Orsay.
Jean-Yves Bouron Ingenieur de recherche CNRS Université de Poitiers
Jean-Pierre DJUKIC Chargé de Recherches CNRS Strasbourg
Dimitri PLEMENOS Professeur, Directeur du laboratoire MSI Universite de Limoges
Marie-Pierre MOINE Doctorante 2eme annee et vacataire Université Paul Sabatier Toulouse
Michel Pouyllau Professeur de geographie Universite de La Rochelle-FLASH
Pierre Alart Professeur Universite Montpellier 2
Jacques Leyrat Ingénieur Université de Caen
M. LAMURE Professeur Université Claude Bernard
Luc Brossard Laboratoire de Physique de la Matiere Condensee
Roger Lafosse Maître de Conférences Université Toulouse 3
Bernard Gerbier Professeur Université Pierre Mendès France de Grenoble
Pr. Daniel Uguen Professeur Laboratoire de Synthèse Organique(Strasbourg)
Daniel Schertzer Chercheur Universite P. et M. Curie
Nony Sylvie Professeur agrégée Sciences Physiques
Danièle Bleitrach maître de Conférence Université de Provence
Francois Bonnarel Ingenieur de Recherche CNRS Observatoire Astronomique de Strasbourg
Patrick Iglesias CNRS Université de Provence
Philippe Aptel Directeur de Recherche Université Paul Sabatier Toulouse
André Kahane professeur retraité
Joseph Fourier (Grenoble)
Josette Kahane professeur retraité, université Joseph Fourier (Grenoble)
Antoine Rauzy membre du comité national du CNRS
Françoise ESCARPIT Journaliste à Mexico, Ex-Maitre de Conférence Université de Bordeaux III-IUT B
Dominique MONTANTConsultant
Michel Boer Charge de Recherches au CNRS CESR Toulouse
Michel OLIVIER Professeur Universite Bordeaux I
Remi Brulin Etudiant en Maitrise d'Anglais Universite Nancy II, Nancy
Gérard de Bernis professeur émérite Université P. Mendès-France (Grenoble)
Edouard SCHOENE Ingénieur Centre Technique du Papier
Michel FANTON maître de conférences INALCO Paris
Guilleminot Christian technicien de recherche Université de Besançon
Isabella Ascone
Vangelis Paschos Professeur Paris IX Dauphine
Blin Lélia Doctorante Université Paris VIII
Dimitri Uzunidis Maître de Conférences, Directeur du Laboratoire Redéploiement Industriel et Innovation
Université du Littoral - Côte d'Opale, Dunkerque
Sophie Boutillier Maître de Conférences Université du Littoral - Côte d'Opale, Dunkerque
Blandine Laperche chercheur Université du Littoral - Côte d'Opale, Dunkerque
V. Kharlamov Professeur ULP Strasbourg
PETITION SUR LE KOSOVO
Catherine SAMARY
samary@dauphine.fr
Fax 01 42 58 30 30
"Nous n'acceptons pas les faux dilemmes:
- Soutenir l'intervention de l'OTAN ou soutenir la politique réactionnaire du pouvoir serbe au Kosovo? Les frappes de l'OTAN imposant le retrait des forces de l'OSCE du Kosovo ont facilité et non pas empêché une offensive sur le terrain des forces paramilitaires serbes ; elles encouragent le pire des revanchismes ultranationalistes serbes contre la population kosovare ; elles consolident le pouvoir dictatorial de Slobodan Milosevic qui a muselé les médias indépendants et rassemblé autour de lui un consensus national qu'il faut au contraire briser pour ouvrir la voie à une négociation politique pacifique sur le Kosovo.
- Accepter comme seule base de négociation possible le " plan de paix" élaboré par les gouvernements des Etats-Unis ou de l'union européenne - ou bombarder la Serbie? Aucune solution durable à un conflit politique majeur interne à un Etat ne peut être imposée de l'extérieur, par la force. Il n'est pas vrai que " tout a été tenté" pour trouver une solution et un cadre acceptable de négociations. On a forcé les négociateurs kosovars à signer un plan qu'ils ont initialement rejeté en leur laissant croire que l'OTAN s'impliquerait sur le terrain pour défendre leur cause.
C'est un mensonge qui entretient une totale illusion: aucun des gouvernements qui soutiennent les frappes de l'OTAN ne veut faire la guerre au pouvoir serbe pour imposer l'indépendance du Kosovo. Les frappes
affaibliront peut-être une partie du dispositif militaire serbe mais ne vont pas affaiblir les tirs de mortiers qui, sur le terrain, détruisent les maisons albanaises, ni les forces para-militaires qui exécutent lescombattants de l'UCK (Armée de libération du Kosovo).
L'OTAN n'était pas le seul ni surtout le meilleur point d'appui d'un accord. On pouvait trouver les conditions d'une police multinationale (notamment composée de Serbes et d'Albanais) dans le cadre de l'OSCE pour appliquer un accord transitoire. On pouvait, surtout, élargir le cadre de la négociation aux Etats balkaniques fragilisés par ce conflit : la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, l'Albanie... On pouvait à la fois défendre le droit des Kosovars à l'auto-gouvermement de la province et la protection des minorités serbes du Kosovo; on pouvait chercher à répondre aux aspirations et aux peurs des différents peuples concernés par des liens de coopération et des accords entre Etats voisins, avec la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, l'Albanie... Rien de tout cela n'a été tenté.
Nous n'acceptons pas les arguments qui tentent de légitimer l'intervention de l'OTAN :
- Il n'est pas vrai que les frappes de l'OTAN vont empêcher un embrasement de la région, en Macédoine ou en Bosnie-Herzégovine : elles vont au contraire l'alimenter- Elles vont fragiliser la Bosnie-Herzégovine et sans doute menacer les forces multinationales chargées d'y appliquer les fragiles accords de Dayton. Elles embrasent déjà la Macédoine. - Il n'est pas vrai que l'OTAN protège les populations kosovares, ni leurs droits.
- Il n'est pas vrai que les bombardements de la Serbie ouvrent la voie à un régime démocratique en Serbie. Les gouvermements de l'union européenne comme celui des Etats-Unis ont peut-être espéré que cette démonstration de force forcerait la signature de leur plan par Slobodan Milosevic. Ont-ils ainsi fait preuve de naïveté ou d'hypocrisie ? En tout cas cette politique mène non seulement à une impasse politique, mais à une légitimation du rôle de l'OTAN hors de tout cadre international de contrôle.
C'est pourquoi nous demandons :
- l'arrêt immédiat de ces bombardements ;
- l'organisation d'une conférence balkanique où participent les
représentants des Etats et de toutes les communautés nationales de ces Etats ;
- la défense de principe du droit des peuples à l'autodétermination, à la seule condition que ce droit ne se réalise pas sur le dos d'un autre peuple et par le nettoyage ethnique de territoires ;
- un débat au Parlement sur l'avenir de la participation de la France à l'OTAN."
Signé par :
Pierre Bourdieu, Pauline Boutron, Suzanne de Brunhoff, Noëlle Burgi-Golub,
Jean-Christophe Chaumeron, Thomas Goutrot, Daniele Bensaïd, Daniel Durand,
Robin Foot, Ana-Maria Galano, Philip Golub, Michel Husson, Paul Jacquin,
Marcel-Francis Kahn, Bernard Langlois, Ariane Lantz, Pierre Lantz, Florence
Lefresne, Catherine Levy, Jean Philippe Milésy, Patrick Mony, Aline
Pailler, Catherine Samary, Patrick Simon, Rolande Trempé, Pierre Vidal-Naquet.
1389
- Le Kosovo est le lieu de la défaite historique des Serbes contre les envahisseurs ottomans. Il devient un élément-clé de la culture serbe.
1913
- Le Kosovo est intégré à la Serbie à la suite des guerres balkaniques. Il fait partie du nouvel Etat yougoslave en 1918.
1974
- Nouvelle Constitution yougoslave. Le Kosovo dispose du statut de région autonome à l'intérieur de la République serbe.
1981
Les Accords intérimaire pour la paix et l’autonomie du Kosovo dit " Accords de Rambouillet " sont sur le site http://www.afebalk.org/actualites.htm
Accords de Rambouillet (annexe B : statut de la force multinationale militaire de mise en oeuvre) (...) 2. Sans porter atteinte à leurs privilèges et immunités conformes à cette Annexe, tous les personnels de l’OTAN devront respecter les lois en vigueur en République fédérale de Yougoslavie (RFY), qu’il s’agisse de lois fédérales, de la République, du Kosovo ou d’autres, dans la mesure où le respect de ces lois est compatible avec les mandats confiés et devront s’abstenir d’activités non compatibles avec la nature de l’Opération. 3. Les Parties reconnaissent la nécessité de procédures rapides d’entrée et de sortie des personnels de l’OTAN. Ils seront exemptés d'obligation de passeport et de visa et des règles douanières appliquées aux étrangers. A tous les points d’entrée et de sortie de la RFY, les personnels de l’OTAN pourront entrer et sortir de la RFY sur présentation d’une carte d’identité. Ils devront porter un signe d’identification qu’ils peuvent avoir à présenter aux autorités de la RFY, mais il ne sera pas possible d’entraver ou retarder les opérations, les exercices et mouvements à l'occasion de ces demandes. 4. Les personnels militaires de l’OTAN devront normalement porter un uniforme, ils pourront posséder et porter une arme si leur commandement les y autorise. Les parties devront considérer valables, sans paiement d’une taxe ou de frais, chauffeurs, permis et autorisations remis aux personnels de l’OTAN par leurs autorités nationales respectives. 5. L’OTAN pourra déployer le drapeau de l’OTAN et/ou les drapeaux nationaux de ses éléments/unités nationaux sur tout uniforme, moyen de transport ou installation. 6. a - L’OTAN sera dispensée de tout processus juridique, qu’il soit civil, administratif ou criminel. b - Les personnels de l’OTAN, en toutes circonstances et à tout moment, seront dispensés des juridictions des Parties, concernant toute agression civile, administrative, criminelle ou disciplinaire qu’ils sont susceptibles de commettre en RFY. Les parties aideront les Etats qui participent à l’opération à l’exercice de leur juridiction, qui prévaut sur leur juridiction nationale. c - Malgré les dispositions ci-dessus, et avec l’accord expresse du Commandant de l’OTAN dans tous les cas, les autorités de la RFY peuvent exceptionnellement exercer une juridiction dans ces domaines, mais uniquement pour les personnels contractuels qui ne sont pas soumis à la juridiction de leur nation. 7. Les personnels de l’OTAN devraient être dispensés de toute forme d’arrestation, enquête ou détention par les autorités de la RFY. Les personnels de l’OTAN arrêtés ou détenus à tort seront immédiatement remis aux autorités de l’OTAN. 8. Les personnels de l’OTAN bénéficieront, tout comme leurs véhicules, navires, avions et équipement d’un passage libre et sans restriction et d’un accès sans ambages dans toute la RFY, y compris l’espace aérien et les eaux territoriales associées. Ceci comprendra, sans y être limité, le droit de bivouaquer, manoeuvrer, de cantonner et d’utiliser toute zone ou installation, telles que l’exigent le soutien, l’entraînement et les opérations. 9. L’OTAN sera exemptée des droits, taxes et autres frais et inspections et règlements douaniers, y compris la fourniture d’inventaires ou de documents douaniers routiniers, pour les personnels, véhicules, navires, avions, équipements, fournitures et livraisons qui entrent, sortent ou transitent par le territoire de la RFY en soutien à l’Opération. 10. Les autorités de la RFY faciliteront, sur une base prioritaire et avec tous les moyens appropriés, tous les mouvements de personnels, véhicules, navires, avions, équipements, fournitures et livraisons à travers ou sur l’espace aérien, les ports, aéroports ou routes utilisés. Aucun frais ne pourra être exigé de l’OTAN pour la navigation aérienne, l'atterrissage ou le décollage d'avion, qu’ils soient propriété du gouvernement ou privés. De même, il ne peut être exigé aucun droit, taxe, péage ni paiement de navires de l’OTAN, qu’ils soient propriété d’un gouvernement ou privés, pour une simple entrée ou sortie de port. Les véhicules, navires et avions utilisés en soutien à l’opération ne pourront être soumis à des exigences de permis ou inscription, ni à une assurance commerciale. 11. L’OTAN, se voit accorder l’utilisation des aéroports, routes, chemins de fer et ports sans paiement de frais, droits, taxes, péages occasionnés par cette simple utilisation. L’OTAN ne pourra toutefois exiger une exonération de frais raisonnables pour des services spécifiques demandés et reçus, mais les opérations/mouvement et accès ne pourront être entravés par le règlement exigé de ces services. 12. Les personnels de l’OTAN seront exonérés d’impôts par les parties sur les salaires et émoluments perçus de l’OTAN et sur tout revenu perçu de l’extérieur de la RFY. 13. Les personnels de l’OTAN et leurs biens mobiliers tangibles importés vers, acquis en ou exportés de la RFY seront exonérés de tous droits, taxes et autres frais, inspections et réglementations douanières. 14. L’OTAN sera autorisée à importer et exporter, sans sujétion à un droit, impôt et autres frais, les équipements et fournitures dont l’OTAN aura besoin pour l’Opération, à la condition que ces biens soient destinés à l’usage officiel de l’OTAN ou à la vente aux personnels de l’OTAN. Les biens vendus seront à l’usage unique des personnels de l’OTAN et non transférables à des personnes non habilitées. 15. Les Parties reconnaissent que l’utilisation des canaux de communication est nécessaire à l’Opération. L’OTAN sera autorisée à faire fonctionner ses propres services de courrier interne. Les Parties pourront, sur simple demande, accorder tous les services de télécommunication, y compris les services de diffusion, nécessaires à l’Opération, tels que définis par l’OTAN. Ceci comprendra le droit d’utiliser les moyens et services nécessaires pour assurer une capacité totale de communiquer, et le droit d’utiliser tout le spectre électromagnétique à cette fin, gratuitement. Dans l’utilisation de ce droit, l’OTAN fera tous les efforts possibles pour une coordination et une prise en compte des besoins et exigences des autorités ad hoc de la RFY. 16. Les parties offriront, gratuitement, les installations publiques dont l’OTAN aura besoin pour préparer et mener à bien l’Opération. Les Parties aideront l’OTAN à obtenir, au coût le plus bas, les ressources nécessaires comme l’électricité, l’eau, le gaz et autres, en fonction des besoins de l’OTAN pour l’Opération. 17. L’OTAN et les personnels de l’OTAN, seront exemptés de toute réclamation, quelle qu’elle soit, qui résultera des activités liées à la conduite de l’Opération ; toutefois, l’OTAN traitera les réclamations. 18. L’OTAN sera autorisée à traiter directement l'acquisition de biens, services et construction auprès de toute source à l’intérieur et à l’extérieur de la RFY. Ces contrats, biens, services et construction ne seront pas soumis au paiement de droits, impôts et autres frais. L’Otan peut aussi procéder à des travaux de construction avec ses propres personnels. 19. Les entreprises commerciales effectuées en RFY uniquement au service de l’OTAN seront dispensées des lois et réglementations locales concernant les termes et conditions de leur emploi, licence et embauche des employés, missions et sociétés. 20. L’OTAN peut embaucher des personnels indigènes qui, sur une base individuelle, resteront soumis aux lois et réglementations locales, à l’exception des droits du travail/de l’embauche. Cependant, les personnels indigènes embauchés par l’OTAN seront a - exemptés du processus juridique concernant les paroles dites ou écrites et tous les actes effectués par eux dans leur fonction officielle ; b - exemptés des services nationaux et/ou des obligations nationales de service militaire ; c - soumis uniquement aux termes et conditions d’embauche fixés par l’OTAN ; et d - exonérés de l’imposition sur les salaires et émoluments qu’ils reçoivent de l’OTAN. 21. Dans la mise en oeuvre de ses prérogatives, sous ce chapitre, l’OTAN est autorisée à détenir des individus et, aussi vite que possible, à les remettre aux autorités concernées. 22. L’OTAN peut, dans la conduite de l’Opération, avoir besoin d’effectuer des améliorations et modifications de certaines infrastructures en RFY, comme des routes, ponts, tunnels, bâtiments et systèmes d’approvisionnement. Toutes ces améliorations ou modifications d’une nature non provisoire deviendront partie et sous la même propriété que cette infrastructure. Des améliorations ou modifications provisoires peuvent être retirées à la discrétion du Commandant de l’OTAN, et l’infrastructure rendue le plus proche possible de son été initial, à l’exception de son usure normale. 23. En cas d'échec d’un règlement préalable, les différends quant à l’interprétation ou l’application de cette Annexe seront réglées entre l’OTAN et les autorités ad hoc de la RFY. 24. Des dispositions complémentaires avec une des Parties peuvent être conclues pour faciliter tout détail lié à l’opération. 25. Les dispositions de cette Annexe resteront en vigueur jusqu’à l’achèvement de l’Opération ou comme les Parties et l’OTAN en auront convenu autrement. (...) Article II : Clauses finales. 1. Cet Accord est signé en langue anglaise. Après signature de cet Accord, des traductions seront effectuées en serbe, albanais et dans les autres langues des communautés nationales du Kosovo, et attachées au texte anglais.
|
25 mars : Nouvelle vague de bombardements aériens qui touche des cibles militaires en Serbie, au Monténégro et au Kosovo. L'intervention de l'OTAN provoque un premier afflux de 20 000 Albanais du Kosovo en Macédoine.
26 mars : Le HCR et le TPIY font état d'atrocités commises contre la population du Kosovo.
28 mars : Le Conseil atlantique lance la phase deux de l'opération Force déterminée rebaptisée force alliée. A Belgrade plus de dix mille personnes participent à un concert de rock anti-Otan.
27 mai : Louise Arbour, procureur du TPIY rend public l'acte d'accusation inculpant pour « crimes contre l'humanité » et « violation des lois et coutumes de guerre » contre M. Milosevic et quatre autres dirigeants yougoslaves.
28 mai : A l'issue d'entretiens avec M. Tchernomyrdine à Belgrade, la présidence yougoslave indique qu'elle accepte les principes généraux du G8 qui reprennent les conditions de l'OTAN pour l'arrêt des bombardements.
2-3 juin : MM. Ahtisaari et Tchernomyrdine présentent à M. Milosevic les exigences du G8 pour mettre un terme au conflit du Kosovo. Ce plan reprend les principaux objectifs des occidentaux concernant le déploiement d'une force internationale, le retrait des forces serbes et le retour des réfugiés. Le plan est accepté par le Parlement serbe réuni en session extraordinaire
6 juin : Les ministres des affaires étrangères des pays membres du G8 élaborent un texte sur « le déploiement au Kosovo de présences internationales efficaces, civiles et de sécurité » sous l'égide de l'ONU.
9 juin. Accord militaire entre l'OTAN et l'état-major des forces yougoslaves : les Serbes ont onze jours pour quitter le Kosovo. Le lendemain, l'OTAN interrompt ses bombardements et, le 12 juin, la KFOR, mandatée par le Conseil de sécurité des Nations unies, pénètre au Kosovo.
10 juin. Avec sa résolution 1244, le Conseil de sécurité de l'ONU décide de « procéder sans tarder au déploiement rapide de présences internationales civile et de sécurité efficaces au Kosovo ». La mission des Nations unies, la Minuk, devra établir « une administration intérimaire dans le cadre de laquelle la population du Kosovo pourra jouir d'une autonomie substantielle au sein de la République fédérale de Yougoslavie ». La résolution ne fait pas allusion au référendum promis dans le texte de Rambouillet.
12 juin. Forte de 35 000 hommes, la KFOR entre au Kosovo. Elle y retrouve un contingent russe qui, parti l'avant-veille de Bosnie, occupe l'aéroport de Pristina. Le 18, un accord interviendra: les soldats russes pourront patrouiller dans les secteurs alliés sous le commandement d'un de leurs officiers, mais toute opération devra être coordonnée avec le commandant en chef allié du secteur concerné.
21 juin. M. Ashim Thaci, premier ministre du « gouvernement provisoire » (autoproclamé), et le général britannique Mike Jackson, chef de la KFOR, signent un accord de démilitarisation de l'Armée de libération du Kosovo (UCK).
29 juin. Plus de 10 000 opposants défilent à Cacak (Serbie) pour exiger la démission du président Slobodan Milosevic et la tenue d'élections anticipées. Des manifestations de ce type se multiplieront dans les villes serbes tout au long de l'été et de l'automne.
30 juin. Le secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, fait de M. Bernard Kouchner son représentant spécial au Kosovo, chargé de diriger l'administration internationale.
28 juillet. Réunie à Bruxelles, la première réunion des donateurs évalue les besoins immédiats de fonctionnement et de reconstruction du Kosovo à plus de 500 millions de dollars. Elle enregistre, à long terme, deux milliards de dollars de promesses de financement.
23 juillet. La découverte des corps de quatorze Serbes massacrés dans le village de Gracko confirme la gravité de la « contre-épuration ethnique » en cours. Si la plupart des 800 000 réfugiés kosovars albanais ont pu rentrer, quelque 200 000 Serbes et les Tziganes ont dû s'exiler.
3 septembre. Le deutschemark devient la monnaie officielle au Kosovo.
21 septembre. Les 10 000 à 20 000 hommes de l'UCK sont censés rendre leurs armes, 5 000 d'entre eux devant intégrer un Corps de protection du Kosovo (TMK), théoriquement civil. Craignant que ce dernier ne devienne la future armée du Kosovo, les chefs de la communauté serbe annoncent le lendemain leur démission du Conseil transitoire multiethnique qui conseille M. Kouchner.
3 novembre. Dans un rapport conjoint, le HCR et l'OSCE dénoncent le climat de violence et d'impunité dont sont victimes les non-Albanais &endash; et même certains Albanais modérés. Ils dénombrent, en quatre mois, 348 meurtres, 116 enlèvements, 1070 actes de pillage et 1106 incendies criminels. Pour leur part, les enquêteurs du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) ont exhumé 2 108 corps de Kosovars albanais.
6 décembre. Dans un nouveau rapport, le HCR et l'OSCE dressent le terrible bilan des violations des droits de l'homme au Kosovo avant, pendant et après la campagne aérienne de l'OTAN.
15 décembre. La Minuk et les trois principaux partis albanais du Kosovo s'entendent pour constituer un Conseil de huit membres (quatre Kosovars et quatre représentants de la Minuk) qui, présidé par Bernard Kouchner, dirigera l'administration de la province et sur la création de 19 départements administratifs codirigés par des représentants politiques locaux et ceux de la Minuk. Les Serbes de Kosovo, qui n'ont pas signé l'accord, continuent leur politique de chaise vide.
2 février. L'attaque d'un bus du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) transportant une cinquantaine de Serbes fait deux morts et cinq blessés dans le nord de la province. De violents affrontements éclatent entre Albanais et Serbes dans la ville de Mitrovica.
N° 122 (juin 1996) : Quelles menaces à l'est ?
N° 123 (juillet 1996) : Sécurité européenne
N° 134 : (août 1997) : L'OSCE et la sécurité
N° 135 (juillet 1997) : L'OTAN ou la paix : il faut choisir
N° 144 (avril 1998) : Traité sur les forces conventionnelles en Europe
N° 154 (février 1999) : Quelle stratégie de prévention des conflits ?
N° 155 (mars 1999) : Les enjeux de sécurité et l'OTAN